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29/06/2012

Jours de fête supprimés ?

L'Eglise catholique accueille cette idée avec flegme :


Europe 1 : «  L'Association nationale des directeurs des ressources humaines (ANDRH) va proposer au ministère du Travail de supprimer trois jours fériés chrétiens, remplacés par trois jours de congés à poser aux dates souhaitées par les salariés.» 

Cette suggestion vise à assouplir le régime des congés et l'agenda du mois de mai ; si elle est adoptée, expliquent les médias, « le lundi de Pentecôte, l'Ascension et l'Assomption ne seraient plus fériés ».

À ceci près que le lundi de Pentecôte n'est pas une fête du calendrier liturgique !

Quant aux deux autres dates, l'Eglise catholique considère la question avec flegme : « les catholiques ne sont nullement propriétaires d'un calendrier », souligne Mgr Bernard Podvin, porte-parole de la conférence épiscopale - seule habilitée à parler au nom du catholicisme.

 

 

Commentaires

FLEGME

> Je m'attendais aux cris, à la plainte et je suis étonnamment surprise et heureuse de constater comme tu le dis, le flegme de l'Eglise catholique pour répondre a cette question! :)

Marie
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Écrit par : Menage à domicile / | 29/06/2012

SIGNE DES TEMPS

> L'attitude de l'Eglise est sage, mais cette possible suppression est un signe des temps : une sorte de nov-calendrier (la novlangue appliqué au calendrier) se met en place. C'est logique, vu que le capitalisme impose déjà son année liturgique (les cadeaux de Noël, les bouquets de la Saint Valentin, les chocolats de Pâques, les soldes, les vacances au soleil, Halloween, etc...), il est normal que le calendrier finisse par reflèter la nouvelle religion d'Etat.
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Écrit par : Gilles Texier / | 29/06/2012

LA PROBLEMATIQUE

> Que signifie "propriétaire d'un calendrier" ?

RH


[ De PP à RH - Ou plus exactement : "non propriétaire" ! Très simple : quand on représente une petite minorité de la population, on ne prétend pas imposer à l'immense majorité des fêtes dont elle ne partage pas le sens. Prétendre les lui imposer par la loi, c'est montrer qu'on n'y croit pas soi-même et qu'on en fait une question partisane.
Ceux qui ont la foi ne procèdent pas ainsi : ils évangélisent, c'est à dire qu'ils s'efforcent de donner aux autres le DESIR de connaître, non des "traditions", mais le noyau de la Révélation chrétienne. Tout le débat entre les intégristes et les chrétiens croyants réside dans cette problématique. ]

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Écrit par : RH / | 29/06/2012

LA PROPOSITION EST BONNE

> Il s'agit de rendre trois fériés à origine chrétienne facultatifs pour permettre à nos concitoyens des autres religions de poser 3 nouveaux jours fériés selon leur convenance. C'est ce que j'ai compris! Pour le respect du vivre ensemble, je considère cette proposition très bonne.
Par contre, c'est les nostalgiques de la France chrétienne du moyen-âge qui vont monter au créneau! Comme ce vieux prêtre intégriste qui avait affirmé sur France2 à l'occasion des rencontres d'Assise qu'il était de l’Église de saint Louis et de sainte Jeanne d'Arc en oubliant le Christ. Mais là c'est un autre débat...
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Écrit par : Arnaud Le Bour / | 29/06/2012

DEBAT

> On commence par l'Ascension et on finit par le dimanche ... Il est curieux que cette association de DRH parle de l'Ascension et de l'Assomption mais non de Noël ... Auraient-ils un avantage (économique ?) à ce que ce jour reste férié ?
Le calendrier chrétien structure l'année civile parce que la France, l'Europe, l'occident, procèdent de la chrétienté. Il y a donc un rythme annuel qui reste en filigrane et s'impose à tous.
Sans vouloir verser dans le relativisme le plus abject, si je pars m'installer dans un pays musulman où le calendrier est rythmé par les fêtes musulmanes, je m'y plierai et je m'y plierai volontiers. Est-ce pour autant que je deviendrai musulman ? Non, bien sûr, mais mon année serait rythmée par quelque chose que tous les habitants auraient en commun sans que cela m'empêche de prendre mon jeudi de l'Ascension ...
Les déclarations de Mgr Podvin sont certainement tout ce qu'il y a de plus officiel pour les catholiques mais elles confirment l'avénement d'une société libérale où chaque individu est son propre roi. Et là encore, je ne pense pas que Mgr Podvin soit l'origine de cette dérive, ni qu'il soit l'Antéchrist. Il laisse tomber ce qu'il restait de catholique dans la culture française.
S.


[ De PP à S. - Mgr Podvin prend acte de la réalité, qui est celle d'un pays déchristianisé à 95 %. On n'impose pas aux gens des fêtes qu'ils ne partagent pas. On leur explique le sens de la foi. Le reste viendra par surcroît, quand nous l'aurons mérité en évangélisant au lieu de parader. ]

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Écrit par : Spooner / | 29/06/2012

CA NE ME GÊNE PAS

> Pour ma part, cela ne me gênera pas. Les fêtes de l'Assomption et de l'Ascension pourraient être placées aux dimanches suivants. Me reste une question comme simple citoyen : cette asso inconnue du public (ANDRH) est-elle représentative ? Qu'en pense les assos de parents ? Etc.
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Écrit par : joachim / | 29/06/2012

LIBERALISME

> Il est quand même intéressant de constater que ce sont les contremaîtres du libéralisme qui font cette proposition. Les voilà en nouveaux Tartuffes, avançant sous le masque de la laïcité et de défense des minorités. En tout cas, cela va dans le sens de l'individualisme (qui permet de défaire les solidarités), de la flexibilité (qui sous des dehors de liberté cache souvent de modernes esclavages) et de l'annualisation du temps de travail (qui n'est pas toujours à l'avantage des salariés...). Une fois les jours fériés disparus, on réduira le nombre de jours de congés individuels au nom de la rigueur !
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Écrit par : MB / | 29/06/2012

L'ENTREPRISE

> Il convient de rappeler que L'Association nationale des directeurs des ressources humaines, c'est le monde de l'entreprise. La proposition ne vient donc pas de l'épouvantable affreux laïcisme maçonnico-cathophobe qui suscite l'ire des énervés, mais bel et bien de ces milieux économiques libéraux que les mêmes énervés défendent avec acharnement.
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Écrit par : fulup / | 29/06/2012

ASSOMPTION

> Pour moi, l'Ascension, cela me gêne, l'Assomption aussi et presque plus. Cette dernière fête n'est-elle pas la patronale de la France?
D.

[ De PP à D. - La République laïque ne reconnait aucune fête religieuse comme "nationale". Ca ne changerait donc rien. D'autre part, rien n'empêcherait les croyants de célébrer l'Assomption le 15 août ! Ni d'organiser aussi des célébrations le dimanche suivant... Je ne vois pas ce que la foi y perdrait. ]

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Écrit par : Dom / | 29/06/2012

> Je ne pense pas que celà aille dans le sens de la reconnaissance des racines chrétiennes de la France. Le 15 août est quand même la vraie fête nationale de la France (chrétienne évidemment). Je signale que dans la Fonction Publique chaque fonctionnaire de religion non catholique a depuis très longtemps le droit de s'absenter pour participer à ses propres fêtes religieuses.
C.

[ De PP à C. :
- Le christianisme s'explique et se communique par voie d'évangélisation, il ne s'impose pas par le calendrier. Et si l'on croit que le christianisme est la vérité universelle s'adressant à tous (pas seulement au groupe des catholiques), ça doit nous conduire à évangéliser les gens d'aujourd'hui, pas à raisonner en terme de "groupe des catholiques" accrochés à des symboles d'antan !
- Par "symboles d'antan" je ne parle évidemment pas des articles du Credo, mais des signes sociaux qui nous renvoient aux temps où la population était presque entièrement chrétienne : d'où le fait que la société politique se réclamait aussi du christianisme, pour le meilleur (saint Louis) ou pour le pire (Louis XIV).
- Le maintien de la date des fêtes traditionnelles tout au long des 19e et 20e siècles n'a pas empêché la déchristianisation massive de la France. C'est que le problème venait d'une autre cause...
- Si le projet des entreprises était adopté par le gouvernement, rien n'empêcherait les fonctionnaires ou les salariés du privé de poser une journée de RTT le 15 août ! ]

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Écrit par : Caillaud / | 29/06/2012

REBÂTIR

> Il s'agit bien d'une nouvelle évangélisation. Nouvelle parce qu'il faut expliquer notre foi de chrétien qui est toujours la même en termes nouveaux adaptés à nos contemporains mais nouvelle aussi parce qu'il ne s'agit pas de conserver les vieux murs de la vieille maison mais bien de rebâtir : nous avons du pain sur la planche!
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Écrit par : olivier le Pivain / | 29/06/2012

COMPARAISONS

> Bonne réaction de la CEF, les cathos n'ont rien à dire en tant que cathos. Mais en tant que salariés, on peut dire qu'il ne faut pas que ces congés soient refusés par l'employeur au motif qu'il y a une tâche à finir, ce qui peut être le cas pour les autres types de congés.
D'autre part la situation existe déjà dans d'autres pays: "la République de Macédoine" (qui est un Etat laïque) "distingue des jours fériés universels, observés par l'ensemble de la population, et des fêtes religieuses ou consacrées à des minorités, uniquement observées par les personnes qui le souhaitent. Dans les deux cas, les travailleurs ont droit à des indemnités salariales ou à une augmentation de salaire s'ils travaillent" (d'après Wikipedia).
Et qu'en sera-t-il des congés scolaires ? Est-ce que les enfants devront aussi "poser des congés" ? comment gérer cela aussi pour les enseignants ?
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Écrit par : BVdw / | 29/06/2012

PAS ENCORE FAIT

> On transformerait de fait ces 3 jours en journées de vacances (chacun les prenant en temps que fête religieuse ou autre selon ses convictions), il faudrait néanmoins que l'entreprise continue à travailler ces jours là et ce qui me gènerait c'est qu'on puisse refuser, pour ce motif, à qqun l'accord de ce jour, comme des congés.
Mais ce n'est pas encore fait, vu les problèmes d'organisation qu'a semblé causer la suppression du lundi de pentecote.
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Écrit par : thierry LR / | 29/06/2012

INDIVIDUALISME

> Le seul point objectivement critiquable de cette mesure dans une société non-chrétienne, c'est qu'on va remplacer des jours fériés communs par des jours de congés que chacun mettra à des dates choisies. Bref, l'individualisme va encore progresser (d'un petit pas certes) et les occasions de se rertouver et de tisser du lien social se faire encore plus rare.
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Écrit par : Gilles Texier / | 29/06/2012

UNE GUERRE ENTRE CATHOLIQUES

> Le 15 août "fête patronale de la France" vient du fameux "voeu de Louis XIII" (1638) lié à la guerre contre l'Espagne : donc à une guerre entre les deux grands royaumes catholiques de l'Europe. Pas glorieux ni très édifiant. Les protestants étaient morts de rire.
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Écrit par : hurtu / | 29/06/2012

COMIQUES

> D'ailleurs ceux qui commencent déjà à hurler pour la défense du 15 août... sont les héritiers moraux des ligueurs payés par l'Espagne, et mettent sur leurs sites la croix de l'ordre de Santiago. Comiques.
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Écrit par : piet hein / | 29/06/2012

CUPIDES D.R.H.

> Pour avoir relu aujourd'hui Dignitatis Humanae, il me semble que la réaction de Mgr Podvin est tout à fait juste au regard de la dignité humaine.
D'un autre point de vue, social celui-ci, on peut évidemment constater l'intérêt économique de la chose. De lire que l'association des DRH souhaite tout de même conserver Noël, le lundi de Pâques et la Toussaint comme jours fériés, au motif qu'elles sont socialement bien implantées, et quand on voit en effet la manne de profit commerciaux que représentent ces grandes fêtes, on voit à quoi se réduit la notion "d'implantation sociale" pour ces personnes. Il est évident que la motivation est exactement la même que pour l'ouverture des magasins le dimanche. La proposition de cette association de DRH est simplement individualiste, utilitariste et cupide.
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Écrit par : Pneumatis / | 29/06/2012

UNE LOGIQUE LIBERALE ?

> Pour le lundi de Pentecôte, comme vous le dites, il n'y a même pas de fête dans le calendrier liturgique, donc ce n'est même pas "catho". Toutefois, je m'interroge sur l'origine de cette demande: j'imagine que pour les DRH, c'est pour que les entreprises travaillent plus de jours sur toute l'année. Et si je pousse à l'extrême, pourquoi ne pas "choisir" son jour de repos, et supprimer le dimanche férié pour un grand nombre (je ne dis pas "pour tous").
je dis donc oui, si çà ne concerne que 3 jours fériés (et à choisir je préfèrerai travailler la Toussaint que à l'Assomption, mais c'est perso) et qu'on n'entre pas dans une logique libérale-individualiste-consumériste où les gens ne formeront plus une communauté de vie, mais un agrégat d'individus.
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Écrit par : Alex / | 29/06/2012

ETIQUETTE ?

> Ligueur et croix de Santiago ? Dommage ce collage d'étiquette.
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Écrit par : Dom / | 29/06/2012

à Dom

> Pour la croix de Santiago, vérifiez vous-même sur la Toile, c'est facile... Pour la référence ligueuse, je ne vous infligerai pas la liste des articles tradis (depuis trente ans) qui ont célébré la Sainte Union ! Je me souviens même d'un colloque universitaire de la FSSPX à Paris, vers 1985-1986, où l'un des principaux intervenants - historien tradi connu à l'époque - avait entrepris de démontrer que le dernier roi légitime français avait été le cardinal de Lorraine, proclamé "Charles X" par la Ligue en 1589 pour faire pièce à Henri IV. On ne pouvait pas imaginer adhésion plus radicale, non seulement à la Ligue en général, mais à son aile extrémiste.

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Écrit par : Piet Hein / | 29/06/2012

LE DEBAT

> Supprimer ces fêtes ne serait pas un drame et il y a des sujets plus graves.
Cependant, permettez moi de ne pas être totalement d'accord avec cette réaction de Mgr Podvin. Supprimer ces jours fériés pour en créer d'autres, c'est un peu comme transformer des églises en mosquées, synagogues ou centres culturels. On ne peut approuver.
Si l'Eglise n'est pas propriétaire du calendrier, allons jusqu'au bout et supprimons le dimanche aussi pour alterner une semaine sur 2 avec le vendredi et le samedi.
Je crois que sans hurler une autre réaction de l'Eglise serait souhaitable.
Je suis bien convaincu que la priorité est d'évangéliser (je suis très impliqué dans l'évangélisation à titre personnel) mais ceci dit ce n'est pas parce que la pratique recule qu'il faut justifier la suppression d'un signe notre culture chrétienne. Avec ce raisonnement, supprimons le saint du jour, enlevons toutes les références chrétiennes aux stations de métro et aux noms de ville. Non vraiment, c'est une fausse idée de la tolérance qui se développe ici.
Par ailleurs, cette suppression va dans le sens d'un individualisme que ce blog ne saurait approuver.

L.


[ De PP à L. - J'ai du mal à saisir votre raisonnement; L'agencement du calendrier est le fait des pouvoirs publics, pas de l'Eglise catholique. Si les intérêts économiques libéraux obtiennent gain de cause sur ce sujet, comme ils l'avaient obtenu de Sarkozy pour le travail du dimanche, les catholiques ne pourront que s'incliner ! D'autant que rien ne les empêchera de célébrer ce qu'ils veulent et quand ils veulent...
Il est temps de nous réveiller : nous vivons dans un pays non chrétien, dirigé par des non chrétiens, et nous - les croyants - ne sommes qu'une petite minorité. Hurler très fort au nom du passé n'y changerait rien. Et nous avons plus urgent à faire que de servir la soupe à M. Escada. ]

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Écrit par : ludovic / | 29/06/2012

DE TOUTES FACONS

> De toutes façons je doute que ce soit avec ce type de réforme qu'on puisse trouver une solutions aux difficultés économiques et sociales en France. Le mal est plus profond. Attendons les résultats du Synode de cet automne à Rome. C'est beaucoup plus important. Vous n'êtes pas le seul à souhaiter que l'Evangile soit à nouveau vécu en profondeur et nos racines redécouvertes, dans le respect des cultures du territoire national.
Dom


[ De PP à Dom - Si j'étais le seul à le souhaiter, ce blog et ses commentaires (par exemple) n'existeraient pas. Le catholicisme n'est pas encore entre les mains des nostalgiques d'un passé réinventé. ]

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Écrit par : Dom / | 29/06/2012

BELLE LURETTE

> D'accord avec PP, PH et d'autres : on ne peut pas faire comme si c'était l'épiscopat français qui décidait du calendrier en France, ni croire qu'une fulmination d'évêques aurait un autre effet que de provoquer le haussement d'épaules des pouvoirs publics.On est en France, ce n'est plus un pays chrétien depuis belle lurette ! Sortez de votre songe, les cathos : regardez un peu la réalité environnante, parlez avec les gens, vous verrez ça !
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Écrit par : Emma / | 29/06/2012

DIFFICILE

> La liste des jours fériés est fixée par le texte même de la loi de séparation des Eglises et de l'Etat. Comme souvent on lance des idées sans réfléchir, car la modification proposée par les DRH suppose une modification de cette loi; or il est très difficile de "toucher" à cette loi sous peine d'ouvrir de multiples débats non maîtrisés.
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Écrit par : B.H. / | 29/06/2012

LA SEMAINE SAINTE

> Les catholiques auraient tort de partir en guerre pour le lundi de Pentecôte, qui n'a rien de religieux. Ils ont tort de crier comme des dépossédés chaque fois qu'un acte officiel leur montre qu'ils sont devenus une poignée dans la société actuelle. En plus ça fait rigoler les non croyants (grande majorité de nos contemporains). L'un d'eux, bien informé, me dit : "vos églises sont pleines durant la Semaine Sainte qui n'est pas fériée, alors de quoi vous plaignez-vous ?". C'est bien vu.
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Écrit par : Amicie T. / | 30/06/2012

à Amicie T.

> Bon exemple, la Semaine Sainte. Exemple vivant. Il offre un point de départ de discussion autrement plus "payant" (pour le croyant) que de pousser les hauts cris parce qu'un pan du vieux décor est tombé. Et le calendrier, c'est vraiment un décor, plus personne ne fait attention à ce que les dates symbolisaient. Je ne connais personne qui va se recueillir au cimetière de ma petite ville au carré des morts pour la France le 11 novembre ; c'est regrettable mais c'est ainsi.
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Écrit par : guinoiseau / | 30/06/2012

LE COUP DU TRAVAIL LE DIMANCHE

> Les évêques avaient protesté contre le travail dominical. Vous avez vu le résultat ? Le Grrrand Catholique Sarkozy (celui dont les gens pieux portent le deuil) est passé outre ! Lui qui faisait semblant de vénérer le pape ! il n'avait rien à f... des successeurs des Apôtres. Alors Hollande et Ayrault...
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Écrit par : Perrin Prunier / | 30/06/2012

> à P. Prunier - merci de nous remémorer cet épisode déjà oublié. Puissent les catholiques français le méditer, arrêter de médire bêtement de leurs évêques, et cesser de mettre au passif de ceux-ci ce qui vient en réalité de la société ambiante sans qu'on puisse rien y changer. La seule chose qu'on peut changer c'est l'état d'esprit de notre collègue de bureau en discutant avec lui. Seul le contact personnel est à notre portée.
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Écrit par : b. reymondon / | 30/06/2012

LE DEBAT

> Cher Patrice,
Merci pour votre réponse. Puisque mon intervention ne semble pas claire, je la précise. Est-ce que si un fait semble inéluctable, il faut l'approuver ? Curieuse idée à vrai dire. Est-ce que parce que le pays est déchristianisé qu'il faut approuver des actes marquant la déchristianisation ?
Je n'ai pas dit que les évêques avaient la capacité d'empêcher cette évolution. J'ai simplement dit qu'ils pourraient au moins la désapprouver !
Le libéralisme casino continuera encore quelques années même si les évêques le dénoncent. Est-ce pour autant qu'il ne faut pas le dénoncer ? ce serait un curieux raisonnement !
Plus profondément, je crois que cette réaction des évêques vient d'une vision trop désincarnée du christianisme qui ne serait qu'une spiritualité, et donc "le calendrier ne lui appartient pas". Mais à qui appartient le calendrier d'ailleurs ?
Rassurez vous, je ne sers pas la soupe à Escada. Je sais qu'il y a des sujets plus importants sur lesquels investir et j'espère que vous ne considérez pas toutes les personnes qui se posent des questions sur le sujet sont des suppôts d'Escada.
Vous parlez de nouvelle évangélisation. Une résistance forte à ce changement n'est certainement pas un acte d'évangélisation. Mais l'approuver avec l'argument que vous retenez (de toute façon, la situation est ainsi) c'est aussi montrer que l'on ne croit pas à la possibilité de nouvelle évangélisation. C'est profondément ceci que je regrette dans la parole de Mgr Podvin: ne pas croire en un signe de présence du Christ dans notre société, même s'il est infime.

L.


[ De PP à L.
Cher Ludovic,
Merci de votre réponse à ma réponse. je crois que nous sommes d'accord sur le fond. C'est juste une question de nuances, à trois niveaux :
a) la façon de recevoir ce que disent nos évêques (les catholiques français ont trop tendance à traiter ces déclarations par le mépris : on les rejette comme trop dures ou trop molles, mais on ne cherche pas à avoir le "sentire cum Ecclesia") ;
b) le discernement des proportions. Si la date des fêtes était un moyen de convertir les foules,
ça se saurait ! Je processionne le 15 août dans l'île de la Cité et l'île Saint-Louis avec plusieurs milliers de fidèles de Paris, mais si cette procession était transférée au dimanche suivant nous processionnerions tout aussi bien (et c'est la procession qui fait de l'effet sur les badauds - pas sa date exacte). La cathédrale de Versailles célèbre solennellement la saint Louis le deuxième ou troisième dimanche qui suit cette fête, et ça n'a jamais nui à la commémoration de ce personnage emblématique des "racines chrétiennes de la France" ! Etc. Donc il y a une disproportion entre la réalité de la question et les protestations qui commencent à s'orchestrer.
Excusez-moi d'avoir mentionné M. Escada, je comprends que cette évocation vous ai irrité (on le serait à moins) ; mais c'est bien lui le chef d'orchestre de la protestation à venir, et ceux qui tomberont dans le panneau auront tort, d'un point de vue chrétien. Je sais que ce ne sera pas votre cas ; aussi bien n'ai-je mentionné ce nom qu'à l'usage d'autres lecteurs.
c) je ne crois pas du tout que le fait de chômer (ou non) ait le moindre effet sur l'attitude de nos contemporains envers la foi chrétienne. Plutôt que d'un jour férié passé à regarder la télé, ils auraient besoin que leur collègue de bureau catholique, un jour ouvrable, leur explique ce qu'est l'Ascension de Notre Seigneur ou l'Assomption de la Theotokos... ]

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Écrit par : ludovic / | 30/06/2012

COMPRENDRE LA RAISON

> Je comprends vos arguments et ceux de Mgr Podvin, mais je suis tout de même sceptique à l'égard d'une réforme qui me semble d'inspiration clairement ultralibérale (Tout pour la productivité, rien contre la productivité, rien en dehors de la productivité !) et, peut être, une ruse pour supprimer plus facilement ces jours fériés : première étape on supprime une date commune pour ces jours fériés, deuxième étape on supprime purement et simplement ceux-ci de manière plus douce et insidieuse puisqu'ils ont déjà disparu du calendrier.
Quoiqu'il en soit, il ne s'agit pour le moment que d'une proposition d'une Association, comme il en existe des milliers par an, il est impossible de savoir si cette proposition a la moindre chance d'être acceptée par le législateur. Pas de quoi s'inquiéter ou de se réjouir pour le moment.
T.


[ De PP à T. - Mais nous aussi nous sommes "sceptiques" ! Et il ne s'agit pas de croire ou non en l'utilité ou la sincérité d'une telle réforme économico-libérale : mais simplement d'entendre ce qu'en dit l'Eglise française, et de comprendre la raison de sa position - qui est la nôtre si nous sommes membres de cette Eglise. ]

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Écrit par : Thibaud / | 30/06/2012

DANS LES ENTREPRISES

> Bien évidemment, nous ne sommes pas propriétaires du calendrier. Et si le lundi de Pâques et celui de Pentecôte ne sont pas des fêtes religieuses, l'Ascension et le 15 août en sont. Donc, on commence par laîciser ces jours. Comment ne pas penser qu'à terme on laïcisera aussi le dimanche. Chacun aura un jour de congé dans la semaine : le dimanche pour les chrétiens, le samedi pour les juifs, le vendredi pour les musulmans, le jeudi ou un autre jour pour les bouddhistes... Bien évidemment, cela permettra aux entreprises et administrations d'être ouvertes 7 jours sur 7 et de payer le même tarif horaire quelque soit le jour travaillé. Des économies en vue pour les hôpitaux, mais je crains fort que ça ne suffise pas à éponger le trou de la sécu. Et cela débouchera à rendre une société déjà bien individualiste en société encore plus morcelée, le seul critère de lien devenant identitaire. Les chrétiens pourront partager prière et activités culturelles uniquement entre eux, de même que les musulmans, les juifs etc.
A-t-on pensé à l'impact sur les petites entreprises. Prenons une société de maçonnerie de 10 salariés. Elle chômait le jeudi de l'Ascension, mais maintenant 4 salariés veulent travailler ce jour-là et chômer un autre jour. Le patron sera-t-il obligé de travailler le jeudi de l'Ascension pour donner satisfaction à ses salariés ? Le travail qu'il effectuera ce jour-là avec quatre ouvriers seulement aura-t-il la qualité et le rendement économique suffisant pour garantir la perennité de son entreprise ? Mais je conçois que ce soit une bonne chose pour l'Etat. Avec plus de jours ouvrés, il peut augmenter ses taxes sur les entreprises.
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Écrit par : Barbara / | 01/07/2012

SYMBOLES ?

> Vous avez employé une expression "symboles d'antan". Dans cette expression est-ce que vous placeriez Saint-Vincent de Paul, Saint François de Sales ou le Saint Curé d'Ars ?
B.


[ De PP à B. - Votre question ne tient pas compte des réponses déjà formulées, notamment avant-hier dans la discussion avec Caillaud. Un débat est fait pour avancer ensemble : pas pour tourner en rond en essayant de faire des croche-patte. ]

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Écrit par : Bernard / | 01/07/2012

UN MESSAGE DE NOUVELLE-CALEDONIE

> Bonjour à tous,
Depuis quelques temps, je lis ce blog, pour lire un regard intéressant et rare sur l'actualité, avec un éventail très large de sujets. Habitant moi-même au fin fond de la Nouvelle-Calédonie, qui ne connaît l'Evangile que depuis un peu plus de 150 ans, je vis le quotidien d'une terre de missions, où la religion catholique côtoie celle protestante et surtout la majorité des non-croyants. j'habite aussi dans un pays qui marche vers son indépendance et donc un peuple confronté tous les jours à son identité, comment la faire vivre et survivre ? Ce contexte m'amène à deux réflexions : 1° je suis étonnée de lire que le lundi de Pentecôte n'est pas une fête religieuse alors qu'il est le symbole de l'Octave de Pentecôte, de même que le lundi de Pâques, et que même dans le nouveau missel, ces deux octaves existent encore. Je suis d'accord avec les commentaires qui disent que l'évangélisation passe par le témoignage autour de nous. Il me semble que ce témoignage passe aussi par une bonne connaissance de notre foi et donc un catéchisme approfondi (pas forcément toute la vie mais au moins de bonnes bases quand on est jeune). 2° je suis de ceux qui pensent que ces fêtes dans le calendrier témoignent de la culture et d'une partie de l'identité française et qu'il est fort regrettable que l'on se satisfasse de la proposition de les supprimer. Je suis moi-même étrangère en ce pays de Nouvelle-Calédonie, vivant parmi les kanaks, j'apprends leur culture, leur langue, leurs tenues vestimentaires, sans renier mes racines françaises. Quand je constate avec quelle passivité les Français laissent filer tout ce qui fait leur identité, je suis découragée. Et il me semble qu'en dénonçant le libéralisme on devrait aussi bien dénoncer cet effacement de toutes les identités pour ne retenir que ce qui intéresse justement les libéraux-capitalistes-commerçants du monde : faire en sorte que petit à petit, tout le monde devienne un consommateur qui va acheter la même chose et consommer de la même façon, d'un bout à l'autre du monde. Bien cordialement,

AE


De PP à AE :

Merci de votre message. Sur la question du calendrier, je comprends votre point de vue et son contexte néocalédonien : les choses ne se présentent évidemment pas de la même façon qu'en métropole. Cependant le devoir de tout catholique est d'étudier de façon respectueuse et positive ce que dit l'Eglise catholique par ses évêques, lesquels ne parlent pas à la légère - contrairement à ce que croient certains catholiques de l'Hexagone.
Nous sommes tous très heureux de vous compter dans la communauté du blog !
Cordialement
PP.

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Écrit par : A. Emmanuelle / | 02/07/2012

PERTE DE TEMPS

"Bernard" revient à la charge. Ci-dessous sa réponse à ma réponse :

> vous avez une drôle de considération de la charité et de la considération de la personne.
Ou certaines questions vous gênent.
B.


[ De PP à B. :
- Si "certaines questions" me "gênaient", je n'y répondrais pas. Or je l'ai fait : dans ma réponse au commentaire signé Caillaud, que vous semblez ne pas vouloir lire.
- Hier vous avez feint de me poser une question (juste pour insinuer que je considère les saints comme des symboles). C'était une question sans objet, puisque j'y avais répondu par avance (à Caillaud). Je vous ai donc suggéré de lire cette réponse faite à Caillaud. Maintenant vous me dites que ma suggestion vous offense... Vous ne craignez pas de perdre votre temps. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Bernard / | 02/07/2012

DE L'ARBITRAIRE, DES FAITS

2 remarques:
1.) DES FAITS : le lundi de Pentecôte a déjà été supprimé : Si je ne viens pas ce jour là je pose un RTT !
- Qui a le plus protesté lors de sa mise en place ? Les associations sportives qui perdaient un WE de 3 jours pour les grandes manifestations (tournois) de fin d'année.
- Qui outrepasse cette suppression ? L'éducation nationale qui ne travaille pas ce jour là (et aux parents de se débrouiller) et qui à l'occasion fait le pont à l'ascension ("rattrapant" ce jour là un mercredi au grand dam des clubs et conservatoires).
2.) DE L'ARBITRAIRE : Je ne suis, à priori, contre aucun changement ... à condition qu'il soit expliqué clairement (et notamment que l'on appelle un chat, un chat). Que l'on nous explique sur quoi repose cette décision, et pourquoi choisit-on ces jours là et pas le jour de noël (25 décembre), ni celui de la fête des tous les saints (1er novembre).
Sans argumentation, on ne peut contre-argumenter, sauf à s'exposer (messieurs les anglais tirez les premiers).
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Écrit par : Franz / | 02/07/2012

QUATRE QUESTIONS

> Il me semble qu'il y a là quatre questions :
1. La question ecclésiologique : Mgr Podvin est le porte-parole de la CEF, qui est un organisme de collaboration regroupant les Eglises particulières en France. Cet organisme n'a pas de statut supra-ecclésial, il ne fait autorité dans l'Eglise qu'à travers la ratification de l'évêque local dans son diocèse ou la disposition expresse du Saint-Siège pour l'ensemble des Eglises locales concernées.
2. La question laïque : on peut très bien approuver le fait que l'Eglise n'a pas compétence pour déterminer un calendrier concernant l'ensemble de la nation. Pourtant, il y a quelque chose qui me dérange :
Il y a ici un déni de l'histoire face à l'invocation de principes intemporels. On ne saurait passer sous silence la tentative du calendrier révolutionnaire, ni d'autre part les avancées du 20è siècle en matière de laïcité apaisée. C'est bien l'Etat laïc qui a inscrit comme jours fériés ce qui se trouve être des fêtes ou des lendemains de fêtes religieuses catholiques. On aimerait ne pas avoir à payer en termes de vie sociale et de paix sociale l'application d'une justice théoriquement vraie et irréaliste dans sa démarche qui fait fi de la culture d'un pays, et de l'histoire de ses crises.
Par ailleurs, ce qui est religieux pour les uns est laïc pour les uns et pour les autres. Est ainsi préservée la liberté de vivre ce qu'on veut, personnellement et ensemble, sans avoir à signaler officiellement ses appartenances à travers une demande qu'il faudra bien motiver. Veut-on créer un fichage des catholiques ?
Il y a bien entendu la question du rapport de la nation, de la culture, et de la religion. Il me semble que la spécificité française relève non seulement de l'application de principes généraux, mais aussi et surtout d'un équilibre péniblement trouvé entre les forces laïcisantes et l'Eglise catholique. Je crois que c'est cet équilibre-là qui a permis à notre pays de ne pas (encore) sombrer dans le communautarisme et dans le morcellement des appartenances.
On ne s'étonnera pas que des organisations pétries d'ultralibéralisme proposent l'émiettement des habitudes sociales, et, partant, du tissu social. Un retour sur investissement y est largement espéré.
3. La question sociale : elle est celle de l'humain et de sa dimension sociale au-delà de sa fonction productive. Je crois que la DSE parle de ces questions.
4. La question religieuse :
Il est clair que notre pays n'est plus chrétien. Il est tout aussi clair que des réalités comme la nation ne sont pas d'essence religieuse. Quelque soit la place publique faite au catholicisme dans ce pays, il faudra évangéliser à partir du christianisme lui-même, de ses ressources spirituelles et sacramentelles, du Christ en personne et des canaux de sa transmission pour le salut des personnes et l'édification spirituelle de sa communauté. Je ne rêve pas, mais pas du tout, à une édification de l'Eglise sur la base de sa résonnance sociale. Par contre, je n'imagine pas un renforcement de la foi sans implications sociales. L'Eglise est faite d'hommes. Nul n'est une île, et sur cette bonne vieille terre, le christianisme ne peut se vivre qu'en relation avec les autres hommes et en apport civilisateur sur un plan tout à fait laïc. C'est ici que je renvoie à la prudence du politique qui est l'art de susciter de l'organique, à cent lieues d'une invocation ultralibérale individualiste favorisant l'intrusion, l'émiettement, la fragilisation sociale, comme épaulée par quelques propos trop courts qui ne relèvent directement d'aucun magistère faisant loi pour les catholiques. Je suis par contre très intéressé par l'intervention de Mgr Daucourt, qui, lui, est évêque.
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Écrit par : Père Christian / | 03/07/2012

SUITE ET FIN

> N'ayez crainte, je sais lire.J'ai lu votre réponse à Caillaud et j'en conclus que Saint-François de Sales est "un symbole d'antan". Permettez-moi de ne pas être d'accord avec vous. C'est l'un des plus grands auteurs chrétiens, bien qu'il vécut au XVII° siècle, son message continue à nous interpeller aujourd'hui. Et de plus quelques non chrétiens qui administrent la vénérée Bibliothèque de La Pléiade l'ont mis dedans car c'est en plus un maître incontesté de la langue freançaise !!!

B.


[ De PP à B. - Je connais saint François de Sales aussi bien que vous, et l'idée de l'évacuer au rang des symboles serait parfaitement absurde. Elle ne figure pas dans ce que j'ai écrit, même en sollicitant le texte. Le "symbole d'antan" n'est évidemment pas la personne de ce saint, mais la domination de la mémoire catholique sur le calendrier d'une France quasi-totalement déchristianisée. Le débat portait sur le rôle du calendrier fixé par les pouvoirs publics, non sur le sens du culte des saints chez les catholiques croyants : ceci étant clair pour tous sauf pour vous, et puisque vous ne voulez pas de mes explications, je vous serais reconnaissant de bien vouloir cesser ces messages sans objet.
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Écrit par : Bernard / | 03/07/2012

@ hurtu,

> Ce que vous écrivez est vrai mais mérite qq nuances.
Le voeu de Louis XIII s'est passé lors des guerres contre l'Espagne en effet mais c'est tout un ensemble.
- Louis XIII avait fait ce voeu des années avant, lors d'une grave maladie.
- Louis XIII voulait des enfants.
- la guerre espagnole : une guerre est toujours triste surtout entre peuples qui professent la foi en un Dieu-père, en un Dieu d'amour, mais on a le droit de se défendre.
Les Habsbourg régnaient sur la péninsule ibérique + Pays Bas (Habsbourg d'Espagne) et l'Europe centrale (Habsbourg d'Autriche) donc tt autour de la France ; Autrichiens comme Espagnols, ils savaient très bien se servir des scrupules religieux pour présenter leurs guerres et leur politique de pure domination européenne en croisade catholique notamment contre les méchants Français qui avaient établi l'Edit de Nantes et donc reconnaissaient le droit d'exprimer la foi protestante (soit dit en passant l'édit de Nantes est un édit de pure "tolérance" c-à-d qu'on encadrait ce qu'on ne pouvait empêcher; aucun respect là-dedans mais pour des abrutis c'était déjà trop) ; liberté de culte réaffirmée en 1629 (Alès).
De savants juristes disaient que les Bourbons avaient perdu le droit de régner de par cet édit, qu'il revenait aux grands pays catholiques de "sauver la vraye foi" en mettant la France au pas, des zozos à la cour du Louvre conspiraient avec bonne conscience, persuadés d'être bons catholiques ce qui ne les empêchaient pas de passer le reste du temps en beuveries et partouzes et à regarder de haut st Vincent de Paul ("peuh, il recueille des enfants du péché"!).
On est stupéfait de l'infantilisme régnant dans les esprits des "grands " du royaume ; en fait ils étaient désoeuvrés et en plus avaient encore une mentalité féodale alors que Louis XIII et Richelieu voyaient l'Etat
Aujourd'hui les Habsbourg paraissent si gentils ! car on a vu les ravages occasionnés par la disparition de l'Autriche-Hongrie (dictatures, Anschluss etc), on peut avoir la nostalgie de l'empire des Habsbourg et bon nombre de rombières et donzelles voient ce pays comme le paradis de Sissi ou de la famille von Trapp.
La vérité historique m'oblige à le dire : régulièrement on y a déconné ferme sur le rôle d'un Etat par rapport à celui du l'Eglise et on y a montré que la leçon de Canossa n'avait pas été comprise ; en 1903, François-Joseph se mêle encore de l'élection papale (l'exclusive était encore légale mais depuis longtemps considéré comme un anachronisme).
Quand une dynastie comme celle des Habsbourg prend pour devise "il revient à l'Autriche de dominer le monde" (Austria est imperare orbi universo / Alles Erdreich ist Osterreich untertan), on a qq légitimité à s'inquiéter. Aujourd'hui c'est la finance qui semble avoir pris cette devise … et ça vaut le coup de prier aussi.
Revenons au sujet : quand on est entouré de puissances hostiles, qui se prennent pour le bras de Dieu (depuis Lépante, leur rôle leur était monté à la tête) , qd l'Espagne finance systématiquement tous les complots découverts à la cour, qd en plus on n'a pas d'héritier, on a qq légitimité à s'inquiéter et demander le secours du Ciel.
On a le droit de vivre.
Ce n'est pas avoir une vision franco-française de dire que l'Espagne voulait dominer la France et que la Maison d'Autriche l'aurait bien croquée elle aussi. Cela n'empêche que l'attaque des Français contre la Franche-Comté espagnole n'est pas bien jolie-jolie d'autant qu'il n'y avait aucun danger sur cette frontière.
Je ne dis donc pas que la politique française était exempte de tout cynisme mais Louis XIII et Richelieu n'ont déclaré la guerre qu'en dernière extrémité (1635). Richelieu (comme Louis XI en son temps) n'aimait pas la guerre : il y a une trop grande part de hasard (ce qui n'est pas du tout ds son caractère) contrairement à la diplomatie.
Si les protestants ricanaient c'est surtout parce qu'ils étaient comme les ultra-cathos de l'époque : incapables de voir les choses autrement que sous l'angle religieux.
Les protestants en question rigolaient oui mais ils rigolaient aussi de la tête des ultra-cathos quand Richelieu et Louis XIII qui eux, séparaient politique et religion, ont fait alliance avec des princes allemands ou avec le roi de Suède pour des raisons stratégiques. Or il se trouve que ces princes allemands étaient, comme Gustave-Adolphe, protestants : scandale à la cour pour les cathos ultras et ricanement des protestants qui ne voyaient pas plus loin.
Louis XIII devait à l'extérieur lutter contre l'Espagne, contre la maison d'Autriche, et à l'intérieur lutter contre les grands du royaume, contre son frère, se méfier de sa femme, contre le protestants qui se servaient de leur places de sûreté que leur garantissaient l'Edit de Nantes pour former un état dans l'Etat.
Il s'est peut-être trompé mais il a pensé que ça valait le coup de prier. Vous voyez, c'était à nuancer.
D'ailleurs quand on sait que le 15 août est le jour de naissance de Pierre Dac et le jour du débarquement de Provence, on peut penser que le 15 août est un jour béni, mais avec la naissance en 1972, de Ben Affleck qui ne sait pas fermer sa bouche dans ses films et d'Henri de Castries en 1954, qui lui ne l'a jamais assez pleine, on est bien obligé de nuancer.
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Écrit par : zorglub / | 04/07/2012

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