Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

26/06/2012

Immigration : ce que dit l'Eglise catholique

...n'a rien à voir avec un repli identitaire :



Zenit / Rome / 26 juin

<< Le P. Gabriele F. Bentoglio, sous-secrétaire - "numéro trois" - du Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement, est intervenu ce mardi 26 juin, dans le cadre du cours de formation intitulé Lignes de pastorale migratoire, organisé par la Fondation Migrantes de la conférence épiscopale italienne, du 25 au 28 juin à Rome. Parmi les participants, des directeurs régionaux et diocésains de "Migrantes" ainsi que des missionnaires. Le P. Bentoglio a axé son intervention sur l’Instruction Erga Migrantes Caritas Christi, publiée en 2004 par son dicastère.

[…] Dans le domaine ecclésial, l’Instruction affirme que le migrant baptisé est « titulaire de droits », notamment des « biens spirituels de l’Eglise » : par conséquent, a expliqué le P. Bentoglio, les pasteurs ont le « devoir » de les servir en ce domaine. Dans cette perspective, les migrations ne sont plus considérées comme un « phénomène transitoire » mais comme un fait « qui prend une configuration permanente et structurelle ». 

Le document, a-t-il poursuivi, accorde une « grande attention aux Eglises orientales », afin de « répondre à leurs exigences », non pas seulement par « opportunisme » devant leur nombre croissant, mais par « respect pour la dignité égale des rites ».

Pour ce document, a souligné le sous-secrétaire, « le phénomène des migrations a une dimension œcuménique et de dialogue interreligieux », avec un « souci d’ouverture aux migrants chrétiens ou d’autres religions » : c’est pourquoi il encourage « un profond dialogue avec les cultures » dans le respect des autres identités culturelles.

Pour l’Instruction, l’inculturation de l’Evangile dans les milieux des migrants « commence par l’écoute, la connaissance de ceux à qui l'on annonce l’Evangile ». La tolérance ne suffit pas, a insisté le P. Bentoglio, « il faut la sympathie, c’est-à-dire reconnaître les aspects positifs et les apprécier ».

Les migrations, a-t-il estimé, « font partie intégrante de la vie de l’Eglise » et elles « expriment son universalité, favorisent sa communion et influencent sa croissance ».

Pour l’Eglise, a ajouté le P. Bentoglio, les migrants ne sont pas « des groupes ou collectivités » mais d’abord des personnes, « sujets relationnels, qui ont des droits et des devoirs ».

Pour aborder la pastorale des migrants, l’Eglise encourage « la solidarité et la coopération de tous les peuples », en se rappelant que « tous les hommes sont membres de la même famille humaine ».

 Aujourd’hui, a constaté le sous-secrétaire, « le phénomène des migrations est particulièrement vif, et parfois dramatique, toujours plus au centre des débats publics ».

 Pourtant, le déplacement des richesses se révèle être « une richesse potentielle », car « la rencontre avec l’autre oblige à « émigrer mentalement » pour élargir l’horizon », et avoir une « vision plus ouverte des autres cultures ».

 En outre, a poursuivi le P. Bentoglio, « le fait migratoire est une ressource providentielle» pour l’Eglise car elle stimule la transformation de l’“assistance” en charité et accueil », où le migrant devient « acteur ».

 Pour le P. Bentoglio, les migrations sont « les nouveaux aréopages où les peuples peuvent rencontrer Jésus », car les personnes « en exode » ont besoin « de faire l'expérience de la révélation du visage accueillant de Dieu ». >>

 

 

Commentaires

CURIEUX

> Curieux, curieux... l'intolérance vis-à-vis des "étrangers", qu'ils aient ou non la nationalité française, paraît augmenter en fonction des milieux sociaux. Par exemple, si vous vous tournez du côté de Neuilly-sur-Seine, une sorte de "ghetto de riches", qui vous déconnecte de la réalité.
______

Écrit par : Blaise Join-Lambert / | 26/06/2012

@ BJL

> Je tempèrerais un peu votre constat, à savoir que dans les milieux plus pauvres on accepterait mieux les "étrangers". En fait, là aussi, des ghettos se forment sur base ethnique ou culturelle : la commune marocaine, la commune turque etc ... (je le sais, j'y habite :) Et j'ai le souvenir d'un constat fait lors de quelques années de bénévolat dans le Quart-Monde: dans un quartier à forte densité de population immigrée, si vous cherchez les plus isolés, les plus dans la dèche, cherchez les "blancs". Ceux qui sont encore là, c'est qu'ils n'ont vraiment aucun moyen de faire autrement.
______

Écrit par : luc2 / | 27/06/2012

PLUTÔT

> Je ne pense pas qu'il existe une intolérance vis a vis des étrangers en général je pense que cette intolérance vise plutôt les "étrangers" dit "non intégrés" ça fait trop de mots entre guillemets pour un débat sans fin! :(

Marie.
______

Écrit par : caf du cher / | 27/06/2012

MISSION PASTORALE

> Merci pour ce compte rendu.
Je ne jette pas la pierre a priori aux "ghettos de riches", car la "richesse potentielle" des déplacements ne se révèle en effet qu'à condition d'"émigrer mentalement", ce qui est une tâche ardue.
La méconnaissance des autres culture engendre la peur, sentiment primitif bien connu et que nous sommes nombreux à ressentir parfois. Dépasser cette peur (message évangélique) est une grâce. Et j'ai le sentiment que nous sommes inégaux sur ce point, selon qu'on ait déjà voyagé ou pas, qu'on ait eu les moyens de découvrir d'autres cultures auparavant et que ces rencontres furent de belles expériences (et non imposées et douloureuses).
Lorsque les personnes ont eu cette chance de rencontrer d'autres cultures, fuir et refuser la rencontre de l'étranger chez soi est en effet une faute. Mais si elles n'ont pas eu cette chance, c'est probablement à ceux qui l'ont déjà eue (et dont je fais partie) de leur témoigner de la richesse de la rencontre de l'étranger. Ce serait une belle mission pastorale!
_____

Écrit par : G. / | 27/06/2012

UN CENTRE

> Bénévole dans un centre d'hébergement du Secours Catholique où une 30aine de nationalités sont représentées, j'embarque toutes les semaines pour un tour du monde ... je ne prends pas l'avion et je vis des aventures dans les montagnes d'Iran, dans les champs d'Afrique de l'ouest, à Kaboul et ailleurs ...
J'aime la France, mon pays, ses églises. J'aime ces gens qui soutiennent notre "équipe" nationale de foot ... J'y vois une marque d'Amour pour un pays qui ne leur en donne pas plus que des papiers.
______

Écrit par : Spooner / | 27/06/2012

Les commentaires sont fermés.