17/06/2012
Sommet de Rio : un cirque aussi cher qu'inutile
...où rien ne peut plus se passer :
Il y a encore des naïfs pour rêver que quelque chose sortira du « sommet de la Terre » qui ouvre mercredi à Rio. Ce serait de l'ordre du surnaturel...
Ce cirque ne devrait plus avoir lieu. Comme disait avant-hier Dennis Meadows, co-auteur du célèbre rapport du Club de Rome en 1972 (Libération 16/06) : folle est « l'idée même que des dizaines de milliers de personnes sautent dans des avions pour rejoindre Rio histoire de discuter de soutenabilité » ! Plutôt que de brûler cet argent en kérosène émetteur de CO2 pour aller faire la fête chez Dilma Rousseff, ravageuse de l'Amazonie, mieux vaudrait « financer des politiques publiques en faveur de la biodiversité, de l'environnement et du climat ».
D'autre part, la coalition des intérêts pétroliers, des myopies d'Etat et du fanatisme écolophobe a tué les mobilisations climatologiques en torpillant la conférence de Copenhague (2009). Depuis ce crime contre la science et l'humanité, les Puissances ont le champ libre. Les sommets qui continuent n'ont plus qu'à chanter en choeur l'hymne au « développement durable », slogan du business qui ne trompe plus personne*.
Si ces réunions étaient sérieuses, elles ne parleraient pas de « croissance verte »** et poseraient le vrai problème : « résoudre l'inéquation entre la recherche perpétuelle de la croissance économique et la limitation des ressources naturelles », dit Meadows. Ajoutant : « En 1972, nous utilisions 85 % des capacités de la biosphère. Aujourd'hui, nous en utilisons 150 % et ce rythme s'accélère... Quand on en est là, il est certain qu'il faut ralentir. C'est la loi fondamentale de la physique qui l'exige : plus on utilise de ressources, moins il y en a. Donc, il faut en vouloir moins. »
Dernière observation (elle aussi de Meadows) à propos de la démographie mondiale : « La première chose à dire, c'est que les problèmes écologiques ne proviennent pas des humains en tant que tels, mais de leurs modes de vie. »
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* lire l'étude critique de Dominique Bourg (Transition écologique plutôt que développement durable) : numéro 1 de la revue Vraiment durable, contact@victoires-editions.fr
** Celui qui parle de « croissance verte » ne s'intéresse pas au vert : seulement à la croissance.
18:32 Publié dans Ecologie, Idées, La crise | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : écologie, sommet de rio, croissance, dominique bourg, dennis meadows, dilma rousseff
Commentaires
JUSTEMENT
> Justement, une bonne partie du discrédit de l'écologie dans l'opinion publique vient de ce que dès les précédents sommets de ce type "l'idée même que des dizaines de milliers de personnes sautent dans des avions pour rejoindre" Copenhague était déjà insoutenable. il était facile, trop certes, de calculer la trace carbone de ce genre de sauterie, de même que celle des "hélicologistes" nous rapportant de magnifiques images mais en consommant des tonnes de pétrole par jour.
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Écrit par : Pierre Huet / | 17/06/2012
LA PRIÈRE
> En attendant, il nous reste la prière... et ça ça ne consomme pas de kérosène !
http://www.cvx-clc.net/l-fr/reportsExco.php
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Écrit par : cécile / | 18/06/2012
LE SAINT SIÈGE ET LE SOMMET DE RIO
> Résumé de Radio Vatican :
'' Le Saint-Siège précise sa position au sujet de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable dite "Rio + 20". Dans un long texte publié par l’Osservatore Romano, le journal du Vatican, le Saint-Siège préconise un renforcement de l’alliance entre les hommes et leur environnement, ainsi qu’un changement des modèles de production et de consommation. Le droit au développement, à un milieu naturel sain et au bien-être social sont intimement liés à la dignité de l’homme. Le Saint-Siège met en garde contre une technique sans éthique.
Il faut faire vite car la famille humaine risque de disparaitre. Le Saint-Siège interpelle directement les Etats et les décideurs, les invitant à mettre de côté leurs intérêts politiques, économiques et idéologiques et à prendre leurs responsabilités à l’égard de l’humanité, surtout vis-à-vis des plus pauvres et des futures générations. Parce que l’homme est plus important que la technique, le texte encourage l’étude et l’exploitation d’énergies et de technologies qui respectent l’humanité et la nature. Les progrès technologiques de ces dernières décennies et la crise qui frappe tant de pays imposent une réflexion sur le sens et les objectifs des politiques économiques et une révision profonde des modèles de développement. C’est l’état de santé écologique de la planète qui l’exige, et plus encore la crise culturelle et morale dont les symptômes sont visibles un peu partout. Au rythme technologique actuel on court le risque d’un désarroi existentiel généralisé – avertit le Saint-Siège.''
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Écrit par : luça / | 19/06/2012
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