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04/06/2012

Benoît XVI à Milan dénonce "la logique unilatérale du bénéfice personnel et du profit maximum", c'est-à-dire la société libérale

Parmi les passages que les bien-pensants ont zappés :


 

<< Nous voyons que, dans les théories économiques modernes, prédomine souvent une conception utilitariste du travail, de la production et du marché... >>

 

 
<< Le projet de Dieu et l'expérience elle-même montrent que ce n'est pas la logique unilatérale du bénéfice personnel et du profit maximum qui peut contribuer à un développement harmonieux, au bien de la famille et à l'édification d'une société plus juste, car cette logique comporte une concurrence exaspérée, de fortes inégalités, la dégradation de l'environnement, la course aux biens de consommation, la gêne dans les familles...>>

 

 
<< Bien plus, la mentalité utilitariste tend à s'étendre aussi aux relations interpersonnelles et familiales, en les réduisant à de précaires convergences d'intérêts individuels et en minant la solidité du tissu social...>>

 

 
<< Harmoniser les temps de travail et les exigences de la famille, la profession et la paternité et la maternité, le travail et la fête, est important pour construire des sociétés au visage humain...>>

 

 
Reprenant l'un de ses thèmes favoris, Benoît XVI a appelé à préférer "la logique de l'être à celle de l'avoir" : "la première construit, la deuxième finit par détruire."

 

 

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Commentaires

DEUX LECTURES

> Il y a deux lectures possibles des textes du pape :
- la lecture humaine rationnelle et normale, qui consiste à... lire ce qu'on a sous les yeux ;
- la lecture des cathos bien-pensants, qui consiste à croire avoir lu autre chose pour pouvoir annoncer triomphalement : "le pape a dit que la crise ne vient pas de l'économie mais de l'abandon de Nos Valeurs Morales-z-et-Familiales." En option, on peut affirmer aussi que le pape a dit : "la terre seule ne ment pas" et : "je hais les mensonges qui nous ont fait tant de mal."
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Écrit par : amélien / | 04/06/2012

> J'ajoute que j'ai vraiment lu quelque part : ""le pape a dit que la crise ne vient pas de l'économique mais de l'abandon des valeurs morales." Une pareille déformation de texte, ça ne s'invente pas.
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Écrit par : amélien / | 04/06/2012

à Amélien :

> en fait le pape ne dit pas autre chose, mais il précise comment se déroule cet abandon des valeurs morales. C'est-à-dire que les théories économiques libérales participent violemment à cet abandon.
Deux écueils à éviter : celui des (cathos) libéraux qui croient que l'économie est intrinsèquement neutre ; celui des post-socialistes qui croient que la seule correction de l'économie rendra tout le monde heureux.
Nous devons, en tant que chrétiens cohérents, en tant qu'êtres humains éclairés par la raison (que la foi elle-même éclaire, quand nous l'avons) comprendre et faire comprendre qu'il n'y a aucun acte humain qui soit dispensé d'une fin morale - la morale n'étant in fine, pour des hommes de foi que le moyen d'atteindre la perfection, et la béatitude.
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Écrit par : JG / | 05/06/2012

>Ecartèlement : d’un côté une politique « de gauche » qui affirme à sa façon la « logique de l’être » (faut voir comme !) contre « celle de l’avoir » ; et de fait, elle ne cultive pas la bonne conscience de la droite vis-à-vis de « la logique unilatérale du bénéfice personnel et du profit maximum ». De l’autre, une politique « de droite » qui, clairement ou tactiquement, affirme sa volonté de préserver les fondements éthiques et moraux de nos sociétés, tout en se lâchant, côté convoitise et concupiscence sur le chapitre du fric et des biens matériels.
Ecartèlement, disais-je. Ça ne vous rappelle rien ?
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Écrit par : Denis / | 05/06/2012

DERIVES

> Les deux écueils, ou l'écartèlement, oui, c'est cela.
Le drame est que trop de catholiques s'étripent peu charitablement entre les deux camps, ceux qui s'imaginent qu'en défendant la famille on résoudra la crise économique et ceux qui pensent tout résoudre en arraisonnant le libéralisme financier.
Chaque groupe réfugié dans sa bien-pensance se prend pour une assemblée de super-chrétiens et s'accorde le droit d'arroser les autres de noms d'oiseaux. Et dans chaque groupe on fustige gaillardement l'individualisme des autres.
L'intérêt d'un lien comme ce blog et justement de montrer le parallélisme entre les deux dérives. Personnellement, je ne pense pas qu'on puisse établir une priorité dans la lutte contre elles.
PH


[ De PP à PH - On ne peut pas mettre les deux dérives sur le même pied, si j'ose dire ! La "moralisante" est numériquement très supérieure à la "socialisante", qui a quasiment disparu des milieux catholiques français depuis la fin des années 1980. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Pierre Huet / | 05/06/2012

à PP :

> heureusement, la moralo-socialisante prend de l'ampleur !
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Écrit par : JG / | 05/06/2012

@ PP

> Pas si sur que les "socialisants", du reste bien peu socialistes, juste revendicatifs socialement, plutôt contestataires de la discipline de l’Eglise sur des questions comme la famille, soient si peu nombreux. Ils ne sont donc pas réellement anti-libéraux. Ils demeurent très présents dans bien des bénévolats et des mouvements.
PH


[ De PP à PH - Mais ils ne sont plus "socialisants" (ça leur fait peur maintenant) : ils sont devenus "libéraux de gauche", une gauche qui n'a plus rien de gauche et se limite à être"politiquement correcte" euro-formatée, nouvelles moeurs, etc. Ils gardent leurs réflexes de clan, qui se traduisent désormais par deux rejets au lieu d'un seul : contre "la droite" (?) par habitude, et maintenant contre la "gauche de gauche" anticapitaliste et décroissante. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Pierre Huet / | 06/06/2012

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