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22/05/2012

Un gourou du management contre le capitalisme actuel

Ultimes libéraux, lisez-le pour ne pas mourir idiots :


 

Explorer certains blogs est rafraîchissant : c'est une promenade dans un univers de contes de fées, hanté de créatures qui ne savent pas qu'il y a une crise économique mondiale. Le problème du Mal y est vu sous la forme du matou Lucifer qui veut taxer le bol de lait du Grand Schtroumpf, roi légitime du village des champignons. Les schtroumpfs croient aussi que le libéralisme est l'Ordre Naturel parce que « Dieu est un libéral » (je n'invente pas : je cite le schtroumpf savant qui a écrit ça il y a quelques jours)...  En fait Dieu n'est pas un libéral, mais Il ne veut pas la mort du pécheur. Il le veut vivant et converti ! Mettons donc ici à la disposition des schtroumpfs ces informations qui leur révéleront le monde extérieur ; le choc sera rude, mais salutaire.

 

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     Le Monde Eco & Entreprise, 22 mai

      (article d'Antoine Reverchon)


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 Henry Mintzberg contre l'entreprise arrogante

 Le célèbre gourou du management1 part en guerre contre le poids excessif des firmes géantes et de la finance. Il prône le développement de nouvelles organisations issues du mouvement social : le « secteur pluriel »

 

extraits

 

<< L'alliance entre des entreprises qui pensent avoir le droit moral de faire ce qu'elles veulent et une théorie économique qui les conforte en érigeant en dogme le mythe du marché efficient, nous a conduits à la catastrophe... >>    – << Le vrai changement ne viendra ni des gouvernements ni des marchés, mais du mouvement social. >> (Henry Mintzberg à la Sorbonne, 16 mai).

 

<< Les grandes sociétés internationales sont devenues trop souvent des exploiteurs des ressources naturelles et humaines, plutôt que des explorateurs et des innovateurs. >> (Henry Mintzberg, au Monde Eco & Entreprises).


<< La confusion entre le leadership et le management, la pression court-termiste des actionnaires et des marchés financiers, ont écarté la capacité à innover, à s'adapter, au profit de la capacité à ''communiquer'' avec l'extérieur de l'organisation, à convaincre actionnaires et conseils d'administration plutôt que ses propres salariés – '' être doux avec les forts et dur avec les faibles'', résume cruellement Henry Mintzberg. >>

 

<< Le coût de l'arrogance managériale et du court-termisme financier est énorme, poursuit-il, car ils obligent à multiplier les contrôles dans l'entreprise et font supporter à la collectivité le prix des licenciements et du malaise au travail engendrés par la quête permanente d'économies, les fusions-acquisitions incessantes. Sans parler du coût macroéconomique de la construction de monopoles autour de ces firmes géantes. >>

 

<< Il reconnaît les efforts de certaines entreprises qui, dans une démarche de ''responsabilité sociale'', ''gagnent de l'argent en faisant du bien'', par exemple en créant des produits et les services qui permettent de lutter contre le réchauffement climatique ou la pauvreté. ''Mais penser que cela peut changer le monde, c'est être naïf. Il y a toujours plus d'entreprises qui exploitent que d'entreprises qui innovent. On peut gagner beaucoup d'argent en étant irresponsable, les incitations aux mauvais comportements restent les plus fortes.'' >>

 

<< A la question : ''Les entreprises peuvent-elles, en changeant de modèle, résoudre les problèmes de la planète ?'', la réponse d'Henry Mintzberg est : ''Clairement non.'' Les gouvernements non plus d'ailleurs, car ''ils sont de plus en plus contrôlés par les grandes entreprises...'' >>

 

<< Pour le Pr Mintzberg, la crise du capitalisme, provoquée par un trop fort déséquilibre au profit des grandes entreprises et des marchés financiers, ne pourra être résolue que si ''le secteur privé est plus responsable, le secteur public plus respecté et le secteur 'pluriel' plus robuste''. Il définit le secteur pluriel comme les modes d'organisation issus des mouvements sociaux : associations, ONG, écoles et hôpitaux non lucratifs, syndicats, coopératives de clients, de fournisseurs ou de travailleurs – autant d'organisations qui ont, par nature, plus de facilité à créer une dynamique communautaire de création de valeur, et à adopter un comportement ''responsable'' vis à vis des ''biens communs'' -, ressources naturelles et communautés humaines... >>

 

 

Quant aux grandes entreprises, le gourou du management souligne qu'elles n'évolueront pas par elles-mêmes : « la pression et les idées qui permettront cela viendront d'abord des mouvements sociaux. » Découvre le monde réel, ami schtroumpf ! Et ce n'est qu'un début.


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1. Henry Mintzberg, 72 ans : titulaire de la chaire Cleghorn à l'université McGill de Montréal, pionnier de l'approche sociologique de la gestion et de l'analyse du fonctionnement des firmes. Son livre Managers, not MBAs attaque l'enseignement des business schools. Il prépare pour cet été un livre de combat sur l'urgence d'un changement radical dans la société.


 

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        Le schtroumpf savant.

       Sous son bras : la Somme  De Innegociabilitate divini liberalismi 

       du bienheureux Adhémar de Berg-op-Zoom.


 

Commentaires

BARALIPTON

> J'ai lu le texte du schtroumpf savant. Du grec ! il sait du grec, ma soeur ! Il nous prouve par baralipton (mode indirect de la première figure) l'essence et la quiddité du libéralisme. On en ressort tout rêveux et rassotté.
MONSIEUR JOURDAIN. — Qu’est-ce que c’est que cette logique ?
MAÎTRE DE PHILOSOPHIE. — C’est elle qui enseigne les trois opérations de l’esprit.
MONSIEUR JOURDAIN. — Qui sont-elles, ces trois opérations de l’esprit ?
MAÎTRE DE PHILOSOPHIE. — La première, la seconde et la troisième. La première est de bien concevoir par le moyen des universaux. La seconde est de bien juger par le moyen des catégories et la troisième de bien tirer une conséquence par le moyen des figures Barbara, Celarent, Darii, Ferio, Baralipton, etc.
MONSIEUR JOURDAIN. — Voilà des mots qui sont trop rébarbatifs. Cette logique-là ne me revient point.

Molière, Le Bourgeois gentilhomme, Acte II, scène IV.
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Écrit par : Trissotin / | 22/05/2012

LE SCHTROUMPF FINANCIER

> Comme dit le schtroumpf financier: " La seule forme de pensée économique qui soit conforme aux Évangiles, c'est le libéralisme ! " ("Un libéral nommé Jésus", de Charles Gave)
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Écrit par : Jovanovic / | 23/05/2012

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