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17/05/2012

L'euro, arme du néolibéralisme

    Selon l'économiste Jacques Sapir :crise de l'euro,europe,néolibéralisme,jacques sapir


 

<< L'euro concentre sur lui la totalité des contradictions qui sont nées de la politique néolibérale menée depuis le début des années 1980 et qu'il a, en un sens, consolidées. On peut le voir avec la libéralisation totale des mouvements de capitaux, qui en un sens lui a donné naissance par la crise du SME mais qui, aujourd'hui, va provoquer sa perte du fait de la spéculation effrénée que l'on peut désormais observer sur les taux d'intérêts entre pays de la zone euro ainsi que sur les banques de cette même zone.

Non que l'euro en soit à vrai dire la cause unique. De nombreuses autres institutions ont contribué à la situation actuelle, que ce soit par leur absence (comme pour l'absence de toute harmonisation sociale et fiscale, d'un contrôle efficace des capitaux, des mesures de protectionnisme altruistes ciblées) ou par leur présence (les directives européennes dans certains secteurs, les politiques budgétaires et fiscales menées par les différents Etats). Nous le répétons depuis des années : le néolibéralisme est une totalité qui fait système.

Mais aujourd'hui, ces contradictions s'incarnent et se concentrent sur l'euro, tant d'un point de vue interne qu'externe. Pour défendre l'euro, on veut aller toujours plus loin sur la pente de la régression sociale et de la déréglementation. L'euro sert de prétexte à tous ceux qui, ayant largement profité des effets de cette déréglementation et de cette régression sociale, entendent contre vents et marées les approfondir... Aujourd'hui, ces mesures néolibérales s'incarnent bien dans l'euro qui en rassemble et en concentre les effets. >>

                  

                      ( Jacques Sapir, Faut-il sortir de l'euro ?, Seuil 2012 )


 

Commentaires

GLANDS

> Sapir décrit la réalité. Mais quelle importance, la réalité ? Fi donc ! Elle n'a droit qu'au mépris des glands (de mocassins) rivés à leurs cours d'école de commerce d'il y a dix ans.
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Écrit par : Ned / | 17/05/2012

ET LES BANQUES SOI-DISANT "EUROPEENNES" !

> Autre exemple de la malfaisance de la déréglementation néolibérale, analysé par Sapir dans son livre :

" On aurait pu croire que la création de la zone euro se serait accompagnée d'un recentrage des banques sur cette zone. Il n'en a rien été. Une partie de l'épargne (importante) de la zone euro a ainsi servi, et sert encore, à irriguer d'autres zones économiques du monde dans des conditions de sécurité souvent très douteuses. Les documents sur les positions des banques françaises sont plus difficiles à obtenir que pour les banques allemandes et, même dans ce cas, les sources sont loin d'être complètes car elles reposent sur des déclarations volontaires. En effet, une majorité des opérations à risques ont été faites hors bilan. Le fait que des plans importants de sauvetage des banques aient dû être mis en place tant en Allemagne qu'en France témoigne de l'exposition de ces dernières au risque international. La zone euro a aussi permis, par son laxisme, une circulation des risques à l'intérieur de la zone. Mais, dans les deux cas, ce sont les citoyens de la zone euro qui devront payer pour les folies commises par le secteur bancaire. "
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Écrit par : luça / | 17/05/2012

NOCIF

> Il y a une autre nocivité de l'euro, perverse car manipulée par des taux d'intérêt, c'est sa parité avec les autre monnaies surévaluée. C'est délibéré et vicieux car entrainant les délocalisations des industries employant beaucoup de main d'oeuvre dans les secteurs peu pointus donc concurrencés.
Cela diminue les prix en euros des matières premières et des produits importés.
Les bien-pensants appellent cela "la modernisation de notre économie permise par la monnaie forte" et "favoriser le consommateur", c'est à dire celui que son statut ou sa langue protège de la concurrence: politiciens, communicateurs, hauts fonctionnaires.
En fait, c'est un moteur du commerce international permettant d'accroitre les marges de distribution. C'est un des principaux outils de la libéralisation financière elle-même composants du système d'indifférenciation libérale.
Scipion eut répété, martelé: "Delendus est euro".
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Écrit par : Pierre Huet / | 17/05/2012

LE FOND DE LEUR PENSEE

> je travaille dans un banque internationale, et je puis vous dire le fond de la pensée de très nombreux financiers, d'experts comptables ou d'avocats d'affaires français : l'euro permet de maintenir la Grèce la tête dans l'eau, jusqu'à son étouffement et il en va de même pour le Portugal, l'Espagne (avec 25 % de chomeurs ! ! ! !...qui va les payer?, ou plutôt comment si ce n'est par des emprunts d'Etat sur les places financières mondiales?), mais aussi l'Irlande...
Bref, l'euro ça ne fonctionne pas, c'était une bonne idée à l'origine, mais en macro économie ça n'a pas marché parce que les critères de convergences n'ont JAMAIS été mis en place, et que les structures économiques des différents pays sont totalement différentes!
On reste encore dans l'euro, et on fait rester des pays comme la Grèce uniquement par idéologie, cette fois-ci libérale (ça nous change de l'idéologie marxiste...), tout simplement parce que nos idéologues financiers et politiques n'ont pas prévu.....d'en sortir dans leur traité!!!!!
Les Grecs demeurent dans l'euro, parce que l'on ne sait pas ce qui pourrait se passer si ils devaient en sortir !!!!.....non pas que l'on s'inquiète pour eux! Non! tout le monde s'inquiète de savoir ce qui se passerait pour nous, Français et Allemands, à cause des pertes sèches d'une part pour nos Etats, mais aussi pour l'ensemble de nos économies. Ca n'a tout simplement pas été anticipé, ni prévu.
Donc laissons les Grecs couler plus fortement avec l'euro, ça nous sauve, sous couvert de solidarité, ça nous permet de réfléchir entre temps, et puis, ils ne représentent pas grand chose en nombre de personnes, ni politiquement, ni économiquement, ni financièrement....alors les maintenir la tête sous l'eau, c'est pas très grave pour nous, pour le moment; d'ici là, on aura eu le temps de se prémunir et de se préparer à leur sortie qui semble inéluctable, et chiffrer un modèle financier et bancaire sur une première expérience : celle de la sortie d'un pays de la zone euro.
Au moins, si cela devait arriver avec l'Espagne, nous serions plus qualifiés pour l'anticiper. Préparons nos modèles financiers, préparons, préparons, les hommes eux peuvent bien attendre, mais la finance non...
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Écrit par : Jean Christian / | 19/05/2012

@ Jean Christian

> Si si, il est possible de sortir de l'euro. En sortant de l'Union Européenne.
PH


[ De PP à PH - Je conseille d'écouter mardi 22 mai sur Radio Notre-Dame (7 h 30 à 8 h 25) l'émission 'Le Grand Témoin', où je donnerai la parole à Jacques Sapir pendant quarante minutes. Audible aussi en podcast sur le web. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Pierre Huet / | 20/05/2012

PAS DE CORRELATION

> il n'y a pas de corrélation (au sens scientifique du terme, utilisé par la physique fondamentale pour expliquer le lien indissoluble entre deux particules qui s'éloignent l'une de l'autre après s'être entrechoquées, et qui fait que quoique l'une "vit" comme interaction, l'autre particule "vivra" instantanément le même phénomène physique sans aucun lien de causalité,.... si si, vérifier par l'expérience depuis 1982, et inventé par la pensée d'Albert Einstein, sous le nom EPR) entre l'euro et l'Union européenne. L'euro tel qu'il existe peut disparaitre, tout au moins sous sa forme actuelle, tandis que l'UE peut perdurer sans aucun problème ! Je donne raison à Jacques Sapir, connaissant déjà son point de vue là dessus; alors écoutez le, ce mardi prochain.
La preuve que l'UE peut survivre sans l'euro, il y a déjà des pays membres de l'UE mais absents de la monnaie unique.
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Écrit par : Jean Christian / | 20/05/2012

@ Jean Christian

> De fait, des membres de l'UE ne sont pas dans la zone euro et ne s'en portent pas plus mal (Suède!). Mais juridiquement, il n'a pas été prévu de processus de sortie de l'euro par un membre de l'UE. De plus, l'abandon de l'euro sans sortie de l'UE améliorerait des choses mais ne traiterait pas l'engagement libéral de l'UE.
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Écrit par : Pierre Huet / | 20/05/2012

Frédéric Lordon, Euro, terminus ?

> http://blog.mondediplo.net/2012-05-24-Euro-terminus
Extraits:
"La science économique n’existe pas. Il n’y a que de l’économie politique. Il faut pourtant toujours des événements extrêmes pour dessiller ceux qui feignent de croire, ou pire, croient de bonne foi, que l’administration des choses pourrait remplacer la délibération des hommes. Ça tombe bien, en voilà un qui s’annonce. La perspective d’une sortie de la Grèce de l’euro, puis celle d’une possible décomposition de la monnaie unique par effet de contagion, promettent de rappeler à grand spectacle ce qu’il en coûte d’ignorer la part politique de l’économie. Car il suffirait de figurer l’enchaînement possible des choses sous la forme d’un arbre de décision pour apercevoir que, quoique configuré par des contraintes économiques, chacun de ses points de bifurcation a fondamentalement la nature d’un acte politique de souveraineté. La Grèce continuera-t-elle de se soumettre à l’austérité ? — politique. Décidera-t-elle le défaut en grand ? — politique. L’Europe réagira-t-elle en tentant de la garder dans l’euro ou en la poussant dehors ? — politique. Est-ce la Grèce elle-même qui anticipera en réarmant sa banque centrale et en retournant à la drachme ? — politique.
(...)
Il est maintenant temps de prendre conscience qu’il n’y aura aucune solution de survie de la monnaie européenne, et en fait de l’Union tout entière, sans une modification radicale de la position allemande — et l’acceptation de tout ce qu’elle a toujours refusé : révision profonde des missions de la banque centrale, autorisations d’actions ponctuelles de création monétaire au profit des Etats, abandon du dogme de l’équilibre fiscal structurel, contrôle des capitaux, etc. — et l’on évalue d’ici la probabilité de la chose… La solution est donc ailleurs qu’à Berlin : à Paris ! Elle suppose de renoncer enfin au mythe catastrophique du « couple franco-allemand » et d’accepter d’entrer en rude confrontation avec l’Allemagne. Cette dernière après tout n’avait-elle pas, au moment de la chute du Mur, imposé à toute l’Europe, France en tête, son ultimatum : ou l’adoption inconditionnelle de mon modèle de politique économique et l’euro selon mes directives, ou l’éloignement de l’Europe et le déport vers la Russie. Il n’est donc que temps de lui présenter l’ultimatum inverse et d’autant plus légitimement qu’il y va des intérêts vitaux des peuples européens : si l’Europe crève de suivre le modèle allemand, il faut l’abandonner ou nous referons une autre Europe sans vous."
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Écrit par : Serge Lellouche / | 24/05/2012

L'EMISSION SAPIR SUR RADIO NOTRE-DAME SERA DIFFUSEE À 7 H 30 LE 30 MAI

> Dommage qu'il y ait eu le dysfonctionnement de mardi. Heureusement qu'il y a le podcast.
Passionnante interview de Sapir , où il est traité de vraies question économiques. Proche de l'analyse de François Asselineau, que j'avais aussi découvert sur RND.

PH


[ De PP à PH - Cette émission sera diffusée en prime time (7 h 30 - 8 h 25) le mercredi 30 mai. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Pierre Huet / | 24/05/2012

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