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09/05/2012

Flegme de 'L'Osservatore Romano'

...pour annoncer l'élection française :


Dépêche Zenit : << « Un socialiste revient à l’Elysée 17 ans après », titre à la une L’Osservatore Romano en italien des 6-7 mai 2012, par ailleurs très sobre, sans commentaire. Il évoque le score de 51,62 % pour le président élu, François Hollande (18 millions de voix) et 48,38 % (16,9 millions de voix), pour le président sortant (soulignant que l’écart est moins grand que ce que les sondages annonçaient), tandis que les bulletins blancs et nuls ont été de plus de deux millions, avec plus de 80 % de participation des quelque 46 millions d’inscrits. L’Osservatore Romano relève quelques phrases des deux présidents: “Aucun fils de la République ne sera laissé pour compte ou discriminé”, mêmes “devoirs” et même “droits” pour tous, pour le candidat élu. Et pour le candidat sortant, qu’il redevient “un Français parmi les Français” et que le “respect” est dû au nouveau président de la France. Il mentionne aussi le coup de téléphone de Barack Obama à François Hollande. Enfin, il annonce l’investiture et la passation de pouvoir entre le 11 et le 15 mai et le premier voyage à Berlin pour rencontrer la chancelière Angela Merkel. >>

Habitué à l'éclectisme de la politique en Italie, où de nombreux catholiques millitent à gauche (et où le droitier Berlusconi fut une honte dénoncée par les évêques), L'Osservatore Romano - journal du Saint-Siège - ménage la situation en France. Hier échaudée par  Sarkozy1 et ses lourdes proclamations de cathophilie suivies d'actes contraires, l'Eglise catholique, aujourd'hui,  est circonspecte devant les points humainement inacceptables du programme Hollande. Mais elle attend de voir si Paris ne préférera pas le bon sens  au sectarisme : dans la tempête économique et sociale, un gouvernement peut-il se permettre de diviser les Français sur des questions de vie et d'éthique ?

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1 L'homme qui consultait ses SMS en présence du pape, après avoir tenté de rallumer la guerre entre le curé et l'instituteur, et avant de supprimer le dimanche.


Commentaires

MALHEUREUSEMENT

> Après le matraquage médiatique en leur faveur, j'ai bien peur malheureusement que les questions sociétales ne divisent pas les Français. L'opposition sera sans doute très limitée.
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Écrit par : Gilles Texier / | 09/05/2012

L'ECHEC DE SARKOZY

> Débat déjà en cours dans certains médias : la trace que laissera le président sortant dans l’histoire. Pour moi, la question est facile à trancher. Nicolas Sarkozy avait depuis 2008 un défi à relever : que le politique reprenne le pas sur les marchés financiers, au lieu d’en être le jouet. Echec sur toute la ligne. Enfin, échec.… A-t-il seulement essayé ?
Ce défi est maintenant entre les mains de François Hollande. S’il le relève et impose une régulation juste aux activités de marché, il lui sera beaucoup pardonné… Déjà en faisant reculer ce stade premier de la convoitise, qui conduit à toutes les dérives libérales libertaires.
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Écrit par : Denis / | 09/05/2012

L'IMPASSE DU "VOTE CATHOLIQUE" A LA FRANCAISE

> En Italie, Paola Binetti, numéraire Opus Dei et organisatrice des manifs pro-vie et pro-famille, était en même temps une élue d'un parti de gauche très anti-Berlusconi ("je suis une catholique entrée en politique sans renoncer à ses valeurs et à ses convictions"). Mme Binetti n'était pas la seule dans ce cas. Grâce à quoi la culture de vie a aussi des défenseurs à gauche, et ça a un effet sur le plan national ! En France, au contraire, les catholiques ont renoncé (par entêtement?) à exercer toute influence à gauche et se sont enfermés dans le soutien indéfectible à l'UMP, ce qui les met dans l'impasse avec les deux pieds dans le même sabot (outre le fait que ce camp ne mérite pas leur confiance).
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Écrit par : leoluca / | 09/05/2012

LE FOND

> Heureusement tous les catholiques français ne sont pas comme cela. mais une partie d'entre eux ont un refus instinctif envers la gauche quelle qu'elle soit. Ce refus vient de dogmes non religieux mais idéologiques (sur l'économie etc).
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Écrit par : molly maguire / | 09/05/2012

@ leoluca

> Cet exemple italien que vous rapportez est parlant. Du côté français, je me suis un peu intéressé au courant chrétien des Poissons roses, nouvellement intégré au PS (notamment à la suite des questionnements de PP à ce sujet). J’ai été tenté d’y adhérer. Ce à quoi j’ai renoncé, pour deux raisons :
1/ parce que j’ai retrouvé dans la gouvernance de ce courant l’une des chevilles ouvrières de la Conférence catholique des baptisés de France ; or ce dernier mouvement lance un défi permanent au magistère papal au nom de valeurs féministes et libertaires qui polluent largement les débats ecclésiaux et la bonne compréhension de la doctrine sociale de l’Eglise ;
2/ parce que je suis – dois-je le regretter ? – plus contemplatif que militant… à moins qu’il ne s’agisse d’un manque de courage pour intégrer la dimension sacrificielle que comporte tout engagement politique (orgueil ?).
Merci, d’ailleurs, aux lecteurs de PP qui voudront bien m’éclairer sur cette question : faut-il avoir le sens du sacrifice pour s’engager dans un parti politique ?
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Écrit par : Denis / | 09/05/2012

@ Leoluca
> Imaginez-vous sérieusement en France une numéraire de l’Opus Dei élue du parti socialiste et organisant des manifestations pro-vie ? La France n’est pas l’Italie. Et en France, la rue de Solferino ne voudrait pas d’une telle personne dans ses rangs.

@ Denis
> Si vous n’avez pas l’âme militante, je vous vois mal dans le costume politique. A mon avis, pour faire de la politique, il faut le « feu sacré ».
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Écrit par : Guillaume de Prémare / | 11/05/2012

@ Denis

> Je doute fort que FH fasse mieux que NS ["défi à relever : que le politique reprenne le pas sur les marchés financiers, au lieu d’en être le jouet."]
Renseignez-vous sur " LAMY de FH " !
Nous devons (entre autres) effectivement à LAMY la dérégulation financière des années 80 et 90... !
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Écrit par : Franz / | 11/05/2012

@ Guillaume de Prémare

> J’apprécie, Guillaume, comme vous réglez la question dans l’espace d’un tweet. Si je vous suis, il faut donc le « feu sacré », terme propre à la fonction des Vestales de l’ancienne Rome – par conséquent, donc un esprit et une culture sacrificielle tout ce qu’il y a de plus païens – pour faire bonne figure en politique au service de la patrie. Sacrifier au politique, de fait, serait rendre un culte à César ?
Comment, alors, comprendre les appels que nous lancent parfois nos évêques pour que les chrétiens s’engagent en politique ? (question certainement déjà traitée ici par vous-même et PP). Sous la monarchie française, le Christ appréciait que le roi déposât sa couronne entre Ses mains (si l’on en croit la tradition du « lieu-tenant » du Christ ainsi que le témoignage de mystiques, telle sainte Marguerite-Marie). Rien de semblable à attendre aujourd’hui. Mais nous sommes conviés cependant à faire confiance à celui qui se dit chrétien en politique. Même si ses discours montrent sa soumission à la loi du plus fort, même si la plupart de ses actes suent le paganisme… D’accord avec vous, Guillaume : ce «feu sacré »-là, très peu pour moi !
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Écrit par : Denis / | 11/05/2012

@ Franz

> Que la gauche matérialiste et libertaire (Lamy, DSK and Co) ait joué un rôle dans cette dérégulation financière et cette mondialisation sans frein, c’est une chose. Mais il me semble que les socialistes français sont aujourd’hui davantage capables que la droite de réviser le credo libéral. Lequel, comme chacun sait, commence à peu près ainsi : « Je crois en un seul Marché, mondialisé, créateur de richesses par toute la Terre, etc. »
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Écrit par : Denis / | 11/05/2012

Les commentaires sont fermés.