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02/04/2012

Justice sociale : les libéraux allemands, honte de l'Europe !

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11 000 salariées condamnées à la mort sociale :



«II est rare qu'un plan social massif soit célébré par un parti politique comme une victoire. C'est pourtant ce qui vient de se produire en Allemagne, où l'intransigeance assumée du parti libéral FDP, partenaire de la coalition d'Angela Merkel, a déclenché, jeudi 29 mars, le licenciement immédiat de 11 000 salariés de la chaîne de drogueries Schlecker, en redressement judiciaire... » (Le Monde, 31/03).

Président des libéraux allemands, célébré par Têtu pour « ses cravates bariolées et son sens inné de la com’ », promoteur affiché des exigences LGBT, Guido Westerwelle était apprécié de nos médias jusqu'à présent. Mais l'affaire Schlecker répand un malaise. Westerwelle et son parti viennent de torpiller l'aide au reclassement des 11 000 salarié(e)s de cette entreprise en faillite. Motif : cette aide reposait sur une garantie de l'Etat, chose contraire au dogme libéral (« la bonne santé du marché du travail », en novlangue). Résultat : la condamnation sociale de milliers de salariés, en majorité des femmes quinquagénaires qui ne retrouveront pas d'emploi...

C'est inique, proteste l'administrateur judiciaire lui-même, soulignant que l'aide de l'Etat aux « femmes de Schlecker » ne présentait aucun risque pour le contribuable :  « les libéraux font preuve de froideur sociale et d'irresponsabilité en essayant de se remettre en selle politiquement au détriment des gens : il y a de quoi être furieux ! »

Toujours membre de la coalition Merkel (d'où leur pouvoir de nuire), mais laminés récemment par les électeurs de Sarre (1,2 % des voix), les libéraux jouent en effet leur va-tout pour reconquérir le coeur de cible de leur électorat bobo : ceux qui associent le libéralisme financier au libéralisme hédoniste.

Ayant ainsi poussé le libéralisme au bout de sa logique, le FDP ne devrait pas s'étonner d'être chassé par les électeurs. Ni de voir l'ascension des Grünen (20 % des intentions de vote aux prochaines élections), sachant que ce parti – qui critique sévèrement l'intervention du FDP contre les salariées de Schlecker – outrage les libéraux en réclamant une régulation du commerce européen.

 

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Libéraux : Guido Westerwelle (à droite, en compagnie de son conjoint Michael Mronz).

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Commentaires

LE PAPE

> Comme disait le pape Benoît XVI dans son discours au Reichstag, les Verts allemands ont été une bouffée d'oxygène.
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Écrit par : blauwvoet / | 02/04/2012

"J'AI DU MAL A COMPRENDRE LEUR RAISONNEMENT"

> Les libéraux allemands sont des caricatures grossières, sabrant les entreprises (comme Schlecker), s'acharnant à exiger de Merkel des baisses d'impôts en temps de crise, et coupant les aides (sous l'égide du Auswärtige Amt de Guido Westerwelle) aux pays africains refusant de légaliser le militantisme gay.
Pourtant, la "réacathosphère" continue de blâmer les conséquences, et pas les causes. J'avoue que j'ai du mal à comprendre ce raisonnement.

PJ


[ De PP à PJ - Peut-être n'est-ce pas un raisonnement, mais un réflexe conditionné ?
(conditionné non par des idées mais par un milieu social ?) ]

réponse au commentaire

Écrit par : Pierre Jovanovic / | 02/04/2012

à NB

> Merci de m'avoir signalé le lapsus.
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Écrit par : PP à NB / | 02/04/2012

MARTHE ROBIN

> Pour réagir à ce post et surtout au précédent (le discours de Benoît XVI invitant à l'anticonformisme), Marthe Robin à qui on avait demandé quel était le danger de notre temps, avait répondu: "l'argent."
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Écrit par : Nicolas Dangoisse / | 02/04/2012

@ PP

> Il y a certes le milieu social qui joue un rôle, mais j'en entends beaucoup se revendiquer du dogme de la liberté: la liberté évangélique, la liberté de Tocqueville, la liberté de l'Occident contre le marxisme de la guerre froide, la liberté de culte, la liberté d'expression... et donc, la liberté d'entreprendre, qui excuserait tout.
Pourquoi le "libéralisme-conservateur" ne voit pas le lien entre l'esprit de Mai 68 et la finance d'aujourd'hui ?
L'autre jour, un relais de la "cathosphère" se faisait l'écho de la "une" de "The Economist" ("France's denial"). Voilà ce que j'y ai posté: "Pour eux, une société qui ne supprime pas les barrières empêchant le mariage et l'adoption gays est fatalement "léthargique". Cet organe de presse libéral historique défend dans le même élan la finance et les nouvelles moeurs - tout comme David Cameron, qu'il avait adoubé avant l'élection générale de 2010. A mon humble avis, l'une ne va pas sans les autres."
Réponses diverses: les catholiques sont dans le déni des "gaspillages" étatiques, ils ne connaissent pas l'économie, "The Economist" était contre l'URSS pendant la guerre froide...
Mon grand-père a fui la cage du communisme. Pour ma part, je ne tiens pas à vivre dans la jungle sans foi ni loi de l'ultralibéralisme actuel.
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Écrit par : Pierre Jovanovic / | 03/04/2012

Les commentaires sont fermés.