31/01/2012
Démographie et économie : un peu de logique, si possible !
Si l'on ne veut pas réduire la natalité mondiale,
il faut réduire le train de vie occidental :
La population de la planète atteindra les neuf milliards d'ici 2040. Il faut donc augmenter de 50 % la production alimentaire, et savoir que les besoins en eau vont croître de 30 %. Or le système productiviste-consumériste à l'occidentale ne cesse de gaspiller les ressources et de diminuer les surfaces de cultures vivrières dans l'hémisphère sud (au profit de productions destinées au consommateur du nord, ou à sa voiture). Chaque année la déforestation frappe 5,2 millions d'hectares. Plus de 80 % des zones de pêche sont surexploitées ou épuisées. Quant aux émissions de carbone, au lieu de se réduire elles ont bondi (de 28 %) entre 1990 et 2009.
D'où le diagnostic du rapport du Conseil mondial du développement durable (ONU): « Le modèle actuel du développement mondial n'est pas viable. Pour qu'il le devienne, il faut transformer l'économie mondiale... Seul un changement radical du modèle de développement et une refonte de l'économie mondiale permettront d'éviter que trois milliards d'êtres humains ne basculent dans la pauvreté ».
On ne peut plus accepter d'entendre clamer, à la fois, que la population mondiale doit croître mais que le modèle économique actuel (consumérisme prédateur, spéculation dérégulée sur les matières premières) est sacré ! C'est une posture contradictoire. Ou fâcheusement hypocrite.
12:40 Publié dans Chrétiens indignés, Ecologie, Idées, La crise, Social, Société | Lien permanent | Commentaires (13)
Commentaires
ET LES MIGRANTS
> Les mêmes hypocrites hurlent contre l'immigration mais défendent le système économique qui fabrique l'émigration.
______
Écrit par : Leglay / | 31/01/2012
TOUT SE TIENT
> Evidemment il y a un problème avec le modèle de développement. Tout se tient.
______
Écrit par : aziza / | 31/01/2012
ELITES MALTHUSIENNES
> C'est pourquoi certaines de nos élites applaudissent l'exemple de l'effondrement démographique japonais qui est sur la tendance de perdre 30% de sa population dans le prochain demi-siècle: il faut bien ménager les ressources naturelles pour qu'elles puissent continuer à aller bronzer en Thaïlande ou faire du parapente au Chili.
PH
[ PP à PH - Exactement. Et comme disait le journal 'La Décroissance' au malthusien Yves Cochet : ce qu'il fait réduire ce sont les voyages en Boeing, pas le nombre des habitants de la planète." ]
réponse au commentaire
Écrit par : Pierre Huet / | 31/01/2012
CHESTERTON
> Il y a un très beau texte de Chesterton (je n'arrive pas à remettre la main dessus, si quelqu'un peut m'aider...), vieux d'un siècle déjà : un député anglais, qui trouvait répugnante la vermine pullulant dans les bidonvilles entourant Londres, proposait qu'on rase la tête des enfants pauvres pour éviter les poux. Ce à quoi Chesterton répondait qu'il était plus intelligent de raser les bidonvilles, "et nul ne touchera à un cheveu de leurs têtes".
______
Écrit par : Christian / | 01/02/2012
LA QUESTION DE LA VIANDE SE POSE REELLEMENT
> Il semblerait bien d'après des études faites sur ce sujet que baisser sa consommation de viande ou mieux devenir végétarien constituerait une solution efficace pour réduire la faim dans le monde et aussi la pollution produite par l'élevage industriel des animaux (sans parler des conditions de "vie" des animaux dans l'élevage industriel et de la qualité de la viande qu'ils fournissent...). Il est évident que d'énormes surfaces cultivées le sont uniquement pour nourrir les animaux d'élevage alors qu'elles pourraient servir à nourrir directement les hommes...
http://www.vegetarisme.fr/vegetarien.php?content=vegetarien_tiers-monde
______
Écrit par : Culat Robert / | 01/02/2012
Au père Bob
> Ne tombons pas dans l'excès inverse : ce qui est en cause c'est le modèle productiviste, pas le fait d'élever des animaux pour les manger. Si nous savons nous montrer raisonnables, nous pourrons continuer à manger de la viande avec bonheur. Tous végétariens ? Non, ça ne tient pas. L'homme est omnivore, c'est ainsi que Dieu l'a fait. L'homme doit assumer sa nature avec ordre et tempérance, pas la contrarier.
Ces idées un peu excessives sont un peu "repoussoir" je trouve...
______
Écrit par : Guillaume de Prémare / | 01/02/2012
CHESTERTON, LA CITATION COMPLÈTE
> J'ai retrouvé mon texte de Chesterton, qui est en fait bien plus fin et bien plus profond que dans mon lointain souvenir - et d'autant plus adapté à ce dont nous parlons ici. C'est la conclusion de son ouvrage What's wrong with the world (généralement traduit en français Le monde comme il ne va pas).
http://www.gutenberg.org/files/1717/1717-h/1717-h.htm#2H_4_0051
Le livre étant dans le domaine public, je peux proposer de cette splendide conclusion une traduction si ça intéresse quelqu'un ?
______
Écrit par : Christian / | 02/02/2012
A Guillaume de Prémare:
> je vous invite à relire le livre de la Genèse! Non, l'homme n'a pas été créé omnivore mais herbivore: GENESE 1, 29. Ce n'est qu'après la Chute et le déluge que Dieu donne à l'homme l'autorisation de manger aussi des animaux: GENESE 9, 1-3. Les chartreux suivent un régime végétarien et ils ne s'en portent pas plus mal pour autant! En tout cas, contrairement à ce que vous affirmez, le projet original de Dieu était bien un homme végétarien qui vivait en harmonie avec le reste de la création. Tout cela a été détruit par le péché originel. Par ailleurs sauf à ne manger que de la viande bio mieux vaut éviter de s'empoisonner en mangeant de la viande ordinaire...
______
Écrit par : Culat Robert / | 02/02/2012
Cher Guillaume,
> il me semble que dans la Genèse, l'homme reçoit de Dieu la permission de tuer des animaux pour les manger après le Déluge. Je n'ai plus la référence en tête (je chercherais, mais je suis débordé). Cela signifierait que, dans la création originelle, l'homme était végétarien.
Maintenant, si c'est une idée qui me séduit depuis un moment, cela reste un choix personnel. Tandis que la décroissance de la consommation de viande doit être, elle, obligatoire si l'on veut nourrir tous le monde.
______
Écrit par : VF / | 02/02/2012
IL FAUT VOIR OÙ
> La solution proposée par le P. Culat est à nuancer. Ce n'est pas seulement la consommation de viande qui supplante des ressources alimentaires, mais aussi ou surtout, les cultures à but industriel: coton (la plus consommatrice de pesticides), palmier à huile, soja, canne à sucre etc
Et il faut voir où. Supprimer l'élevage bovin dans nos moyennes montagnes donnera encore plus de friches, mais pas une calorie de plus au paysan malien.
______
Écrit par : Pierre Huet/ | 02/02/2012
Cher Pierre,
> ce n'est pas l'élevage en montagne qui pose problème, mais les immenses feedlots, américains (du nord et maintenant du sud en Amazonie par exemple). ils sont extrêmement polluants et ravageurs en termes d'environnement. De plus, le paysan malien, n'est pas concerné. mais la consommation de viande explose depuis que l'Asie "décolle" et se met à manger comme ces obèses d'Américains. Alors, bien sur que les plantations industrielles posent des problèmes, mais aussi et de plus en plus l'élevage notamment bovin (lisez "bidoche" de Fabrice Nicolino
http://www.rue89.com/2009/10/01/bidoche-les-ravages-de-lindustrialisation-de-la-viande )
______
Écrit par : VF / | 02/02/2012
INDECENT MAÏS
> En complément des propos de Pierre Huet, il faut signaler d'autres cultures tout aussi nuisibles pour l'environnement, telle que celle du maïs en France, qui consomme une quantité d'eau presque indécente, notamment en période de sécheresse, alors que l'eau et les hectares concernés pourraient être beaucoup mieux utilisés.
______
Écrit par : Mahaut / | 02/02/2012
REDUIRE LA CONSOMMATION
> Tout à fait d'accord avec Guillaume de Prémare: c'est le traitement du vivant par des processus industriels qui est à combattre. Et il est vrai que cela passe par une sélection et une réduction de la consommation, ne serait-ce que par le prix.
A noter qu'une partie, 25%, de la viande bovine (montbéliarde, salers, cantal, limousine, normande) vient de la réforme de bêtes laitières, souvent productrices pour fromages AOC donc principalement nourries naturellement. Si on ne les mange pas, il faudra multiplier les zoos de félins pour les écouler.
Un voie pour lutter contre l'élevage industriel est déja de filtrer ses achats de produits laitiers, bio ou AOC. L'AOC ou AOP maintenant, donne certaines garanties: race, alimentation, zone géographique. Et puis, du camembert bio fait en lorraine, ça fait bizarre.
______
Écrit par : Pierre Huet / | 02/02/2012
Les commentaires sont fermés.