03/08/2011
Le Tea Party méprise les pauvres
Enquête du Pew Center, institut de recherches sociodémographiques :
Publiée le 26 juillet, cette enquête montre que depuis cinq ans, le patrimoine d'un Hispano-Américain a chuté de 66%, celui d'un Asiatique d'origine de 54%, celui d'un Afro-Américain de 53%, celui d'un White only de 16%. De plus, les catégories les plus touchées par la crise étaient déjà les plus mal loties.
Cela élargit dans des proportions considérables le fossé entre les White only et les autres : "La richesse moyenne d'un foyer blanc est devenue 20 fois supérieure à celle d'un foyer noir, et 18 fois plus élevée que celle d'un foyer hispanique", constate la presse : une situation deux fois pire qu'il y a un quart de siècle, c'est-à-dire avant que les Etats-Unis n'entrent dans l'arnaque ultralibérale.
Or les plus défavorisés sont ceux qui votent le moins...
D'où l'indifférence des états-majors des partis, surtout les républicains.
Pire : puisque les défavorisés sont "électoralement secondaires", et puisque les White only sont de plus en plus séduits par le discours "nihiliste" des républicains (partisans du rien en matière de soutien aux défavorisés), les républicains sont de plus en plus hypnotisés par les délires du Tea Party, ex-minorité de dingues deveneue avant-garde du GOP. "Si une immense part du Tea Party pense d'une façon qui nous semble presque inhumaine dans son obsession à sabrer les dépenses sociales, c'est que leur base sociale est généralement moins concernée." (Sylvain Cypel, Le Monde, 3/08).
Entre ce mépris (paranoïde) des pauvres et l'Evangile, il y a visiblement incompatibilité, quelles que soient les arguties des "conservatives" US et de leurs épigones les dadais français.
A cette lumière, on mesure quel symptôme est l'attitude actuelle des élus républicains au Congrès... "Une Amérique dangereuse et irresponsable", titre la presse internationale.
Demain : Les délires du Tea Party
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15:51 Publié dans Idées, La crise, Planète chrétienne | Lien permanent | Commentaires (20)
Commentaires
NO ALTERNATIVE
> Rien de nouveau sous le soleil US : le Tea Party accommode à sa sauce les bonnes vieilles valeurs de ses aînés Reagan et Thatcher : « There is no alternative ». Le fameux « Tina ». On prête à Nicolas Sarkozy, pour sa campagne présidentielle, la tentation de délivrer ce même message : « Il n’y a pas d’alternative à ma politique ! » – telle serait la « règle d’or » (la vraie) qu’il voudrait imposer à l’opinion…
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Écrit par : Denis / | 03/08/2011
CE QUI MANQUE
> Ce qui manque, ce sont des hommes ou des femmes "politiques" qui osent dire avec force qu'il y a une alternative. Il manque des gens qui aient le courage de proposer une autre politique. Bref, il manque des gens honnêtes, libres, soucieux des autres et surtout courageux car les attaques des fous furieux "conservateurs" sont particulièrement immondes et violentes.
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Écrit par : VF / | 03/08/2011
SE REMETTRE EN CAUSE
> L'alternative ne peut pas être le recrutement massif de fonctionnaires, par pur clientélisme politique, et l'augmentation délirante des impôts et des charges déjà très élevés en France. L'Etat providence doit se remettre en cause et s'interroger sur le gâchis des deniers publics ! Le lobby de la dépense publique -"toujours plus de moyens"- doit enfin lâcher prise.
Mme Aubry veut augmenter de 40% le budget de la culture: çà c'est du clientélisme à l'état pur et cela promet plein de petits piss-christs et autres avantgardismes subventionnés !
BH
[ De PP à BH :
Il faut distinguer entre deux problèmes différents :
a) la possibilité d'interventions de l'Etat dans la vie économique et sociale, possibilité pleinement légitime si l'on croit au bien commun dont l'Etat est, ou devrait être, le pilote ;
b) le contenu de cette intervention, qui peut être sujet à débat.
Laissons aux libéraux - qui nient l'existence du bien commun, pilier de la pensée sociale catholique - le sophisme consistant à prétendre que toute intervention de l'Etat serait, par essence, génératrice de gâchis et de subventions abusives.
Et arrêtons de dire qu'il y a un "toujours plus" dans ce domaine... Ce slogan est obsolète depuis des années. Nous sommes à l'ère du "toujours moins", des budgets peau-de-chagrin, du non-remplacement de fonctionnaires dans des secteurs pourtant d'intérêt public, et de la privatisation galopante (y compris dans le domaine militaire, déjà aux USA et bientôt en France).
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Écrit par : B.H. / | 03/08/2011
DAVID KOCH
> Le Tea Party compte parmi ses soutiens principaux le libertarien (et bimillionnaire) David Koch. Bref : un égoïste radical.
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Écrit par : Blaise Join-Lambert / | 03/08/2011
COMMENT FAIRE
> Une telle analyse sur la situation socio-économique des États-Unis invite à de multiples réflexions mais trois me semblent cruciales.
1° L'écart croissant des richesses entre les familles d'origines ethniques différentes, où les plus pauvres seraient les familles noires, ne risque-t-il pas de favoriser un prosélytisme musulman parmi ses dernières?
2° Le corollaire serait de s'interroger sur le message de l’Église catholique dans ce pays. Est-il audible? Autrement dit est-ce que la campagne de déconsidération de celle-ci après le scandale des prêtres pédophiles a profondément et durablement affecté son image? L'Église peut-elle encore faire entendre sa doctrine sociale et quelle y est son impact réel?
3° D'une façon plus prosaïque et générale comment l'ultra-libéralisme peut-il se sortir de cette contradiction qui consiste, en apparence, à plaider la cause du consommateur en voulant proposer des objets de moins en moins chers par les délocalisations industrielles tout en appauvrissant ces mêmes consommateurs en les privant de leurs ressources par la suppression géographique de leurs emplois?
Le respect des personnes passe par la reconnaissance de la valeur singulière de chacune d'entre elles, le nier, de fait, expose, selon moi, à des lendemains qui déchanteront aux risques d'explosions sociales.
Question: comment relayer efficacement la doctrine sociale de l'Eglise ?
AE
[ De PP à AE :
"Comment relayer efficacement la doctrine sociale de l'Eglise ?".
Je suggérerais déjà une première réponse :
en mettant en lumière (radicalement, clairement, magistralement) l'incompatibilité qui sépare :
a) la pensée sociale catholique,
b) les idéologies qui tentent de la polluer : libéralisme, xénophobie, passéisme, d'une part ; relativisme et complaisances conformistes d'autre part.
Pour que cette démonstration soit officielle et convaincante, elle doit venir non seulement de catholiques de base (comme nous tous), mais de la hiérarchie ecclésiale.
Des signes encourageants commencent à venir : ainsi le document des évêques français 'Grandir dans la crise' (Cerf 2011).
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Écrit par : Albert E / | 04/08/2011
PLOUTOCRATIE
> Cher Patrice,
à quand votre blog en version anglaise?
Même certains francais s'y intéresseraient davantage...
Sur le fond : n'y a-t-il que cette Amérique-là, ou bien peut-on aussi y retrouver des aspirations proches des nôtres? les Etats-Unis ressemblent de plus en plus à une dictature ploutocratique, ce qu'on retrouve illustré dans les propos de la journaliste américaine Kristina Borjesson (interviewée récemment dans l'émission "Sacrée Soirée").
Je me demande aussi si dans leur mentalité (celle aussi de notre élite) l'idée de crise n'a pas une toute autre signification que pour nous: celle d'une opportunité, et notamment pour les adorateurs du Veau d'Or, le moyen d'imposer tout et n'importe quoi au nom de l'emploi et du retour à la croissance. Alors il ne serait pour eux absolument pas question de sortir de la crise, mais au contraire d'en prolonger indéfiniment le feuilleton, d'en renouveler régulièrement les épisodes pour maintenir la pression et faire avaler tout et n'importe quoi pour nous sauver in extremis d'un chaos fantasmé qui nous rend tolérants vis-à-vis de celui, réel, dans lequel nous vivons actuellement. (J'ai entendu parler aussi d'établissements "catholiques" où l'on enseigne aux élèves, issus pour beaucoup de milieux favorisés, qu'il n'y aurait pas de crise,... mais le prolétariat, n'est-ce-pas, est tellement crédule...).
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Écrit par : Anne Josnin / | 04/08/2011
PAS DE COMMUNION NON PLUS POUR CES POLITICIENS-LÀ
> J'espère que les évêques américains vont s'exprimer sur l’interdiction de communion pour les « catholiques » soutenant la politique des Tea Party. Thème qui pourrait aussi être abordé en France pour des actes politiques similaires de négligence des plus pauvres.
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Écrit par : pierre / | 04/08/2011
BORBORYGMES
> Si ça peut servir à réveiller les US-philes béats d'admiration devant le "modèle" américain...
Une perle :
"Imaginez qu’à la découverte du pétrole ou du charbon un politicien écolo s’en soit mêlé. Et qu’il ait convaincu tout le monde à cette époque de ne pas s’en servir afin de les "économiser" pour les générations futures, pour la nôtre, par exemple. Au jugement dernier le Seigneur convoque ces rabat-joie et leur demande ce qu’ils avaient fait de leur talent. Ils Lui répondent qu’ils ont géré pour éviter le gaspillage des réserves de pétrole et de charbon fournies par le Seigneur pour les générations futures. Et pendant ce temps les gens ont vécu dans des conditions épouvantables. Comme à l’homme qui avait reçu un talent, le Seigneur leur dirait : « Éloignez-vous de moi, à quoi croyez-vous que serviraient ces ressources mises à votre disposition ? À quoi sert la cervelle que je vous ai donnée ? »"
(Article complet : http://www.france-catholique.fr/Redistribution.html )
Je vous mets une bonne couche de libéralisme, que j'assaisonne de quelques citations d'Evangile ou de la Bible (le "croissez et multipliez" n'est-il pas l'apologie de la croissance économique ?), et le tour est joué : messieurs les catholiques, vous êtes sommés d'approuver !
Vivement que leurs excessifs excès provoquent un tel sursaut d'indignation qu'on n'en entende plus jamais parler !
P.
[ De PP à P. - D'accord avec vous pour déplorer ces borborygmes dans des médias cathos. Le bourgeoisisme, qui a déchristianisé la France, n'a pas fini d'exercer ses ravages. ]
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réponse au commentaire
Écrit par : Pema / | 04/08/2011
QUI A DIT
> Dans la rubrique "catholicisme et libéralisme", une devinette ...Qui a dit d'un célèbre chef d'Etat européen : "ce gars est fait pour diriger une nation. Il a une intelligence planétaire. Il est malin comme un singe " ? Ceux qui ont lu le dernier Canard sont priés de laisser répondre les autres (lol). Pour ma part, j'en suis resté sur le fondement...
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Écrit par : Feld / | 05/08/2011
@ Pema :
> Cet article de France Catholique est une horreur, son auteur a beau être jésuite, je me pose la question de s'il a déjà entendu parler de Doctrine Sociale de l'Eglise, s'il a un minimum de connaissances en histoire des sciences, en histoire tout court, et s'il a un minimum de réflexion à propos du monde tel qu'il est aujourd'hui. Et les commentaires qui suivent sont à l'avenant...
Je me calme un peu, et tente une bafouille.
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Écrit par : PMalo / | 05/08/2011
ABERRANT
> Fiche Wikipedia de l'auteur de cet article :
http://fr.wikipedia.org/wiki/James_V._Schall
On y apprends entre autres que "James Vincent Schall est expert de la pensée de G. K. Chesterton, dont il a édité les œuvres complètes en deux volumes."
J'ai du mal à suivre.
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Écrit par : PMalo / | 05/08/2011
MESSAGE
> ù est la violence ? Message de l'abbé Pierre à nous qui avons tout et qui sommes contre la faim dans le monde : http://www.dailymotion.com/video/x6yfs8_tu-nous-manque-l-abbe_news#from=embediframe
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Écrit par : serge lellouche / | 07/08/2011
A Feld:
> il cavaliere?
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Écrit par : VF / | 10/08/2011
BETISE
> le Tea party méprise les pauvres et Libération la foi des autres dans un article affligeant de bêtise
www.liberation.fr/culture/01012349242-tous-en-cene
à la lire on est consterné ; et il faut réagir intelligemment
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Écrit par : zorglub / | 11/08/2011
PERLE
> Merci à Pema de nous avoir fait découvrir cette perle du jésuite de France Catholique. A-t-il vraiment lu le livre de la Genèse ? Je crains que non. Ou alors c’est un faussaire.
S’il l’avait lu, il n’écrirait pas : « D’évidence il n’y avait guère besoin de bêcher dans le jardin d’Eden. » La Genèse dit exactement le contraire : « Dieu prit l’homme et le plaça dans le jardin d’Eden pour le cultiver et pour le garder » ; et le texte précise qu’avant la création de l’homme « il n’y avait pas d’homme pour cultiver le sol ».
Le travail de l’homme est dans le plan originel de Dieu, il n’est pas une conséquence du péché originel (la conséquence du péché originel, c’est que le travail soit pénible et que l’homme y répugne). Dieu attend de l’homme qu’il « cultive » et qu’il « garde » la création. Il s’agit donc bien d’exploiter les ressources naturelles mais également d’en prendre soin.
C’est précisément ce que fait le paysan quand il cherche à tirer la meilleure fécondité possible de la terre tout en prenant soin de ne pas épuiser le sol. Pourquoi le paysan sage fait-il cela ? D’une part parce que c’est son intérêt ; d’autre part parce qu’il désire transmettre cette terre a sa descendance.
Deuxième exégèse douteuse de notre jésuite, à propos de la parabole des talents : l’idée que le fait de s’assigner des limites dans l’utilisation des ressources soit une manière d’enfouir les talents reçus. Parmi les talents reçus, l’homme dispose également de la sagesse, de la prudence, de la capacité de discernement et, bien évidemment, de la conscience du nécessaire soin de son frère, de son fils, de son petit-fils etc.
Notre jésuite fait l’impasse sur une donnée anthropologique de base : la limite. Dès l’origine, Dieu assigne à l’homme une limite. Et c’est la transgression de cette limite qui provoque le grand désordre consécutif au péché originel. En toutes choses, l’homme doit mettre en œuvre sa sagesse pour discerner et respecter la limite. Si son discernement est bon, il saura trouver ce qu’on appelle le « juste milieu », c’est-à-dire non pas le milieu entre le bien et le mal, mais le milieu entre l’excès et l’insuffisance. Cela vaut pour tout : l’usage des ressources, la mise en œuvre de mécanismes de solidarité, la place de l’Etat, la dette etc.
L’ensemble du raisonnement du jésuite est faussé par une exégèse d’une rare faiblesse. Conséquence : des conclusions ubuesques, tant sur la question écologique que sur celle de la redistribution.
Pourquoi des mécanismes de redistribution sont-ils nécessaires ? Parce qu’on ne peut compter uniquement sur la vertu personnelle des hommes pour assurer le bien commun. Thomas d’Aquin explique que celui qui gouverne doit tenir compte du fait que les hommes menant une vie très vertueuse sont une minorité au sein d’une communauté sociale. Pourquoi le droit naturel de propriété doit-il être limité, subordonné à la « destination universelle des biens » ? Pour la même raison. Pour trouver son harmonie et atteindre le meilleur bien commun possible, la Cité doit compter à la fois sur la promotion de la liberté et de la responsabilité personnelle des citoyens et sur la limitation coercitive des appétits individuels. Non seulement parce que c’est nécessaire, mais aussi parce que c’est juste et bon : quand la Cité contraint l’individu, elle le corrige et l’éduque. Par nature, la loi est normative sur le plan moral : elle contribue à la formation des consciences (quand elle est vertueuse).
GP
[ De PP à GP - Mieux vaut lire les travaux des jésuites français du CERAS ! ]
réponse au commentaire
Écrit par : Guillaume de Prémare / | 11/08/2011
A Guillaume de Prémare,
> Vous écrivez : « Notre jésuite fait l’impasse sur une donnée anthropologique de base : la limite. Dès l’origine, Dieu assigne à l’homme une limite. Et c’est la transgression de cette limite qui provoque le grand désordre consécutif au péché originel. En toutes choses, l’homme doit mettre en œuvre sa sagesse pour discerner et respecter la limite. Si son discernement est bon, il saura trouver ce qu’on appelle le « juste milieu », c’est-à-dire non pas le milieu entre le bien et le mal, mais le milieu entre l’excès et l’insuffisance. Cela vaut pour tout : l’usage des ressources, la mise en œuvre de mécanismes de solidarité, la place de l’Etat, la dette etc. »
Je suis profondément d'accord avec votre analyse quant à l'urgence anthropologique de renouer avec le sens de la limite. Elle est le fondement de la civilisation et l'effondrement en cours de notre civilisation trouve sa source dans le déni des limites.
Je tiens à apporter un élément qui ne contredit en rien votre analyse mais peut-être la complète. Retrouver en toute chose le « juste milieu » comme vous dites, le sens de la mesure, risque vite de se transformer en de la poudre aux yeux si le sens de la limite ne s'ancre pas profondément et préalablement dans un renouveau du sens de l'interdit.
Le « développement durable » n'est-il pas une magnifique promesse de ce juste milieu, articulant l'impératif de croissance économique et la prise en compte de la réalité environnementale ? Et l'incontournable compétitivité des entreprises qu'il s'agit de combiner avec l'impératif de solidarité sociale, et tutti quanti...
Ces beaux discours nous appelant à ce merveilleux « juste milieu » sont de la poudre aux yeux car ils contournent le trou noir de l'incivilisation libérale-libertaire, la question de l'interdit.
On ne spécule pas financièrement avec mesure, on ne produit pas de l’énergie nucléaire avec mesure, on ne tue pas des embryons ou des fœtus humains avec mesure. On pose, ou on ne pose pas, un interdit collectif absolu, à ces folies destructrices. Comme vous le dites Guillaume, ce n'est pas entre le bien et le mal qu'il s'agit de trouver le juste milieu.
C'est bien face à une urgence anthropologique de réintérioriser le sens de l'interdit, que nous sommes. Le drame, qui nous conduit vers le précipice, est que cette urgence est en contradiction totale avec la culture ambiante de désintégration de tous les re(pères) fondant l'interdit.
Qui pose la loi de l'interdit ? Le père. L'urgence anthropologique est la réhabilitation du père. Face à cette urgence, la bêtise ambiante ne manquera pas d'identifier la réhabilitation du père à la réhabilitation du vieux modèle patriarcal de domination paternel et masculine.
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Écrit par : serge lellouche / | 16/08/2011
A LIRE SUR UN SITE EVANGELIQUE
> Il n’y a plus d’interdit parce qu’il n’y a plus de tentation, si ce n’est pour ceux qui prient encore le « Notre Père ». La société libérale libertaire a supprimé la tentation. On n’est plus tenté, on essaie. Tout s’essaie. Tous les goûts sont dans la nature, et surtout la culture (le gender…).
Avant de parler d’interdit à nos politiques, ne devons-nous pas leur parler de tentation ? A quelle tentation, Monsieur, Madame, succombez-vous quand vous opérez tel ou tel choix politique : entrer en guerre, supprimer cet impôt payé par les plus riches, expulser l’étranger… Et de leur rappeler ce grand sermon du pasteur suisse Adolphe Monod (« Jésus tenté au désert », à lire sur un site évangélique, à http://epelorient.free.fr/monod/Monod_desert.html ) : « S'il a fallu à Jésus sa tentation, il nous faut également les nôtres ; l'œuvre de Satan est nécessaire pour compléter celle du Saint-Esprit ; et rien n'arrive à la perfection dans ce bas monde que le Diable n'y ait mis la main. Il fallait à Job ce cruel déploiement de la malice du malin, pour éclairer sa foi, pour affermir son cœur et pour rendre sa joie accomplie. Il fallait à Daniel ces détracteurs perfides qui le font jeter dans la fosse aux lions, pour lui révéler, dans cette nuit paisible passée parmi ces terribles animaux, toute la puissance et toute la fidélité de son Dieu. Il fallait à saint Paul “cette écharde dans la chair, cet ange de Satan pour le souffleter”, pour le tenir dans l'humilité, pour l'empêcher ”d'être élevé par l'excellence de ses révélations”, et pour lui suggérer cette parole qui a fait sa consolation, comme elle fera celle des saints jusqu'à la fin des siècles : ”Quand je suis faible, alors je suis fort”. Il fallait à saint Pierre cette cour du souverain sacrificateur, pour lui montrer sa propre faiblesse, et pour le faire reparaître aux yeux de l'Eglise, après la confession et le pardon de son péché, plus digne que jamais de la distinction que le Seigneur lui avait accordée et qu'il lui a conservée malgré sa chute. (…) »
Ajoutera-t-on aujourd’hui ? « Il fallait à Nicolas ce vol d’Icare(-là), avec les puissants et les riches, pour prendre conscience de sa tragique pauvreté. Il fallait à Angela sa foi dans la belle ouvrage et l’industrie allemande pour se souvenir que sans les œuvres de la générosité, toute foi est morte. »
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Écrit par : Denis / | 16/08/2011
Sur les articles que nous proposent Zorglub et Pema,
> S'il existait une finale du concours olympique de la bêtise journalistique, j'avoue qu'il serait presqu'impossible de départager celui de Libé, proposé par Zorglub, et celui de France-Catholique, que Pema nous propose. Il y a là une vraie bataille acharnée entre deux formes de bêtise intellectuelle, deux écoles en quelque sorte, celle qui se donne des airs cools, jeunes, BD et rock'n roll, et celle qui se donne des airs sérieux parce qu'il y a marqué « jésuite ».
Faut-il s'étonner de la teneur de l'article de Libé ? Non, certainement pas. Libé, journal des quarantenaires sympas qui ont définitivement renoncé à devenir des adultes, atteint tout simplement là son plein rendement, son sommet de la crétinerie adulescente pleinement assumée.
Chui un homme libre pasque chui un rebelle, pasque j'vomis de la dérision, pasque moi chui pas un naïf, chcrois en rien.
Elle est pas cool la vie ?
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Écrit par : serge lellouche / | 18/08/2011
A VF :
> Solution de la devinette du 5 août : il s'agissait de Guy Gilbert (parlant de NS).
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Écrit par : Feld / | 23/08/2011
FASCINATION
> Argh, j'avais mal lu et je cherchais le chef d'Etat. De toute façon, j'avais faux. Et j'avais oublié la fascination du père Gilbert pour notre président national. Son site est éloquent là-dessus. Marrant comment un homme qui connaît l'âme humaine par coeur se laisse avoir par un animal politique. Cela en dit long sur les qualités requise de nos jours pour faire de la politique.
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Écrit par : VF / | 24/08/2011
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