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16/07/2011

'Les Romans du Mont Saint-Michel' (Le Rocher), vus par la revue 'Kephas'

mont saint-michelDans le numéro de cet été, l'avis de Bruno le Pivain et un entretien avec lui :


 mont saint-michel

L'article :

<< A travers Les Romans du Mont Saint-Michel

C'est vers 1150 qu'un jeune moine écrit le premier guide officiel du Mont Saint-Michel : Le Roman del Munt Saint-Michiel... « Selon Henry James, le but des romans est d'aider le coeur de l'homme à se comprendre » (p. 13) : en publiant ses Romans du Mont Saint-Michel, Patrice de Plunkett touche un sujet qui y contribue efficacement, avec ce « micro-climat spirituel », selon son expression, qui réunit, en ce lieu exceptionnel à plus d'un titre, les ingrédients-clés de la Nouvelle Evangélisation : une quête spirituelle exigeante – une recherche de Dieu, même quand les préliminaires en sont inconscients – et au-delà des modes, une démarche de pèlerinage qui fait éclater les carcans institutionnels ou les a priori idéologiques, un enracinement culturel profond qui permet à la grâce de transformer la vie des hommes et, dans le chemin de conversion, d'ancrer l'âme dans une vie de foi, d'espérance et de charité, plutôt que de la laisser se disperser dans les concepts où religion et bons sentiments s'annumlent mutuellement.

A l'image de l'histoire du lieu, le récit est enlevé, coloré, et fait se côtoyer dans une alchimie que seule peut permettre la destinée exceptionnelle du Mont, moines et prisonniers, pèlerins et chevaliers, romanciers et touristes, entre mer et ciel (Breetagne et Normandie...), tradition et inventivité. Doigt pointé vers le ciel et signe de contradiction : la vocation du Mont Saint-Michel à travers les siècles est sans doute plus actuelle que jamais. C'est en tout cas ce qui ressort de la lecture de ce livre, où l'on découvre beaucoup sur les facettes du Mont, mais où l'on constate plus sûrement encore que le surnaturel, en notre occident consumériste, reste la « valeur refuge » inoxydable quand on a épuisé toutes les autres. Fecisti nos AD Te, Domine : c'est en revenant à cette vérité première et fondatrice de toute autre que la Nouvelle Evangélisation répondra aux questions de nos contemporains, qui ne trouvent pas leur compte dans le kitsch et les paillettes.

Merci à Patrice de Plunkett, membre depuis les débuts du comité de rédaction de Kephas, de nous offrir ce qui est plus qu'un récit, un témoignage de foi et un appel à l'espérance, bref un acte de charité.

Bruno le Pivain. >>

 

 

L'entretien

<< Kephas - Vous venez de publier un nouvel ouvrage, Les Romans du Mont Saint-Michel. Quelle est la genèse de ce livre ?

Patrice de Plunkett – Il s'intitule Romans mais ce n'est pas de la fiction. En mars 1997, j'étais venu au Mont dans l'idée d'écrire un scénario. J'avais été accueilli d'abord par la communauté du P. André Fournier, dans les logis abbatiaux. Puis par l'extraordinaire Hélène Lebrec, qui allait sur ses 88 ans et qui était la mémoire du Mont (elle vient de mourir, en mars 2011, et je lui dédie mon livre). C'est là que j'ai changé d'avis : au lieu d'écrire une fiction, il fallait explorer le labyrinthe de l'histoire authentique du Mont, telle que l'ont vécue réellement toutes sortes de gens depuis mille ans. D'où les huit chapitres du livre : un pour chaque sorte de gens, d'abord l'archange, puis les pèlerins, les moines, les guerriers, les politiques, les écrivains, les foules mondiales de notre temps... J'ai découvert le rayonnement du Mont sur les consciences d'aujourd'hui : je rapporte des témoignages de conversions renversantes, survenues au Mont récemment. La foudre de l'archange peut traverser toutes les cultures et embraser des touristes bouddhistes japonais.

En le publiant, poursuivez-vous un objectif principal ?

Mettre en lumière ce rayonnement actuel, qui se renforce maintenant par une « écologie spirituelle » : la restauration du caractère maritime du Mont, un chantier technologique d'avant-garde. Au Moyen Âge, le Mont fascinait des foules entièrement chrétiennes. En 2011, il fascine des foules mondiales, composées en majorité de non-chrétiens ! Comment se fait-il que le Mont fascine depuis mille ans des foules aussi dissemblables ? Quel mystère habite ce granit ? C'est le sujet du livre.

On sent, à travers cette lecture, très enlevée et haute en couleurs, que vous vous êtes personnellement investi dans cette aventure ; est-ce une enquête journalistique ou un coup de cœur, un livre d’histoire ou un acte de foi ?

Les quatre choses en même temps. Chronologiquement : un coup de coeur (mon aventure de 1997) et un livre d'histoire. Puis une enquête (dans le passé et le présent). Et finalement un acte de foi, dicté par l'ensemble de cette saga de l'archange sans laquelle le Mont n'existerait pas, et qui ne cesse de ressurgir à travers les âges, dans les conditions sociétales et culturelles les plus différentes.

Vous avez choisi une approche sous huit angles, les huit « romans » du Mont, autant que les côtés d’un baptistère. Le Mont serait-il emblématique de la fécondité et de l’inventivité de la grâce dans la vie des hommes, jusqu’à faire germer une civilisation ?

Le sanctuaire du Mont a fait naître autour de lui un village et a attiré les peuples. Il a fait naître une architecture nouvelle, une « cité des livres » (dont ceux d'Aristote, décisifs dans la pensée médiévale). Il a fait naître des liturgies, des rites populaires, une apologétique de masse. Il a fait naître une économie agricole et marine. Mais son rayonnement était si grand que les dirigeants politiques n'ont cessé de vouloir le capter à leur profit : féodaux, ducs normands, rois d'Angleterre, rois de France... Le politique a assiégé le mystique au Mont. Puis il a entrepris de l'étouffer, à partir du XVIe siècle, avec la fatale pratique de la « commende » : cet abus consistant à donner les revenus des abbayes à des courtisans laïcs... dont l'intérêt allait être d'affamer les moines et de limiter leur nombre, ce qui allait asphyxier le monachisme français – dont le Mont lui-même. C'est une leçon pour aujourd'hui, mutatis mutandis : ne pas laisser le politique récupérer le spirituel, sous quelque prétexte que ce soit !

L’histoire, telle que vous la décrivez sans ambages, reste cependant tour à tour aussi prosaïque que merveilleuse. Avez-vous été marqué par telle période, tel épisode, particulièrement ?

L'aventure de l'abbé du Mont au moment d'Azincourt. Il s'appelait Robert Jolivet. C'était un ami de Pierre Cauchon et des intellectuels de la Sorbonne, « bourguignons » et bientôt pro-anglais... Sur l'ordre de Charles VI, il fait d'abord construire le rempart du Mont pour résister aux Anglais. Puis, après le traité de Troyes, il tente de rallier ses moines aux mêmes Anglais... Les moines refusent, au nom de la règle bénédictine ! Jolivet quitte alors le Mont, se met au service du « roi d'Angleterre et de France » (comme la moitié de la noblesse normande), et... revient assiéger le Mont avec l'armée anglaise. Mais il l'a trop bien fortifié. Il n'arrive pas à le prendre. Il s'acharne... Cette situation folle dure trente ans : l'abbé sorti de son abbaye revient sans cesse sous ses murs, comme la marée ! Des murs qu'il a construits lui-même ! Belle image de la damnation. Comme dit Dante, le diable est logicien. Traître à la règle de saint Benoît, Jolivet mourra seul alors que les Anglais perdent la partie.

Pourtant cet homme était intelligent, séduisant, actif... Encore une démonstration de la nocivité du politique envers le spirituel.

Quant au lieu, vous affirmez : « Voilà le mystère du Mont : il y a un ‘esprit du lieu’ ». (p. 71) Est-il une partie du Mont qui vous semble l’exprimer plus que d’autres ?

Le cloître ! Dans une abbaye ordinaire (construite à l'horizontale), il serait au coeur des bâtiments... Au Mont Saint-Michel, abbaye verticale où les fonctions sont empilées les unes sur les autres, il est perché au sommet. Quand on marche dans le cloître du Mont, on ne voit que le ciel mais on entend le vent, le cri des goélands et la rumeur de la mer, tout en bas et au loin.

Cela dit, les pèlerins du Moyen Âge n'avaient pas accès au cloître ; pour eux, l'esprit du lieu c'était la longue marche à travers les grèves, vers l'occident, symbole des dernières heures de la vie terrestre ; puis – parvenus au sommet du Mont – c'était le demi-tour vers l'orient, symbole de résurrection et de vie éternelle, en entrant dans l'église abbatiale. Pour les gens d'aujourd'hui, l'abbatiale est le lieu « spirituellement lisible » grâce aux offices des Fraternités monastiques de Jérusalem : chaque jour aux laudes (peu de touristes à cette heure matinale), puis à la messe de midi (là, il y en a des foules), puis aux vêpres (il y a encore du monde).

Mais la baie aussi fait partie de l'esprit du lieu ! Le Mont Saint-Michel est un ensemble : le sanctuaire dans son désert marin. C'est un écosystème spirituel. Le premier chapitre de mon enquête explique comment il fonctionne.

Et l’Archange ? Quel lien entre le Mont Gargano et le Mont Saint-Michel des huit « romans » ?

L'archange vient de la Bible par l'Asie Mineure. Il prend pied en Italie du Sud au Ve siècle, en visitant en rêve un évêque des Pouilles pour qu'il lui consacre le mont Gargano. Ce sanctuaire italien devient un pèlerinage international. Puis, en 709, c'est l'évêque franc d'Avranches qui est visité en songe par l'archange pour qu'il lui consacre le « mont Tombe » (son nom gallo-romain : de Tumba, « la butte »). L'évêque se nomme Aubert. Il met son sanctuaire sous le patronage de celui du Gargano. Puis le nouveau sanctuaire éclipse l'ancien : toute la chrétienté va venir en pèlerinage à « Saint Michel du Péril », comme dira la chanson de Roland. Il s'agit évidemment du péril « de la mer », selon le nom complet que prend le Mont à cette époque.

Il y a un parallèle, que je raconte aussi dans le livre. C'est le monastère irlandais du Skellig Michael : un roc inhumain dans l'Atlantique. Il fut fondé, avant le Mont Saint-Michel, par des moines marins celtes, qui eux aussi étaient allés au Gargano et s'en réclamaient. Mais le Skellig fut déserté au XIIIe siècle : chanter les psaumes plus fort que le bruit des tempêtes océaniques n'est pas donné à tout le monde.

Que reste-t-il du Mont aujourd’hui ? Entre les échoppes pour touristes et l’inévitable omelette, a-t-il un message à faire passer à ces trois millions de personnes qui s’y pressent annuellement ?

La ruelle du Mont était déjà commerciale au XIVe siècle, et l'on y vendait une bimbeloterie comparable (en plus artisanal) à ce qu'on y vend aujourd'hui ! Il y avait même des prostituées, ce qui n'est plus le cas.

Le message « passe » quand les touristes montent jusqu'à l'abbaye, suivent une visite expliquée, discutent éventuellement avec les moines et les moniales.

Ceux qui restent à la surface des choses ressentent eux-mêmes, souvent, une impression vague mais forte, comme en témoignent les enquêtes de sociologues que j'évoque à la fin de mon livre : c'est une impression d'étrangeté, de beauté, de force supérieure capable de traverser le temps (« pas comme la m... qu'on fabrique aujourd'hui », dit un touriste aux enquêteurs). Comment canaliser cette impression diffuse pour qu'elle débouche sur autre chose ? Il faudrait un centre culturel chrétien, moderne, interactif et destiné au grand public, animé par des communiquants bien formés.

Quelques idées reçues tombent à la lecture : on apprend par exemple que, « contrairement aux touristes français, tous les touristes japonais font l’ascension des escaliers jusqu’à l’abbaye, qu’ils visitent avec un respect minutieux. » Vous avez été marqué par quelques « expériences singulières » (p. 274)…

Je raconte la conversion chrétienne en coup de foudre de Yuki et Takeshi, deux visiteurs japonais, venus là (comme des centaines de milliers d'autres Japonais) parce que le Mont les fascinait. Ne comprenant pas le français et ne connaissant pas le christianisme, les voilà saisis par le désir de devenir chrétiens pendant la messe des Fraternités de Jérusalem !. Ils ont été instruits dans la foi, baptisés dans l'abbatiale du Mont la nuit du Samedi Saint. Et ils ont acheté une maison à Pontorson.

J'ai passé avec eux deux heures saisissantes avant d'écrire mon livre. Nous avons pu discuter grâce à une interprète des Monuments nationaux, car Yuki et Takeshi parlaient encore mal le français trois ans après l'événement.

Dans le numéro 8 de Kephas (octobre-décembre 2003 – Entretien avec un passeur de sacré), vous évoquiez la figure de François Saint-James, ce guide-conférencier pas comme un autre. Faut-il une clé pour parcourir le Mont ?

Aussi précis que soient les appareils audio prêtés aux visiteurs, aussi consciencieux que soient les guides classiques, rien n'égale la visite de deux heures sous la conduite d'un conférencier des Monuments nationaux. D'abord, parce qu'il ouvre aux visiteurs des lieux que le simple touriste ne voit pas : la chapelle carolingienne Notre-Dame-sous-terre, par exemple, où venaient les premiers pèlerins et l'on frôle presque l'époque de saint Aubert. Ensuite, un conférencier comme François Saint-James donne la clé du Mont : c'est-à-dire son sens spirituel sans lequel rien ne s'explique. Je raconte dans mon dernier chapitre comment il procède. Même ceux qui auront lu mon livre (et ainsi acquis toutes les clés !) ne doivent pas rater l'occasion de vivre une visite du Mont avec Saint-James : c'est un orateur hors pair et un chrétien communicatif.

Aujourd’hui, la présence spirituelle est assurée par les Fraternités monastiques de Jérusalem. Pour autant qu’on puisse les décrire, les chemins du Mont sont-ils ceux de la grâce pour des visiteurs qui repartiraient pèlerins ?

Comme le dit Jean-Yves Vételé, qui dirige l'un des groupes hôteliers du Mont, « un touriste qui part en disant ''je reviendrai'' est déjà un pèlerin ». Mais ceux qui viennent carrément à pied, sac au dos, sur les « chemins de saint Michel » balisés par l'association du même nom (sur le modèle des chemins de saint Jacques), ce sont des pèlerins virtuels dès le premier instant. Même s'ils n'ont pas de foi religieuse... L'affluence de ces dizaines de milliers de « marcheurs en recherche » pose aux catholiques une question que j'évoquais dans cet article du numéro 8 de Kephas : comment développer une pastorale des hauts lieux ? :

« Michel est le messager de ce qui ne peut pas se voir… », notez-vous (p. 81) en une expression qui revient à plusieurs reprises : qu’est-ce à dire ?

Pèleriner chez l'archange n'est pas pèleriner auprès de la châsse de tel ou tel saint. L'archange n'est pas un homme (même un homme canonisé) : c'est une créature spirituelle, même s'il peut prendre « semblance d'homme » pour apparaître, dans l'Ancien Testament ou à Domrémy. Donc il ne laisse pas de reliques à proprement parler : absence matérielle ressentie comme une frustration par le pèlerin médiéval, qui avait besoin de prier sur du concret ! Ce besoin donna lieu au trop connu trafic des reliques, aux fausses reliques innombrables, etc.

Le pèlerin de l'archange, quant à lui, ne courait pas ce risque. Il avait sa dose de concret en se blessant les pieds pendant des lieues, en traversant « le péril de la mer », en grimpant les escaliers du Mont ; mais une fois dans l'abbatiale, il ne s'arrêtait pas aux pieds de l'archange . Celui-ci lui désignait aussitôt le Maître : Quis ut Deus ? Et le Maître est évidemment invisible.

« Le Mont est bien la porte du soleil. Mais il ne s’agit pas d’un soleil couchant. En réalité la ‘porte’ du Mont ouvre sur le soleil levant. » (p. 32) Entre civilisation vacillante et réveil spirituel, lui assigneriez-vous un rôle particulier ?

Avec ses trois millions de visiteurs planétaires, le Mont Saint-Michel en 2011 est virtuellement une centrale d'énergie spirituelle. Mais le « spirituel » n'est pas forcément chrétien !. Voyez sur l'internet en cliquant Mont Saint-Michel : vous tombez sur des marchands de New Age, la succursale « spiritualiste » de la société de consommation ! Il faut dissiper leurs brouillards et montrer le véritable sens du Mont.

Ce sens est beaucoup plus exaltant que les fariboles syncrétistes – bien qu'il soit plus ardu pour les esprits d'aujourd'hui, dans une société où le christianisme est devenu un quasi-inconnu.... Pour la nouvelle évangélisation, le Mont Saint-Michel peut devenir un outil mondial. Mais c'est d'abord un chantier pour les catholiques français. Il s'agit de proposer toute une pédagogie aux foules, et dans ce domaine tout reste à faire. Je crois savoir que Mgr Lalanne a des idées sur ce sujet. >>

 



> Dans ce numéro de Kephas :

Jean-Paul II, les droits de l'homme et la foi en Dieu (Bruno le Pivain)

Jean-Paul II (Mgr Eric Aumônier)

Jean-Paul II ou la grâce de la parole (Franz-Olivier Giesbert)

L'âme en tous ses états (Mgr Jean-Louis Bruguès o.p.)

Théorie du gender : la réalité d'une menace (Marguerite Peeters)

etc.



Kephas, 6 rue Vauvert, 459100 Angers

www.revue-kephas.org

 

 

Commentaires

ORIFLAMME ET GUERRE DE CENT ANS
(commentaire initialement adressé sous la note Afghanistan)

> Cher monsieur, votre commentateur donne lui-même la réponse à la question qu'il pose par la citation, éculée, certes !, de Marc Bloch. Mais permettez-moi, justement, de saisir son intervention pour faire deux remarques :
- s'il est légitime de vibrer au Sacre de Reims, en quoi ne le serait-il pas au cri chevaleresque qui associe le nom du Mont d'où les pèlerins voyaient Jérusalem pour la première fois à celui du premier évêque de Paris, envoyé par le Pape en nos contrées ? Ce n'est pas en reniant notre histoire que nous irons bien loin.
- d'autre part, la note sur le Mont Saint Michel étant fermée aux commentaires, j'utilise cet espace pour corriger ce qui me semble être une erreur que j'avais déjà relevée dans votre raisonnement sur l'articulation entre le spirituel et le politique. L'abbé Jolivet est mort seul, parce qu'il avait choisi le mauvais camp. Eut-il pris le camp du rang du roi de France, il eut eu un autre destin probablement. Il faut être fidèle à sa patrie !

GDPF

[ De PP à GDPF :
- Cher Monsieur, merci d'être revenu à un ton plus urbain.
- Pourquoi me cherchez-vous querelle sur l'expression "Montjoie Saint Denis" ? Je n'en parle pas dans ma note sur l'Afghanistan... Mais si vous tenez à en parler, permettez-moi de vous faire observer que c'est la monarchie Valois elle-même qui a dévalué l'oriflamme de Saint-Denis en le sortant et en le ressortant sans cesse dans des guerres civiles fratricides, pour un camp ou pour l'autre, durant la dernière phase de la guerre de Cent Ans. A tel point qu'ensuite il ne sera presque plus question de l'oriflamme ni du cri, sinon dans des évocations du passé.
- Et précisément à propos de la monarchie française, je vous invite à lire les chapitres de mon livre où son attitude envers le spirituel est analysée à travers l'histoire de l'ordre de Saint-Michel et l'histoire de la commende abbatiale... Si vous me faites l'honneur de lire ce livre, vous verrez qu'il y a loin de la réalité à la légende.
- De même à propos du destin de Robert Jolivet, traître certainement à la règle bénédictine mais beaucoup moins à la légitimité royale, si vous voulez bien vous rappeler la légalité du traité de Troyes (signé de Charles VI dans une de ses périodes de lucidité)... et l'attitude de plus de la moitié de la noblesse franco-normande, appliquant ce traité en toute sincérité et bonne conscience, et allant jusqu'à participer activement au siège d'Orléans du côté anglais.
- Jeanne d'Arc aussi est morte seule : pourtant elle avait choisi le bon camp. Qui l'abandonna à son destin.
- Par un étrange symbole, Jolivet a rendu l'âme à cent mètres de l'emplacement du bûcher de Jeanne. J'explique tout cela dans mon livre.
- Avec votre permission, je transporte votre commentaire et ma réponse en pied de la note concernant le livre. ]

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Écrit par : Gesta Dei per Francos / | 19/07/2011

SAINTE AMPOULE

> Au fait, monsieur Plunkett, "vibrez-vous au souvenir du Sacre de Reims ?" ou cela n'entre-t-il pas dans vos capacités ? Je serai bien étonné que parmi vos amis de Kephas, vous n'en trouviez pas quelques-uns que cela émeuve ! Cherchez bien ! Les mépriserez-vous ?

GDPF


[ De PP à GDPF :
1- J'en ai discuté naguère avec le prince Alphonse de Bourbon.
2- Quant au mépris, vous vous abusez, je n'en ai aucun pour les véritables (j'insiste : véritables) legs de l'histoire. Puis-je vous suggérer de jeter un coup d'oeil à ma chronique du 'Spectacle du Monde' de cet été, quand elle sera en ligne (pour l'instant c'est encore le numéro de juin) ? http://www.lespectacledumonde.fr
3- Vibrer ou non ne relève pas de la "capacité", comme vous dites avec mépris, mais de la sensibilité. Méfiez-vous du scientisme, il peut mener loin.
4- 'Kephas' est une revue de prospective catholique, non une fondation du souvenir capétien.]

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Écrit par : Gesta Dei per Francos / | 19/07/2011

PAS MORT SEUL

> à PP et GDPF - "la légalité du traité de Troyes" : traité conçu par les meilleurs théologiens de la Sorbonne, notamment le chanoine Thomas de Courcelles, celui qui voulut ensuite torturer Jeanne à Rouen... mais qui rentra en grâce facilement auprès de Charles VII et au point de prononcer l'éloge funèbre de celui-ci en la basilique de Saint-Denis ! (montjoye etc). En voilà donc un qui avait choisi le mauvais camp et qui n'est pas mort seul mais couvert d'honneurs, cher Gesta Dei, contrairement à ce que vous pensez. (ps : j'ai découvert cela dans le livre de PP sur le Mont Saint-Michel).
______

Écrit par : André Labelle / | 19/07/2011

LE KRACH

> Encore beaucoup de confusions dans tout cela. Mais ça vient. Merci d'avoir accepté le débat, cette fois !

GDPF


[ De PP à GDPF - J'ai l'impression que vous n'avez pas saisi. J'essayais - apparemment sans succès - de vous montrer que votre vision des faits historiques gagnerait à être mieux informée... ]

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Écrit par : Gesta Dei per Francos / | 19/07/2011

Les commentaires sont fermés.