01/06/2011
Luc Ferry : le magister écolophobe est... un malthusien
"Le pari de l'innovation n'est pas gagné, mais il faut l'allier à celui de la baisse de la démographie si l'on veut s'en tirer." (Luc Ferry, Philosophie Magazine, mai 2011) :
Luc Ferry parle trop et dit des sottises sans nombre. Si nous reproduisons celle-là, c'est qu'elle tombe à pic. Je rencontre en effet, de conférence, en conférence, de bonnes gens (généralement des jeunes femmes chic) qui m'affirment, sans sourciller, que "l'écologie est eugéniste" (?) et en tout cas "malthusienne". Je tente chaque fois de leur expliquer que c'est l'époque qui est malthusienne, que nombre d'écologistes ressemblent à l'époque plus qu'à l'écologie, et que les chrétiens feraient mieux de discuter avec eux (pour les pousser à plus de cohérence) plutôt que de les cataloguer pour se donner bonne conscience à peu de frais. C'est pourquoi Ferry tombe à pic. Ce pourfendeur - mal inspiré - de l'écologie, est un malthusien affiché ! Donc le malthusianisme n'a rien à voir avec l'écologie, mais tout à voir avec l'idéologie libérale dont il est le produit historique : n'oublions pas que Malthus fut l'un des founding fathers du libéralisme, et que sa volonté de dépeupler reposait sur un calcul économiste de rentabilité...
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20:05 Publié dans Ecologie | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : luc ferry, malthus, libéralisme
Commentaires
ENNEMI
> "La nature, aujourd’hui encore, demeure notre principale ennemie" (Luc Ferry dans Le Figaro du 31 mars). Au sein du système oligarchique, Luc Ferry assure, avec d’autres, la fonction de donner un vernis intellectuel à l’impératif de maintien de l’ordre social actuel. On l’a ainsi vu valider le climato-scepticisme de son ami Claude Allègre.
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Écrit par : Amicie T. / | 01/06/2011
DISCUSSION
> Sur les rapports entre malthusianisme l'eugénisme et écologie, on trouve tous les courants, et certaines "jeunes femmes chic" (je manque d'objectivité: elles me sont a priori sympathiques) ont pu, comme moi, lire des propos inquiétants sur le "population que la Terre peut supporter". Il s'y ajoute parfois des relents de paganisme: il n'y a pas que de doux, sincères et souriants cath'écolos dans cette galaxie. S'il est bien connu que certains Verts sont rouges à l'intérieur, d'autres sont bruns, ce qui n'est pas mieux.
PH
[ De PP à PH :
- Les propos antinatalistes que vous évoquez sont tenus également (et constamment) par des milieux hostiles à l'écologie, et beaucoup plus puissants qu'elle !
- D'autre part, les plus radicaux des écologistes ('La Décroissance') sont fermement anti-malthusiens. Ils démontrent que ce qui est en trop n'est pas l'humanité mais le productivisme capitaliste.
- Le malthusianisme est promu par les vraies hyperpuissances aujourd'hui : la sphère économique-financière et certaines organisations internationales à son service. Le malthusianisme s'exprime aux assises du Medef, par exemple. Comparé à ces pouvoirs-là, les écolos ne pèsent rien.
- Se polariser contre eux est donc inapproprié. Pourquoi certains catholiques français tombent-ils dans ce panneau ? a) parce qu'ils adorent combattre les moulins à vent ; b) parce qu'ils n'aiment pas critiquer le pouvoir de l'argent. (Allez savoir pourquoi ? eux-mêmes ne sont pas souvent riches). Ce double tropisme les rend irréalistes, ce qui est dommage... et pas chrétien, philosophiquement parlant.
- Pourquoi dire que les "cathécolos" sont "doux, sincères et souriants" ? Le cumul de ces trois adjectifs, dans le contexte de votre argumentation, semble faire passer pour des imbéciles les catholiques qui ont écouté et compris les nombreux et pressants appels des papes à la "conversion écologique" (JP II). Il n'y a pourtant aucun imbécillité à être à l'écoute du magistère.
Et la situation mondiale n'a pas de quoi faire sourire qui que ce soit. ]
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Écrit par : Pierre Huet / | 01/06/2011
CONTRADICTOIRES
> Donc, nous sommes trop nombreux... Dans ce cas, le renouvellement des générations ne pose aucun problème, et nous n'avons pas à nous préoccuper d'une quelconque réforme des retraites. Mais d'où viennent ces discours contradictoires ?
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Écrit par : Blaise / | 02/06/2011
à Pierre Huet
> Désolée mais Luc Ferry n'est pas un Vert ni un rouge ni un brun, c'est un intello libéral au service du pouvoir actuel ! Et c'est une des grandes références intellectuelles des milieux écolophobes !
Or il est antinataliste. Il faut regarder cela en face sans l'esquiver.
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Écrit par : Amicie T. / | 02/06/2011
MALENTENDU
> Malentendu! "doux, sincères et souriants" n'est pas pour moi synonyme d'imbécillité mais de conformité à l'Evangile, et je faisais allusion à Jean-François et Fabienne Kieffer au sujet desquels vous avez cité Famille Chrétienne.
Un chrétien, fut-il cath'écolo doit avoir à la bouche de l'humour plus que des imprécations, car "un saint triste est un triste saint" et le puritanisme, même animé des meilleures intentions, produit toujours des réactions qui nuisent aux meilleures causes.
A propos d'humour, oui, il faut combattre les moulins à vent, surtout quand il sont hauts de 120m et qu'on les appelle des éoliennes.
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Écrit par : Pierre Huet / | 02/06/2011
LA DECROISSANCE EST ANTI-MALTHUS
> Je vous recommande vivement la lecture de ce dossier passionnant des cahiers de l'IEESDS, de La Décroissance (« la décroissance contre Malthus ») qui met à terre cette relation fantasmatique entre décroissance et malthusianisme.
Cette identification est nécessairement entretenue par les idéologues d'un système qui conduit par lui-même à choisir 1 milliard de bagnoles plutôt que 9 milliards d'humains.
Tuer l'agneau d'une main et désigner le coupable de l'autre.
http://www.decroissance.org/telecharger/CahiersdelIEESDS3.pdf
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Écrit par : serge lellouche / | 02/06/2011
GRIEFS
> La sévérité de ce blog à l’égard de qui n’est pas assez ou pas comme il faut écologiste m’a mené à réfléchir sur l’exemple de Fabienne et Jean-François Kieffer extrait du supplément de Famille Chrétienne. Il manquait cruellement dans la note de PP du 28-04 une citation de l’article de FC: « les Kieffer ne sont pas des ayatollahs qui feraient de leur mode de vie une idéologie conquérante ou une morale supérieure. » En effet! Car cet exemple peut-il, doit-il être suivi ?
Peut-il l’être? J.F. Kieffer, auteur et dessinateur de BD réalise un travail presque immatériel et comme lui, des intellectuels peuvent vivre loin de tout, quitte à transmettre leurs documents et rédiger leur blog par internet, fine pointe technique énergivore et symbole libéral s’il en est de la société capitaliste honnie. Admettons le paradoxe. Mais que va faire le « vulgum pecus » attaché à son atelier, son bureau, ses clients, ses malades, son service, sans oublier le lycée des enfants ?
Doit-il l’être ? Imaginez la moitié de nos grandes agglomérations, trois millions de ménages, s’abattant sur trente mille communes rurales (cent par village, donc), mitant le paysage de presqu’autant de pavillons faute de vénérables maisons à restaurer et consommant pour se chauffer au bois la production régulière de dix millions d’hectares (18% du territoire) de taillis à courte révolution. Impensable.
Alors, oui à une simplicité…simple, pratique, empirique. Ne donnons pas la folie des grandeurs à nos enfants, mettons des pulls pour moins nous chauffer, n’allons pas à la plage en Thaïlande, utilisons nos pieds pour des petits déplacements, changeons le moins souvent possible nos appareils mais ne condamnons pas la mère de famille qui fait ses courses en grande surface pour ne pas se casser le dos à porter l’eau minérale et les pommes de terre.
Sinon, nous tomberons dans l’élitisme pharisien.
PH
[ De PP à PH :
- Pourquoi nous parler comme à des fous ? Rien de ce qu'on dit ici ne correspond à ce dont vous nous taxez.
- Nous critiquons l'écologisme roudoudou qui cherche à adapter les gens au système prédateur, par exemple en leur faisant croire qu'on changera ce système en prenant des douches et non des bains. Genre d'illusion qui semble pourtant avoir votre agrément ?
- Permettez-moi de vous faire observer que la note ci-dessus concerne le malthusianisme d'un anti-écologiste (Luc Ferry), mais que vous vous évertuez à contourner ce sujet pour dériver vers la sempiternelle polémique anti-écolo : tic obsessionnel compulsif chez certains catholiques français. Alors je vous suggère (une fois de plus) de lire ce que Jean-Paul II, Benoît XVI et récemment les évêques français ont dit et écrit sur la question. Cela va jusqu'à une forme radicale d'écologie politique. A prendre ou à laisser ! Mais "laisser" serait tourner le dos à ce que dit l'Eglise catholique. ]
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Écrit par : Pierre Huet / | 02/06/2011
A Pierre Huet:
> juste une petite remarque sur votre commentaire. Vous parlez du désastre paysager que serait l'installation d'une centaine de ménages par commune rurale. D'une part, je ne sais d'où vous tenez ce chiffre, d'autre part, venez faire un tour dans l'Allier, où je réside, et vous pourrez constater par vous-même le nombre très important de vieilles demeures, fermes et autres logis abandonnés, en ruine ou menaçant de le devenir. Quand je songe aux mal logés, aux familles s'entassant dans ces hlm inhumains, aux sdf, cela me crève le coeur chaque fois que je traverse un de ces hameaux en quasi état d'abandon.
A ce sujet, l'expérience de Guédelon est intéressante. Vous savez, Guédelon, ce site ou une bande de gentils fous construit un château du XIIIe avec les méthodes et outils d'époque? Et bien, ce que l'on sait peu, c'est qu'il y a un volet social à l'affaire. Les personnes embauchées étaient, pour la plupart, des gens au chômage longue durée ou des exclus. Ils apprirent les techniques et, pendant l'hiver où le chantier s'arrête, ils rachetèrent avec l'aide du conseil général (si je me souviens) les bicoques en ruine des alentour et grâce à ce qu'ils ont appris, les ont reconstruites en s'entraidant.
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Écrit par : VF / | 03/06/2011
@ S. Lellouche,
merci pour ce lien vers de très intéressants articles, qui montrent bien que dans ce qui se réclame de l'écologie, il y a le meilleur comme le pire, et non les bons tous d'un côté et les méchants tous de l'autre.
Sur la dépopulation, lire aussi le pamphlet de Baboeuf sur "La guerre de Vendée et le principe de dépopulation" (déja!).
@ VF le chiffre: hypothèse de 3 millions de familles appliquant l'exemple de J.F. Kieffer. Et il n'y a pas 3 millions de demeures à restaurer en France ...Démonstration par l'absurde donc.
@PP Mais pourquoi avoir pris, dans le dossier de FC l'exemple sympathique mais le moins reproductible plutôt que celui de B. Melois ou des Cortès? Et le plus décalé du réel! car si un auteur peut vivre ainsi de sa plume et de son pinceau en pleine campagne, c'est parce que ses ouvrages sont édités, imprimés et distribués, et qu'il y a au service de son oeuvre tout un monde de bucherons et industriels (papier), chimistes (encre), gestionnaires, imprimeurs, magasiniers, livreurs (en fourgons Diesel), libraires, postiers, informaticiens et parfois publicitaires. Bref, tout ce système si sincèrement rejeté sans lequel il mourrait de faim.
Par ailleurs, sans raconter ma vie, sachez que mon attachement à l'Eglise a été jusqu’à nous coûter des ruptures d'amitié peu agréables. Mais ma génération, qui est la vôtre, se souvient du temps pas si lointain ou on célébrait la grandeur et la domination de l'homme sur le monde et ou un Mgr Helder Camara célébrait la "mise en valeur" de l'Amazonie . (cf recueil de textes La Révolution dans la Paix).
Comme pour des statistiques, il faut savoir lisser les fluctuations saisonnières.
PPH
[ De PP à PH - Notre génération doit faire l'effort de comprendre le monde qui naît, et de ne pas rester rivée aux cirspations des années 1970-1980. Encore une fois (et j'aimerais beaucoup que ce soit la fin de cet échange qui tourne un peu en rond), le devoir du catholique est d'être à l'écoute de l'Eglise. Or ce que dit l'Eglise en 2011 est tourné vers l'avenir, non vers les querelles rances d'il y a trente ans...]
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Écrit par : Pierre Huet / | 03/06/2011
LE MYTHE DES AYATOLLAHS VERTS
> Le spectre des « ayatollahs verts » est-il autre chose que l'alibi servant notre mauvaise conscience d'esclaves n'en finissant pas de résister à l'Exode ?
Dans le choix qu'il s'agit de poser entre un tournant progressif vital vers la simplicité volontaire et l'enfermement mortifère dans notre servilité volontaire, ne soyons ni inquisiteurs ni dupes.
Le système dominant (contre le réel humain, spirituel, psychique, social et écologique nous appelant à ce grand virage vers des modes de vie et une civilisation de la sobriété) se livre à une bataille idéologique acharnée pour nous maintenir dans des schémas de pensée et des pratiques servant ses intérêts et son fantasme de mort.
Il mène par dessus tout un combat titanesque contre toutes les forces vives et toutes les représentations nouvelles orientant l'humanité vers l'horizon radicalement autre de la pauvreté joyeuse. Il s'agit, dans une rhétorique perverse et mensongère de voiler et de disqualifier par tous les moyens imaginables cet horizon salvateur et d'imprimer au fer rouge dans les consciences que « la réalité est ce qu'elle est », qu'on ne peut en sortir et qu'on ne peut au mieux que tenter de l'améliorer. Le martèlement médiatique et culturel est d'une force inouïe, en apparence seulement implacable : faire le choix radical de la sobriété, en tirer pas à pas les conséquences sur le plan consumériste et de nos modes de vie, se détacher progressivement de la culture de l'avoir, c'est s'exposer à se voir rangé dans la catégorie extrémiste ou ayatollah vert. Faire ce choix de vie et d'espérance inspiré par l'esprit de pauvreté évangélique, c'est prendre le risque d'être catalogué pessimiste, triste et ne croyant pas au progrès : regardez ces ayatollahs qui voudraient nous imposer de nous éclairer à la bougie, de nous vêtir de peaux de bêtes et de ne plus manger que des sauterelles. Dans les années 70, les écolos allaient ramener l'humanité entière vers les cavernes, c'est bien connu.
Où est la vie triste et notre désespoir ? Dans le hangar joyeusement bordélique d'une AMAP ou dans les froides travées d'un supermarché Leclerc ? Dans une joyeuse promenade à vélo ou dans une bagnole blindée et suréquipée ? Dans une humble demeure où le vide se remplit de rires chaleureux et d'âmes en éveil ou dans un appartement surchauffé où trône le bla-bla télévisuel tel un hypnotique totem sonore ? Dans la joie du pardon vécu dans le mystère du sacrement de réconciliation ou dans une confession marchandisée sur l'iPhone?
Disons les choses. La grande majorité des journaux catholiques se détourne de l'Eglise catholique en prenant une part active à la diffusion de ce mensonge, en apportant un verni moral à un système capitaliste qui a l' art de faire croire qu'il est changement et nouveauté permanente pour mieux masquer qu'il n'est que la manifestation d'une pulsion collective suicidaire.
C'est ce mensonge absolu qu'il s'agit de renverser : être pessimiste, c'est se résigner et se complaire à croire que « l'homme étant ce qu'il est », il serait utopique de vouloir le changer ou plus profondément de croire en sa conversion, il serait vain de vouloir changer de système économique et moral. Etre optimiste, vivre dans l'espérance, c'est refuser de se soumettre à ce mensonge, savoir du fond de son cœur que l'homme, au delà de toute apparence, aspire à la fraternité créatrice plus profondément qu'à la compétitivité destructrice, à la sobriété riche de sens et de partage, plus profondément qu'à l'avidité égoïste qui le couvre de laideur.
Ce renversement total de perspective sera révélé pleinement par la lumière éternelle du Seigneur, c'est une certitude de foi. Dieu seul sait quand et dans quelles conditions.
Pour l'heure, le combat à la vie et à la mort mené par les gardiens du temple bat son plein et vise à étouffer en la discréditant et en la caricaturant toute voix participant à son humble niveau de cette mise en lumière : celui qui en appelle au tournant vers la sobriété, comme rétablissement du lien entre le vrai, le beau, le propre et le juste, est couvert d'opprobre : il est un inquisiteur moralisant dictant le pur et l'impur, il est un donneur de leçons, et pour les catholiques qui se complaisent à s’attiédir, un pharisien.
Le problème, ce qui complique singulièrement les choses, c'est que cela est parfois vrai. Mais dans quelle mesure ? Voyons les choses en face. Arrêtons de nous laisser berner pour mieux masquer notre peur du grand saut vers l'inconnu : les ayatollahs ou « terroristes » verts sont ils plus une réalité qu'un chiffon vert inlassablement agité par tous ceux qui ont pour mission de nous contenir dans le carcan étouffant de nos esclavages consuméristes, et de nous ramener à la raison, si par malheur nous serions tentés d'arpenter la voix de la vie simple qui réapprend à s'en remettre à l'inconnu providentiel.
Pour fréquenter parfois des milieux d'objecteurs de croissance, des hommes et des femmes « comme tout le monde », et non des « extra-terrestres », qui perçoivent de façon aiguë l'urgence existentielle du tournant vers la simplicité volontaire, sensibles par dessus tout aux promesses et à la joie de s'engager dans cette voie, il m'est si rarement arrivé, pour ne pas dire jamais, de croiser des regards inquisiteurs et moralisant traquant d'un regard sévère les dernières traces de nos réflexes consuméristes. Mensonge ! Dans ces milieux, j'ai été bouleversé de voir à l'oeuvre une humanité joyeuse et responsable, vivante, faisant germer une espérance nouvelle, en voie de désintoxication alimentaire, énergétique, consumériste et médiatique, arpentant de nouveau les chemins frais et fragiles ouverts par maître escargot.
Ce mouvement vital vers la simplicité volontaire, guidé je le crois par l'intuition plus ou moins consciente du salut dans notre pauvreté assumée, n'est pas un mouvement élitiste et arrogant. Il ouvre une brèche réouvrant l'humanité vers sa salutaire humiliation.
Dans le monde qui est le notre, où est l'élitisme ? Où est l'arrogance ? Où est la tristesse ? Où est le pessimisme ? Où est le moralisme ? Où est le malthusianisme ?
Il est grand temps de se positionner clairement.
SL
[ De PP à SL - En parfait accord avec vous. Une nausée nous prend, à entendre ressasser le slogan du "pouvoir des écologistes" (comme si les écologistes avaient le moindre pouvoir). D'autant que ceux qui le ressassent se taisent sur le seul véritable pouvoir : celui de Mammon. ]
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Écrit par : serge lellouche / | 05/06/2011
POUVOIR
> Patrice, j'avoue que le coup des écologistes qui ont du pouvoir, j'aime beaucoup aussi!
Les écologistes qui ont du pouvoir (politique ou médiatique) sont soit des hélicologistes façon Yann Arthus-Bertrand, soit des hushuaiologistes mode Nicolas Hulot, soit des grenelle de l'environnementologistes dont l'abandon en catimini de leur lutte contre le nucléaire leur a valu de belles légions d'honneur, soit un ancien leader de mai-68 dépité de la révolution, député du capitalisme vert.
Autrement dit, pour être écologiste et avoir du pouvoir, il faut prendre une part active à la destruction de l'écologie politique.
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Écrit par : serge lellouche / | 05/06/2011
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