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07/05/2011

Mélenchon va-t-il approuver (au nom de la laïcité) le rejet des migrants et les bombardements en Libye ?

mélenchon,libye,migrants,mgr martinelli,christianisme,catholicisme,loubavitch    Le sénateur

    doit assumer

    toute la logique

    de sa cathophobie : 


 

Ce matin à l'émission d'Alain Finkielkraut à France Culture, Jean-Luc Mélenchon (définitivement installé au XIXe siècle, faux-col et fixe-chaussettes) nous a parlé des « mômeries »  de  la  religion  catholique. Il a expliqué que les moines du Moyen Âge détestaient les livres, qu'aujourd'hui le cléricalisme était l'ennemi, que les sermons en latin (sic) mettaient la République en danger, et que le catholicisme devait être banni de la société.  [*]

Si la laïcité veut qu'on empêche les catholiques de participer au débat « dans l'espace public », alors Mélenchon doit condamner Mgr Giovanni Martinelli, vicaire apostolique de Tripoli, qui vient de déclarer :

« Je ne veux certes pas interférer avec l’action politique de quiconque mais il est de mon devoir d’affirmer que les bombardements sont immoraux... Je voudrais souligner que bombarder ne constitue pas un acte dicté par la conscience civile et morale de l’Occident ou plus généralement de l’humanité. Bombarder constitue toujours un acte immoral. Je respecte les Nations Unies, je respecte l’OTAN, mais je dois cependant déclarer que la guerre est immorale. S’il existe des violations des droits de l’homme quelque part, je ne peux pas utiliser la même méthode pour les faire cesser. En tant que chrétien, je dois recourir à des méthodes pacifiques, au premier rang desquels le dialogue... Je rappelle que le pape Jean-Paul II établit des relations diplomatiques avec la Libye alors qu’elle se trouvait soumise à un embargo. Ceci afin de démontrer que la méthode pour résoudre les problèmes ne consiste pas dans les guerres ni même dans les embargos mais dans le dialogue diplomatique. »

Mélenchon a des émules chez les « décideurs » occidentaux. Ils s'en prennent à Mgr Martinelli, comme le signale ce dernier :

« Je suis surpris par les déclarations selon lesquelles je devrais m’occuper seulement de questions spirituelles... ».

Cantonner l'Eglise au « spirituel » est une idée de la bourgeoisie Belle Epoque ; que les curés s'occupent de confesser les dames, pendant que les messieurs font leurs affaires en Bourse. Décidément Mélenchon a plus d'affinités avec les patrons voltairiens du temps de Zola qu'avec l'anti-impérialisme de 2011.

Et ça peut le mener loin... Mgr Martinelli, qui exprime sa pleine adhésion au communiqué de la Commission épiscopale mixte Méditerranée-Maghreb-Europe sur la guerre en Libye, approuve également ce communiqué en ce qui concerne la question des migrantsTexte de la commission :

«  Touchant la question cruciale des migrants, l’Europe cherche surtout à mettre en œuvre une protection drastique qui ne va pas toujours dans le sens de la justice et devient souvent source d’exclusion et de discrimination... Sur cette délicate question des migrations, deux attitudes ont du mal à se rejoindre : celle de nombreux politiques qui veulent assurer d’abord et parfois exclusivement la sécurité et la protection de leurs citoyens, malheureusement souvent pour des raisons électoralistes, et celle des disciples de l’Evangile qui, au risque d’être taxés de naïveté, veulent envers et contre tout servir d’abord les personnes et les défendre dans leur dignité, y compris si elles sont clandestines et sans papiers... Ces deux attitudes pourraient se conjuguer si l’argent qui sert à protéger les frontières servait à développer au moins l’indépendance alimentaire des pays d’où partent les migrants et si des moyens étaient mis en œuvre pour assurer une vie digne à tous les citoyens. Ceux-ci ne seraient plus dans la nécessité de partir au péril de leur vie. Depuis des dizaines d’années, les papes ne cessent de le dire, comment ne pas le redire avec eux ? ».

Pour parler comme Mélenchon, ces irruptions de calotins dans l'espace public sont intolérables. Vivent donc les bombardements de l'OTAN et le rejet de l'étranger ?

 

PS / Aux lecteurs de circonstance -  Ici nous ne sommes ni atlantistes, ni libéraux, ni xénophobes,  ni islamophobes, ni de droite (ou a fortiori d'ultradroite). Le point de vue de notre blog sur le symptôme mélenchonnique ne peut pas être catalogué.


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[*]   Il faut aussi, a-t-il ajouté, s'en prendre aux crèches des Loubavitch. On appréciera la noblesse du propos.

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Commentaires

TILLINAC

> regrettons que Denis Tillinac, l'autre invité de Finkielkraut, n'ait pas été en mesure de répondre à Mélenchon. Par exemple sur les moines et les livres. Et sur l'Andalousie. (Ignorait-il que les premières universités andalouses n'ont été fondées qu'après la "reconquête" chrétienne) ?
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Écrit par : marie-pierre / | 07/05/2011

ANACHRONISME VIVANT

> Eh oui... Mélenchon est un anachronisme vivant.
Il a trouvé la bonne filière : son anticatholicisme est un moyen habile pour détourner l'attention de ses électeurs des défis politiques d'aujourd'hui, – ou du moins pour compenser le faible enthousiasme que suscitent les habituelles déclarations d'intention politiques. Mélenchon est un rhétoricien, l'homme des discours enflammés, apte à manipuler les passions de ses concitoyens, leur nostalgie d'une IIIe République idéalisée.
Ses buts diffèrent (généralement) de ceux des libéraux, mais c'est vrai qu'ils se complètent à merveille.
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Écrit par : Blaise / | 07/05/2011

LES ENFANCES MELENCHON

> Jean-Luc Mélenchon est issu d'une famille de pieds-noirs du Maroc. Son père, communiste, était athée, mais sa mère était une catholique convertie. Jusqu'à son adolescence, Mélenchon a été enfant de chœur dans l'Eglise catholique, qu'il connaît bien (dans l'émission C dans l'air, il a craché sur les prêtres en ne disant pas juste "l'Eglise catholique", mais "l'Eglise catholique apostolique"...).
Il est donc fidèle à ses modèles du XIXe siècle, les "bouffeurs de curés" professionnels, parfois ex-séminaristes et anciens croyants pratiquants.

J.


[ De PP à J. - Mais la paroisse qu'il fréquentait ne devait pas être follement pédagogue, si l'on en juge par son ignorance abyssale en histoire religieuse. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Jovanovic / | 07/05/2011

TACT

> Pour comprendre le rapport de Jean-Luc Mélenchon à la religion catholique, il faut savoir qu'un journal catho pour lequel il travaillait, jeune, lui a refusé un poste parce qu'il était pour l'avortement.
Avec tout le tact dont certains cathos sont capables probablement ... Quelque chose d'approchant concerne Onfray.
Ce qui les rend assez sympathiques, il faut dire.
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Écrit par : gft / | 07/05/2011

REVOLU

> Mélenchon a collboré au journal chrétien "La Voix jurassienne", devenue aujourd'hui la "Voix du Jura".
Je ne sais pas si Mélenchon est un ignorant en matière d'histoire religieuse ou un idéologue, qui ne retient que ce qui le conforte dans sa grille de lecture.
Ci-dessous des extraits de sa monumentale "réplique au discours de Latran", prononcée devant le Grand Orient de France en 2008 (source:http://www.voltairenet.org/article154954.html):
"Quand l’histoire de France cesse d’être une matière scientifique pour devenir un récit politique, deux lectures se présentent le plus souvent. La version républicaine traditionnelle raconte l’émergence progressive et douloureuse de la nation et de la souveraineté populaire au fil d’une histoire de conflits avec l’Église et l’Ancien régime monarchiste. L’autre raconte la supposée permanence chrétienne de l’histoire des Français et positionne faits et jugements dans leur relation à cette fidélité. C’est, pour faire simple, la Gesta deii per francos de Grégoire de Tours, la « geste de Dieu à travers les Francs ». Évidemment cette histoire est censée être construite en osmose étroite avec la papauté."
"Le baptême de Clovis n’est pas du tout un fait historique avéré. Ses rares mentions sont extrêmement évasives dans les textes religieux de référence. En vérité le roi franc fut allié avec l’Église romaine au moment où l’un et l’autre y avaient un intérêt mutuel. Le roi franc pour entrer dans le Sud gallo-romain bien christianisé, l’Église romaine pour réprimer la contagion de l’hérésie arienne qui menaçait son autorité dans le clergé. ... Clovis n’est pas du tout le premier souverain chrétien. Avant lui l’empereur Constantin et quelques autres ou bien l’empereur Théodose l’étaient déjà."
"Les rapports des rois de France avec la papauté sont aussi une longue histoire de conflits très durs où l’une et l’autre des deux parties a cherché à se rendre maître de l’autre pour utiliser à son profit le pouvoir dont il disposait dans son domaine temporel ou spirituel. ... le pape Boniface VIII à tenté en 1300, d’imposer son autorité au roi de France Philippe le Bel avec la bulle Unam sanctam. Sans succès. Mais les rois de France ont fabriqué la papauté d’Avignon…. Ils ont dénoncé dès 1418 les « abus » du pape et limité son pouvoir sur l’Église de France. Ils ont instauré ou rétabli, à de multiples reprises, des mesures de contrôle ou de rétorsions contre les menées des « successeurs de Pierre ». La vérité historique est donc très loin de la légende papale de rois humblement agenouillés à leurs pieds pour prendre conseil…."
ET VOILA LES GROSSES FICELLES SORTIES... DU XIXe !!
"l’encyclique Mirari Vos de 1832 dénonce de la liberté d’opinion et de conscience : « De cette source empoisonnée de l’indifférentisme, découle cette maxime fausse et absurde ou plutôt ce délire : qu’on doit procurer et garantir à chacun la liberté de conscience ; erreur des plus contagieuses (…) » Ou la dénonciation de la liberté de la presse : « À cela se rattache la liberté de la presse, liberté la plus funeste, liberté exécrable, pour laquelle on n’aura jamais assez d’horreur et que certains hommes osent avec tant de bruit et tant d’insistance, demander et étendre partout. » Puis l’encyclique Quanta Cura de 1865 fait l’inventaire des « principales erreurs de notre bien triste époque, comme idées fausses et opinions trompeuses et perverses »... C’est la légitimité du suffrage universel et des travaux parlementaires qui sont ainsi niées ! Et, plus peccamineux si cela est possible, « le plein pouvoir laissé à tous de manifester ouvertement et publiquement toutes leurs pensées et toutes leurs opinions, jette plus facilement les peuples dans la corruption des moeurs et de l’esprit, et propagent le fléau de l’indifférentisme »
... Telle est l’ambiance intellectuelle qu’organise à l’époque la papauté en face des doctrines républicaine de souveraineté populaire pleine et entière dans tous les domaines de la vie en société."

Mélenchon sort donc tout droit d'une époque révolue. A nous de lui faire comprendre qu'il a loupé le train !
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Écrit par : JoVa / | 07/05/2011

LIBRES ET EGAUX

> Typiques de Mélenchon, les contradictions de son propre discours : d'une part il reproche à l'Eglise catholique de vouloir (soi-disant) brimer la « liberté d’opinion et de conscience »; de l'autre il tombe dans ce même travers anti-démocratique, en s'autorisant commodément de la « laïcité ». SA laïcité. Mais jusqu'à preuve du contraire, en France du moins, les chrétiens sont des citoyens à part entière, comme l'affirme l'article Ier de la Déclaration de 1789 : « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. »
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Écrit par : Blaise / | 07/05/2011

BIZARRE

> Ne crachez pas tant sur Mélenchon ! Surtout sur ce site qui se livre à une critique du capitalisme ! Un peu de noblesse, Messieurs les catholiques, si du moins c'est le titre que vous revendiquez !

Preux


[ De PP à l'anonyme :
a) Si vous signez "Preux" parce que vous écrivez à des catholiques, vous vous trompez d'adresse : ici on ne fait pas dans le montjoie-saint-denis ;
b) vous n'avez pas l'air d'avoir entendu l'émission, sinon vous sauriez sur quel ton Mélenchon s'est exprimé : pourquoi aurait-il droit au ton polémique, et pas ceux qu'il injurie ?
d) vous semblez ne pas le connaître, ni nous connaître. Ni comprendre le sujet de la confrontation. Ou alors expliquez-vous un peu : nous vous en serions reconnaissants.
e) êtes-vous réellement un supporter du PG ? votre ton permet d'en douter. ]

réponse au commentaire

Écrit par : hgy / | 07/05/2011

CLOVIS

> Mélenchon a dit : "Clovis n’est pas du tout le premier souverain chrétien. Avant lui l’empereur Constantin et quelques autres ou bien l’empereur Théodose l’étaient déjà.""
juste une question dont la réponse m'est inconnue, puisque je ne me suis jamais attardé sur le sujet : pourquoi dit-on alors de la France qu'elle est la fille aînée de l'Eglise?
merci de votre éclairage, je vais gagner du temps à vous lire plutôt qu'à chercher.

JC


[ De PP à JC - Même si Jean-Paul II l'a utilisée (après d'autres), l'expression "France fille aînée de l'Eglise" n'est pas historique. C'est une déformation moderne de la formule d'un pape qui avait qualifié la dynastie capétienne - et non la nation - de "fille aînée de l'Eglise", cette dynastie étant issue de Clovis converti et baptisé. Peut-on appliquer à une collectivité, voire à un peuple à travers les âges, la filiation baptismale qui ne s'applique qu'à des personnes individuelles (et même pas à leurs descendants directs) ?
Rien n'est acquis à titre définitif. La foi demande à être professée à nouveau par chaque personne, à chaque génération. Toute conception "patrimoniale" et "identitaire" de la religion risque de dévier loin de l'évangile, et d'amener à la situation d'aujourd'hui où certains peuvent se croire fondés à se dire "catholiques" tout en ne croyant pas en Dieu... Ce sont d'ailleurs souvent les chantres les plus intransigeants de "l'identité catholique de la France". Quand on en est à défendre une "identité" comme si c'était un compte sur livret, c'est que la foi surnaturelle n'est pas là ; ni l'espérance et la charité. ]

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Écrit par : jean-christian / | 07/05/2011

CATHOPHOBE

> Mélenchon aurait dit que : "le cléricalisme était l'ennemi, que les sermons en latin (sic) mettaient la République en danger, et que le catholicisme devait être banni de la société."
mais c'est de la cathophobie clairement exprimée! et "sos racisme" vont-ils porter plainte ?
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Écrit par : jean-christian / | 07/05/2011

@ JoVa, sur les temps révolus

Suite à une fausse manoeuvre de ma part (?) , mon commentaire n'a pas du parvenir.
1-Le journal jurassien s'appelait La Croix et a sécularisé son titre dans la tourmente des années 70.
2-N'est-il pas normal qu'un journal catholique n'ait pas prolongé la collaboration d'un journaliste si opposé à l'enseignement de l'Eglise sur le respect de la vie?
3-Mélenchon, qui ne m'est nullement sympathique, soulève quand même un sujet intéressant: le "retournement" de l'autorité ecclésiale vis à vis de la démocratie, des droits humains et de la liberté religieuse, il en conteste la sincérité. Mais si ce retournement est sincère, il faut réfléchir au domaine d'application de ladite autorité et en exclure bien des textes contemporains (voulez-vous des exemples?) sur des sujets politiques qui ne doivent pas avoir plus de poids que "Mirari vos".... gros problème.
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Écrit par : Pierre Huet / | 08/05/2011

PAS DE QUOI S'OFFUSQUER

> Jean-Luc Mélenchon s’en prend vraiment trop facilement aux papes du XIXe siècle, qui – d’après lui – « dénonce[raient] la liberté d’opinion et de conscience ».
Il aurait mieux fait de se poser la question : que veut dire exactement « liberté de conscience », et d’abord du point de vue de l’Eglise ?
Le pape Pie XI a voulu clarifier l’expression, dans son Encyclique "Non abbiamo" (29 juin 1931) :
« Nous sommes et fiers et joyeux de combattre pour la liberté des consciences (la liberta delle coscienze), et non, comme on nous l’a fait dire par inadvertance, pour la liberté de conscience (liberta di coscienza), expression équivoque et trop souvent employée abusivement dans le sens d’une indépendance absolue de la conscience, chose absurde pour une âme créée et rachetée par Dieu. »
Quant à la condamnation par les papes du XIXe siècle de la « liberté de la presse », ou du «plein pouvoir laissé à tous de manifester ouvertement et publiquement toutes leurs pensées et toutes leurs opinions », il n’y a pas de quoi s’en offusquer.
En France à notre époque, la plupart de nos concitoyens partagent une opinion semblable : il est inacceptable de laisser certains individus s’exprimer librement sur le génocide juif, et prétendre qu’il n’a pas eu lieu – alors que ce crime de masse est un fait avéré ; il n’est pas acceptable non plus de défendre la légitimité de la pédophilie sur la scène politique, – alors même que nous savons que de telles pratiques sexuelles se font au dépens des enfants. Les pouvoirs publics sont dans leur rôle en mettant des bornes au relativisme moral.
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Écrit par : Blaise / | 08/05/2011

REACTION

> Je souhaitais vous signaler, ainsi qu'à vos lecteurs, que j'ai publié sur mon blog une réaction au présent article (il s'agit d'un commentaire que je voulais d'abord publier ici-même mais qui a pris un peu plus d'ampleur que prévu). Je tente d'y expliquer comment on peut articuler la logique politique et la charité chrétienne et pourquoi la laïcité selon Mélenchon constitue, à cet égard, une cruelle escroquerie.
http://www.benoitgirard.fr/article-dieu-cesar-et-melenchon-73381944.html
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Écrit par : Benoît Girard / | 08/05/2011

DOUBLE CONTRAINTE

> Jean-Luc Mélenchon s'est-il réjoui d'entendre les évêques appeler à voter Chirac contre Le Pen en 2002, c'est à dire à prendre une position politique? Et si d'aventure Mme Marine Le Pen arrivait au second tour en 2012, pense-t-il qu'il serait préférable que les évêques prennent une position politique en appelant à voter pour le candidat républicain? Ou alors pense-t-il qu'il serait préférable que les évêques s'abstiennent d'appeler à voter pour un candidat républicain...? Pour mieux leur reprocher par la suite d'être des complices de l'extrême droite (Pie XII etc)...? Dans un cas comme dans l'autre M. Mélenchon pourrait en tirer avantage pour mieux critiquer l'Eglise; qu'elle fasse quelque chose ou quelle ne fasse rien l'Eglise serait ainsi coupable. C'est que les psychologues américains appellent une double contrainte; hors de toute but thérapeutique c'est une manipulation. La double contrainte n'est possible qu'au prix d'une contradiction de celui qui l'édicte: reprocher à l'Eglise de parler, et en même temps lui reprocher de ne pas parler.
M. Mélenchon doit être un bon vieux positiviste avec tout ce que cela comporte comme conséquences.
Il considère l'histoire comme une science; c'est discutable également...
Voilà.
ND


[ De PP à ND - "Il considère l'histoire comme une science..." mais il la malmène : le Grand Populiste de Gauche déforme l'histoire du peuple dont il prétend parler. C'est gênant de la part d'un pro. ]

réponse au commentaire

Écrit par : ND / | 08/05/2011

LE DOUBLE LANGAGE DE MELENCHON

> Je lis ici que Mélenchon resterait au 19ème siècle.
C'est honteux? parce qu'il faut savoir, après tout les chrétiens ne cessent de se reporter à des histoires encore plus vieilles que ça.
Je crois surtout que ce qu'il veut faire sentir, c'est que les religions ne vont pas d'elles-mêmes dans le sens de la laïcité.
La loi de 1905, avec saisie des biens de l'Eglise et tout, cela s'est fait sans craindre le conflit et le rapport de force, et il ne pouvait en être autrement.
Je le crois conséquent, il va jusqu'au bout de l'exigence républicaine laïque, ça n'a rien de spécialement anti-catholique, simplement le catholicisme en France a peut-être plus à perdre qu'aucune autre religion face à une laïcité radicale, parce que qu'il profite de pas mal d'accommodements et contournements des lois et principes laïcs.
Mais comme il y a une forte demande de laïcité face à l'islam par exemple, il faut savoir ce qu'on veut : soit on accorde de tous côtés des privilèges ou des tolérances indus aux religions, ce qui ouvre la porte tout de même à des revendications toujours plus nombreuses, et à des comparaisons entre avantages (forcément inégaux) consentis à l'une à l'autre, soit on le refuse en bloc pour toutes, sans distinction. C'est l'option de Mélenchon et ça ne me paraît pas indéfendable sur le fond.

H.

( De PP à H. :
- C'est vous qui employez le terme "honteux", qualificatif très subjectif.
- Ce que l'on peut objectivement reprocher à Mélenchon, c'est d'en rester à des clichés sur l'histoire qui circulaient au XIXe (Michelet) mais sont totalement réfutés, aujourd'hui, par la recherche universitaire.
- La loi de 1905 a mis fin à l'ère du clergé fonctionnaire : ère inaugurée, non par l'Eglise catholique, mais par... Napoléon Bonaparte, fils de la Ière République.
- Mélenchon est vaseux sur la question des religions. Il fait le bravache contre les catholiques et "les crèches des loubavitch" (fier courage), mais il affirme que l'islam ne crée aucun problème : distinguo qui ne correspond pas à ce que vous dites. (On retrouve ici la fascination de la gauche-de-gauche envers l'islam communautaire : cf la candidate voilée du NPA, parti théoriquement antireligieux).
- Si vous ne me croyez pas, podcastez l'émission de Finkielkraut. ]

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Écrit par : Hannibal / | 09/05/2011

MELENCHON ET VOUS

> si d'aventure Mme Marine Le Pen arrivait au second tour en 2012, pense-t-il qu'il serait préférable que les évêques prennent une position politique en appelant à voter pour le candidat républicain? Ou alors pense-t-il qu'il serait préférable que les évêques s'abstiennent d'appeler à voter pour un candidat républicain...?

ça c'est de l'ordre de la liberté d'expression, et les évêques sont des citoyens comme les autres. S'ils appellent à voter comme ci ou comme ça, c'est surtout à l'Eglise que ça peut poser problème, la République s'en fiche dans la mesure où chaque citoyen est seul et libre de d'écouter ou non l'évêque dans l'isoloir.
Le principe de laïcité c'est que l'Etat ne reconnaît ni ne subventionne aucun culte.

H.


[ De PP à H. : Nous discutons à vide puisque vous n'avez pas entendu l'émission. Les réactions de Mélenchon démentent votre théorie de la laïcité républicaine.]

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Écrit par : Hannibal / | 09/05/2011

VERBATIM

> Marie-Pierre regrettait que Denis Tillinac n’ait pas répondu à l’attaque de Mélenchon « sur les moines et les livres ».
J’ai recopié le passage en question :
« Si on avait pu s’épargner les siècles d’obscurantisme que nous a valu la mainmise de l’Eglise sur l’Occident chrétien ; si on avait pu, nous, gagner l’apport des civilisations arabes, arabo-andalouses, qui eux avaient comme luxe de collectionner les livres tandis que les nôtres avaient comme luxe de les gratter pour écrire dessus des absurdités que l’on connaît ! Figurez-vous, pensez que le document d’Archimède, le dernier qu’il a écrit a été gratté et recopié avec des dessins, et je ne sais quoi ! c’est une perte de temps inouïe ! »
Mélenchon le dit lui-même, donc je le cite : collectionner des livres était un « luxe », et les moines avaient des moyens forcément limités, en un temps où l’imprimerie était inconnue, et où l’Europe ne connaissait pas encore la formidable croissance économique qui va lui permettre de s’imposer mondialement. Constantin n’a pas déplacé sa capitale par simple caprice : la partie occidentale de son empire était déjà en perte de vitesse d’un point de vue économique, démographique… Et l’instabilité des « invasions » barbares (je mets des guillemets) n’a rien fait pour améliorer la situation. Par conséquent, gratter un livre pour réécrire dessus, ce n’est pas de l’obscurantisme, mais faire le choix, entre plusieurs textes possibles, du livre qu’on désire posséder dans sa bibliothèque.

B.


[ De PP à B. - C'est ce que ne sait pas Mélenchon, qui parle du Moyen Age comme l'orateur du banquet gras du Vendredi Saint à Cuxac-Cabardès en 1908. ]

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Écrit par : Blaise / | 09/05/2011

OUF

> "L'Eglise ne doit s'exprimer que sur les questions spirituelles." Donc Mélenchon aurait conseillé le silence à Pie XII ? Ouf, celui-ci ne l'aurait pas écouté.

Pour Jean Christian :
à vrai dire Constantin a autorisé le christianisme parce que son adversaire ds la conquête du pouvoir le persécutait.
Ensuite il s'est fait baptiser uniquement sur son lit de mort et par un évêque arien donc non catholique.

pour gft : d'accord sur l'idée générale mais en l'occurrence, on n'en sait rien. On ne peut accorder le bénéfice du doute à Mélenchon et pas au journal catho. tout ce que je peux dire c'est que M Mélenchon a laissé qq ardoises non payées aux restos à Buenos Aires quand il y était ( j'y étais à la même époque).
Il se dit socialiste et ne paie pas le travail des autres ?
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Écrit par : zorglub / | 09/05/2011

FACILE ET CONFORTABLE

> "Ce que l'on peut objectivement reprocher à Mélenchon, c'est d'en rester à des clichés sur l'histoire qui circulaient au XIXe (Michelet) mais sont totalement réfutés, aujourd'hui, par la recherche universitaire." : il est vrai qu'il est plus facile et confortable d'en rester aux outrances et contre-vérités véhiculées dans "Le nom de la rose" puis de les brandir comme vérités historico-scientifiques sur les ondes de France Culture (cette dernière étant cependant quelquefois bien malmenée par ses invités...)!
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Écrit par : Thomas / | 09/05/2011

PAUL VEYNE

> Lecture indispensable, cher Zorglub, pour qui s'intéresse à la christianisation de l'empire romain : "Quand notre monde est devenu chrétien" de Paul Veyne, c/o Albin Michel. J'ai déjà fait sur ce blog la promo de cet ouvrage magistral qui met à mal les raccourcis faciles sur Constantin. Paul Veyne, qui est agnostique, met en lumière le génie propre du christianisme pour en expliquer l'incroyable succès. Les circonstances et intérêts politiques ne sont que la toile de fond de quelque chose de bien plus large, de bien plus grand.
Vf, l'avez-vous lu ?
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Écrit par : Guillaume de Prémare / | 10/05/2011

INATTAQUABLE

> Paul Veyne fait partie de ces auteurs qu'il faut connaître pour parler des débuts du christianisme car comme il est agnostique, il est inattaquable pour les laïcards et ce qu'il dit n'en a que plus de poids.
Avec Jerphagnon, il dit des choses intéressantes sur la notion de religion avant le christianisme.
(cela n'empêche que ces deux auteurs sont qqfois horripilants d'auto-satisfaction).
La religion et la société romaines vivaient une telle crise morale que le christianisme était en qq sorte "condamné à la réussite."
Romains et Grecs cultivés souffraient d'avoir une religion dont la pauvreté intellectuelle étaient inférieure à la philo. Avec le christianisme, la religion répond aux interrogations de la philo.
Quant aux plus pauvres, inutile de faire un dessin sur l'accueil qu'ils ont pu faire à l'Espérance chrétienne.

Rubrique "cocorico" en faveur de la francophonie :

"c/o Albin Michel"... tss, tss !
pour moi, "C.O" c'est "Castres Olympique"
Ouuh, Guillôme ! je vais être colère, hé ?
Quand on est Fragncé, on n'écrit pas c/o ("care of") mais en fragncé : a.b.s "aux bogns soigns "
Et en plus, je suis certain que vous le savez !
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Écrit par : zorglub / | 11/05/2011

PAUL VEYNE

> Très bon auteur Paul Veyne. J'ai commencé "quand notre monde est devenu chrétiens", mais il est en pause depuis quelques temps pour cause de submersion par le travail (du genre socle commun de compétence, etc.). mais je vais le reprendre. Ce que j'en ai lu montre bien le vide de la religion gréco-romaine, bien peu comblé par les cultes à mystères. La lecture de "L'empire greco-romain" du même Veyne et prévu pour cet été.
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Écrit par : vf / | 11/05/2011

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