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29/03/2011

L'inclassable revue 'Kephas' se renforce et s'élargit

kephas,bruno le pivain"une dimension essentielle

 de la Nouvelle Evangélisation" :


 

Kephas, la revue de prospective catholique lancée il y a dix ans par l'abbé Bruno le Pivain (actuellement curé de la cathédrale d'Angers), publie son numéro 37, aère sa maquette et accueille quatre nouveaux collaborateurs : le Fr Renaud Escande, dominicain parisien et éditeur au Cerf (art et philosophie) ; Patrice Cavelier, diacre du diocèse de Paris, directeur délégué à l'INA ; l'abbé Albert Jacquemin, vice-official du diocèse de Paris ; Michel Moreau, professeur de droit civil à l'université de Poitiers.  "Revue d'approfondissement à l'heure de l'information tous azimuts, de l'internet et de l'image ", dit Bruno Le Pivain dans son éditorial, Kephas va "à l'encontre de la facilité ambiante, (trop) répandue y compris dans les milieux catholiques où des personnes bénéficiant sur le plan profane d'une solide formation, ne voient pas la nécessité qu'il en soit de même pour leur vie chrétienne et se contentent parfois de l'opinion vite formulée ou des réactions instinctives..." "Il y va ici d'une dimension essentielle de la Nouvelle Evangélisation", souligne-t-il.

Au sommaire de ce numéro 37, un dossier Dieu et la littérature : Newman, une poétique de la sainteté, par Grégori Solari – De l'art et de la littérature, demain c'était hier, par Jean-Louis Massoure – "L'art est la mise en oeuvre de la vérité", par Pierre Cahné [*] – La philosophie de Simone Weil : une révolution copernicienne de la volonté ? par Tristan de la Genardière – Camus chrétien ? par Jean Sarocchi ; Sens et beauté, par Philippe Mac Leod.

De ce dernier article, je tiens à citer ces passages, qui situent la Nouvelle Evangélisation à son niveau de plus grande profondeur :

 

<< Le nous ne sera jamais que le meilleur de la société animale. Il s'agit désormais d'édifier un je qui dise le grand corps indivis qui se dessine et se développe à travers nous, en filigrane, encore invisible mais dont nous devons chacun garantir la croissance par un témoignage toujours plus juste. Ainsi tu deviendras à ton tour un fragment d'hostie donné pour le monde, un fragment de l'hostie que tu reçois. Car si tu manges son corps, c'est d'abord pour répondre à un appel, parce que lui-même, pour son eucharistie, a besoin du tien. Et entrer dans ce geste, y participer, c'est partager son destin. Ainsi l'eucharistie est complète. La boucle est bouclée. Depuis la première bouchée au soir de la Passion, nous absorbant en une monumentale spirale...


La chair n'est parvenue à ce stade que pour enfanter Dieu. On ne devrait pas pouvoir faire un pas, ouvrir un oeil, prendre souffle, sans songer à cette vérité troublante. L'homme vivant commence là, seulement là, avec cette prise de conscience radicale, qui déchire le voile comme un réveil brutal : le monde enfin, la vie, la vraie vie. Être chrétien implique une autre façon d'être. Nous attendons généralement que le monde change autour de nous, sans même songer à ce qui en nous peut changer. Une foi capable de nous transformer transformera tout autour de nous.


Qu'il ne s'agisse plus de se libérer du corps par l'ascèse, nous le savons confusément, depuis longtemps déjà, mais nous n'avons pas pour autant entrepris de libérer la vie de l'étroitesse de nos passions. La sphère spirituelle ne tolère pas de demi-mesures : elle rayonne infiniment, à proportion de la densité de son centre. L'esprit n'est pas un ailleurs, mais un foyer qui embrase, qui renouvelle tout dès que plus rien ne s'oppose à son jaillissement essentiellement libre, omniprésent comme la lumière...


En nous libérant de la mort, de la crainte de la mort, le Seigneur nous libère en même temps de nos individualités closes, étouffantes, immobiles, en ce sens éminemment mortelles. La coquille se craquelle en tout point. Par cette promesse de la vie éternelle, ce n'est pas seulement la vie qui se prolonge, mais son horizon qui s'élargit, s'étend, nous déborde de part en part.


Le doute, le doute sérieux, profond, laisse toujours ouverte la question, et c'est par cette vacance, dans ce silence consenti, longuement muri, que la réponse gagne sa vraie place ou retrouve ses accents les plus convaincants. Toute attention, même muette, est une forme de questionnement – mais dans l'adhésion ; en quelque sorte, une interrogation suffisamment ouverte pour enfanter la réponse, qui est la vie elle-même, la vie clarifiée, intensifiée, la vie poignante. 


Le mystère ne désigne nullement l'obscur, l'improbable, mais l'insondable, l'infiniment ouvert, aussi brûle-t-il d'une lumière aveuglante...


Nous ne le comprenons pas assez, l'origine est devant nous... Nous confondons seulement passé et origine, cette première impulsion toujours et partout présente, ce foyer, ce centre... Ce que nous possédons de plus intérieur est aussi la lumière la plus lointaine, loin au devant, qui nous guide et nous attire.  >>

 

www.revue-kephas.org

 

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[*]  Recteur de l'Institut catholique de Paris.

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Commentaires

UNE JOIE ANTICIPEE

> Je ne saurais quels mots employer pour décrire ce que je ressens, chaque trimestre, lorsque je découvre le dernier numéro de Kephas en ouvrant ma boîte aux lettres...une sorte de joie anticipée, calme mais intense, à l'idée de le parcourir lentement, après avoir découvert le sommaire aux titres toujours prometteurs et jamais démentis par le contenu des articles. Que cette revue continue longtemps son oeuvre pour notre plus grande joie !
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Écrit par : Thomas / | 30/03/2011

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