26/03/2011
Printemps arabe : et maintenant, la Syrie
Des milliers de manifestants à Damas, à Hama et toujours à Deraa, malgré les dizaines de morts tués par la police de Bachar el-Assad. La chute du régime serait un coup de tonnerre au Proche-Orient :
Même des villes semi-alaouites – le clan religieux des Assad – émettent des signaux de sympathie en direction de l'opposition ! Si le régime le plus policier du monde arabe (après celui de Ben Ali en Tunisie) finissait par tomber devant la colère populaire, et si un nouveau régime syrien rompait avec Téhéran, ce serait un coup de tonnerre géopolitique : l'Iran perdrait son axe d'accès à la Méditerranée et son contact terrestre avec le Hezbollah libanais – qui fut ainsi équipé de milliers de missiles.
Le soulèvement d'une partie du peuple syrien montre à quel point le "printemps arabe" est une réalité, qui ne peut être réduite aux grilles d'interprétation en usage à Paris. Peut-être les partis islamistes en tireront-ils avantage, en Syrie et en Egypte, mais le fait est là : l'explosion de colère est spontanée. Elle est de nature sociale et économique, elle se répand d'elle-même, et elle vient notamment de la jeunesse inorganisée. En cas d'élections cette inorganisation fera éventuellement le jeu des vieux partis (par exemple en Egypte l'ex-parti de Moubarak et les Frères musulmans) ; cependant il faut constater la nature populaire du soulèvement, et en prendre acte. Les régimes qui tombent méritaient toujours de tomber. C'est une loi de l'histoire.
10:33 Publié dans Monde arabe | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : syrie, assad, printemps arabe, égypte, tunisie
Commentaires
ET LES CHRETIENS
> Tout cela est vrai, mais cela reste une mauvaise nouvelle pour les chrétiens syriens, plutôt bien traités par le régime actuel qui s'appuie sur toutes les minorités religieuses, étant lui même dominé par une minorité religieuse. Tant pis.
T.
[ De PP à T. :
- J'en parlais hier soir avec un spécialiste libanais (chrétien) de la géopolitique proche-orientale.
Il me disait : "Des dictateurs arabes s'appuyaient sur des chrétiens, ou simplement les laissaient en paix, parce que la population chrétienne de ces pays était politiquement sans danger pour eux."
Si les dictateurs tombent, les chrétiens perdent une situation objective qui ne leur était pas défavorable.
- Mais le principe de réalité oblige à prendre acte de ces basculements, sans que nous puissions rien y faire - sinon aider activement nos frères chrétiens dans la mesure du possible, et prier pour eux. ]
réponse au commentaire
Écrit par : Thibaud / | 26/03/2011
S'OPPOSER AUX INTERVENTIONS MILITAIRES OCCIDENTALES
> Vous avez raison. Il y a cependant autre chose que l'on peut faire : s'opposer aux interventions militaires occidentales dans ces pays. La guerre d'Irak a été un désastre à tous points de vue (particulièrement pour les chrétiens) et la guerre franco-otano-libyenne prendra évidemment le même chemin (mais heureusement il y a très peu de chrétiens en Libye, à part des travailleurs immigrés. C'est déjà ça).
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Écrit par : Thibaud / | 26/03/2011
SYRIE
> http://www.marianne2.fr/Syrie-les-dangers-de-l-apres-Bashar-El-Assad_a220851.html
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Écrit par : Gérald / | 20/07/2012
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