L'événement Parvis des Gentils (Paris, 24-25 mars) : "reconquête" ? Non, évangélisation : écoute et dialogue !

Les organisateurs mettent les choses au clair sur Radio Notre-Dame :

 

Le P. Laurent Mazas et le P. François Bousquet, organisateurs de l'événement Parvis des Gentils (Bernardins, Institut, Unesco, Sorbonne, parvis de la cathédrale)

http://plunkett.hautetfort.com/archive/2011/03/20/parvis-des-gentils-24-25-mars-2011.html#more

l'ont expliqué ce matin à l'émission de Louis Daufresne :

http://www.radionotredame.net/emission/legrandtemoin/2011-03-24

Les deux organisateurs ont souligné qu'il s'agit d'écouter les gens et de parler ensemble de ce qui nous concerne tous.

Il ne s'agit donc pas de « reconquête », d' « affirmation », ni de « faire venir les incroyants pour leur dire ce que nous croyons » : comme le montre le sondage de La Croix, 59% des Français (et 67% des non-pratiquants) ne se demandent que « rarement ou très rarement » quel sens a leur vie ; 49 % (et 64% des non-pratiquants) jugent « pas vraiment utile » ou « pas du tout utile » la démarche de l'Eglise catholique pour développer un dialogue entre ceux qui croient en Dieu et ceux qui n'y croient pas. Mais 48% des Français (et 32% des non-pratiquants) pensent tout de même que c'est « plutôt utile » ou « très utile »... Et 55% des musulmans se déclarent très intéressés par le sens de la vie. De ce paysage contrasté, il ressort que les catholiques doivent veiller à leur attitude. Dans la société actuelle (selon 55% des sondés et 60% des non-pratiquants), il est « très difficile » de discuter de Dieu : le climat ne s'y prête pas, soit parce que la question de Dieu est brouillée par l'agitation politique, nationale et internationale, soit parce que l'ambiance matérialiste mercantile écrase ce type d'échanges.

C'est ce que note Isabelle de Gaulmyn dans son article de La Croix : « ''On se trouve aujourd’hui face à un nouvel athéisme'', note le P. Dominique Fontaine, de la Mission de France : ''un athéisme au sens propre du mot, ‘privé de Dieu’. Jusque dans les années 1970 en effet, ceux qui rejetaient Dieu le faisaient de manière argumentée, proposant un système construit en parallèle – ou en opposition – avec le christianisme. Il y avait donc une base commune, à partir de laquelle ce dialogue était possible. Aujourd’hui, les jeunes générations ne connaissent pas vraiment le mot de Dieu. Il n’existe pas dans leur culture.'' »

Un constat se dégage aussi des enquêtes. Beaucoup de gens veulent bien être l'objet du marketing consumériste, parce que le commerce est l'air du temps ; mais ils ne supportent pas l'idée d'être objet d'un prosélytisme religieux, parce que les religions paraissent superflues. Brandir des certitudes (qui passeraient pour des lubies de clan) n'évangéliserait donc personne et ne ferait qu'élargir le fossé. Comme le soulignent les organisateurs du Parvis des Gentils, il ne s'agit surtout pas de paraître se donner en exemple ; il s'agit au contraire, de montrer que « les chrétiens osent porter une parole qui les juge les premiers » : une parole qui les aide à prendre une distance par rapport à eux-mêmes, à se désencombrer de leurs réflexes (de groupe ou d'individu). Cette parole est celle de l'Evangile. En témoigner est la seule façon d' « évangéliser » une époque où les réflexes sont idolâtrés.

-