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08/01/2011

Vatican et Eglises d'Afrique : fortes réserves sur les OGM

 Cardinal-Peter-Turkson.jpegDans une interview à L’Osservatore Romano (4 janvier), le cardinal Peter Kodwo Appiah Turkson, président du Conseil pontifical Justice et Paix, fait part de ses réserves envers les OGM et leur lobbying :

 


 

Blog de Famille chrétienne :

 

<< C’est au fil d’une longue interview aux sujets multiples que le cardinal ghanéen Peter Kodwo Appiah Turkson s’interroge sur le bien-fondé du recours aux OGM pour dynamiser l’agriculture en Afrique.

Il constate que, « surtout en Afrique, certaines multinationales cherchent et obtiennent l’approbation des évêques locaux pour diffuser l’utilisation de ces organismes » et invite à se demander « honnêtement » si les OGM ne seraient pas « plutôt un business pour enrichir certains ». Et de douter de leur « réelle nécessité », qui semble davantage motivée par « le traditionnel jeu de la dépendance économique à maintenir à tout prix ».

En mai 2009, une session sponsorisée par l’Académie pontificale des sciences avait conclu que les OGM n’étaient pas dangereux. Étrangement, c’est un an et demi plus tard que l’information était diffusée dans les médias qui en concluaient : l’Académie pontificale donne son feu vert aux OGM. Avec la citation suivante : « Il n’y a rien d’intrinsèque dans le recours à l’ingénierie génétique pour l’amélioration des cultures qui rendrait dangereux les plantes elles-mêmes ou les produits qui en sont dérivés ».

Pourtant, trois jours plus tard, le 2 décembre, par un communiqué de presse le Saint-Siège se démarquait de cette déclaration qui ne devait pas
« être considérée comme [venant] de l’Académie pontificale des Sciences, parce que l’Académie, qui compte quatre-vingts membres, n’a pas été en tant que telle consultée sur cette déclaration, et une telle consultation n’est pas non plus à son agenda ».

Toujours en décembre, le site d’information WikiLeaks faisait état de pression et de lobbying des États-Unis auprès du Vatican pour le pousser à se prononcer en faveur des OGM, présentés par l’ambassade américaine près le Saint-Siège comme un
« impératif moral », « en insistant sur les bénéfices économiques des OGM pour les fermiers des pays en voie de développement ».

Sur le sujet des OGM, l’Église catholique s’en tient encore officiellement au
principe de précaution.

Sybille d’Oiron, avec I.media


La faim et les OGM : extrait de Caritas in veritate

Donner à manger aux affamés (cf. Mt 25, 35.37.42) est un impératif éthique pour l’Église universelle, qui répond aux enseignements de solidarité et de partage de son Fondateur, le Seigneur Jésus. Éliminer la faim dans le monde est devenu, par ailleurs, à l’ère de la mondialisation, une exigence à poursuivre pour sauvegarder la paix et la stabilité de la planète.

La faim ne dépend pas tant d’une carence de ressources matérielles, que d’une carence de ressources sociales, la plus importante d’entre elles étant de nature institutionnelle. Il manque en effet une organisation des institutions économiques qui soit en mesure aussi bien de garantir un accès régulier et adapté du point de vue nutritionnel à la nourriture et à l’eau, que de faire face aux nécessités liées aux besoins primaires et aux urgences des véritables crises alimentaires, provoquées par des causes naturelles ou par l’irresponsabilité politique nationale ou internationale.

 Le problème de l’insécurité alimentaire doit être affronté dans une perspective à long terme, en éliminant les causes structurelles qui en sont à l’origine et en promouvant le développement agricole des pays les plus pauvres à travers des investissements en infrastructures rurales, en systèmes d’irrigation, de transport, d’organisation des marchés, en formation et en diffusion des techniques agricoles appropriées, c’est-à-dire susceptibles d’utiliser au mieux les ressources humaines, naturelles et socio-économiques les plus accessibles au niveau local, de façon à garantir aussi leur durabilité sur le long terme.

Tout cela doit être réalisé en impliquant les communautés locales dans les choix et les décisions relatives à l’usage des terres cultivables.

Dans une telle perspective,
il serait utile de considérer les nouvelles frontières qui sont ouvertes par l’usage correct des techniques de production agricole aussi bien traditionnelles qu’innovantes, à condition que ces dernières, ayant été étudiées attentivement, soient reconnues convenables, respectueuses de l’environnement et attentives aux populations les plus défavorisées. >>



 

Commentaire en marge – Des sites [*] qui naguère se croyaient obligés de soutenir les OGM par écolophobie, commencent à admettre que les Eglises des pays du Sud combattent ce danger. Alleluia ! On fait bien de parler clair : même si sur le moment la vérité blesse, à la fin elle libère. 

[*] Il ne s'agit pas de celui de Famille chrétienne.


Sur les OGM : cliquer ici "OGM" dans la fenêtre RECHERCHER. Notamment : 

http://plunkett.hautetfort.com/archive/2010/02/15/inde-l-...

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Commentaires

BRAVO

> Bravo à ce prélat africain qui appelle les choses par leur nom. Et honte aux bourgeois cathos qui se permettent de tordre le nez en disant "que là l'Eglise se mêle de ce qui ne la regarde pas" ! Alors qu'est-ce qui la regarde au juste ? Le Christ aussi se mêlait de ce qui ne le regardait pas.
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Écrit par : christine/ | 09/01/2011

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