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04/12/2010

Celui qui vient

arton120[1].jpg...brûle la paille des communautarismes :


Matthieu 3, 1-12 :

<< ...Voyant des pharisiens et des sadducéens venir en grand nombre à ce baptême, il leur dit : ''Engeance de vipères ! Qui vous a appris à fuir la colère qui vient ? Produisez donc un fruit qui exprime votre conversion, et n'allez pas dire en vous mêmes : 'nous avons Abraham pour père' ; car, je vous le dis : avec les pierres que voici, Dieu peut faire surgir des enfants à Abraham. Déjà la cognée se trouve à la racine des arbres : tout arbre qui ne produit pas de bons fruits va être coupé et jeté au feu. Moi, je vous baptise dans l'eau, pour vous amener à la conversion. Mais celui qui vient derrière moi est plus fort que moi, et je ne suis pas digne de lui retirer ses sandales. Lui vous baptisera dans l'Esprit Saint et dans le feu ; il tient la pelle à vanner dans sa main, il va nettoyer son aire à battre le blé, et il amassera le grain dans son grenier. Quant à la paille, il la brûlera dans un feu qui ne s'éteint pas.'' »


La promesse s'adresse à toute l'humanité : « Avec les pierres que voici, Dieu peut faire surgir des enfants à Abraham.»

Les mots durs s'adressent aux deux clans de la communauté religieuse établie : "N'allez pas dire en vous-même : 'nous avons Abraham pour père' ". (On dirait en 2010 : "notre clan est l'Eglise de toujours'', ou ''wir sind Kirche, notre clan est l'Eglise des valeurs d'aujourd'hui"). 

Jean adresse ses mots durs, non aux païens ni aux autres religions, mais aux fidèles de la religion nationale : et même aux fidèles les plus en vue, les super-fidèles.

A fortiori il les adresse aux chrétiens de 2010 ; plus nous nous disons fidèles, plus il nous les adresse.

C'est ce qui fait la différence entre l'Eglise et un parti. Dans un parti, plus on est  dans la ligne d'un "courant" et plus on est au dessus de tout soupçon. Dans l'Eglise, plus on se pose en  "clan des bien-pensants" (d'un bord ou de l'autre), plus on accumule de charbons ardents sur sa tête. Rien n'est plus difficile à convertir qu'un bien-pensant.

Chaque chrétien - vous et moi, si vous l'êtes -  risque d'être un pharisien, qui met la loi au dessus de la miséricorde ; ou un sadducéen, qui ne croit pas à la vie éternelle. Il ne peut s'en sortir qu'en oubliant ses opinions et en s'oubliant lui-même : en cessant de dire « nous autres » avec cette suffisance qui exaspérait Bernanos ; et en se livrant à « Celui qui vous baptisera dans l'Esprit et le feu ». Ce feu brûle la paille des communautarismes.

 

Commentaires

CE QUE DISAIT LE CARDINAL RATZINGER

> « L’Eglise de Jésus Christ n’est jamais mon Eglise, elle est toujours son Eglise. L’essence de la conversion consiste justement en ceci, que je ne cherche plus mon parti, celui qui sauvegarde mes intérêts et correspond à mes inclinations, mais que je me remets entre les mains de Jésus Christ et que je deviens sien, membre de son corps, de son Eglise (…) Le principe sur lequel se fonde un club est une inclination personnelle : mais le principe sur lequel se fonde l’Eglise est l’obéissance à l’appel du Seigneur, comme nous le lisons dans l’évangile de ce jour : « Il les appela, et eux, aussitôt, laissant la barque et leur père, le suivirent » (Mt 4, 22) (…) La foi arrive à une profondeur absolument autre que le choix qui pourrait me lier à un parti. »
Benoît XVI, L’Eglise, une communauté toujours en chemin (pages 182-183)
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Écrit par : serge lellouche / | 05/12/2010

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