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02/12/2010

Benoît XVI parle du réchauffement climatique et du "renoncement" nécessaire

...dans le livre-entretien La lumière du monde (Bayard). Pour être en phase avec la pensée du pape, il faut renoncer à  l'écolophobie et au négationnisme climatique :


 

<< Peter Seewald La conférence sur le climat de la planète, en décembre 2009 à Copenhague, a bien montré à quel point nous nous compliquons la tâche lorsqu'il s'agit de changer ces critères du progrès. Les gouvernements de ce monde avaient eu besoin de dix-sept années, depuis la première rencontre de Rio jusqu'à ce sommet décisif que les scientifiques, les défenseurs de l'environnement et les politiciens ont qualifié de l'une des conférences les plus importantes de l'histoire de l'humanité. Elle se fondait sur les résultats des recherches effectuées par plus d'un millier de scientifiques qui, sous mandat du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, le GIEC, ont calculé que les températures globales actuelles ne devaient pas s'élever de plus de deux degrés sous peine de voir le climat basculer de manière irréversible. Mais le projet de compromis de Copenhague ne contient même pas de propositions concrètes. La limite de deux degrés sera maintenant dépassée en toute certitude. Cela provoquera des tempêtes, des inondations, des récoltes desséchées. Ce résultat ne doit-il pas renforcer le point de vue de ceux qui tiennent l'humanité pour tout simplement incapable de résoudre dans un effort collectif une menace comme celle du réchauffement climatique ?

 

Benoît XVI –  C'est effectivement le grand problème. Que pouvons-nous faire ? Face à la catastrophe menaçante, on a partout pris conscience du fait que nous devons prendre des décisions morales. Il y a aussi une conscience plus ou moins marquée d'une responsabilité globale, une conscience du fait que l'éthique ne doit plus concerner seulement son propre groupe ou sa propre nation, mais avoir en vue la terre et tous les humains.

Il existe ainsi un certain potentiel de connaissance morale. Mais faute de disposition au renoncement, il sera difficile de le traduire en volonté et en actes politiques. Cela devrait être discuté dans le cadre des budgets nationaux et en fin de compte par les individus – la question est alors de savoir quelle charge on fait peser sur les différents groupe.

Il devient ainsi évident qu'au bout du compte la volonté politique ne peut pas être efficace si elle ne communique pas à toute l'humaniténotamment chez les principaux vecteurs du développement et du progrès – une nouvelle conscience morale approfondie, une propension au renoncement qui prenne une forme concrète et devienne aussi un critère de valeur pour l'individu.

La question est donc celle-ci : comment la grande volonté morale que tous approuvent et que tous appellent de leurs voeux peut-elle devenir une décision personnelle ? Car tant que cela ne se produit pas, la politique reste impuissante. Qui peut faire en sorte que cette conscience générale pénètre aussi dans la sphère personnelle ? Seule peut le faire une instance qui touche les consciences, qui est proche de l'individu et n'appelle pas à de simples effets d'annonce.

L'Eglise est mise au défi sur ce point. Elle ne partage pas seulement la grande responsabilité, elle est souvent, dirais-je, l'unique espoir. Car elle est si proche de la conscience de beaucoup d'hommes qu'elle peut les amener à certains renoncements et imprimer dans les âmes des attitudes fondamentales. >>

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Commentaires

OUF

> Ouf. A partir de maintenant, on ne peut plus se réclamer de la pensée ratzingérienne tout en niant le réchauffement climatique et en vouant le souci écologique aux gémonies. L'ambiance va s'assainir.
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Écrit par : Amicie T. / | 02/12/2010

à Amicie T.

> D'accord avec vous. La question de l'environnement (donc aussi du climat) n'est pas une question d'opinions, c'est une question de responsabilité, donc une question éthique comme dit le pape.
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Écrit par : Noël Vilcoq / | 02/12/2010

CLAIR

> Benoît XVI aborde ces questions avec une telle clarté que je ne vois pas comment on pourrait les réobscurcir après lui. Peut-être en présentant le livre de façon tellement abstraite qu'on puisse toujours se dire d'accord avec, même quand on professe par ailleurs des options contraires ?
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Écrit par : Filidori / | 02/12/2010

à filidori

> Vous êtes bien optimiste. Lisez plutôt certains articles de cette semaine : on parle du livre du pape avec une sorte de mépris protecteur ("un livre de docteur privé"), et l'on invite le lecteur "à exprimer poliment une autre position". Une "autre" position que celle de Joseph Ratzinger ! sur un sujet comme la crise planétaire !! une "position" de maître Plouf ou de madame Plaf !!!
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Écrit par : fulup / | 02/12/2010

OUTREACH

> Mais il n'y connaît rien ce pauvre pape. Il ferait mieux de faire comme moi et de lire les breaking news du Conservative Global Outreach, il saurait que le réchauffement a été inventé par le complot anti-occident.
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Écrit par : Jon Hreggvidson / | 02/12/2010

REALCLIMATE

> une question M. Hreggvidson : vous travaillez dans le domaine du climat ?
Si ce n'est pas le cas, je vous invite vivement à aller lire par vous même les publications dans ce domaine, qui sont sans équivoque (à moins que vous ne suspectiez les instruments de mesure de comploter).
Travaillant moi-même dans un laboratoire étudiant ces questions, j'avoue une certaine lassitude à expliquer encore et encore les principes de bases du système climatique aux partisans de la théorie du complot.
D'autres s'y emploient de longue date et de façon fort claire, je vous invite par exemple à explorer le site suivant:
http://www.realclimate.org/
qui contient d'excellents articles.
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Écrit par : Lézard / | 03/12/2010

PARDON

> O naïf lézard ! Je plaisantais ! Pardon d'avoir pastiché au point de parvenir à la parfaite ressemblance, et de vous avoir ainsi trompé.
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Écrit par : Jon Hreggvidson / | 03/12/2010

Les commentaires sont fermés.