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12/10/2010

Alors que faire en politique ?

Après l'auditeur de droite, quelqu'un dit : "alors que faire ?". Un autre : "Moi qui ne suis pas un intellectuel (?), ne me découragez pas de m'engager dans un parti ." Eléments de réponse :


 

Etre ou non « un intellectuel » (?) n'a pas de lien avec le sujet ! Les raisons d'éviter le piège des partis sont valables pour tous. Mais le (soi-disant) « non intellectuel » veut dire autre chose : s'engager dans le parti où il est  lui paraît la seule forme d'engagement admissible, donc une nécessité évidente (non «intellectuelle », non argumentable). Je lui retourne la question : qu'est-ce qu'une nécessité qui ne peut pas s'argumenter ? Un préjugé. Les préjugés sont faits pour être dissipés...

L'autre question : « que faire ? ».

- D'abord éviter de se fourvoyer. Je n'aimerais pas être à la place d'hommes et de femmes ayant passé des années dans un gros parti « en tant que chrétiens » et qui font le bilan de tout ce qu'ils ont avalisé par leur simple présence. En échange de QUOI ?

- Ou d'hommes et de femmes ayant passé des années dans un petit parti qu'ils croyaient « catholique » (l'erreur est humaine), et qui découvrent que ce parti n'était qu'une commodité pour son chef éponyme, lequel n'y croyait guère ; coup classique chez les politiciens chrétiens.

- Ou bien le petit parti n'avait de « catholique » que de quoi plaire à son aile catho, et encore, par illusionnisme et tactique provisoire ; parvenu à l'âge de la mue, il abandonne cette ancienne peau et se transforme pour ressembler aux autres partis, afin de survivre. C'est le darwinisme du milieu partisan, on serait naïf de s'en étonner.

Donc :

- cessons de croire que les chrétiens ont des « lieux politiques » naturels et installés. En France et en 2010, aucun lieu de ce genre n'existe.

- acceptons la pensée sociale chrétienne pour seule boussole dans ce domaine, et allons où elle mène, y compris dans des directions inattendues (voire « choquantes » pour nos préjugés) ;

- admettons que les vérités (les réalités) n'ont pas de parti ni de milieu social ni de tribu, et qu'il faut cesser de fuir les idées en leur opposant des étiquetages : « idée gaucho », ou « bobo », ou « réac », etc ;

- comprenons que ce monde en fusion est sans précédent, donc que les célèbres « leçons du passé » s'y appliqueront moins qu'on ne croit, voire pas du tout ;

- réalisons que l'aspect massif de l'ambiance sociétale, y compris les « nouvelles moeurs », est un sous-produit du système économique, et ne faiblira que si l'on change ce système ! Cette situation structurelle n'atténue pas le péché des individus, d'un point de vue chrétien ; mais elle existe de façon autonome et appelle des mesures appropriées ;

- discutons de la manière de faire changer ce système : toutes les méthodes sont complémentaires, de la capillarité individuelle (le « témoignage ») à la révolution des esprits et des structures (« théologie de la libération ») ;

- inventons des formes inédites d'intervention dans la société : « inédites » parce que les partis sont incompatibles avec la liberté d'analyse ; « intervention » parce que nous avons une responsabilité ;

- cette intervention sera internationale ou ne sera pas : les problèmes mondiaux appellent des solutions mondiales, souligne Caritas in veritate. Constituons un groupe de pression transnational : une « Internationale du bien commun ».


Vaste programme. Mais si on prend le christianisme social au sérieux, la chose se présente ainsi. En n'oubliant pas que notre premier devoir à tous n'est pas le politique mais l'évangélisation, c'est-à-dire la vie chrétienne...

 

 

Commentaires

ABOLITION

> alors, quoi ? après l'abolition de la royauté, l'abolition des partis ?
pourquoi pas, mais alors il faudrait, comme le défendait Maritain, une révolution dans le coeur des hommes. On est là dans un autre régime : celui de l'Esprit Saint.
J'adhère !
Mais soyons réalistes : les crapules de tous bords auront encore longtemps le champ libre.
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Écrit par : Frédéric Ripoll / | 12/10/2010

ET MARINA SILVA

> Et Marina Silva, elle n'est pas allée dans un parti ?

Zrak


[ De PP à Z. :

- Non seulement un, mais deux, puisqu'elle a plaqué le PT pour aller prendre les Verts.

- Je dis : "prendre", parce qu'elle s'est littéralement emparée de ce parti. Comment a-t-elle pu ?

- C'est là que c'est intransposable en France : elle a pu, dans la mesure où elle avait une légitimité de prolétaire combattante et d'écologiste politique radicale. Choses qui ont un écho immense au Brésil, mais aucun en France pour des raisons de structure de la population... ]

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Écrit par : zrak / | 12/10/2010

JE PREFERE

> Merci pour ces éléments.
Vous dites: Constituons un groupe de pression transnational : une « Internationale du bien commun ». Pouvez vous développer cette idée.
L'Eglise peut elle être ce groupe? Ce groupe existe t il ? un groupe n'est il pas assimilable à un parti? Et c'est re parti...
De fait je préfère votre conclusion: "notre premier devoir à tous n'est pas le politique mais l'évangélisation, c'est-à-dire la vie chrétienne..."

Marc

[ De PP à M. :

- Reprenez l' "Instruction sur la liberté chrétienne et la libération", de Joseph Ratzinger (Téqui 1986) : ce document très éclairant indique pourquoi et comment il est légitime de s'organiser pour la résistance et le changement. Et il ne s'agit pas d'activités partisanes électoralistes, mais de service du bien commun.

- Un premier devoir n'est pas un devoir exclusif. Nous sommes censés témoigner de l'évangile dans toutes nos actions, y compris les actions collectives menées dans la société pour le bien commun... ]

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Écrit par : Marc / | 12/10/2010

INATTENDUES

> Vous écrivez : acceptons la pensée sociale chrétienne pour seule boussole dans ce domaine, et allons où elle mène, y compris dans des directions inattendues (voire « choquantes » pour nos préjugés).
Je me demande à quelles directions inattendues voire « choquantes » vous pensez ? (J'espère que ma question n'est pas indiscrète !...)

AL


[ De PP à AL - Choquantes et inattendues : non à nos yeux, mais à ceux de chrétiens français qui votent "plus à droite" que le reste de la population, parce qu'ils n'ont aucune notion de la pensée sociale chrétienne ! ]

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Écrit par : Alain Ledain / | 12/10/2010

A Frédéric Ripoll :

> Mais les crapules existent depuis le début de l'humanité (relisons Cain et Abel). Ce n'est pas parce que le mal existe qu'il faut ne rien faire. Par contre, à mon sens, l'obstacle le plus difficile est d'arriver à convaincre les croyants d'agir en se passant de partis politiques, de mettre en oeuvre des actions alternatives et de fréquenter des alternatifs en marge du système. Là, ça bloque complètement.
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Écrit par : vf / | 12/10/2010

CHARMANTE JEUNE FEMME

> à VF - Oui, ça bloque. Témoin cette charmante (et très chic) jeune femme me disant, à la fin d'un débat : "Mais enfin ces écologistes, ce sont des eugénistes, non ?". Je lui ai alors redit ce que j'avais dit dans la conférence, à savoir que l'eugénisme était le contraire de l'écologie, et que les écologistes radicaux sont avec Jacques Testart qui lutte contre l'eugénisme ; mais j'ai senti que je ne la convainquais pas, puisque selon son milieu les rôles étaient distribués une fois pour toutes : à gauche tous les méchants, pêle-mêle, les eugénistes se retrouvant ainsi avec les écologistes et les socialistes et les fiscalistes etc. Si elle entend parler aujourd'hui de Marina Silva, peut-être va-t-elle commencer à entrevoir ce que je voulais dire.
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Écrit par : PP / | 12/10/2010

A vf

> C'est plus compliqué d'aller vers des mouvements alternatifs que des partis politiques classiques parce qu'ils n'ont pas encore beaucoup de visibilité. Il faut du temps pour que le mouvement se lance, mais il n'y a pas de raison qu'un jour ou l'autre ça ne fasse pas boule de neige (à mon avis). Tout le monde est capable de donner entre 3 et 5 noms de partis politiques, mais sans doute pas 1 seul de mouvement alternatif.
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Écrit par : FL / | 12/10/2010

A PP

> Quand on est "conditionné" ce n'est sans doute pas si évident de changer son regard. Mais comme vous le dites si bien à la fin de votre commentaire peut-être que votre explication finira par faire tilt à un moment ou à un autre ...
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Écrit par : FL / | 12/10/2010

A FL :

> Lisez un numéro de La Décroissance : c'est excessif, sectaire, mais c'est, à ma connaissance, la seule publication qui ose faire le lien entre le libéralisme et les nouvelles moeurs. Parfois un tantinet anti-catho (souvent à bon droit, il faut le dire) mais, sur le fond, très proche de la DSE. Infiniment plus que des revues comme Valeurs Actuelles : le portefeuille d'actions et le goupillon (pardon, je n'ai pas pu résister).
N'ayons pas peur d'avancer au large et de nous libérer de nos déterminismes mentaux ! Nous n'incarnons pas le "parti catholique" : nous sommes donnés à tous. Nous n'avons plus rien à perdre : peut-être plus tôt qu'on ne le croit, être chrétien, ce sera être le dernier des chiens.
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Écrit par : Feld / | 12/10/2010

A Feld

> C'est bien ce que je dis : La Décroissance est une revue qui reste assez confidentielle. Je ne trouve pas qu'elle soit toujours excessive, je dirais qu'il y a un peu de tout, de l'excessif, du modéré. Il faut du temps pour que l'info se répande.
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Écrit par : FL / | 13/10/2010

L'AVENIR EST A CE PRIX

> cher Feld, si la "Décroissance" est effectivement parfois excessive, je ne la trouve pas sectaire. Virulente, abrupte mais pas sectaire.

A FL: voilà le coeur du problème en France: les chrétiens sont conditionnés. mais ils devrait être libres bon sang!!! Qu'est-ce que c'est que ces gens qui reçoivent le Christ tous les dimanche, vivent en théorie l'Evangile et qui seraient conditionnés par un système bassement matérialiste et égoïste? On me dit souvent que les chrétiens sont comme les autres...et bien m.....e, moi je dis que NOUS devons être différents. Nous ne somme pas du monde, mais dans le monde, non? N'a-t-IL pas dit aussi" Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimé. C'est à cela que tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples"? Alors écoutons les chrétiens qui pensent ou parlent différemment du système et écoutons aussi ceux qui, bien que non chrétiens, pensent et parlent d'une façon proche de l'Evangile. Sortons une fois pour toute de nos camps socio-identitaires surannés et contraires à l'Evangile. L'avenir est à ce prix.
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Écrit par : VF / | 13/10/2010

UNE QUESTION

> J'ai compris les arguments de PP, sur ce qui peut nous laisser désespérer de l'engagement traditionnel en politique. Cependant, j'ajoute quand même une question, que je viens de laisser sur le blog de Koz (où la même discussion s'est engagé), en référence à ces propos de Jean-Paul II :

"Pour une animation chrétienne de l’ordre temporel, dans le sens que nous avons dit, qui est celui de servir la personne et la société, les fidèles laïcs ne peuvent absolument pas renoncer à la participation à la «politique», à savoir à l’action multiforme, économique, sociale, législative, administrative, culturelle, qui a pour but de promouvoir, organiquement et par les institutions, le bien commun. Les Pères du Synode l’ont affirmé à plusieurs reprises: tous et chacun ont le droit et le devoir de participer à la politique; cette participation peut prendre une grande diversité et complémentarité de formes, de niveaux, de tâches et de responsabilités."

Voivi mon commentaire (à voir dans le contexte d'un débat sur le blog de Koz) :
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[ce passage] est justement une invitation à ne pas renoncer à la participation à la vie politique.

Je suis 100% d’accord que ça n’implique nullement de prendre sa carte d’un parti existant, mais en aucun cas cela me semble une invitation à ne pas participer aux élections, bien au contraire même. Et surtout, quand on n’a plus d’autre choix, en conscience, que de voter blanc, on n’est pas tenu de participer aux élections QUE en votant. On peut aussi s’y présenter, aux élections. Sans quoi, veuillez m’expliquer comment participer à l’action législative, comme indiqué dans le propos de Jean-Paul II.

Alors bien sur, les partis politiques ne sont pas toujours nécessaires pour accéder par exemple à la mairie d’une petite ville. Mais quid des plus grandes circonscriptions et des postes à plus hautes responsabilité du gouvernement ? Puisque nous ne pouvons pas non plus déléguer à d’autres l’engagement que nous avons reçu de l’Evangile… [cf. Note de Joseph Ratzinger sur l'engagement des catholiques en politique]

Toutes les critiques sur les appartenances aux grands partis politiques actuels voient juste, de la part des chrétiens, de même que sur le clivage gauche/droite. Mais si on met un peut le dispositif actuel, vieillissant et inopérant, de côté, qu’est-ce qui empêche des personnes de bonne volonté de s’associer pour présenter ensemble des candidats aux élections, qui ne soient ni de droite ni de gauche, ni d’un des grands partis existants ? Dans ce cas, pardon, mais la notion de parti est une simple notion administrative, qui permet notamment la gestion financière de « campagnes électorales » (nécessaire si on veut faire connaitre un candidat). Sans quoi ça peut juste être une asso loi 1901 (histoire d’avoir quand même un portail d’information), voire même rien de formel. Mais c’est un peu bête de ne pas utiliser les dispositifs prévus par l’état justement pour permettre à chacun de s’engager dans le débat démocratique.

Sinon, dites-moi comment prôner le contraire ne s’appelle pas renoncer à s’engager dans l’action politique multiforme, en particulier ici dans l’action législative ?
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J'y ajoute une chose (qui n'a rien à voir) en réaction par exemple aux derniers propos de Feld. Je reprends l'exemple de Paul Ariès, qui séduit par la proximité de ses idées sociales et écologiques avec la DSE. Pour autant, certaines idées qu'il propose, comme je l'ai déjà indiqué sur ce blog (dans le dernier billet sur Paul Ariès) sont dangereuses, liberticides et contraires à l'enseignement de l'Eglise. Je pose la question en toute bienveillance (je ne veux vraiment fâcher personne), juste pour inviter à prendre encore du recul : le fait de s'accommoder que ce "candidat potentiel", ou que des mouvements tels la Décroissance, soit finalement "très proches de la DSE", en lui étant toutefois incompatible sur certains aspects, même si ces aspects paraissent mineurs, ne relèvent-il pas du même subjectivisme reproché à ceux des cathos qui reconnaissent par exemple dans l'extrême-droite quelque chose de "très proche de la DSE" (sur d'autres points, tels la liberté d'éducation, la défense de la famille), et qui ferment les yeux par exemple sur son incompatibilité évidente sur des thèmes comme l'immigration.

La note de J. Ratzinger sur l'engagement des chrétiens en politique rappelle bien qu'on ne peut en aucun cas s'engager pour un aspect isolé de la DSE. Le constat d'un "très proche de la DSE" indique seulement qu'il est proche de la DSE sur les problématiques qui nous intéressent le plus. Mais il n'en fait pas une politique d'ensemble cohérente avec la DSE. Voilà, je lance juste la réflexion.
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Écrit par : Joël Sprung / | 13/10/2010

PAS NON PLUS

> Je ne crois pas non plus qu'on puisse absolument condamner l'engagement dans un parti. A titre personnel, je suis passé par là (un grand parti de gouvernement puis un petit parti "d'inspiration chrétienne") et cela a été une expérience que je ne referai pas. Cependant force est de constater que je vois des chrétiens faire du bon travail ici ou là, à la tête d'une commune ou à l'assemblée tout en appartenant à un parti.
Un problème, néanmoins, doit être souligné: celui de la discipline de vote, certains partis l'imposent, d'autres non et cela constitue un clivage important concernant le respect de la conscience de l'élu.
Personnellement, je me refuse à pratiquer l'abstention mais le vote blanc peut être dans certains cas la seule solution pratiquable. Dans beaucoup de cas un moindre mal peut cependant être préférable. Sinon on dira de nous ce que disait Péguy: "ils ont les mains pures mais ils n'ont pas de mains". A chacun de décider en conscience.
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Écrit par : Hubert Houliez / | 13/10/2010

TELLEMENT

> Tout à fait d'accord avec VF et Feld !
PP, de "charmantes jeunes femmes" (ou jeunes hommes) comme celle-ci, j'en connais tellement, si vous saviez...
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Écrit par : PMalo / | 13/10/2010

AUJOURD'HUI

> J'adhère à votre conception de l'engagement politique du chrétien aujourd'hui.
J'ajouterai, à propos de la nécessité de faire abstraction des étiquettes, d'être universel( catholique!) aussi sur le plan des convictions religieuses de ceux avec qui nous voulons oeuvrer au Bien Commun Universel: qui n'est pas contre nous est avec nous, et nombreux sont les hommes de bonne volonté qui, pour hélas de bonnes raisons, se tiennent loin de l'Eglise, quand certains qui s'en réclament renvoient une image injurieuse, scandaleuse, de notre foi.
Sûrs de Celui en qui nous croyons, n'ayons pas peurs des hommes de bonne volonté qui se rattachent à d'autres traditions!
Oui je pense aussi que tout est à inventer, mais j'ai aussi la conviction que le mouvement auquel vous appelez est déjà commencé, les solutions déjà en germes, mais hors du champs des caméras et analystes politiques. D'un côté en effet chez nous ce profile, et cela N. Sarkozy, le sait bien, une extrémisation de la population( j'ai l'impression d'assister à une explosion de blagues anti-arabes, racistes,..., sur le net ces derniers mois, non plus transmises entre gens "d'extrême-droite", mais entre collègues de travail apolitiques, gens de droite classique,...ce phénomène me semble inquiétant:qu'en pensez-vous cher PP?), d'autre part à une Internationale pacifique et silencieuse de jeunes qui partent au contact des populations pauvres économiquement, riches culturellement, du monde, qui à vélo, qui en voiture, qui en stop... : ils ne se revendiquent d'aucune idéologie ni croyance( hormis qques cathos aussi de l'aventure), mais montrent un même amour du prochain, un même émerveillement devant la beauté du monde et des peuples, un même désir humble de servir cette beauté contemplée dans les regards et les paysages; oui,j'ai vu et je vois une lumière chez ces jeunes, qui me remplit d'espérance.
Mais point n'est besoin de partir à l'étranger: à côté de nos maisons et paroisses, des quartiers populaires,des villages agricoles, des cités ouvrières ou des banieues exotiques nous sont terra incognita riches d'enseignement, pourvu que nous descendions de notre piédestal,de notre niche de "futur saint", pour adopter l'humble posture du disciple, pour reprendre, si ma mémoire est bonne, Ozanam:" les pauvres sont nos maîtres", ce qu'a aussi pratiqué Yunus dans son Bengladesh en quittant son université pour aller avec ses étudiants à la rencontre des pauvres du village voisin, et de ces rencontres est né le micro-crédit et la Grameen Bank, révolution dans le monde de la finance, dont on n'a pas fini de voir les répercussions partout dans le monde. Sortons de chez nous, allons chez eux, devenons l'un d'eux, Jésus au coeur, et laissons-nous enseigner: voilà je crois la grande aventure à laquelle nous sommes appelés pour inventer le monde de demain.
Plus que jamais c'est dans le silence contemplatif, le partage dans l'humilité d'un quotidien simple matériellement, et l'ouverture à l'imprévu de l'aventure, que croît secrètement la Civilisation de l'Amour, ne croyez-vous pas?
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Écrit par : Anne Josnin / | 13/10/2010

COPIE-COLLE


> Et voilà mon commentaire chez Koztoujours (je copie-colle) :

"@ Pneumatis : Pardon pour cette réponse (ci-dessous) un peu lapidaire et au ras des pâquerettes, mais parfois faut savoir mettre un peu de pragmatisme là dedans ;)

Voilà la liste de formes donnée dans le texte : "économique, sociale, législative, administrative, culturelle" , et je pense que cela n'est bien sûr pas exhaustif. Sans vouloir cloisonner ces formes et les rendre étanches les unes aux autres, j'agis directement par ma vie de tous les jours dans les formes économique, sociale et culturelle. Quant au législatif et à l'administratif, il est vrai que ne je peux pas vraiment vous dire mon influence... ;)
Si : niveau législatif : mon soutien -aussi symbolique soit-il- à des associations comme ADV, par exemple, qui font un hénaurme travail. Bon, reste "administratif", et là je ne vois pas trop, effectivement.

Voilà, ça peut paraître couillon, mais je n'ai pas eu besoin de voter à l'échelon national pour tout cela. "Tout est politique", disait quelqu'un, je crois ; et par chez nous, on revendique que d'avoir un potager et des toilettes sèches est déjà un acte politique. D'abord."
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Écrit par : PMalo / | 13/10/2010

CONSTERNANTS

> J'ai lu ce week end un article consacré aux cathos en politique ds le magazine Famille Chrétienne.
J'ai été consterné. Comme je ne veux pas que cela semble trop facile, je vais vous expliquer pourquoi :
- Le 1er se présentait comme catholique engagé au PS. On pourrait lui demander ce qu'il a pensé des alliances systématiques avec le PCF, du PACs, (de la tentative de suppression de la liberté d'enseignement en 1984). Pas besoin : lui-même dit que la défense de la vie "n'est pas sa priorité" et que les femmes avaient des droits qu'il était temps de leur donner
Sauf qu'il me paraît difficile de se dire catholique et d'être au mieux indifférent au droit à la vie.
Benoit XVI a fait de cette condition un des trois principes non négociables pr tout catho engagé en politique. Mais p-ê ne sait-il pas exactement ce qu'est l'avortement; je l'engage à se renseigner, ce qui est son devoir intellectuel comme chrétien pr savoir prquoi penser cela ou cela.
- Et les autres ?
- Les autres : de l'UMP à Bayrou, FN, Hervé Morin, etc ils réagissent plus mollement ; s eux ne se déclarent pas indifférents à la lutte pr la vie, ds les faits, ils ne font rien.
Que Chirac ait fait passer l'avortement, qu'Hervé Morin pense à promouvoir le mariage homo, que Nadine Morano soit pr les mères porteuses etc, tout cela ils le savent mais ils réagissent à la Pierre Laval : ce serait pire si ns n'étions pas là.
Vraiment ? et quelle est leur influence alors ? nulle et ils le disent eux-mêmes : tous pensent faire de l'entrisme et ferment les yeux au motif purement tactique : "si je dis q je suis catho, c'est foutu"
Foutu pour qui ? pr leur carrière ?
et d'ailleurs prquoi serait-ce foutu ?
Du coup, leur 2e pt commun est de croire que le catholicisme n'est pas viable.
ils illustrent cette tendance de voir le catholicisme comme un idéal inatteignable, comme si Dieu demandait l'impossible et donc était injuste, comme si on était catho pr le confort.
Je parle naturellement des personnes présentées ds cet article.
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Écrit par : zorglub / | 14/10/2010

FILTRE

> J'ai eu la même réaction que Zorglub en lisant FC cette semaine. Que des cathos se soient engagés dans ces partis ne me choque pas. Qu'ils y soit resté, là oui, cela me choque. Le problème des cathos français, du moins, pour une majorité d'entre eux, c'est qu'il vivent leur foi selon un filtre social ou identitaire. Mais la rencontre personnelle avec le Christ, l'amour pour les autres et pour la création qui en découle ne se voient pas, n'est pas vécue. Où est la fraternité dans nos paroisses? Avant de penser politique et système à changer, si on changeait nos coeur?
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Écrit par : vf / | 14/10/2010

Récent discours de Benoit XVI commenté sur Zenit : http://www.zenit.org/article-25721?l=french

> Je cite l'article : Le pape appelle à protéger la vie et la famille. Il souhaite une nouvelle génération de catholiques engagés en politique.
Le pape souhaite que surgisse une « nouvelle génération de politicien/nes catholiques » qui soient sans complexe d'infériorité.
Il appelle aussi, comme vous cher PP, à un profond changement des mentalités de chacun, mais n'a pas l'air de croire, pour l'Italie en tout cas, que la vocation politicienne soit à contourner par les catholiques, au contraire à ce qu'il semble.

JS


[ De PP à JS - Vous savez aussi bien que moi que le langage du clergé, pape compris, est (et ne peut qu'être) "englobant". Aux laIcs revient la charge de décortiquer, d'analyser, de prendre position, éventuellement de façon contradictoire.
Je souhaiterais que ce débat entre nous ne s'éternise pas ; tout ce qu'il y avait à dire l'a été depuis longtemps... ]

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Écrit par : Joël Sprung / | 15/10/2010

@ PP :

> j'en prends note. En effet, je crois que nous avons épuisé nos arguments respectifs. Et croyez bien que si un différend persiste sur ce point-ci, nos échanges m'ont quand même fait avancer et m'ont permis de préciser ma pensée, et cela n'enlève rien par ailleurs de la très large sphère des idées que je partage avec vous, dans le domaine politique comme dans le domaine de la foi.
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Écrit par : Joël Sprung / | 15/10/2010

Les commentaires sont fermés.