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16/09/2010

Crise mondiale – Ineptie des marchés financiers, aveuglement des Etats – Des économistes sonnent l'alarme

capitalisme.jpg« Ils sont quatre économistes français de renom international et ils sont "atterrés" de constater à quel point rien n'a changé depuis la faillite de Lehman Brothers il y a deux ans et la crise qui, depuis, a ébranlé le monde. Atterrés de voir à quel point l'action politique continue d'être dominée par "toute une série de fausses évidences économiques", responsables en partie de la débâcle financière » :


 

Philippe Askenazy (CNRS), Thomas Coutrot (ministère du Travail), André Orléan (CNRS, EHESS) et Henri Sterdyniak (OFCE et Paris IX) prennent la parole aujourd'hui dans Le Monde et Libération. Extraits des explications d'Henri Sterdyniak dans Libération :



« La probabilité d'un bis repetita, d'une nouvelle catastrophe, est forte […] A-t-on remis en cause le rôle primordial que jouent les marchés financiers dans l'économie ? Non. Aujourd'hui, nous continuons à faire comme si ces marchés étaient les mieux placés pour savoir où il convient d'investir. […] Voilà trente ans que ces marchés dominent toute l'économie. Or, la crise aurait dû remettre en cause cette supposée théorie de l'efficience […Mais ] à tous les niveaux – FMI, Europe, Etats-Unis, G2O – la crise a été interprétée, non pas comme un résultat inévitable des marchés dérégulés, mais comme l'effet de la malhonnêteté et de l'irresponsabilité de certains acteurs de la finance, mal encadrés par les pouvoirs publics...  »



«  L'erreur majeure de la théorie de l'efficience des marchés financiers consiste à transposer aux produits financiers la doctrine habituelle des marchés des biens ordinaires […] Une hausse des prix des actifs financiers [actions, obligations, céréales, pétrole, ndlr] pousse la demande à la hausse. Les prix s'emballent jusqu'à l'incident, imprévisible mais inévitable, qui provoque des comportements inverses et, in fine, un krach. Avant la crise, nous allions de bulle spéculative en bulle spéculative. Malgré les "réformes", ces risques de spéculation existent toujours. »



« Le modèle qui domine reste celui de la révolution libérale de Margaret Thatcher et de Ronald Reagan. Depuis trente ans, l'intégration financière a porté le pouvoir de la finance à son zénith. Aujourd'hui encore, c'est cette finance de marché qui détermine les normes de rentabilité exigée de l'ensemble des capitaux. Avec ce phénomène incroyable : les entreprises financent de plus en plus les actionnaires, au lieu du contraire. Le salariat et le politique se retrouvent en état d'infériorité face à la puissance de la finance. La valeur actionnariale est une conception nouvelle de l'entreprise et de sa gestion. Au service exclusif de l'actionnaire... »



« Ces exigences de la finance n'ont eu de cesse de provoquer une constante pression à la baisse sur les salaires et le pouvoir d'achat. […] Cette pression sur les salaires reste favorable au développement d'une économie de l'endettement. Ce que les ménages n'obtiennent pas en pouvoir d'achat, ils le compensent par une hausse de leur dette, jusqu'à l'explosion de celle-ci. »



[ NDPP – L'état de fait décrit ci-dessus est incompatible avec la doctrine sociale catholique et l'encyclique sociale de Benoît XVI. L'opinion catholique française doit en prendre totalement conscience. (Elle en est encore loin à l'heure actuelle).]



« L'explosion des dettes publiques résulte de tout autre chose que des dépenses sociales inconsidérées. Elles sont la conséquence des plans de sauvetage de la finance et de la récession provoquée par la crise bancaire. Faut-il rappeler que le déficit moyen de la zone euro n'était que de 0,7 % du PIB en 2007, et qu'il est désormais de 7 % en 2010 ? La montée des dettes publiques provient, non pas d'une tendance à la hausse des dépenses (elles sont restées stables en proportion du PIB dans l'Union européenne), mais de l'effritement des recettes fiscales. […] Les Etats ont été contraints de s'endetter auprès des ménages aisés et des marchés financiers pour financer les déficits. C'est l'effet jackpot [gagner de l'argent en spéculant sur la dette des Etats]. On reste sur une croyance, rarement vérifiée, selon laquelle baisser les impôts stimulerait la croissance et accroîtrait, in fine, les dettes publiques. La poursuite de ces politiques aggravera à la fois les inégalités sociales et les déficits publics. »



[ NDPP – Il est temps que ce soit dit. Et qu'on arrête d'ânonner les slogans libéraux de 1984, comme si le néolibéralisme n'avait pas prouvé sa nocivité. ]

 

 

Lire aussi la tribune des quatre économistes français :

http://www.lemonde.fr/idees/article/2010/09/15/pourquoi-nous-sommes-des-economistes-atterres_1411470_3232.html

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Commentaires

TITANIC

> Tout le monde ou presque sait que ça va mal finir, mais personne ne remue le bout du doigt. Pire, lorsqu'on parle du catholicisme, de décroissance, et de toutes les idées qui pourraient amener des pistes pour éviter ce qui va arriver, on sent beaucoup d'incompréhension. On est sur le Titanic, on a déjà cogné l'iceberg mais les gens veulent encore continuer de danser...Merci de tirer sans cesse la sonnette d'alarme, il n'y a qu'un bon diagnostic qui peut nous aider à prendre les bonnes décisions (le première est forcément de tout faire pour se sanctifier).
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Écrit par : Gilles Texier / | 16/09/2010

> Cher ami romain, on ne se sanctifie pas, on est sanctifié par la grâce du Seigneur.
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Écrit par : ObedEdom / | 16/09/2010

REFLEXIONS

> Excellente analyse. Quelques réflexions.

1. "la crise a été interprétée, non pas comme un résultat inévitable des marchés dérégulés, mais comme l'effet de la malhonnêteté et de l'irresponsabilité de certains acteurs de la finance, mal encadrés par les pouvoirs publics..."
On peut articuler les 2 et dire que la crise est le résultat inévitable de la dérégulation, accentuée par la malhonnêteté et l'irresponsabilité...

2. "L'explosion des dettes publiques résulte de tout autre chose que des dépenses sociales inconsidérées."
Vrai parce qu'on allait de toute manière dans le mur. Peut-être aussi en partie faux. J'ai en effet tendance à penser que l'Etat providence a été détourné de son noble objet et mis au service de l'utopie consumériste : on entérine la spoliation du travail au profit du capital et on compense en dopant sans compter la consommation par l'Etat providence. Le tout non par soucis social, mais dans l'intérêt exclusif du capital. Quel bonheur pour les capitalistes que de voler tranquillement les salariés et de faire subventionner leur consommation (qui retombe dans leur caisse privée) par la caisse commune ! A débattre...

3. Où il est concrètement démontré que quand le droit naturel de propriété n'est pas subordonné à la destination universelle des biens et mis au service du bien commun, la propriété devient parfaitement ce que disait Proudhon : le vol. Aujourd'hui plus que jamais, "la propriété c'est le vol !"

4. Les catholiques ont parfois du mal avec la DSE parce qu'ils trouvent qu'elle se situe davantage au niveau de l'abstraction que du concret. Ici, est démontré concrètement sa pertinence... et sa substance subversive (qui est celle de l'Evangile), à l'inverse de tout conservatisme ! Les conservateurs se trompent parfois parce que leur volonté légitime de conserver ce qui est bon leur fait parfois oublier ce qui est mauvais. Et une chose leur fait très peur : l'instabilité et l'incertitude qui pourraient menacer leurs biens propres. Mais ce qui menace aujourd'hui leurs biens et surtout le bien commun, c'est bien le capitalisme qui mène droit à la faillite matérielle, culturelle, spirituelle et morale.
Pas de panique, nous reconstruirons sur les vraies bases un vrai bien commun ! Pour moi cela ne fait pas de doute...
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Écrit par : Guillaume de Prémare / | 16/09/2010

@ ObedEdom

> Oui sur le principe, mais ce léger "abus de langage" - "Se sanctifier" - est attesté par les auteurs spirituels et la tradition spirituelle de l'Eglise, tant il est vrai que l'efficacité de la grâce et la réalité de la sanctification sont étroitement reliées à la coopération de la volonté libre de l'homme. De même les expressions "sanctifier les réalités humaines", "sanctifier le monde", "sanctifier les autres" sont admises. Elles expriment à la fois la fonction sacerdotale des baptisés et la nature sacramentelle (signe et instrument efficace) de l'Eglise à laquelle les baptisés sont incorporés. Avec l'assistance infaillible de l'Esprit-Saint, l'Eglise prolonge et poursuit dans l'histoire l'oeuvre du Salut qui est l'oeuvre du Christ. N'oublions pas qu'entre Dieu et l'homme "l'admirable échange" va très loin...
Voici peut-être une manière de "réhabiliter le sujet chrétien", selon la belle expression de Denis il y a quelques jours !
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Écrit par : Guillaume de Prémare / | 16/09/2010

> Bonne remarque :o)
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Écrit par : Gilles Texier / | 16/09/2010

AU BOULOT

> Chers amis, pas la peine de vous opposer, je crois que vous visez la même chose :
- bien sûr c'est Dieu qui sanctifie, nous n'y arriverons pas à la force de nos petits bras
- MAIS, cela ne nous tombera pas non plus tout cuit dans le bec si nous n'y mettons pas du nôtre : "Il ne suffit pas de me dire "Seigneur, Seigneur" mais il faut faire la volonté de Celui qui m'a envoyé" (si ma mémoire est bonne).
En tout cas Gilles je pense pointe un aspect essentiel : la solution ne se trouvera pas contre Dieu (et donc contre l'homme).
Adoptons son regard aimant, qui a une prédilection pour le faible et le pauvre...
Bon, au boulot !
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Écrit par : Pema / | 16/09/2010

QUAND ON PENSE

> Quand on pense qu'il y a encore aujourd'hui des gens pour se dire "la droite fière de ses valeurs" mais faire l'apologie du "toujours moins d'Etat" sans comprendre que c'est le mot d'ordre de la globalisation ultralibérale, qui détruit tout ce à quoi cette droite prétend tenir !
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Écrit par : Emmanuel / | 16/09/2010

> Oui, bien stupides sont ceux qui prennent la pose traditionaliste tout en récitant la vulgate néolibérale, sans voir que c'est le contraire.
Dire : "l'Etat est l'obstacle, trop d'impôts, trop de règlements, etc", c'est la théorie ultralibérale, c'est d'ailleurs inexact dans les faits (cf le manifeste des "économistes atterrés"). Et il y a une colossale bêtise (ou mauvaise foi) à dire que ça correspond à la DSE sous prétexte que celle-ci condamne le "trop d'Etat". Entre le "trop" et le "plus rien", il y a un moyen terme qui est justement ce que prône l'Eglise.
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Écrit par : Jeanmi / | 16/09/2010

@ jeanmi

> "Entre le "trop" et le "plus rien", il y a un moyen terme qui est justement ce que prône l'Eglise."
Oui, c'est bien ça. Le vrai juste milieu se situe entre l'excès et l'insuffisance (et non entre le bien et le mal). L'un qui dénonce tel excès d'Etat n'est pas automatiquement crypto-libéral et l'autre qui dénonce telle insuffisance d'Etat n'est nécessairement crypto-marxiste...
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Écrit par : Guillaume de Prémare / | 16/09/2010

ENTIEREMENT D'ACCORD

> Entièrement en accord avec votre point 2, cher Guillaume. On peut y rajouter la baisse des impôts voulu par les libéraux, surtout sur le capital, qui oblige les Etats à emprunter auprès d'organismes privés pour financer l'aide et les services aux victimes de la libéralisation. En plus, cela renforce le discours des libéraux qui accusent l'Etat de gabegie car il creuse la dette avec une politique d'assistanat irresponsable. Dette avec laquelle les financiers continuent de s'enrichir. Vous avez raison de dire que l'Etat providence n'est pas le problème mais son détournement, son exploitation éhontée, non par les immigrés ou les roms mais par les financiers et les libéraux, oui, c'est LE problème.
P.S: attention, cher Guillaume, vous citez Proudhon, vous risquez de mal finir :-)
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Écrit par : vf / | 16/09/2010

ARGENT PUBLIC

> Est-il si insensé d’exiger des économistes un peu de nuance dans leur analyse ? L’explosion des dettes publiques est liée à la fois au soutient de l’Etat à la dette privée des banques, et aux dépenses publiques démesurées. L’argent public est bien trop souvent gaspillé, et notamment dans un secteur public bouffi et inefficace. Le joug financier qui pèse sur les contribuables, résulte à la fois du système monétaire et d’un modèle social conçu pour le profit exclusif des baby-boomers.
L’Eglise serait bien avisée de conseiller aux Etats un retour à l’étalon-or, seul garant d’une vraie stabilité monétaire. Depuis le début de la crise, les rares économistes intelligents ont appelé leurs lecteurs à acheter de l’or, en prévision de l’innévitable effondrement du système monétaire international. Faites passer.
888888

Écrit par : Septime / | 16/09/2010

@ Guillaume de Prémare :

> "Le vrai juste milieu se situe entre l'excès et l'insuffisance (et non entre le bien et le mal)."
C'est presque mot pour mot (j'avais opté pour "équilibre" en lieu et place de "vrai juste milieu", terme que je trouve plus adéquat) une de mes réflexions intenses de ces jours derniers, suite à une discussion avec un jeune de passage. Quel bonheur de travailler manuellement au sein de la Création (en ce moment, récolte des amandes et figues), ce qui laisse tout loisir à la réflexion et à la discussion !
J'aimerais pouvoir proposer à nos amis économistes atterrants un petit stage paysan, cela ne pourra leur faire que du bien : loin de leurs théories fumeuses, les deux pieds dans le réel et la tête haut dans le ciel.
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Écrit par : PMalo / | 16/09/2010

PROUDHON

> Merci cher vf pour votre sollicitude ! Vous savez, je suis absolument certain de "mal finir" car j'ai déjà "mal commencé" dès mon jeune âge ! Quant à Proudhon... Ah ! Proudhon ! Comme lui j'aime l'ordre et me défie du pouvoir.
Le problème du pouvoir, c'est qu'il doit s'attacher à la vertu pour servir... de la même manière que la propriété. Si l'on ne croit pas à la vertu, il ne reste le choix qu'entre nihilisme et cynisme. Un pouvoir vertueux serait un pouvoir pour qui le bien commun ne serait pas un obstacle et les libertés ne seraient pas un danger. Mais un pouvoir vertueux ne peut se passer durablement d'hommes vertueux. Aujourd'hui, le bien commun est un obstacle à la satisfaction des appétits illimités et les libertés sont un danger pour le pouvoir. Et le pouvoir aujourd'hui, c'est l'argent, nul autre. Et l'argent n'a pas de vertu, même pas une petite...
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Écrit par : Guillaume de Prémare / | 16/09/2010

LE COEUR

> Vertu et pouvoir... Robespierre avait essayé et on connaît le résultat. Je reste persuadé que le pouvoir corrompt. Un homme peut être vertueux, un pouvoir, à mon avis jamais. Des hommes vertueux peuvent exercer un pouvoir convenablement, mais le pouvoir ou la structure de pouvoir n'a pas de vertu. Comme l'argent. C'est pour cela que je pense qu'il faut changer le coeur des hommes plutôt que les structures des sociétés.
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Écrit par : vf / | 16/09/2010

à Guillaume de Prémare

> à propos de petite vertu, avez-vous vu l'émission sur madame Claude lundi soir? Selon ce qu'on choisit de regarder en eux, on obtient des hommes le meilleur ou le pire, et là , en voyant le rôle qu'elle a joué pour l'Etat français, notamment auprès des chefs d'Etat africains, on a aujourd'hui le mépris qu'on mérite...à comparer avec le regard de Jeanne d'Arc sur ces hommes d'armes, pourtant loin d'être des enfants de choeur, mais elle les a hissés au-dessus d'eux-mêmes, quand madame Claude et ceux qui l'utilisaient ont roulé dans la fange ses filles et les puissants d'alors (quelle puissance? Quand la police a des dossiers sur leurs moeurs secrètes alors que le pouvoir est attaché à une réputation de respectabilité...)
Alors oui il faut un contre-poids face au pouvoir du seul tyran argent, et la vertu doit être mise à l'honneur, mais non une façade de vertu comme ce fut le cas avec le pouvoir bourgeois. Dans la société médiévale, le contre pouvoir c'étaient le sens du sacré, qui ne dépend pas de la valeur personnelle ni marchande de l'homme qui en est revêtu. Ainsi le roi était-il reconnu pour tel quand bien-même il n'était pas, et de loin, le plus puissant, le plus riche des seigneurs,non plus irréprochable moralement, mais parce qu'il avait reçu l'onction.
Il ne peut y avoir de société là où on nie toute transcendance et tout sacré, là où on achète la vertu avec de l'argent au lieu de l'honorer par des titres symboliques forts(la légion d'honneur est aujourd'hui comprise dans le menu best of des copains-coquins...) Ozanam a écrit des choses intéressantes là-dessus: il y a des fonctions, comme celles de professeur, de prêtre, de soldat , qui ne doivent pas être rétribuées par un salaire(il faut délivrer une pension, mais qui est sans rapport avec ce qu'ils donnent par leur travail), mais par un statut qui les mette à part...retour à une aristocratie?
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Écrit par : Anne Josnin / | 16/09/2010

à VF

> Bien vu la référence à Robespierre ! Argument massue et décisif qui me met dans les cordes ! Sauf à entreprendre une plaidoirie pour Robespierre... mais je manque d'éléments.
Alors je continue à réfléchir à la question avec un peu plus de prudence : de même qu'il existe des "structures de péché" (on le voit), ne pourrait-il exister des structures de vertu (l'avons-nous déjà vu ?)?
Un argument dans votre sens : si l'on cherche plus aisément à changer les structures qu'à changer le coeur de l'homme, c'est peut-être parce que la première option semble moins ardue que la seconde...
Et la seconde semble cependant plus exaltante, il est vrai. Mais la première pourrait favoriser la seconde tandis que la seconde entraînerait très certainement la première. C'est à voir.
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Écrit par : Guillaume de Prémare / | 17/09/2010

Cher Guillaume,

> la conversion des structures pourrait favoriser celle des coeurs dites-vous... mais les structures ne sont-elles pas créées par les hommes? Et donc par ce qu'ils ont dans le coeur?
Par contre, je suis d'accord avec votre vision de l'engagement. Beaucoup trouvent plus facile de changer le système que l'on perçoit souvent comme une mécanique impersonnelle et donc, pensent-ils, que l'on peut "réparer" plus commodément. Il suffit de trouver la bonne recette, le bon plan. D'ailleurs, l'Histoire nous a montré cela plusieurs fois. Lorsque certains prennent les sociétés pour un système, une mécanique à réparer et qu'ils appliquent des recettes en théorie bien pensées, nous tombons dans les totalitarismes les plus durs et les plus inhumains (Pol Pot par exemple).
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Écrit par : vf / | 17/09/2010

DESINTELLECTUALISER

> Excusez-moi mais je crois qu'il faut désintellectualiser le débat, au sens "décartésianiser". Il n'y a pas d'un côté les structures, de l'autre les hommes. Saint Paul n'a pas appelé à s'élever contre les structures de la société romaine, esclavagiste et misogyne, mais de fait elle sont tombées d'elles-même parce que les chrétiens se sont vécus frères, enfants de Dieu d'abord, citoyens romains dans un second temps seulement, et alors s'est ouvert une aire de liberté dans une structure de péché extrêmement prégnante.
Je ne crois pas que les solutions à la crise actuelle soient dans un programme d'intelligence supérieure, je crois qu'elles existent déjà dans la manière de vivre, de survivre, de détourner et récupérer les déchets en tous genres de nos sociétés occidentales, de goupes humains du tiers-monde et de nos pauvres: pourvu que nous sachions les voir.
Yunus a inventé le micro-crédit et la grameen-bank en quittant ses salles d'université, ses livres d'économie, et en se choisissant pour maître les pauvres du village voisin.
Je crois aussi que la priorité, c'est de nous mettre en situation d'élève: de travailler à développer notre réceptivité: cela fait quelques siècles que nous autres Occidentaux ne cessons de produire, produire, produire...des théories intellectuelles, des nouvelles technologies, des plans de développement...productivisme qui va de pair avec une défiance vis-à-vis de l'accueil contemplatif,(qui passe par nos cinq sens!) désintéressé, sans jugement déformant, du réel dans sa totalité. Laissons-nous enseigner.Des solutions, des aires de liberté existent déjà: juste nous ne les voyons pas encore, parce que nous sommes des aveugles au cerveau en surchauffe.
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Écrit par : Anne Josnin / | 17/09/2010

@ Anne

> Ok pour relativiser le "jus de crâne" : opinions contingentes ! Comme le souligne vf, le totalitarisme guette parfois derrière les systèmes. Mais bon, on continuera quand même à réfléchir : l'homme s'organise en société, donc il y réfléchit et il en débat.
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Écrit par : Guillaume de Prémare / | 19/09/2010

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