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12/08/2010

Climat : un été meurtrier

Cet hiver, Claude Allègre avait grossièrement joué sur les apparences météo : « il fait froid ici, donc la Terre ne se réchauffe pas. » On pourrait lui répondre que l'été meurtrier de 2010 (canicule russe, mousson folle) montre le déréglement climatique :


 

...mais il est trop tôt pour relier ces catastrophes au réchauffement. Cela dit, on est tenté de partager l'avis de Sylvestre Huet : c'est à croire, écrit-il, « que le ciel participe au complot dénoncé par Allègre » ! Huet ajoute : « Les signes de la poursuite du réchauffement engagé depuis un demi-siècle sont nombreux. La température moyenne de la planète montre, selon les relevés et analyses de l'équipe de James Hansen au Goddard Institute for Space Studies (Nasa), que les six premiers mois de l'année 2010 détiennent le record de chaleur depuis cent trente ans. La hausse du niveau marin global, mesuré par satellite depuis 1992 avec une précision diabolique, se poursuit inexorablement. En cause : la dilatation des eaux de surface du fait de leur réchauffement et la fonte des glaciers continentaux (montagnes et calottes polaires). La banquise arctique va, pour la quatrième année consécutive, passer sous la barre des 4 millions de km2 d'ici quelques jours. Alors qu'elle n'était jamais descendue sous cette limite entre 1978 et 2006, la période où nous disposons d'observations quotidiennes par satellites. Or, insiste Bernard Legras, chercheur au laboratoire de météorologie dynamique, ''nous ne sommes qu'au tout début du changement climatique provoqué par nos émissions à effet de serre. Il va s'amplifier d'une manière considérable''. »

La canicule russe et ses effets (incendie, pollution urbaine, mortalité en hausse dans les villes touchées, chute de la production de céréales) montrent l'incapacité des sociétés actuelles à prévenir les facteurs naturels et à y faire face, faute de structures politiques efficaces ; ceci est la conséquence du sabordage du politique au profit du financier depuis trente ans – comme on l'a vu lorsque la « République impériale » de Bush fut incapable de gérer correctement l'évacuation des habitants de la Nouvelle-Orléans...

D'autre part, la flambée mondiale du prix des céréales (7, 85 $ au marché de Chicago le 7 août, contre 4,28 $ le 28 juin), provoquée par la chute de la production russe, fera souffrir en priorité des populations pauvres et non directement touchées par l'événement climatique. « Cette exportation du choc climatique à longue distance montre à quel point la dépendance au marché international dans laquelle les politiques actuelles plongent certains pays pauvres, peut se révéler dangereuse pour eux-mêmes et pour la stabilité des relations internationales », explique un économiste du CIRED dans Libération (12 août). Ceci détruit l'argument démagogique martelé depuis 1990 par les propagandistes néolibéraux, selon lesquels le tout-marché et la mondialisation-dérégulation allaient assurer le bien-être des pays pauvres.


Commentaires

HEUREUSEMENT

> Excellent Huet. Heureusement que lui, Kempf et quelques rares autres étaient là cet hiver, pendant le tsunami de désinformation allégresque.
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Écrit par : Amicie T. / | 12/08/2010

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