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23/06/2010

Le Vatican et les migrants : retentissante conférence de Mgr Marchetto

La philosophie de cette analyse est une directive catholique :


<< Le secrétaire du Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement, Mgr Agostino Marchetto, a souligné l'importance de passer de la dimension multiculturelle à la dimension interculturelle. C'était durant une conférence intitulée Multiculturalisme (de fait) et religion, à Rome le 19 juin. Le thème de la rencontre : « La sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales », rappelait le 60ème anniversaire de la signature de la Convention européenne sur ce sujet.

« L'urgence d'aujourd'hui et le secret de l'avenir », a déclaré Mgr Marchetto, « résident dans le dialogue entre les personnes, les communautés, les autorités et organisations civiles, les peuples, les cultures et les religions pour s'opposer à la fermeture et à l'intolérance qui, au fond, naissent de l'idolâtrie de soi-même, de son propre groupe et de sa propre tradition socioculturelle ».

Pour Mgr Marchetto, « l'accueil 'dialoguant' s'exprime dans une rencontre authentique qui se sert de cet art difficile mais inépuisable qui consiste à conjuguer ensemble l'aspect personnel et l'aspect de groupe, à articuler les identités, complémentarités, coresponsabilités et créativités, en passant de la dimension multiculturelle à la dimension interculturelle, offrant des espaces dynamiques à la réciprocité et à la fécondité ».

Le représentant du Saint-Siège a demandé « non pas l'homme au-dessus, contre ou sans l'autre homme, mais ensemble, tous, pour une société nouvelle. A commencer par l'Europe, afin qu'elle se place dans le droit fil de son humanisme originel ».

La tolérance, a-t-il souligné, « ne suffit plus ». « Il faut passer nécessairement à la 'convivialité des différences' . La question ne se résout donc pas en nous demandant ‘qui est l'autre' ou ‘qui suis-je', mais plutôt ‘ qui suis-je par rapport à l'autre' ».

Mgr Marchetto a relevé que « notre époque est faite de rencontres entre les personnes et les peuples de différentes cultures, nationalités et religions », un processus dans lequel les migrations « jouent un rôle significatif ».

Il a ensuite déploré le fait que « les différences légitimes » aient été « utilisées pour dominer ou pour discriminer », et qu'elles ne sont donc pas toujours « considérées à leur juste valeur ». Aussi souligne-t-il la nécessité de « concevoir la juste diversité comme une valeur, en développant une vision plurielle de la réalité » : « le pluralisme, en effet, par principe et en soi, implique reconnaissance, respect, promotion des diversités, des droits de tous, dans un climat d'harmonie et de cohabitation pacifique ».

Mgr Marchetto a signalé la fonction importante de la religion « pour favoriser l'acceptation de la réalité changeante de notre temps, sans perdre de vue sa propre identité, mais également l'engagement à faire grandir le respect envers les femmes et les hommes d'origines différentes, en particulier dans les régions où les migrations sont fortes ».

« Mais le respect ne suffit toutefois pas, car nous devons accueillir, comme expression d'amour », a-t-il ajouté. D'où la nécessité d'« une vision qui permette, dans une réalité aussi complexe que la nôtre aujourd'hui, difficile et contradictoire, de saisir aussi en Europe les signes d'un monde nouveau qui naît, où la religion a un rôle très important, que nous le voulions ou non ».

« Ainsi, dans le domaine culturel, se fraye une ‘mens' toujours plus transnationale, que nous pourrions aussi définir interculturelle, dans la mesure où les avancées technologiques, dans leur évolution incessante , nous mettent en situation de ‘vivre' en même temps dans divers milieux sociaux ». Dans l'univers religieux existe aussi « la possibilité de réaliser une fraternité universelle, autrement dit une unité où les différences ne sont pas gommées, mais vécues dans leur identité ‘relationnelle' ».

« Le phénomène migratoire devient un laboratoire où l'ouverture, l'accueil et le respect des cultures des autres peuvent être mis à l'épreuve, tandis que les valeurs humaines et religieuses, qui ne sont pas en contradiction, soutiennent et motivent leurs divers parcours et tentatives. »

« Du reste, les notes de l'accueil, de 'l'itinérance' et de la communion sont les points de référence dynamiques dans la recherche d'un amour authentique vis à vis de l'autre, spécialement dans les contextes où le multiculturalisme est bien plus présent... Les déplacements migratoires créent des occasion de rencontre avec des personnes d'autres cultures et religions, qui nous interpellent et invitent à abandonner des certitudes et certains schémas mentaux pour nous mettre en chemin vers l'autre et lui offrir un dialogue interculturel, interreligieux », a-t-il conclu. >>



 

Source : Zenit

Commentaires

EN MISSION

> Merci de ne pas oublier dans vos prières tous les jeunes qui vont partir en mission en Asie pour quelques mois, un an ou même deux. La cérémonie d'envoi en mission aura lieu dimanche aux MEP, rue du bac.
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Écrit par : isabelle / | 23/06/2010

DES LOIS COMMUNES

> Le multiculturalisme, même devenant de l’interculturalisme, ce n’est pas que la convivialité de styles artistiques ou culinaires et de la discussion sur les mérites comparé des littératures. Pour faire vivre ensemble des gens, il faut des lois communes. Et pour cela il faut des choix relativement simples, voire binaires et ce, sur des point cruciaux.
Exemples :
- humanité de l’embryon,
- légitimité ou non du mariage homosexuel,
- légitimité de la propriété,
- notion de service public,
- légitimité ou non de la polygamie,
- prohibition de l’alcool,
- prohibition ou non de la consommation de viande
Etc, etc
Dans une société multiculturelle, dès lors que des anthropologies différentes s’entrechoquent, comment fait-on ?
Mgr Marchetto invoque les droits de l’homme, mais cela ne suppose-t-il pas le problème résolu par le ralliement de tous à la doctrine juridique occidentale dominante?
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Écrit par : Pierre Huet / | 23/06/2010

UN SUPER-TEXTE

> Voilà un super-texte qui va certainement être interprété ds tous les sens !
c'est un beau texte (et c'est dommage que cela ait été traduit dans un langage par moments ... de type IUFM ! :-))
ça rappelle ce que disait St Augustin qd on lui parlait avec inquiétude de l'effritement de l'empire romain : il rappelait que le but du chrétien était la conversion du monde, pas la sauvegarde de l'empire.
Son commentaire sur l'auto-idolâtrie rappelle la condamnation de la statolâtrie fasciste faite en 1931.
L'évangélisation, qui seule compte, n'est pas l'occidentalisation. Mais il rappelle aussi que les cultures ont leur valeurs mais que cette valeur est relative par rapport à l'Evangile.
L'actuelle culture européenne a ainsi perdu de sa valeurs et il appelle l'Europe a son rôle humaniste qui peut être un tremplin vers la Foi.
Il nous donne un but; il n'appelle donc pas à l'effacement des peuples mais appelle les peuples à être eux-mêmes pour le meilleur d'eux-mêmes.

cela revient à dire "non" autant à la xénophobie qu'à la fausse humilité, l'autodénigrement**** pour développer l'enfant de Dieu que le Créateur a voulu.
Si Dieu demande à l'être humain de développer ses talents, pourquoi demanderait-il autre chose à ces groupes d'êtres humains qu'on appelle les peuples, les nations ?

**** en fait au lieu d'autodénigrement, on pourrait dire "homophobie" : peur de soi-même mais comme vous le savez ce mot a pris aujourd'hui un sens qui n'est pas ce qu'il signifie.
(ce texte est donc un appel contre la xénophobie -peur de l'autre-et l"homophobie ce dernier mot dans le sens étymologique du terme: peur de soi-même)
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Écrit par : zorglub / | 24/06/2010

COMPLEXE ET MULTIFORME

> L’appréhension des questions migratoires est complexe parce qu’elle renvoie à des notions complexes et multi-formes, par exemple : le modèle économique mondial ; le développement et la gouvernance des pays pauvres ; le partage des richesses et des ressources (destination universelle des biens) ; la crise d’identité des vieilles nations au sein d’une Europe déracinée ; l’ordre de la charité (très lié à la notion d’intérêt national) ; le dialogue entre les cultures et les religions (avec dans cette catégorie la question spécifique des relations avec l’Islam) ; les différences profondes en termes de sociologie de la famille etc.
Une analyse ajustée est d’autant plus difficile que nous vivons cela dans un contexte d’incertitudes qui créent une véritable angoisse : crise économique, crise sociale, crise du modèle de l’Etat providence ; déstructuration du modèle familial, tensions de plus en plus vives entre les communautés qui donnent le sentiment d’une situation explosive etc.

Nos sociétés ont peur, nous avons peur, l’homme a peur. Cette peur est intimement liée à la condition humaine induite par le péché originel. Et la peur paralyse en même temps qu’elle est ferment de violence. C’est pourquoi il me semble qu’il sera difficile de trouver des réponses appropriées sans une rénovation intérieure, une démarche spirituelle qui seule peut vraiment vaincre la peur et mener sur le chemin de la raison (fides et ratio une fois de plus !).

L’Eglise est particulièrement légitime pour parler de tout cela, et c’est absolument nécessaire. Si on met bout à bout les enseignements du magistère sur toutes ces différentes questions, on constate que l’Eglise propose à l’homme, dans une vision globale et articulée, des balises de sagesse posées sur un chemin de foi.

Voilà peut-être ce que les catholiques, que la peur n’épargne pas non plus, sont appelés progressivement à considérer. Sur cette base, il peut ensuite exister plusieurs manières de concevoir des politiques migratoires légitimes, laissant la place à des opinions diverses.
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Écrit par : Guillaume de Prémare / | 25/06/2010

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