02/03/2010
Avignon : trouble campagne contre Mgr Cattenoz
Lire la tribune d'Alex et Maud Lauriot-Prévost : http://www.libertepolitique.com/vie-de-leglise/5872-mgr-cattenoz-lopposition-de-pretres-vire-au-scandale-pour-le-peuple-de-dieu
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06:45 | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : christianisme
Commentaires
Mgr CATTENOZ
> Ces attaques contre Mgr Cattenoz sont indignes. Qu’elles viennent de prêtres dans l’exercice de leur ministère paroissial, de calomniateurs anonymes ou de journalistes en mal de scoop, elles font honte à leurs auteurs. Tous font le jeu de la division et du démon. Les premiers parce qu’ils sont tenus à l’obéissance et devraient s’incliner devant les décisions de leur évêque, ceux qui calomnient lâchement parce qu’ils blessent tout simplement la dignité et la vérité, les derniers parce qu’ils font honte à leur corporation en basculant dans le faux témoignage. Seule une chaîne de prière peut venir à bout d’un tel déchaînement. Je propose aux lecteurs de ce blog de se mettre un instant dans la peau des détracteurs de Mgr Cattenoz, en disant pour leur conversion cette prière à Notre-Dame des Doms, patronne du diocèse d’Avignon :
« Souvenez-vous, très douce Vierge, que vous êtes ma Mère et que je suis votre enfant, que vous êtes très puissante et que je suis bien faible. Je vous supplie, ma très douce Mère, de me diriger et de me défendre dans toutes mes pensées et actions. Ne me dites pas, gracieuse Vierge, que vous ne pouvez pas, car votre fils bien aimé vous a donné tout pouvoir ! Ne me dites pas que vous ne devez pas, car vous êtes la Mère de tous les hommes et particulièrement la mienne. Si vous ne pouviez, je vous excuserais, disant : il est vrai qu'elle est ma Mère et me chérit comme son fils, mais elle n'a rien à me donner et ne peut rien pour moi ! Si vous n'étiez pas ma Mère, je me ferais une raison et dirais : elle est assez riche pour m'assister mais, hélas, n'étant pas ma Mère elle ne m'aime pas. Mais O très douce Vierge, puisque vous êtes ma Mère et que vous êtes puissante, comment vous excuserai-je si vous ne venez pas à mon aide ? Vous voyez, ma Mère qu'il vous faut acquiescer à toutes mes demandes. Pour l'honneur et la gloire de votre Fils, acceptez-moi comme votre enfant, sans égard à mes misères et mes péchés. Délivrez mon âme et mon corps de tout mal et donnez-moi toutes vos vertus, surtout l'humilité. Enfin, accordez-moi tous les dons, biens et grâces qui plaisent à la Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit. Amen. »
(Prière attribuée à St François de Sales)
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Écrit par : Denis / | 02/03/2010
BRUXELLES
> On a vu poindre des méfiances et des attaques analogues contre Mgr André Joseph Léonard, nouvel archevêque de Malines-Bruxelles, au moment de sa nomination. Espérons que les choses en resteront là à Bruxelles.
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Écrit par : Michel de Guibert / | 02/03/2010
RESERVE
> On a le droit de s'intéresser à tout et, puisqu'il s'agit de l'Eglise, aux problèmes actuels de l'Eglise en Avignon. On pourrait d'ailleurs aussi s'intéresser aux diocèses de Belgique : on suit de très près l'arrivée de Mgr Leonard. On s'est intéressé à L'Eglise en Irlande et avec raison devant ce constat effrayant. Faisons en ce moment un petit tour par Evreux avec Thiberville. On va bientôt s'intéresser à l'Eglise en Allemagne pour des raisons proches de celle d'Irlande. On pourrait d'ailleurs aller s'intéresser à l'Eglise en Australie et aux Iles Aléoutiennes ou au Zimbabwe : Paris a l'intérêt large depuis Louis XIV, ce qui est normal pour une grande nation comme la nôtre. N'oublions pas cependant que l'Eglise n'est pas une administration et que si les évêques vivent de la communion épiscopale, le fonctionnement ecclésial n'est pas celui de l'administration française : chaque diocése constitue une famille. Je trouve, en l'occurence, que ce problème concerne une famille, qu'il peut arriver à d'autres familles, qu'il est toujours difficile de savoir ce qui se passe au sein d'une famille quand on n'en fait pas partie, ce qui doit nous inciter à la réserve. Et quand les intérêts politiques s'en mêlent (liberté politique), je suis encore plus prudent. Comme l'a dit Mère Théresa à un journaliste : le problème de l'Eglise en France, c'est toi et c'est moi. Mais ceci n'est qu'un point de vue... Attention cependant, [P...] n'est pas loin et les 30 dernières années devraient, de ce point de vue, nous inciter à la réserve.
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Écrit par : olivier le Pivain / | 03/03/2010
JEREMIE
> Nous sommes le 03/03. Je viens de lire la première lecture de la messe du jour. Lisant le prophète Jérémie, je pense avec émotion à ce pasteur de l'Eglise mis à mal par des prêtres, ses propres frères dans la charge pastorale :
"Mes ennemis ont dit : « Allons, montons un complot contre Jérémie. Les consultations sur la loi ne risquent pas de disparaître par manque de prêtre, ni le conseil, par manque de sage, ni la parole, par manque de prophète. Allons, attaquons-le par nos paroles, ne faisons pas attention à tout ce qu'il dit. » Mais toi, Seigneur, fais attention à moi, écoute ce que disent mes adversaires. Comment peut-on rendre le mal pour le bien ? Ils ont creusé une fosse pour me perdre. Souviens-toi que je me suis tenu en ta présence pour te parler en leur faveur, pour détourner d'eux ta colère." (Livre de Jérémie 18,18-20. Source, l'Evangile Au Quotidien).
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Écrit par : Gégé / | 03/03/2010
LAMENTABLES EXEMPLES
> Ces histoires de divisions au sein de l'Eglise sont effrayantes et, hélas, Avignon n'est pas un cas isolé.
Un autre cas de figure, différent en nombre de points d'Avignon, apparaît aussi : les luttes entre chrétiens lors de certains procès en béatification. On peut penser à la béatification de Frédéric Ozanam, contestée par certains parce qu'Ozanam était républicain en 1848 (encore en 1997, un journal bien à droite a émis des réserves à ce sujet).
Celle de Mgr Romero fait l'objet de graves polémiques, certains vont même imaginer que Mgr Romero a été manipulé par des marxistes, ce qui aurait pour conséquence son assassinat et donc ce ne serait pas un martyr (une perle de raisonnement de Shadok !).
La dernière en date, en France, concerne Edmond Michelet. Le débat qui entoure la question du rôle de Michelet pendant le putsch des généraux en 1961 est un des plus passionnés que j'ai vu... Fortement déséquilibré (le camp des antiMichelet, antigaullistes et anti-démocrate chrétiens) est surreprésenté et tient des propos vertigineux de violence. On sent une atmosphère de réglement de compte politique ou celui qui ose remettre en question l'opinion dominante est littéralement massacré.
C'est sans doute l'une des conséquences du malsain cocktail "politique et religion"...
Damien Etienne Thiriet
[ De PP à DET :
- Je fais partie de ceux qui ont hâte de voir un saint Frédéric Ozanam et un bienheureux martyr Oscar Romero.
- Sur Ozanam : qu'il y ait eu (encore en 1997) des gens pour s'opposer à une béatification sous prétexte que l'intéressé était républicain, montre que la bêtise fait partie de notre identité nationale.(Comme dit une réplique de film : "con peut-être, mais con français !").
- Sur Mgr Romero : la thèse ignoble que vous citez a été conçue au Salvador par les propres employeurs de l'assassin ; puis rédigée par un Basile espagnol, qui eût été en d'autres temps aumônier de fusilleurs franquistes ("¡ viva la muerte !") ; puis relayée par l'un des sites tartuffes les plus bêtes que je connaisse dans la sphère pseudo-catholique, où il y a l'embarras du choix.
- Sur Edmond Michelet : c'est plus complexe. Il y a eu le drame algérien. Certains voient un défaut moral dans l'attitude de l'intéressé en 1961-1962, alors que les harkis allaient être livrés - sur l'ordre de Paris - à leurs assassins... Même lorsqu'on pense que l'Algérie française n'était pas viable, et que l'on admire globalement de Gaulle (ce qui est mon cas), il faut reconnaître que 1962 fut moralement une année atroce, et que la mémoire de ses opérateurs en garde une tache indélébile. Michelet en fut : hélas pour lui. C'est cela qu'il faut garder à l'esprit, même si l'on sait que les plus forts hurleurs anti-Michelet ont aussi des mobiles plus discutables que le souvenir de 1962. (Et je ne parle pas de leur hostilité à la démocratie chrétienne ; je fais - vous le savez - des réserves à son égard, mais ce ne sont pas les mêmes que les leurs. Ils lui reprochent 1945 et approuvent son atlantisme ; moi c'est l'inverse. Chacun son point de vue).]
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Écrit par : Damien Etienne Thiriet / | 03/03/2010
JEAN-PAUL II, VRAIMENT ?
> A propos de Mgr Oscar Romero : j'ai appris avec surprise (par Joachim Bouflet, sur Kto, dans l'émission "Parlons-en") la réticence de Jean-Paul II à l'idée de sa canonisation. A quoi attribuez-vous cela ?
Blaise
[ De PP à B. - Je l'ignore, et je ne sais pas ce que vaut l'information : rien de plus scabreux que la "vaticanologie", ut dicitur. Mais je sais ce qu'en pensent les évêques du Salvador. ]
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Écrit par : Blaise / | 03/03/2010
> d'autant plus que JP II et feu Mgr Romero avaient un ami commun : l'Opus Dei.
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Écrit par : grüssGott / | 03/03/2010
> ce site : http://www.benissez.fr/
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Écrit par : Avec Mgr Cattenoz / | 03/03/2010
BENOIT XVI ET Mgr ROMERO
> Je ne sais pas ce que Jean Paul II pensait de la procedure de béatification de Mgr Oscar Romero,par contre, Benoit XVI en 2007, avait eu l'occasion de donner sa position.
Question: Votre sainteté, nous arrivons dans le continent de l’archevêque Oscar Romero. Beaucoup parlent de son procès de béatification. Pouvez-vous nous dire où nous sommes ? Est-il prêt pour la béatification ? Comment voyez-vous cette figure ?
Reponse : Je n’ai pas les dernières informations de la congrégation compétente. Je sais qu’il y a beaucoup de questions en suspens à travers ce procès. Je sais que sa cause avance très bien. L’évêque de Terni, Mgr Paglia, a écrit une biographie très importante, qui clarifie beaucoup de points qui étaient en discussion. Mgr Romero était certainement un grand témoin de la foi. Il était un homme de grande vertu chrétienne, qui s’était dévoué à la paix et contre la dictature. Il a été tué au cours de la consécration, c’était donc une mort véritablement incroyable, un témoignage de la foi.
Le problème est que quelques factions politiques ont voulu s’approprier Romero pour eux-mêmes, comme une bannière, injustement. Comme [Mgr Paglia] le montre très bien, la figure [de Mgr Romero] lui-même nous libère de ces tentatives injustes. Cet évêque, en tant que personne, mérite la béatification, je n’ai aucun doute. Mais nous devons regarder le contexte, et j’attends ce que la congrégation me dira.
Écrit par : Mike / | 03/03/2010
Merci, Mike
Voilà qui clarifie les choses. D'après cet interview de Benoît XVI, il semble que Jean-Paul II souhaitait surtout éviter toute précipitation, étant donné le "contexte" idéologique explosif de cette région.
Pour répondre à P.P. : Non, Joachim Bouflet n'est pas vaticanologue mais historien. En particulier, il est consultant auprès de postulateurs de la Congrégation pour les causes des saints. Son intervention à propos de Mgr Romero a été brève, sans parti pris apparent. Elle était plutôt de l'ordre du témoignage.
Blaise
[ De PP à B. :
- Je connais et apprécie beaucoup Joachim Bouflet : bien entendu je ne mets pas en cause sa rigueur professionnelle.
- C'est pourquoi je parle de la vaticanologie en général, non de ce que relate un historien dans l'exercice de son métier.
- Je voulais simplement dire que, par méthode, mieux vaut ne pas tenir compte des rumeurs romaines mentionnant telle ou telle préférence manifestée par un pape, sur un sujet ou un autre. Il est prudent d'attendre les actes et les déclarations officiels. ]
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Écrit par : Blaise / | 03/03/2010
@ Damien Etienne Thiriet
> Je crois que vous pouvez ajouter au nombre des béatifications controversées celles des Bienheureux Jean XXIII et Pie IX, celle du Bienheureux Charles Ier d'Autriche, celles de Pie XII et de Jean-Paul II, celle de Mgr Alvaro del Portillo, celle du cardinal John Henry Newman, celle du cardinal Stépinac, celle des martyrs pendant la guerre d'Espagne, etc.
Ces polémiques sont assez vaines et dérisoires, surtout quand on pense que l'Eglise n'a toujours pas mis sur les autels le seul saint canonisé par le Christ lui-même en croix, je veux parler du Bon Larron ("Aujourd'hui même tu seras avec moi en paradis").
Et puis, pour ceux que les circonstances retardent ou empêchent l'Eglise de les mettre sur les autels , nous pouvons toujours les honorer lors de la fête de la Toussaint, où nous célébrons cette "foule immense de ceux qui se tiennent debout devant le Trône et devant l'Agneau", tous ces anonymes qui vivent auprès de Dieu.
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Écrit par : Michel de Guibert / | 03/03/2010
@ Michel de Guibert,
> Entièrement d'accord. La contestation de béatification et les controverses lors de procès sont très courantes. La cause relève bien entendu de la portée considérable de l'acte de béatifier quelqu'un. Même si la béatification porte sur la personnalité profonde du serviteur de Dieu (et non un parti auquel il a pu appartenir, ou un de ses choix politique ou social), la tentation est grande de dire que l'Eglise soutient une cause précise. Par exemple Frédéric Ozanam, sa béatification ne signifie pas que l'Eglise est inconditionnellement républicaine. L'Eglise est du côté du bien commun pas d'un régime précis (république ou monarchie, peu importe, ce qui compte c'est le résultat : le bien commun).
Inversement, la tentation a toujours été grande chez certains chrétiens d'instrumentaliser les béatifications pour faire passer un message politique. Exemple célèbre : les "martyrs" de la Révolution française. Les milieux contre- révolutionnaires ont bataillé pour que de nombreuses victimes soient reconnues comme martyrs et béatifiées...Certaines victimes ont réellement été tuées pour la foi...Mais d'autres pas du tout, car exécutés pour cause purement politique. L'exemple le plus célèbre est Louis XVI : depuis sa mort (et encore maintenant) bon nombre de catholiques se battent pour sa béatification...ce que l'Eglise a refusé depuis le début du XIXe siècle, insistant sur le fait qu'il s'agissait d'une exécution politique et non d'un martyre. Cela n'enlève rien aux qualités du roi, mais, non, il ne sera pas sur les autels. Une béatification ne sert pas à justifier un courant politique.
Comme le dit MdG, nous pouvons toujours les honorer lors de la Toussaint. Ne pas être sur les autels n'enlève rien à leur probable salut.
Enfin, pour Edmond Michelet, merci à PP pour son avis. Il a en effet été pris dans une terrible époque et peut-être n'a t-il pas fait les meilleurs choix. J'attend l'analyse précise de la commission historique pour le procés en béatification (dirigée par Yves-Marie Hilaire). Ce qui m'attriste le plus dans cette polémique est la violence des antigaullistes qui en profitent pour régler des comptes politiques (et ce sont les champions de la surenchère, ils rajoutent à chaque fois un grief, lui reprochent d'avoir quitté l'Action française, de ne pas être pétainiste...stupide et infâme).
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Écrit par : Damien Etienne Thiriet / | 04/03/2010
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