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20/02/2010

Au Carême social du Brésil, le message de Benoît XVI : ''L'esclavage de l'argent et l'injustice ont leurs origines dans le cœur de l'homme où se trouvent les germes d'une mystérieuse cohabitation avec le mal''

La « Campagne de fraternité œcuménique » s'est ouverte le 17 février au sanctuaire Don Bosco de Brasilia, sur le thème L'économie et la vie :


 

L'archevêque João Braz de Aviz a lu le message de Benoît XVI : un souhait de plein succès aux Eglises et communautés ecclésiales « qui cette année ont décidé d'unir leurs efforts pour réconcilier les personnes avec Dieu, en les aidant à se libérer de l'esclavage de l'argent ».

« L'esclavage de l'argent et l'injustice ont leurs origines dans le cœur de l'homme, où se trouvent les germes d'une mystérieuse cohabitation avec le mal », ajoute le pape.

La condensation des fautes individuelles (de détenteurs de pouvoirs) installe ce que la théologie nomme des structures de péché : notion inaugurée sous Jean-Paul II et développée par la doctrine sociale de l'Eglise. Agir pour changer les structures – lorsqu'elles imposent « l'esclavage de l'argent et l'injustice » – fait partie des devoirs sociaux du chrétien (auxquels il ne peut se dérober sans hypocrisie) : Benoît XVI le rappelle, par exemple, lorsqu'il appelle à « changer le modèle de développement global ».

Le social est également un terrain d'oecuménisme. A la cérémonie de Brasilia, le pasteur Carlos Möller a critiqué lui aussi le système économique mondial, en dénonçant notamment les taux d'intérêts élevés, les hyper-profits et la multiplication de la faim dans le monde : « Nous devons avoir le courage de dire que le système économique actuel est immoral et insuffisant... La campagne de fraternité devrait nous donner le courage de revoir les concepts économiques qui prévalent dans le monde et dans notre pays. »

 

Commentaires

CHANGER

> Merci une fois de plus au pape Benoît XVI de mettre les choses au clair avec sa précision. L'engagement dans la société n'est pas autre chose que le débordement de l'amour du prochain, qui vient de l'amour du Christ, donc de la foi donnée par la grâce. La foi ne mène pas au conservatisme des intérêts égoïstes, mais à l'altruisme. La doctrine sociale de l'Eglise ce n'est pas de "protéger" (?) la société mais de la changer. Il suffit de lire Caritas in Veritate pour le voir.
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Écrit par : Ugo / | 20/02/2010

ETONNANT

Etonnant, Benoit XVI insiste plus sur l'injustice dans le coeur de l'homme que sur l'injustice des structures économiques : "la justice distributive ne rend pas à l'homme tout ce qui lui est dû. L'homme a, en fait essentiellement besoin de vivre de Dieu parce que ce qui lui est dû dépasse infiniment le pain".
Mais au Brésil on entend plutôt le tout début du message du pape, "la justice envers le prochain, plus spécialement envers "le pauvre, l'étranger, l'orphelin, la veuve" et la fin, où il parle du péché d'Adam et Eve comme d'un "accaparement anxieux".
Les lecteurs du pape voyant les mots justice et accaparement, ont beaucoup à dire sur l'injustice du système économique et sur la conversion du coeur pour ne pas cèder à l'accaparement de l'argent et du pouvoir. Le disant ilss ont audibles dans un pays où une telle parole est attendue d'eux.
Benoit XVI met plus la pointe de son messsage de carême sur le besoin de la grâce de Dieu, sans Dieu nous ne pouvons rien faire "une justice née de la grâce où l'homme n'est pas sauveur et ne guérit lui-même ni les autres"...
Sans doute cette conversion à la grâce, cette foi dans la "justice de Dieu" est-elle la clé de toute action des croyants, mais elle ne peut être un but en soi. La conversion des croyants doit conduire à une action pour rétablir la justice entre les hommes, construire un système économique plus juste.
de Préneuf


[ De PP à P. :
- Pardon, cette conversion à la grâce (ou plutôt : par la grâce) est LE but en soi !
- Ce qu'il ne faut pas omettre (comme le faisait le catholicisme bourgeois), c'est que cette conversion produit notre solidarité avec nos frères, parce que le Christ lui-même l'indique dans l'Evangile ! "Ce que vous avez fait en mon nom..."
- Ne confondons pas "conversion de la personne" et "individualisme". La conversion est la source de tout, et elle est donnée par grâce. La reléguer au rang de simple moyen, voire de superflu, ce fut l'erreur des années 1970 en France et la cause d'un dessèchement spirituel dont on sort à peine aujourd'hui. ]

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Écrit par : de Préneuf / | 20/02/2010

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