Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

12/02/2010

Paris : le concile Vatican II, sujet des cinq conférences du carême 2010 à Notre-Dame

Le cardinal André Vingt-Trois présentait hier à la presse le cycle des conférences de carême de Notre-Dame de Paris. Thème : "Vatican II, une boussole pour notre temps – Plus de quarante ans après, qu'est devenu le concile ?". Ces conférences aborderont "la perspective historique dans laquelle s'inscrit Vatican II, l'actualité et la force de ses principaux documents, le sens de la réforme liturgique qui lui est liée, et le renouvellement qu'il permet dans l'oecuménisme et les rapports de l'Eglise au peuple d'Israël et aux autres religions" :


 

Les conférences auront lieu en la cathédrale, chaque dimanche de Carême. Elles débuteront à 16h30 et seront suivies de questions aux intervenants, entre 17h15 et 18h.

 

Présentant le cycle 2010, le cardinal Vingt-Trois a précisé l'objectif de ces conférences de carême (inspiré par l'expérience positive des rencontres « Paris Toussaint 2004 ») : « confronter l'expérience chrétienne à la société sécularisée d'aujourd'hui ». D'où l'évolution des conférences vers une formule de dialogue-débat-confrontation [1]. En 2010, le cycle des conférences aura un but particulier : préparer le cinquantenaire de Vatican II qui aura lieu en 2012. Il s'agit : de sensibiliser le public ; d'informer les jeunes générations sur l'événement Vatican II, lointain pour elles mais fructueux pour l'avenir ; et de montrer comment l'Eglise lit l'héritage de ce concile. (Vatican II n'est pas une rupture : c'est un renouveau dans la continuité bimillénaire du christianisme). Il s'agit donc de « regarder ce que Vatican II a réellement dit et fait ». [2]



 

Dimanche 21 février : Vatican II, ancien ou moderne ?, par Mgr Eric de Moulins-Beaufort (évêque auxiliaire de Paris)

''Vatican II pour « un nouvel âge de l'histoire humaine » (Gaudium et spes 54). Il s'agit de situer le concile dans l'histoire comme un geste inspiré de révélation des enjeux évangéliques de la modernité, comme le comprirent Jean XXIII, Paul VI et les Pères conciliaires. La modernité n'est pas d'abord pour eux un temps de bouleversement et de crises, mais un temps où la chance est donnée au monde de mieux percevoir l'Evangile. Car la vraie fidélité est toujours innovante (il suffit d'observer les actes et les paroles de Jésus pour le comprendre), et le message du Christ essentiellement moderne.''



Dimanche 28 février : Parole de Dieu et Ecritures saintes, par le Fr Enzo Bianchi (auteur de Prier la parole – Introduction à la lectio divina) et le P. Denis Dupont-Fauville (théologien, animateur du séminaire de la faculté Notre-Dame sur la constitution conciliaire Lumen gentium)

'' Le concile a réconcilié l'exégèse moderne et traditionnelle de la Bible dans une synthèse qui commence à peine à être mise en oeuvre. Pour que la Bible soit lue comme Parole de Dieu et que « l'étude de l'Ecriture sainte » devienne vraiment « l'âme de la théologie » (Dei Verbum 24), il faut changer de regard sur la « lettre » et découvrir « l'esprit ».''



Dimanche 7 mars : L'histoire du salut, par le Fr Benoît-Dominique de La Soujeole o.p. (auteur notamment d'Introduction au mystère de l'Eglise) et Michel Camdessus (co-auteur de Notre foi dans ce siècle)

'' Les deux grands textes du concile sur l'Eglise, Lumen gentium et Gaudium et spes, sont traversés par le souffle de l'histoire et de son accomplissement, car la création tout entière est destinée au salut. Il s'agit de rappeler les affirmations majeures de ces deux constitutions conciliaires par lesquelles l'Eglise a traduit pour elle-même et pour le monde sa foi en l'action de Dieu dans le cosmos et dans l'histoire.''



Dimanche 14 mars : Réformer la liturgie ?, par le P. Matthieu Rougé (curé de la basilique Ste-Clotilde, théologien, enseignant à la faculté Notre-Dame)

'' La réforme liturgique est la partie la plus visible et la plus commentée, pas toujours la mieux lue, du concile Vatican II. Réformer la liturgie ne consiste pas à faire un pas vers le monde, mais à traduire la célébration du mystère chrétien dans une authentique fidélité. Quel est l'esprit de la liturgie ? Quels fruits a produit Vatican II et que peut-on attendre encore ?



Dimanche 21 mars : Enracinement et ouverture, par Dominique Folscheid (métaphysique, anthropologie, éthique) et le rabbin Rivon Krygier (éthique, théologie, dialogue interreligieux)

'' Les déclarations de Vatican II sur la permanence d'Israël, sur l'oecuménisme, sur le dialogue interreligieux, sur la liberté civile de religion, sont le fruit d'un nouvel enracinement et d'une ouverture. La reconnaissance d'Israël comme partie intégrante du dessein de salut a permis de renouer des liens spirituels de l'Eglise catholique avec le peuple juif après après la Shoah. Ce renouveau est inséparable de l'ouverture à l'oecuménisme, des rencontres interreligieuses comme celle d'Assise, et du dialogue avec les humanismes séculiers.''



Dimanche des Rameaux, 28 mars : Vatican II devant nous – Le concile de l'écoute de l'autre, par Mgr Jean-Louis Bruguès (congrégation du Vatican pour l'éducation catholique, conseil pontifical pour les migrants)

'' La réception de Vatican II depuis plus de quarante ans par l'Eglise universelle, à travers le ministère de Jean-Paul II et de Benoît XVI, comme par les Eglises particulières, par exemple à Paris, et l'écho du concile largement au delà de l'Eglise, manifestent sa riche substance spirituelle et pratique. Même si certains passages paraissent datés, l'actualité de Vatican II est plus vive encore au début du XXIe siècle pour l'avenir de l'Eglise et du monde, qu'au moment de sa promulgation.''



 

_________

[1]  La formation proprement dite des croyants est le travail des paroisses, non de la cathédrale : la catéchèse est une relation de personne à personne, dans la durée, non un événement ponctuel devant un grand public.

[2]  et qui ne coïncide pas avec ce que les militants d'un énigmatique «esprit de Vatican II » affirment de leur côté.

-

_______________________

 

DIFFUSION

En direct : France Culture 93.5, www.franceculture.com (conférences).

En direct : KTO, www.ktotv.com (conférences et débats).

21 h : Radio Notre-Dame 100.7 ; sur www.radionotredame.com ;

sur les radios de la Cofrac (conférences et débats).

18 h 15 : RCF (conférences).

 

LIVRE

Le texte des conférences sera publié le 28 mars chez Parole et Silence.

-

 

Commentaires

"MERCI AU CARDINAL"

> Merci au cardinal de nous proposer cette boussole. On en a besoin. On était un peu perdus, entre les "progressistes" se réclamant d'un concile imaginaire à l'image de leurs revendications anti-ecclésiales, et les "intégristes" dénonçant un concile non moins imaginaire à l'image de leurs phobies. Enfin l'Eglise nous fournit sa propre relecture de l'héritage de Vatican II. En montrant que ce ne fut pas une rupture (comme n'importe qui aurait pu s'en apercevoir en lisant les textes du concile, mais qui les lisait ?).
______

Écrit par : Mikaël Thépot / | 12/02/2010

ANNONCIATEUR

> Vatican II : le sujet que tout le monde croit connaître au point de dire que c'est vieux et daté. En réalité un ensemble de textes annonciateurs de l'époque actuelle pour les tâches spirituelles des chrétiens. Ceux qui méprisent le concile sont aussi ceux qui rejettent l'époque actuelle. Ce qui n'est pas une attitude d'évangélisation.
______

Écrit par : Madeleine Giroux / | 13/02/2010

> snober un concile serait une drôle d'attitude pour des membres de l'Eglise.
______

Écrit par : Rambert / | 13/02/2010

L'IDEE QUE

> L'idée que le Christ n'est jamais venu fonder une religion de plus mais seulement apporter la Vie n'effleure apparemment jamais l'idée de quiconque. Pourtant, il suffit de relire pour voir comment il traitait les lévites scribes et pharisiens de son temps.
D'autre part, dans les "ordres" si l'on peut dire des Actes et épitres, il n'y a pas de prêtre... Quant à l'évèque, il doit être mari d'une seule femme...Et ainsi de suite.
Et vu les fruits des bagarres de clochers et des évangélisations ou forcées, ou maladroites, je me dis qu'un bon chrétien est un chrétien caché...
______

Écrit par : jo / | 13/02/2010

à jo :

> Il y a des milliers de réponses parfaitement fondées qui ont déjà été énoncées des millions de fois aux types de questions que vous vous posez mais j'aimerais juste en répéter une : tout ce que vous, et moi, et tous les hommes, chrétiens ou non, depuis 2000 ans savons sur Jésus provient de textes (Evangile, Actes, Epitres) qui ont été écrits par des Apôtres ou par leurs collaborateurs des dizaines d'années après les débuts de l'Eglise qui, en plus d'être l'Epouse mystique du Christ était déjà également une institution hiérarchique avec à sa tête les Apôtres (puis leurs successeurs, les Evêques) et leurs collaborateurs (appelés presbytres ("anciens") dans le Nouveau Testament, ils prendront ensuite le nom de prêtres). On ne peut pas opposer l'Eglise-institution divino-humaine hiérarchique et le Nouveau Testament pour 3 raisons essentielles : 1. l'Eglise-institution existait avant le Nouveau Testament (quelques années avant que les premiers textes soient écrits, plusieurs dizaines d'années avant que tous les textes soient écrits) ; 2. l'Eglise-institution a écrit le Nouveau Testament : les paroles très dures de Jésus envers les scribes et les pharisiens ne nous sont connues que parce que des Apôtres (Matthieu, Jean, Pierre et Paul (Marc et Luc étant les secrétaires de ces 2 derniers)), chefs de l'Eglise-institution, les ont répétées oralement aux habitants de l'Empire avant de les écrire dans un livre que vous utilisez maintenant contre eux ce qui veut dire que soit ils étaient parfaitement stupides d'avoir écrit cela et donc il n'y a aucune raison de continuer à prêter attention à leurs écrits, soit ces paroles de Jésus ne peuvent être utiliser pour rejeter l'existence même d'une Eglise-institution hiérarchique ; 3. l'Eglise-institution a "décidé" ce qui est et ce qui n'est pas le Nouveau Testament (en écartant les récits apocryphes (tardifs, absurdes et dépourvus d'autorité apostolique) et en conservant les écrits canoniques (précoces, visiblement inspirés par l'Esprit Saint et pourvus d'autorité apostolique) dans les siècles qui ont suivi. En outre, les recherches historiques (et le simple bon sens) amènent à considérer comme absurde la conception de la Réforme et de tous les partisans de la sola scriptura des débuts du christianisme : pour eux les premiers chrétiens n'auraient connu le Christ que par le Nouveau Testament, seule chose qu'ils avaient en commun, seule source d'autorité. Mais comment cela aurait-il été possible alors que 1) le Nouveau Testament n'était pas encore écrit ; 2) l'imprimerie n'existait pas, rendant la communication des écrits extrêmement difficile et limitée ; 3) la plupart des premiers chrétiens, esclaves et plébéiens, ne savaient pas lire ? Il est absolument évident que les premiers chrétiens étaient unis par l'enseignement oral des Apôtres et de leurs successeurs et la célébration de l'Eucharistie, non par le Nouveau Testament. Enfin, (ce qui est amusant), on dispose évidemment d'un très grand nombre de preuves scripturaires pour réfuter l'argument de la sola scriptura (de "Tu es Pierre" aux appels de Paul à respecter l'autorité des Apôtres et de leurs collaborateurs, en passant par les références de Jésus Lui-même aux traditions orales de son temps). Et les arguments que vous avancez sont extrêmement faibles, sans vouloir vous offenser (le texte de Paul, cité ad nauseam, que vous utilisez ne parle pas des Evêques qui n'existaient pas encore, les Apôtres étant encore vivants, mais des Presbytres-Prêtres et ne prouve rien, si ce n'est, ce que l'Eglise n'a jamais nié, que le célibat des prêtres n'est pas nécessaire (et certains prêtres catholiques-orientaux sont mariés, comme vous le savez) mais simplement extrêmement utile et bénéfique pour un très grand nombre de raisons que je me ferais un plaisir de vous détailler.
Cela ne veut pas dire que des hommes et des femmes membres de l'Eglise (non l'Eglise elle-même, Epouse Immaculée du Christ) n'ont pas au cours de l'histoire et jusqu'à aujourd'hui trahi le Christ, Son enseignement et Son Eglise. Mais on ne peut opposer le Christ et Son Eglise. Nul ne connaît le Christ, si ce n'est par l'Eglise, nul ne vient au Christ, si ce n'est par l'Eglise. Ce qui ne veut pas dire que les communautés de baptisés en-dehors de l'Eglise n'ont pas conservé de splendides éléments de la Vérité. Pour en savoir plus, faisons ce que pratiquement personne n'a fait depuis 1965 : lisons les documents de Vatican II. Ce qui nous ramène au sujet.
______

Écrit par : Jean / | 13/02/2010

EN UNION AVEC LE CARDINAL CONTRE LES "NEO - INTRANSIGEANTS"

Je suis révolté de voir les attaques dont SE Mgr Vingt-Trois est l'objet de la part de la mouvance "integroide " et "tradie" ! Aussi bien en ce qui concerne les conferences de carême (là c'est le Concile qui est visé ) qu'à propos de l'application du Motu Proprio par l'ordinaire de Paris....
Ces gens - pour la plupart se croyant encore au XIX siecle -n'entendent rien au monde d'aujourd'hui. De surcroit, nouveaux inquisiteurs de carton -pate , ils se permettent de juger constamment l'Eglise et les évêques à l'aune de leurs fantasmes, de leurs phobies , de leur ritualisme desséché et de leur credo politique labelisé maurrassien !
Actuellement, ils sont pour la restauration religieuse voulue par notre bien aimé pape Benoit un obstacle aussi grave que les menées progressistes des années de plomb...
Gerard LETTERI -journaliste - LYON
______

Écrit par : LETTERI gerard / | 13/02/2010

LA RETRANSMISSION DES CONFERENCES DE CAREME 2010

Un grand merci de nous avoir informé sur les conférences de Carême. Pour les habitants du fin fond de la provinve y aurait-il une retransmission de ces conférences.
Merci de votre diligence
Bernard Trapes


[ De PP à BT - Oui. Je joins l'info au pied de la note ci-dessus. ]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Bernard / | 14/02/2010

SOUPCON

> Vous avez vu le site intégriste qui vous soupçonne gravement de vouloir devenir porte-parole épiscopal ??? ;) S'il suffit d'un post ici sur une conférence de presse du cardinal pour faire fantasmer les débiles, ça promet.
Nad

[ De PP à N. :
- Vous me l'apprenez. Plaignons-les. Ils sont pathétiques. (Mgr Vingt-Trois est leur nouvelle tête de turc, à cause d'une pauvre affaire d'occupation d'église ratée par eux - oui : une occupation d'église, en 2010, comme à St Nicolas du Chardonnet il y a trente ans.)
- Mais je vous indique que l'auteur et les lecteurs-commentateurs de ce blog font voeu d'abstinence de parler des pitres, au moins jusqu'à Pâques. ]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Nad / | 19/02/2010

Les commentaires sont fermés.