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22/01/2010

Du crétinisme diffusé par le business des jeux vidéo

Daté du 20, ce boniment technoïde sur un jeu vidéo "inspiré par l'Enfer de Dante" (?). Echantillon de l'univers mental où le business du divertissement enferme une génération :


<< Et un de plus ! Après Darksiders et Bayonetta et en attendant le hit annoncé que ne manquera pas d’être God Of War III, voici Dante’s Inferno qui se targue de satisfaire les aficionados de castagne et de combos dévastateurs contre des hordes d’ennemis déferlant par vagues continuelles. Et chacun de ces titres met un peu plus en évidence l’impact qu’aura eu Devil May Cry sur l’univers du jeu vidéo en termes de beat’em all. Après quelques vidéos alléchantes, le PSN et le Xbox live proposent depuis peu une démo relativement copieuse permettant de se faire la main sur un jeu qui s’inspire librement de la Divine Comédie de Dante Alighieri et en particulier de son Enfer décomposé en neuf Cercles plus démoniaques les uns que les autres.

La démo se décompose en trois phases bien distinctes. La première partie permet de situer historiquement le background et d’introduire le personnage principal. Vous incarnez ainsi Dante, un Croisé franchement illuminé qui ne recule face à aucun meurtre, aussi sanguinaires soient-ils, pour imposer le catholicisme. Le type est quand même très motivé puisqu’une cinématique d’intro nous le dévoile en train de se coudre une croix sur la poitrine. Le ton est donné, Dante’s Inferno sera à la fois gore et malsain. Ames sensibles s’abstenir !

  Une séquence de gameplay, très courte, permet d’appréhender les bases du combat alors que vous terminez votre évangélisation musclée dans la ville sainte d’Acre. La jouabilité s’avère à la fois sans faille et très classique : on évolue en terrain connu et si la sensation de puissance est évidemment présente, on se rend aussi rapidement compte que Dante ne proposera pas grand-chose d’original de ce côté-là. Nous retrouverons en particulier un système d’orbes à collecter et l’arborescence de compétences idoines.

Suite à cette échauffourée et quelques combos plus tard, vous êtes poignardé dans le dos par un mécréant. Il est alors temps de rendre des comptes à la Mort elle-même qui vous explique rapidement que votre existence sur terre n’a rien eu de particulièrement reluisante et que vous n’avez été que l’instrument destructeur d’un clergé corrompu.  Mais vous ne l’entendez pas de cette oreille et décidez de combattre la grande Faucheuse elle-même. Ce duel n’a rien de particulièrement difficile mais donne une idée de ce que pourront donner les affrontements contre des Boss pour le moins démesurés. Il est à noter qu’aux différents combos viendront alors s’ajouter quelques QTE, en particulier lors de finishs bien sanguinolents.

Cependant, votre victoire a un coût et le retour dans votre Florence natale ne se passera pas comme vous l’entendez. L’élue de votre cœur, la belle Béatrice, a pris votre place dans les Enfers et il faut donc vous enfoncer dans les entrailles de la terre pour parvenir à une Porte donnant sur le premier Cercle. Mais vous n’êtes pas Orphée en quête de son Eurydice… À la lyre, vous préférez la faux géante subtilisée à la Mort elle-même et au chant poétique une magie divine qui a oublié d’être pacifiste.

Cette dernière phase, la plus longue constitue un avant-goût assez alléchant de ce qui vous attendra au-delà de ce portail. Les ennemis sont très nombreux et se projettent massivement sur vous par vagues successives. Ils seront parfois appuyés par des créatures improbables comme ce bouc géant que vous serez amené à chevaucher. Pas de doute, ça déménage et cette séquence laisse entrevoir des purs moments d’anthologie.

C’est avant tout ce design torturé qui risque de faire parler de lui par son caractère très littéraire et très référentiel. Évidemment, si vous préférez les secrétaires vicieuses et maléfiques en tenues moulantes, c’est vers un autre titre star qu’il faut vous tourner. Mais si le malsain, le poisseux et le mysticisme sont davantage votre tasse de thé, surveillez de près ce Dante’s Inferno lors de sa sortie. >>


Ce document (avec ses photos)  s'offre à la réflexion des thuriféraires de la société marchande :

http://www.excessif.com/jeux-video/actu-jeux-video/news-d... 

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Commentaires

SAUCE

> D'autant plus crétin que tous ces jeux fonctionnent de la même façon, reposent sur les mêmes ressorts basiques etc. Primate. Mais l'inquiétant est la sauce infra-idéologique dans laquelle ça baigne. Un faux Moyen Age "gothik" d'où le christianisme a disparu sauf pour montrer des moines fous monstrueux. (Dan Brown a apporté sa caution à ce micmac).

Écrit par : Legrand-Cthulhu, | 21/01/2010

ETRANGLER LE PAPE

> Vous n'avez rien vu. Assassin's Creed 2 (gros succès de cette fin d'année) propose rien de moins que d'étrangler le pape (dernier adversaire du jeu - donc personne n'a relevé).

Écrit par : Virgil, | 21/01/2010

PSYCHOLOGIQUEMENT GRAVE

> Oui, au-delà de la crétinerie, ça devient vecteur de grave instabilité psychologique. Et d'aucuns qui applaudissent à ce genre de "loisirs" viendront s'étonner de la hausse de la violence chez les jeunes. Etonnant comme cette société a l'oeil sur tout ce qui pourrait altérer la qualité sanitaire des aliments et occasionner des dommages à la santé physique, et se désintéresse complètement de la santé mentale.

Écrit par : Barbara, | 22/01/2010

CAPO DI TUTTI CAPI

> Ce qui est à pleurer de rire, c'est que les concepteurs du jeu n'ont pas idée de qui était Dante Alighieri. Ils doivent trouver que ce nom fait Mafia (capo di tutti capi ?). Là on est dans le crétinisme profond en effet.

Écrit par : Alhazred, | 22/01/2010

à Barbara

> pas tout à fait négligée, la santé mentale : on envoie des cellules d'aide psychologique tous les jours partout. Par exemple au bourg où un maniaque de jeux vidéos "poisseux et mystiques" a poignardé à mort le vieux curé. C'est arrivé il y a quelques années, mais si vous le dites vous allez vous faire lyncher par tous les commerciaux lobotomisés hurlant ensemble : "l'Inquisition croyait que la Terre tourne autour de la Lune". (On me dira c'est pas grave, paske par oral on enten pa leur fot d'ortograf).

Écrit par : R. C., | 22/01/2010

BD

> A relier à l'imbécillité venimeuse des BD "médiévales" : Moyen Age en effet sans aucun rapport avec celui de l'histoire réelle, mais avec des magiciens de SF et des sabres japonais. Et parfois un horrible pape ou un cardinal dracula. Et je ne parle pas des BD ouvertement cathophobes tendance GODF revendiquée, genre "Le huitième évangile" ou "Les tueurs de Saint-Pierre". Les ados aussi ont leurs dan brown.

Écrit par : van Helsing, | 22/01/2010

FROID DANS LE DOS

> Le clip vidéo qui accompagne la présentation du jeu est un morceau d'anthologie. Je ne connaissais pas cet univers, il fait froid dans le dos, autant par la violence que par l'air angélique d'ados attardés des développeurs américains. J'avoue que je trouve plus inquiétants leurs regards juvéniles que les images qu'ils produisent. Remarquez bien au passage, la réplique exacte de Notre Dame de Paris ... (pourquoi ?)
FR

[ De PP à FR - Parce que l'image de Notre-Dame de Paris fait partie de la sous-culture du showbiz, depuis les divers opéras rock et autres comédies musicales... Pour être de service à la cathédrale tous les Vendredis Saints, je peux témoigner des questions hallucinogènes posées par de nombreux touristes américains, dans ce registre précis. ]

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Écrit par : Frédéric Ripoll, | 22/01/2010

NO LIFE

> Symptomatique de notre société en effet.
Les jeux vidéos posent beaucoup de problèmes. De plus en plus de jeunes s'enferment dans les mondes virtuels pour devenir des "no life". Or ces jeux sont d'une même violence bien supérieure à celles du cinéma, et cette violence est justifiée car plus le personnage joué tue, plus il gagne ! Ce qui pose est un renversement total des valeurs collectives...et à grande échelle car de très nombreux ados sont accros à ces jeux.

Écrit par : Damien Etienne Thiriet, | 22/01/2010

OSER

> Est ce que j'ose, allez j'ose, figurez vous que les jeunes adultes (parce que sur la boîte, il y a marqué interdit au moins de 18 ans) peuvent avoir un sens critique et pire encore peuvent avoir fait des études.
Je suis un amateur assidu de jeux vidéos et pourtant j'ai fait normale sup. Les gens que je fréquentent jouent aussi beaucoup et ne sont pas forcément devenus des hooligans anti-clergé.
Nous savons, et les plus jeunes aussi faire la part du grand guignolesque des univers virtuels.
Vous devriez savoir que la Divine Comédie enfin des passages sont enseignés au élèves dans les écoles publiques.
Figurez-vous que environ 90% des ados jouent aux jeux vidéos alors établir un lien lorsque l'un d'eux tue quelqu'un dans un accès de folie, il y a 90% de chances qu'il soient un joueur. L'argument jeu video = Folie est plutôt bancal.
A une certaine époque certains pensaient aussi que passer sous un tunnel en train à la vitesse de 30 km/h tuerai le malheureux présents dans le wagon.
mickel


[ De PP à M. :
- Je vois mal le rapport entre le transport ferroviaire et l'apologie du meurtre de masse...
- Pardon de le dire à un normalien, mais figurez-vous que les effets ont des causes. Les événements ne sont pas un zapping aléatoire discontinu. ]

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Écrit par : mickel, | 22/01/2010

PARCOURS

> Bonjour, je me suis intéressé à votre blog car il me semblait suivre le même parcours que vous. Je suis un ancien athée ultra-pratiquant, tendance bouffeur de curé, qui revient vers la foi tout en ne reniant pas ses convictions passées.
Ceci étant dit, je fais le tour de votre blog, et je tombe sur ce post assez consternant. Je suis comme Mickel, grand amateur de jeux vidéos, de préférence ceux où cela castagne. Je m'amuse avec, je tue virtuellement énormément de monde et cela ne m'empêche pas d'aimer mon prochain, de n'avoir jamais attenté à la vie de quiconque dans la vie réelle, tout comme je n'ai jamais appelé ou fait l'apologie de la violence.
Que vous n'y compreniez rien, que vous n'approuviez pas, que vous trouviez cela abrutissant, très bien. C'est votre droit. Mais arrêtez de prendre tous les joueurs pour des abrutis adeptes du panurgisme. L'immense majorité d'entre nous, joueurs, fait très bien la différence entre les deux mondes. Ceux qui ne le font pas, ont bien d'autres problèmes que l'addiction aux jeux vidéos.
Je ne comprends d'ailleurs pas ce qui vous pose problème: l'apologie de la violence, ou les pseudos références historiques?
On peut très bien lire des BDs SF/Heroic Fantasy/Moyen Age, jouer à ce genre de jeux vidéos, et être conscient que ce n'est pas ça le Moyen Age. Mais c'est de la fiction, des romans, des histoires et certaines de celles que les autres commentateurs citent comme étant des exemples de médiocrité, sont excellemment bien faites. Et je rajoute que beaucoup d'amateurs de ce genre de littérature et de jeux vidéos sont aussi des lecteurs de Michelet, Le Goff, Favier, Bogdan etc etc ... Alors par pitié, évitez de penser à nos places et n'en restez pas à des poncifs et des préjugés sur les no-lifes.
Cela étant dit, et je m'excuse si je vous ai paru trop virulent, mais je vous félicite pour votre blog, je ne suis pas d'accord avec tout, loin de là, mais c'est très stimulant.
Bigbenny

Écrit par : Bigbenny, | 23/01/2010

LA PART DES CHOSES

> Ce qui est incroyable est le langage employé dans cet article. Au bout de 2 lignes, je me suis demandé si je lisais du français ou une autre langue !
Je rajouterai quelque chose pour Mickel. Bien sûr que vous normalien, vous savez faire la part des choses. Cependant:
* Vous la faites parce que vous avez eu accès à d'autres sources
* Ceux qui n'ont pas votre éducation sont beaucoup plus fragiles et ne peuvent prendre le recul
* Si tous les médias étaient de cet acabti, on ne pourrait plus faire la part des choses.

Écrit par : ld, | 23/01/2010

De PP à BIGBENNY

> Je ne comprends sans doute "rien" à l'addiction vidéo ; le peu de jeux que j'ai essayés m'ont paru d'une lassante monotonie de concept. Avec pour seul différentiel la qualité graphique plus ou moins développée... Elle est souvent très grande, mais l'emballage superbe contient souvent de la daube.
C'est ce que vise ma réaction : je critique le consensus qui caractérise trop de jeux, et de BD, dès qu'il s'agit de religion et d'histoire. (Vous ne pouvez pas nier le phénomène, tellement il est établi).
Ce problème de consensus serait moins frappant si c'était compensé par un enseignement scolaire équilibrant... Or, en ces domaines, soit les programmes et la pratique scolaire sont déficients (dans le meilleur des cas), soit ils partagent la dérive cathophobe et anhistorique des BD et jeux vidéos (dans le pire).
Pour les adolescents, pris entre divertissements et "enseignements" de même coloration,
la pente est inéluctable vers une vision nulle ou fausse : a) des origines de notre civilisation, b) du christianisme d'aujourd'hui - forcément héritier de celui d'hier, lequel est "montré" (par les divertissements et par l'école) comme stupide et malsain.
Que reste-t-il aux adolescents comme contrepoids ? L'information par les parents. Quand ceux-ci ont le temps et les connaissances nécessaires... Mais on sait que dans notre société, l'ado cherche bien plus du côté de la Toile que du côté de papa-maman ; lesquels n'ont souvent rien à dire sur de telles questions, ayant eux-même fait leurs études secondaires après que le bulldozer post-68 ait crashé l'histoire à l'école. ("On n'apprend plus l'histoire à nos enfants", s'alarmait déjà Alain Decaux en... 1979).
Voilà le problème ; il est pédagogique, dans une société où le ludique a plus d'importance que le scolaire. Et il concerne les collégiens et lycéens plus que les 25-30 ans... ]

Écrit par : PP à Bigbenny, | 23/01/2010

ETRANGE

> J'ai du mal à comprendre en quoi le fait d'être cultivé et de n'avoir jamais agressé personne fournisse un alibi pour jouer aux jeux videos. Non pas que ces jeux soient une véritable cause de violence, mais n'est-il pas étrange que l'on trouve légitime de se distraire en tapant sur des individus, fussent-ils imaginaires? Comment une personne dotée d'un sentiment moral véritable (ce qu'est censé être un chrétien) peut-elle accepter l'idée même de concevoir un tel divertissement? La morale n'est pas un hobby, et il est ridicule de se croire moral parce qu'on n'assassine pas son voisin. C'est tout au plus un respect de la morale sociale, un conformisme comme un autre.
Par ailleurs, ces jeux ne sont-ils pas tout simplement laids? Pourquoi ne pas profiter de tout ce temps pour apprendre à jouer d'un instrument, dessiner, etc. ? Jouer ainsi (surtout si on joue seul) est une pure perte de temps (et il serait stupide de me répondre que chacun fait ce qu'il veut de son temps).

Écrit par : Alexis, | 24/01/2010

à Alexis

> tout n'est pas mauvais. Etant de la génération Atari, j'ai suivi le développement des jeux vidéos et à 43 ans, j'y joue encore. Mais, je précise que je ne joue pas aux jeux de "baston" ou aux fps. Mes préférés étant des jeux de stratégie (Ages of empire) ou de simulation aérienne (il 2) car, fana d'aviation, je ne pourrais jamais voler en spitfire ou autre yak et ces jeux m'en donnent un timide aperçu. Le tout est de rester maître du temps. Jouer ne m'empêche pas de lire (beaucoup), de faire une partie d'échec avec mes enfanst, de couper mon bois, de jardiner ou autre. Le vrai problème est l'accès de jeunes à des jeux qui ne sont pas de leur âge et aussi qu'ils y soient seuls. le jeu vidéo est devenu, comme la tv, une nourrice pas chère qui laisse les pseudos-adultes qui sois-disant sont leurs parents, libres de s'occuper de leur nombril au lieu de penser à leur enfants.
Quant à la laideur, il y a de tout. Certains sont magnifiques et c'est cela qui capte les ados. Quant vous vivez dans une barre hlm, la beauté graphique de certains univers de jeux vous libère de la laideur environnante. Et c'est là le danger. Il ne vient pas de la laideur des jeux, il vient de la laideur de notre civilisation qui pousse les ados à la fuir.

Écrit par : vf, | 24/01/2010

A vf

> Je suis d'accord pour ce qui est du besoin d'évasion des adolescents. Cependant, je ne pense pas que les jeux vidéos soient ce qu'il y a de mieux pour s'évader dans la mesure où l'on ne peut faire que ce que le concepteur du jeu a voulu que l'on puisse faire. La littérature est un très bon moyen de s'évader, surtout que vous n'avez besoin ni d'ordinateur, ni même d'électricité pour vous plonger dans l'univers de votre choix. Rien ne vous empêche de le composer vous-même de toute pièce. On me dira que le problème est que les jeunes ne s'intéressent pas à la littérature, mais cela est peut-être dû à la façon dont elle est enseignée. On joue aux jeux videos parce qu'ils nous lancent des défis qu'il nous faut surmonter, et l'on a d'autant plus envie de les surmonter qu'ils sont difficiles. Si les enseignants étaient plus exigeants avec leurs élèves, ceux-ci seraient plus intéressés. Le professeur vise haut montre à son élève qu'il existe un "ailleurs", quelque chose de nouveau et d'inconnu qui n'a rien à voir avec ce qu'il rencontre quotidiennement. Donc, non, je ne pense pas que l'on puisse s'évader en jouant sur console ou sur ordinateur (j'ai pour ma part toujours été frustré en jouant puisque mon imagination m'a toujours fait attendre du jeu plus que ce qu'il pouvait me donner).

Écrit par : Alexis, | 24/01/2010

A Alexis,

> Merci pour la leçon de moralité et la condescendance. Je ne vois pas en quoi je devrai avoir un alibi pour jouer aux jeux vidéos. Ce n'est pas interdit par la loi, ni contraire à ma foi. Je ne fais de mal à personne, ni ne désire en faire d'ailleurs. Comme le dit vf, il y a de tout dans le domaine du jeu. Mais contrairement à lui, je joue souvent aux fps, et cela ne me pose aucun problème moral puisque je fais bien la différence entre les deux mondes, réel et virtuel. Je vais être donc stupide en affirmant que tant que je ne fais de mal à personne, je fais bien ce que je veux de mon temps.
D'ailleurs comme vf, jouer ne m'empêche pas de faire beaucoup d'autres activités, bien plus morales à votre goût.

A Monsieur de Plunkett:

> Je comprends le reproche fait de cathophobie, il est courant dans la bd, le cinéma et le jeu vidéo. Il est parfois dur à vivre, mais il est, à mon avis, un simple revers de la médaille. Je m'explique, durant des siècles, le catholicisme a dominé intellectuellement et politiquement l'Europe. A tel point qu'il influence encore, même affaibli et de manière indirecte, la plupart des pays occidentaux. De ce fait, pour nombre d'adolescents et de jeunes adultes, il est devenu un symbole d'autorité contre lequel il est de bon ton de se rebeller. Et c'est d'autant plus facile qu'il est affaibli et que tout le monde s'y met. Ce n'est pas bien intelligent la plupart du temps, mais je ne crois que cela soit si grave que cela.
Plus grave est effectivement le manque de culture historique de nos générations. Mais là, si on doit compter sur les bds et les jeux vidéos pour faire l'éducation des jeunes, on est pas sorti de l'auberge. Certes l'école ne fait pas toujours, ou plutôt n'a pas toujours les moyens de faire son travail, ce qui fait que les joueurs/lecteurs n'ont pas les outils pour prendre du recul par rapport à ce qu'ils lisent ou voient. Mais ce n'est pas de la faute des créateurs, c'est de la faute de l'école, des parents, de l'autorité publique. Et d'ailleurs la bd, le roman et le jeu vidéo, devraient être des domaines où les catholiques pourraient beaucoup plus s'investir tant ils ont de beaux messages à faire passer.
De plus, je ne crois pas qu'il y ait forcément un lien de cause à effet entre une certaine crétinisation de la jeunesse et le jeu vidéo. Vf cite le jeu Age of empire, qui, tout en mettant en scène nombres de combats, permet aussi de gérer et faire grandir une civilisation tout en apprenant beaucoup sur son histoire.

Écrit par : Bigbenny, | 25/01/2010

A Alexis:

> Il y a de nombreuses façon de s'évader et les jeux vidéos en sont une. Que vous n'aimiez pas cela est une chose, mais de grâce, éviter les réflexions simplistes du genre: "c'est la faute aux enseignants etc.". Je suis enseignant, professeur (je préfère) d'Histoire/géo en l'occurrence et je viens de me faire taper sur les doigt car je suis trop exigeant avec mes élèves car mes moyennes de classes ne correspondent pas aux barres statistiques de l'académie. Je ne sais pas quelle est votre activité ou votre lien avec le monde scolaire, mais j'en ai un peu marre de servir de cible à tous les mécontents de la société. Ceci dit, je suis d'accord avec votre critique de l'enseignement de la littérature. Mais c'est un problème politique.
Pour en revenir au sujet initial, le jeu vidéo est un jeu. C'est moyen de s'amuser, de passer le temps. Comme le reste, il y a de tout. Vous parlez de lecture, un jeune peu très bien tomber sur Sade ou Histoire d'Ô ou Da Vinci Code dans une bibliothèque et être face à des perversions aussi dangereuses pour lui qu'avec certains jeux. Le problème principal du jeu est la "virtualisation" du monde. C'est le phénomène otaku au japon. Des jeunes sans repères s'enferment dans ce monde virtuel et en adoptent les codes en se coupant peu à peu complètement de la vie réelle. Mais, là, n'est-ce pas un problème d'adulte qui laissent faire en spectateur?

Écrit par : vf, | 25/01/2010

A vf,

> Je m'excuse pour mes propos sur les enseignants, j'ai parlé trop vite. Je ne sais pas si le problème est "politique" (peut-être est-il culturel? et encore faudrait-il s'entendre sur le sens de ces termes) mais il est sûrement trop vaste pour être traité dans des commentaires de blog. Je préfère donc me taire sur ce sujet pour éviter de donner l'impression de tomber dans le réductionnisme. Mais rassurez-vous, je ne considère pas les enseignants comme responsables de la bêtise ambiante. Pour ce qui est de la "virtualisation" du monde, je suis assez embêté dans la mesure où j'ai personnellement du mal à voir où elle commence. Le problème est ancien : on a toujours reproché à la littérature et à l'art en général de brouiller les frontières entre ce qui est réel et ce qui ne l'est pas. A votre avis, comment faut-il penser la "virtualisation" moderne?

A Bigbenny,

> Je m'excuse pour mon ton condescendant, mais je trouve que vous ne répondez pas au paradoxe que je soulève et qui est une question que je me suis posé à moi-même dans la mesure où j'ai joué aux jeux vidéos pendant un certain temps (par contre je ne connais rien en matière de terminologie, je crois que c'étaient des rpg), cette question étant : "pourquoi, moi qui suis chrétien, je peux me distraire en tapant sur des bonshommes virtuels?" Un remarque d'abord. Nous sommes d'accord, je pense, pour dire qu'un jeu n'a d'intérêt que s'il nous permet de faire quelque chose que la vie normale normale nous interdit (d'où le caractère un peu ridicule des jeux de sport) : il peut s'agir de stratégie, d'enquête policière, de pilotage d'avion, de meurtre, etc. Ma question est tout simplement, pourquoi, parmi les choses que les conventions sociales m'interdisent et que le jeu vidéo me permet, c'est le meurtre que je choisis? Je ne m'amuse pas à porter un jugement, même si j'ai pu donner l'impression de le faire. Je pose une question qui, à mes yeux, est pertinente (et qui ne vaut pas que pour les jeux vidéos).
J'ai une autre question, celle-là juste pour vous embêter. Pourquoi dire que le fait de jouer aux fps n'est pas incompatible avec "votre" foi? Pourquoi dire "ma foi" et pas "la foi de l'Eglise"? (Vous vous êtes peut-être exprimé trop vite mais sinon la question vaut la peine d'être débattue)

Écrit par : Alexis, | 27/01/2010

LA POSITION DU SUJET

> Pas de problème Cher Alexis. Cela m'arrive souvent à moi aussi. En ce qui concerne la virtualisation actuelle, sa différence tient à sa nature. Elle est issue d'un appendice technologique extérieur à l'individu et stimulant uniquement ses sens visuels et auditifs (pour l'instant). Par exemple l'ordinateur mais cela peut être le cinéma ou la tv (cf le problème otaku dont je parlais plus haut). La lecture à ceci de différent, c'est qu'elle fait fonctionner l'imaginaire du sujet. Il n'est pas passif mais créatif. Il a prise sur son évasion et surtout, en créant le monde qu'il lit, il sait que ce n'est pas réel. Dans le monde virtuel technologique, la création virtuelle a l'apparence du réel. vous êtes pris dans un ensemble de stimuli extérieurs qui ont l'apparence du réel et sur lesquels vous n'avez pas prise, comme le réel. De plus, on vous demande d'agir comme dans le réel tandis que lors d'une séance de lecture sous un arbres, vous pouvez lire l'Iliade, vous imaginer en Achille mais vous êtes toujours sous votre arbre et votre seule action est de tourner les pages. Dans le jeu vidéo, vous êtes Achille dont vous guidez visuellement le corps au travers d'obstacles et de situations que vous voyez et que le jeu vous impose. Finalement, la question est celle de la position du sujet par rapport à l'univers qu'il rencontre et sa maîtrise ou non sur cet univers.

Écrit par : vf, | 27/01/2010

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