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17/01/2010

Benoît XVI, à la synagogue de Rome, fait franchir "une nouvelle étape" aux relations judéo-chrétiennes

689411574[1].gifLe pape a reformulé chacune de ces étapes depuis Vatican II, dont il fut acteur et dont il est metteur en oeuvre :


 

L'événement du week-end, version agences :

<< Benoît XVI a défendu dimanche 17 janvier l'attitude de son prédécesseur Pie XII, affirmant qu'il avait œuvré de manière discrète, en coulisse, en faveur des juifs persécutés par les nazis. "Le Siège apostolique a procuré son assistance [aux juifs], souvent de façon discrète et cachée", a dit le pape dans son intervention. Benoît XVI a auparavant été interpellé par le président de la communauté juive de Rome : "Le silence de Pie XII face à la Shoah continue de faire mal car quelque chose aurait dû être fait", a déclaré Riccardo Pacifici, réclamant l'ouverture des archives du Vatican sur cette période. Cela n'aurait peut-être pas arrêté les trains de la mort mais cela aurait constitué un signe, un mot d'extrême réconfort, de solidarité humaine, pour ceux de nos frères transportés vers les fours d'Auschwitz."

A son arrivée à la synagogue pour une visite de deux heures, le pape a été accueilli par des personnalités juives romaines et étrangères. Avant de pénétrer dans le bâtiment, les dirigeants juifs lui ont montré une plaque rappelant la rafle du 16 octobre 1943, qui avait abouti à la déportation des juifs de Rome, et une autre inscription en hommage à un petit garçon de deux ans tué dans un attentat contre le lieu de culte en 1982. Le pape s'est recueilli, sous les applaudissements de la foule dans la synagogue : "En ce lieu, comment ne pas se souvenir des Juifs romains qui furent emportés de leurs maisons, devant ces murs (...) et furent tués à Auschwitz ? Comment est-il possible d'oublier leurs visages, leurs noms, les larmes, le désespoir des hommes, des femmes et des enfants?", a déclaré le pape. "La mémoire de ces événements doit nous pousser à renforcer les liens qui nous unissent pour que grandissent toujours plus la compréhension, le respect et l'accueil", a-t-il ajouté.

[Variante : << Avant d'entrer dans le lieu de culte, en un geste symbolique fort, le pape allemand a fait déposer des roses rouges et s'est incliné devant la plaque rappelant la rafle du 16 octobre 1943, au cours de laquelle plus d'un millier de juifs romains furent arrêtés et déportés. Le pape s'est ensuite recueilli devant une autre plaque commémorant l'attentat palestinien commis en 1982 contre la synagogue, qui avait coûté la vie à un petit garçon de deux ans. >> ]

Quelques heures auparavant, lors de son adresse dominicale aux pèlerins et touristes massés place Saint-Pierre, Benoît XVI avait présenté sa visite à la synagogue des bords du Tibre comme un nouveau jalon dans les relations entre juifs et catholiques, sans pour autant dissimuler les "problèmes et difficultés" entre les deux religions. "C'est une nouvelle étape sur le chemin de la concorde et de l'amitié entre catholiques et juifs", avait-il dit, ajoutant cependant que respect et dialogue n'empêchaient pas "problèmes et difficultés".

Cette visite inédite du souverain pontife allemand dans un sanctuaire juif intervient vingt-quatre ans après que son prédécesseur a été le premier pape à pénétrer dans une synagogue en près de 2 000 ans et s'y soit adressé à des "frères aînés bien-aimés". >>

 


Version quotidiens :

<< Aucun pape n'aura visité autant de synagogues. Après Cologne en 2005, New York en 2008, Benoît XVI s'est recueilli, dimanche, à la synagogue de Rome. Il avait prié, le 12 mai dernier, au mur occidental de Jérusalem. Malgré le contexte orageux lié à l'affaire Williamson et à l'aval donné à la béatification de Pie XII il y a un mois, c'est en ami du judaïsme que Benoît XVI a voulu rencontrer - comme la première historique de Jean-Paul II en 1986 - la plus ancienne communauté juive d'Europe établie au bord du Tibre depuis vingt-deux siècles…

Sans aborder frontalement ces polémiques ni la demande réitérée d'ouvrir les archives du Vatican [1], il a simplement évoqué d'une phrase «l'action de secours, souvent cachée et discrète, du Siège apostolique» pour sauver des Juifs pendant la guerre. Une courte allusion donc à l'action de Pie XII qu'il n'a pas nommé toutefois.

Benoît XVI a plutôt choisi de construire son discours en forme de plaidoyer visant à prouver que le rapprochement entre l'Église catholique et le judaïsme commencé avec le concile Vatican II est «irrévocable».

Ainsi a-t-il repris et reformulé publiquement, une à une, toutes les grandes étapes franchies depuis le concile. Dont l'acte officiel de l'Église catholique en 1998, qui, «déplorant les manques de ses fils et filles, demandait pardon pour tout ce qui a pu favoriser d'une certaine manière les plaies de l'antisémitisme et de l'antijudaïsme». Dont la prière de Jean-Paul II au mur occidental de Jérusalem en mars 2000 que son successeur a relue entièrement hier : «Nous sommes profondément blessés par le comportement de ceux qui, au cours de l'histoire, vous ont fait souffrir et nous demandons pardon (…).». Ou encore l'évocation de ce qu'il avait dit à Auschwitz : «drame singulier et bouleversant de la Shoah» qui voulait «éradiquer le peuple juif dans sa totalité». Sans oublier la longue évocation, très émue de sa part, de la déportation des Juifs romains (et qui est souvent invoquée comme l'un des silences de Pie XII) : «Comment est-il possible d'oublier leurs visages, leurs noms, les larmes, le désespoir des hommes, des femmes, des enfants ? L'extermination du peuple de l'Alliance de Moïse, d'abord annoncée, puis systématiquement programmée et réalisée dans l'Europe sous la domination nazie, avait touché Rome, elle aussi, en ces jours tragiques.»

Avant d'entrer à la synagogue, il s'était recueilli à l'extérieur à l'endroit précis où des camions allemands avaient chargé, le 16 octobre 1943, 1 021 Juifs romains pour Auschwitz. Dix-sept d'entre eux sont revenus. Benoît XVI a alors ajouté : «Beaucoup sont restés indifférents. Beaucoup parmi les catholiques italiens (…) ont réagi avec courage, ouvrant les bras pour secourir les Juifs pourchassés et en fuite, au risque souvent de leur propre vie.»

La mémoire de tous ces événements et de ces étapes « doit nous conduire, a conclu le Pape, à renforcer les liens qui nous unissent pour que croissent toujours plus la compréhension, le respect et l'accueil». Dans la dernière partie de son discours, Benoît XVI a donc lancé plusieurs pistes de collaboration active entre juifs et catholiques, autour des «Dix Commandements». Notamment dans les domaines de la défense de la vie, de la famille, de l'action sociale.

Estimant au fond que juifs et catholiques « se connaissent peu les uns, les autres », il a salué ses hôtes avec «la volonté commune de continuer un dialogue ouvert et sincère », en leur manifestant son « estime et son affection » en vue de « renforcer » ces liens.

Peu avant de quitter le Vatican, Benoît XVI avait publiquement confié lors de la prière de l'Angélus, l'esprit de sa visite : «Accomplir une nouvelle étape sur le chemin de la concorde et de l'amitié entre catholiques et juifs.» >>

___________

[1] Cette ''demande réitérée'' contourne la réalité : les archives du Vatican sur l'avant-guerre sont déjà consultables, et les archives de la tranche 1940-1945 seront consultables dans un an et demi. C'est officiel. Cependant les médias ne veulent pas renoncer à donner l'impression que le Vatican se dérobe et cache quelque chose...

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23:27 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : christianisme

Commentaires

DOUZE TOMES

> Il faut ajouter que les archives de la secrétairie d'Etat durant la seconde guerre mondiale sont disponibles publiées en douze tomes.
Mike


[ De PP à M. - Pourquoi mes confrères ne les consultent-ils pas ? seraient-ils par hasard de mauvaise foi ? ]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Mike, | 18/01/2010

"CA LES FAIT SUER"

> pff, c'est pas qu'ils savent pas lire, cher Patrice Plunkett, c'est que ça les fait suer (pour rester poli) de lire douze tomes, et ça les fait d'autant plus suer de lire combien Pie XII a agit, contrairement à leurs allégations!
en plus ils ne cherchent pas la vérité, ils ne veulent surtout pas lire des écrits catholiques, ils les fuient comme si c'était la peste......leur esprit est gangrené par leurs contradictions, leurs mensonges, (leurs propres péchés) qu'ils ne voient plus d'ailleurs...mieux vaut accuser les autres sans doute.
"la calomnie"...comme le chantait le barbier de Seville, sévit à plein nez;
plus pour longtemps me semble t-il, à force de lire des écrits de juifs conquis à sa cause.....comme le rabin David Dalin par exemple.

Écrit par : jean christian, | 18/01/2010

FUMISTES

> Pourquoi ne consultent-ils pas les archives? le prefet des archives du Vatican disait il y quelques années: « Ils appellent à l’ouverture des archives comme pour entrer dans une forteresse secrète dont ils imaginent la résistance. Mais quand la porte s’ouvre, ceux qui se lançaient à l’abordage ne se présentent pas, ou font une visite presque touristique ». Et il ajoutait: « la majorité des curieux a disparu, comme si, ne pouvant pas trouver la confirmation à leur thèse préétablie mais non documentée, les archives devaient être oubliées »

Écrit par : Mike, | 18/01/2010

AVANT RECYCLAGE

> à ce propos, j'ai récupéré chez mes parents des "Pèlerins" avant qu'ils ne partent au recyclage ! il y avait entre autre l'édito d'Anne Ponce (?) dans leur numéro consacré au fameux sujet de la béatification ! comme disent mes élèves j'ai halluciné ! cette jeune femme se permet d'interpeller le pape sur un ton et en même temps ne connait pas son dossier ! bien entendu leur courrier des lecteurs de la semaine suivante valait son pesant de cacahuètes ! Il parait qu'il va y avoir une sorte de colloque de la presse catholique sur la communication dans l'Eglise prochainement ? quand je pense à toutes ces jeunes journalistes que je connais et qui ne trouvent pas de boulot et qui sont cent fois plus compétentes ça me rend malade !

Écrit par : alice, | 19/01/2010

L'AMBASSADEUR D'ISRAEL A ROME IRONISE SUR LES ENERVEMENTS DE LA PRESSE EUROPEENNE

> Lu sur Zenit :

" Pour l'ambassadeur d'Israël près le Saint-Siège, la visite de Benoît XVI à la synagogue de Rome, le 17 janvier, a été une surprise positive et un soutien à la lutte contre l'antisémitisme.
Dans une interview accordée à ZENIT, Mordechay Lewy reconnaît que l'on ne pourra pas oublier un aspect de cet événement : « Avant la visite, la presse a entretenu une atmosphère de crise, et les médias ont été très déçus qu'il n'y ait ensuite eu aucune crise ».
Cela a été la véritable surprise de la rencontre, explique le représentant israélien au Vatican depuis mai 2008, en reconnaissant que par ce geste, le pape offre aussi une contribution à la lutte contre l'antisémitisme.
L'ambassadeur estime que cette visite est « très utile, parce que le Saint Père a rappelé et élargi la signification de Nostra Aetate », la déclaration du Concile Vatican II sur le dialogue entre les catholiques et les croyants des autres religions, en particulier les juifs.
Concrètement, observe-t-il, le pape « va à l'essence de ce dialogue ». Pour le diplomate, la visite a aussi un impact positif sur les relations entre Israël et le Vatican, qui « sont de deux types : un niveau spirituel et un niveau politique. Nous voudrions que les deux soient bons, et tous deux vont dans la bonne direction ».
En ce qui concerne le niveau spirituel, l'ambassadeur a rappelé la présence, dans la synagogue, des rabbins de la délégation d'Israël, qui participent depuis ce lundi à Rome à la réunion de la Commission mixte du Rabbinat d'Israël et du Saint-Siège. Cette réunion a pour thème « L'enseignement catholique et juif sur la création et sur l'environnement. Les défis de l'intervention humaine dans l'ordre naturel ».
Quant à la dimension politique, le représentant israélien considère que « nous avons des relations très bonnes et nous les encourageons au niveau de la culture et des négociations, qui avancent bien ».
Le diplomate se réfère aux séries de réunion entre Israël et le Saint-Siège sur les questions juridiques et fiscales liées à la présence de l'Eglise dans les Lieux Saints, et qui sont suspendues depuis la signature de l'Accord Fondamental (décembre 1993) qui a permis d'établir des relations diplomatiques.
En ce qui concerne l'opinion publique en Israël, l'ambassadeur affirme que l'impact de la visite du pape à la synagogue n'est pas encore facile à évaluer.
« En Israël, nous devons avancer avec l'idée de maintenir un dialogue - le plus intense possible - avec l'Eglise catholique. Mais certaines différences demeureront, et nous devrons vivre ainsi. C'est un apprentissage », a-t-il conclu.

Écrit par : Luça, | 20/01/2010

DECLARATION DU GRAND RABBINAT D'ISRAEL ET DU VATICAN

> La visite de Benoît XVI à la grande synagogue de Rome et la sauvegarde de la Création sont les principaux thèmes de la déclaration conjointe du grand rabbinat d'Israël et du Vatican publiée ce 20 janvier 2010.
La Commission bilatérale du Saint-Siège et du Grand rabbinat d'Israël a en effet tenu sa 9e rencontre à Rome du 17 au 20 janvier (Shvat, 2-5, 5770).
Les responsables religieux juifs et catholiques en appellent à une « écologie humaine » et affirment qu'« une éthique environnementale authentique est une condition clef de la paix et de l'harmonie du monde ».

Déclaration

1. La 9e rencontre de la Commission ci-dessus s'est tenue à Rome, à la suite de la visite historique du pape Benoît XVI à la grande synagogue, à laquelle ont participé aussi les membres de la Commission et au cours de laquelle le pape a confirmé catégoriquement l'engagement de l'Eglise catholique et sa volonté d'approfondir le dialogue et la fraternité avec le judaïsme et le Peuple juif, en accord avec Nostra Aetate, les enseignements du magistère qui en ont découlé, et en particulier de son prédécesseur Jean-Paul II. « Sur cette voie, nous pouvons marcher ensemble conscients des différences qui existent entre nous, mais aussi conscients du fait que lorsque nous réussissons à unir nos cœurs et nos mains en réponse à l'appel du Seigneur, sa lumière se rapproche et brille sur tous les peuples du monde » (Benoît XVI à la Synagogue de Rome, 17 Janvier 2010, § 8). Le pape a spécifiquement loué le travail, l'importance et les accomplissements de la Commission bilatérale qui allait se réunir sur le thème de l'enseignement catholique et juif sur la Création et l'environnement et il a souhaité à la Commission « un dialogue profitable sur un thème si actuel et si important ».

2. Le cardinal Jorge Mejía et le grand rabbin Shear Yashuv Cohen ont ouvert la réunion en saluant [la mémoire de] l'ancien ambassadeur Shmuel Hadas dont la contribution a été si utile pour l'institution de la commission.

3 . Les interventions d'ouverture ont mis l'accent sur les tensions entre les mouvements environnementaux séculiers et les perspectives religieuses et ils ont souligné que l'enseignement biblique considère la nature comme revêtue d'une sainteté qui vient du Créateur. C'est lui qui a donné à l'humanité, en tant que sommet de sa Création intrinsèquement bonne (cf. Gn 1, 31), l'obligation de la garder avec responsabilité (cf. Gn 2, 15). En conséquence, alors que la liberté et l'autonomie sont données à l'humanité pour développer et faire progresser les ressources naturelles, comme il est écrit : « le ciel, c'est le ciel du Seigneur/ la terre, il l'a donnée aux fils d'Adam » (Ps 115, 16), celles-ci doivent toujours s'exprimer d'une façon qui respecte la souveraineté divine de l'univers, comme il est écrit : « Au Seigneur la terre et sa plénitude/ le monde et tout son peuplement » (Ps 24, 1).

4. L'humanité est aujourd'hui confrontée à une crise environnementale unique qui en substance est produite par une exploitation matérielle et technologique démesurée. Ce défi doit évidemment être relevé, par les moyens techniques nécessaires, ainsi que par la modération, l'humilité et la discipline, mais les participants ont mis l'accent sur le besoin essentiel de la société de reconnaître la dimension transcendante de la Création qui est cruciale pour assurer un développement durable, et progresser d'une façon éthiquement responsable. Tout ce qui est faisable techniquement n'est pas moralement acceptable. C'est cette prise de conscience qui assure que tout aspect du progrès humain promeuve le bien-être des générations futures et sanctifie le Nom divin, tout comme son absence conduit à des conséquences destructrices pour l'humanité et l'environnement et profane le Nom divin.

5. La tradition biblique qui donne une dignité unique à la personne humaine ne doit pas être comprise en termes de domination mais en termes de respect et de solidarité. Cela demande de nous le sens d'une « écologie humaine » dans laquelle notre responsabilité pour l'écosystème est liée à nos obligations les uns envers les autres - et les reflète - et en particulier « une générosité spéciale envers les pauvres, les femmes et les enfants, les étrangers, les malades, les faibles et les nécessiteux » (Benoît XVI, Synagogue de Rome, 17 janvier 2010, § 7).

6. L'aspect éthique de l'intervention humaine dans l'ordre naturel réside dans la limitation du pouvoir de la science et sa prétention à l'absolu, et dans l'expression de la solidarité humaine et de la responsabilité morale envers tous. Dans ce dessein, la commission bilatérale encourage fortement une consultation étroite entre les innovations scientifiques et le travail de développement, et les guides de l'éthique religieuse. De même, les Etats et les organes internationaux devraient entrer dans une consultation étroite avec les responsables éthiques et religieux pour faire en sorte que le progrès soit davantage une bénédiction qu'une malédiction. Une éthique environnementale authentique est une condition clef de la paix et de l'harmonie du monde.
7. Surtout, l'importance cruciale de l'éducation morale religieuse à tous les niveaux a été soulignée pour garantir un développement scientifique et social responsable.

Rome,

19 janvier, 2010 - Shvat 4, 5770

Grand Rabbin Shear Yashuv Cohen (Président de la Délégation juive) ; Grand Rabbin Ratson Arussi ; Grand Rabbin David Brodman ; Grand Rabbin Joseph Levi ; Grand Rabbin David Rosen ; Rabbin Prof. Daniel Sperber ; M. Oded Wiener

Jorge Cardinal Mejía (Président de la délégation catholique) ; Patriarche Fouad Twal ; les archevêques Elias Chacour, Antonio Franco, Bruno Forte ; Mgr Giacinto-Boulos Marcuzzo ; Mgr Pier Francesco Fumagalli ; le P. Pierbattista Pizzaballa O.F.M. ; le P. Norbert J. Hofmann S.D.B.

Écrit par : La déclaration conjointe / | 21/01/2010

ROME, Lundi 15 février 2010 (ZENIT.org) - Une grande quantité de documents du Saint-Siège relatifs à la seconde guerre mondiale sera bientôt accessible gratuitement sur Internet, en réponse à une demande de la « Pave the Way Foundation » (PTWF) de numériser et publier près de 5.125 documents des archives secrètes du Vatican, allant de mars 1939 à mai 1945.

Gary Krupp, fondateur et président de la fondation, a annoncé officiellement à ZENIT que « les actes et documents du Saint-Siège relatifs à la seconde guerre mondiale seront disponibles en ligne très vite pour l'étude mondiale et sans aucun frais ».

« Les documents seront disponibles tant sur la page web de la 'Pave the Way Foundation' (www.ptwf.org) que sur celle du Vatican (www.vatican.va) », a-t-il précisé.

La « Pave the Way Foundation » est une organisation née pour lever les obstacles entre les religions, promouvoir la coopération et mettre fin à l'utilisation de la religion à des fins politiques.

« Tout au long de notre mission nous avons constaté que le pontificat de Pie XII (Eugenio Pacelli) durant la seconde guerre mondiale est un motif de tension qui a des répercussions sur plus d'un milliard de personnes. La controverse repose sur l'hypothèse selon laquelle le pape n'aurait pas fait suffisamment pour prévenir le massacre des juifs par les nazis », reconnaît Gary Krupp, juif de New York.

« Notre recherche a révélé que cinq ans après la mort de Pie XII, le KGB, services secrets soviétiques, organisèrent un complot, appelé ‘Seat 12', pour discréditer leur ennemi, l'Eglise catholique. Un procédé sale qui a condamné le pape Pie XII pour son ‘silence' durant l'holocauste, inspiré de l'œuvre théâtrale « le vicaire » de Rolf Hochhuth, en 1963 », ajoute le fondateur.

En 1964, Paul VI a souhaité qu'une équipe de trois historiens jésuites, les pères Pierre Blet, Burkhart Schneider et Angelo Martini, entreprenne une vaste recherche de documents relatifs à la période de la guerre, conservés dans la section non ouverte au public des archives secrètes du Vatican. Le père américain Robert Graham, s'unira à eux quelques années plus tard.

Les résultats de cette recherche sont rassemblés dans les actes publiés en ligne aujourd'hui. Le premier des onze volumes de la recherche a été publié en 1965, le dernier en 1981.

« En 1999, le cardinal Edward Cassidy créa une commission spéciale d'académiciens juifs et catholiques pour étudier conjointement ces documents. Mais l'initiative échoua le 21 juillet 2001, les professeurs n'arrivant pas comprendre la langue des nombreux documents.

Ils publièrent une liste de 47 questions et demandèrent l'ouverture des archives correspondant à la période comprise entre 1939-1958, bien que ces dernières n'aient pas encore été cataloguées », fait savoir Gary Krupp.

Pour ouvrir tous les documents relatifs à la seconde guerre mondiale des archives secrètes du Vatican, le Saint-Siège a besoin de terminer leur catalogage : environ 16 millions de documents.

« Au cours de notre mission de rendre public le plus grand nombre possible de documents pour éliminer cet obstacle entre juifs et catholiques à la lumière de la vérité documentée, notre fondation a demandé l'autorisation de numériser cette collection et de la mettre à la disposition de ceux qui veulent l'étudier ».

Gary Krupp ajoute que l'initiative a pour but de « montrer de façon claire les efforts que Pie XII a mis en œuvre pour alléger la souffrance de tant de personnes durant la guerre, et de faire comprendre que la ‘légende noire' qui a terni son nom n'est tout simplement pas vraie ».

« Cet accès que nous offrons ne veut pas se substituer au plein accès aux archives de la seconde guerre mondiale, mais montrera de manière inédite les efforts de Pie XII et les dangers auxquels il dut faire face sous la menace directe du régime nazi », indique le fondateur.

« Les archives secrètes du Vatican jusqu'en 1939, ouvertes il y a deux ans et qui présentent 65% du ministère de Pie XII, ont été ironiquement ignorés par les critiques qui ont demandé leur ouverture pendant des années », rappelle Gary Krupp.

La « Pave the Way Foundation », remercie la secrétairerie d'Etat et la Librairie éditrice du Vatican pour « la confiance qu'elle nous accorde en nous donnant ce privilège sans précédent ».

« Nous espérons sincèrement que les historiens du monde étudieront très attentivement ces documents. Nous pensons que la numérisation de ces quelques 9.000 pages prendra quatre semaines. Quand nous aurons terminé nous les publierons sur Internet » .

« Entre-temps, nous avons déjà mis en ligne (www.ptwf.org) des milliers de documents et vidéos de témoins pour la recherche ».

« Nous demandons que les chercheurs français, italiens et allemands nous aident à traduire les documents en anglais et envoient leur travail à la 'Pave the Way Foundation' pour pouvoir mettre ces informations à la portée du plus grand nombre possible d'académiciens. Nous souhaiterions aussi recevoir toute sorte de commentaires, positifs ou négatifs, sur le contenu de ces documents », a conclu Gary Krupp.

Écrit par : Luça / | 16/02/2010

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