14/11/2009
Une dépêche prend une phrase du résistant Marc Bloch pour une phrase de ''maître à penser de Vichy'' ! L'ignorance médiatique devient folle...
Le très célèbre Marc Bloch,
apparemment inconnu
des journalistes
en 2009 :
C'est sans doute pénible, pour une jeune journaliste technoïde, que d'écrire sur un sujet dont elle ne sait rien.
Pénible aussi de commenter des citations, quand elle ignore de qui elles sont !
Voilà le malaise où barbotent nombre de mes confrères (et consoeurs), par exemple à propos du pseudo-débat sur « l'identité nationale ».
Une dépêche Reuters écrit : « En exaltant de nouveau contre toute attente, lors d'un discours jeudi à La-Chapelle-en-Vercors (Drôme), les symboles d'un des maîtres à penser du régime de Vichy (1940-1945), Nicolas Sarkozy a fini de creuser un sillon idéologique dont les ramifications tactiques ne laissent pas de doute. »
Pas de doute, vraiment ? Ici la journaliste de Reuters écrit une bourde inexcusable. La voici :
« Jeudi, Nicolas Sarkozy, avec l'appui de son conseiller Henri Guaino, a emprunté au nationalisme de Maurice Barrès en multipliant les variations sur "la leçon de la terre", la "conscience nationale", "la terre et les morts" chantés par l'écrivain du XIXe siècle. "On comprend l'Histoire de France quand on accepte de vibrer avec le souvenir du Sacre de Reims et d'être ému par le récit de la fête de la Fédération", a déclaré Nicolas Sarkozy. »
Reuters doit présenter des excuses à la Résistance. Car la phrase incriminée n'est pas de Maurice Barrès. Elle est de l'historien Marc Bloch.
Marc Bloch n'était pas le maître à penser de Vichy. C'était un héros de la Résistance. Il a été fusillé par les Allemands le 16 juin 1944. La phrase en question, il l'a écrite dans son livre sur 1940 : L'étrange défaite.
La voici : « Il est deux catégories de Français qui ne comprendront jamais l'histoire de France, ceux qui refusent de vibrer au souvenir du sacre de Reims ; ceux qui lisent sans émotion le récit de la fête de la Fédération. »
Cette phrase est une des clés de l'engagement de Marc Bloch dans la Résistance.
Eh oui, ma pauvre jeune consoeur de Reuters : les résistants étaient des patriotes. Si une phrase de Marc Bloch (héros de la Résistance) te choque, c'est que tu ne sais rien de la Résistance.
Peut-être ne sais-tu rien de l'histoire en général ? Peut-être ne sais-tu pas à quoi Marc Bloch fait allusion quand il parle de Reims ou de la Fédération ?
Peut-être que l'histoire ne te « motive » pas ?
Ce serait logique : l'histoire n'est pas enseignée à l'école. De toute façon elle a mauvaise presse, depuis que le consumérisme nous a pris la tête.
Alors cesse de tartiner sur des actu qui ne te motivent pas, et cantonne-toi aux dépêches people : la vraie life, le bankable. Ce qui motive les médias en 2009.
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17:21 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (25) | Tags : histoire
Commentaires
FREQUENT
> Eh bé, vous ne pratiquez pas la langue de bois, M de Plunkett ! Je remarque aussi que vous savez très bien parler le sabir moderne, j'en veux pour preuve la dernière phrase de votre billet. (Par contre, d'ici à ce que votre jeune confrère écrive aussi bien que vous et avec la même culture, il coulera de l'eau sous les ponts).
Heureusement quand même que vous n'avez pas accès à tous les journaux, ce type d'article devient de plus en plus fréquent. A se demander si, actuellement, dans les écoles de journalisme, on approfondit sa culture ou si on apprend seulement à écrire de façon à peu près intelligible (pour l'orthographe, il y a le correcteur orthographique intégré à l'ordinateur).
Écrit par : Barbara, | 14/11/2009
LA MANIE DU JUGEMENT
> Marc Bloch a aussi écrit ceci, qui pourrait servir de leçon à Reuters : "Satanique ennemi de la véritable histoire : la manie du jugement." ['Apologie pour l'histoire ou métier d'historien' (1941),Armand Colin, 1967, p. 7].
Cette dépêche Reuters est grave de la part d'une agence : ce n'est pas un texte d'information, c'est une prise de position, et en plus absurde parce que ne comprenant pas de quoi elle parle.
Écrit par : Mestor, | 14/11/2009
SOMMETS
> Là cela dépasse l'imagination! Quand l'inculture alliée à la mauvaise foi atteignent de tels sommets, on ne peut qu'être inquiet! De surcroît si cette journaliste avait eu un tant soi peu de culture, elle aurait su que l'affreux Barrès a écrit durant la Première Guerre mondiale un admirable livre où il renonçait à son antisémitisme de naguère et où il faisait accéder au rang de famille spirituelle de la France, le judaisme et le protestantisme!
Mais nos inquisiteurs à la petite semaine, nos mutins de panurge selon la belle expression de Muray ont toujours besoin de ressusciter des ennemis qui de fait n'existent plus ou pire les caricaturer! Lamentable et inquiétant!
Écrit par : jean-claude, | 14/11/2009
LA CAPITULATION DES PROFS D'HISTOIRE
> Cela tombe bien, je suis justement en train de relire 'L'Etrange défaite'. Mais cette inculture abyssale de ceux qui font, en théorie du moins, partie de l'élite, est une des choses qui m'inquiète beaucoup ces temps-ci.
Quant à l'enseignement de l'Histoire, que dire? Il y a tellement à dire sur ce désastre. Je dirais juste une chose : la capitulation générale de mes collègues prof d'Histoire (du moins une grande partie d'entre eux) qui acceptèrent toutes les réformes même les plus ineptes alors que les historiens-chercheurs, eux, se sont battus pour que l'Histoire reste une des grandes disciplines de l'esprit et de la culture. Les professeurs, à part quelques îlots vite réduits, capitulèrent en masse devant le matérialisme-mercantile qui s'imposa à l'école, remplaçant l'Histoire par un "devoir de mémoire".
Écrit par : vf, | 14/11/2009
BHL CONTRE PEGUY
> Nos inquisiteurs modernes avaient un maître en la personne de Bernard-Henri Lévy faisant de Péguy un précurseur du fascisme aux couleurs de la France ("L'idéologie française") !
Écrit par : Michel de Guibert, | 14/11/2009
3O SECONDES
> Merci de l'information. J'ai envoyé un mail de protestation détaillée à Reuters, à la journaliste (dont on peut trouver le mail en trente secondes sur Reuters) et au Monde.fr qui a repris la dépêche.
Écrit par : Mahaut, | 14/11/2009
RIEN D'ETONNANT
> Hélas rien d'étonnant. L'amnésie est caractéristique de notre époque, le patriotisme également.
De plus, la journaliste met Barrès comme inspirateur de Vichy. Or Barrès était aussi maintes fois cité et lu des résistants. Tout nationaliste qu'il était, Maurice Barrès n'était en rien un précurseur du fascisme. Il est vrai aussi que Vichy récupérait tout et n'importe quoi et le mettait à se sauce.
Dans ce cas là, de tels journalistes devraient se contenter de commenter la vie privée de Johnny...
Écrit par : Damien Etienne Thiriet, | 14/11/2009
L'UNIVERSITE
> je suis inscrit à l'université Marc Bloch à Strasbourg, et j'avoue que vous m'en apprenez un peu plus sur le personnage. Pauvres journalistes d'aujourd'hui, c'est calamiteux : quand on ne sait pas, on se tait, et quand l'on croit savoir, on vérifie ses informations; merci de nous tenir au courant.
Écrit par : jean christian, | 14/11/2009
CIGARETTE
> Je remarque sur la petite photo que cet illustre inconnu, en plus d'être en uniforme, tient une cigarette à la main. Attention, cher Patrice, vous frôlez le nauséabond.
Écrit par : PMalo, | 14/11/2009
A EN PLEURER
> La prochaine fois on nous apprendra que Michelet était un des maitres à penser de Vichy. Au fond, Michelet était également nationaliste.
Le programme en histoire est complètement décomposé. C'est à en pleurer. Rien de nouveau sous le soleil, pourtant : déjà Bismarck définissait le Français comme un monsieur qui ne connaît pas son histoire.
Écrit par : Blaise, | 15/11/2009
LA NATION
> C'est bien sûr révélateur du niveau de certains journalistes. Mais plus gravement il y a l'idée sous-jacente que c'est un crime pour un Français contemporain de se sentir concerné par le sacre de Reims (j'imagine que le journaliste faite une équation reims= royaliste = vichy).
Cela rejoint l'idée répandue (à gauche) selon laquelle l'histoire de notre pays commence en 1789...et que tout Français non républicain n'est pas vraiment français...
Le pire me semble que le point de vue de Marc Bloch -outre le fait qu'il me semble assez modéré et proche des réalités - est également rejeté par les intégristes de droite - qui rejettent furieusement tout ce qui s'est passé depuis 1789 - comme si la France s'était arrêtée à cette date. Convergence des extrêmes ?
Et oser diriger toutes ces injures à l'encontre d'un Juif qui fut une victime (comme tant d'autres) de la Collaboration !!! l'ignorance touche l'abjection.
Philippe C
[ De PP à PCF - A l'émission de Stéphane Paoli sur le "débat" de l'identité nationale, hier samedi matin, l'historien Nicolas Offenstadt a eu ce mot inattendu : "Définir la nation par 'les valeurs de la République', ça voudrait dire que les monarchistes ne seraient plus considérés comme des Français." Il a raison : le vice est de donner de la nation une définition idéologique. Voire une définition tout court... On ne peut pas "définir" un être vivant. Donc le débat Besson est absurde, quoi qu'en disent les zélateurs. ]
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Écrit par : Philippe C, | 15/11/2009
à Philippe C
> Ne noircissez pas la réputation de la maheureuse zozotte de l'agence. Elle ne savait pas qu'elle s'en prenait à Marc Bloch, puisqu'elle ne savait pas de qui était la phrase qu'elle brandissait (comme une gourde) !
Écrit par : Nati, | 15/11/2009
VIVANT
> vous avez raison, cher Patrice, on ne définit pas un être vivant. Et c'est parce qu'il est mort que l'on cherche à le définir.
Écrit par : vf, | 15/11/2009
PAS LU UNE LIGNE
> Le reste du papier est hélas de la même eau : Barrès "écrivain du XIXème siècle" tellement mélangé avec Maurras qu'on a l'impression qu'ils sont tous les deux royalistes et racistes. Opposés en plus au "nationalisme ouvert" de Péguy, qu'elle considère comme un grand ami de Jaurès....Si cette jeune femme a lu une ligne d'aucun des auteurs qu'elle cite, je veux bien être pendu.
Écrit par : JG, | 16/11/2009
NE METTEZ PAS LES PROFESSEURS EN CAUSE
> consternant ! quelles études pour cette journaliste ?
L'ensemble des commentaires semble mettre en cause les professeurs d'histoire ce qui est réellement insupportable car nous ne faisons qu'être tributaire de programmes que l'on nous impose et ce sont ces concepteurs que vous devez désapprouver.
Cela dit moi je parle de Marc Bloch à mes élèves de première, je leur lis des extraits de "l'étrange défaite", je parle sans arrêt de l'époque médiévale (pourtant totalement disparue des programmes du lycée mis à part une vague mention des croisades pour expliquer que c'était très mal ) ! Je le répète ce ne sont pas les professeurs d'histoire qui ont capitulé ce sont ceux qui fabriquent les programmes, alors évidemment que faire ? passez son temps à dire aux élèves :" ce que je dis là bien entendu c'est off, et ne mettez pas çà dans vos copies le jour du bac" ? avant de tirer à boulet rouge sur les professeurs lisez les manuels et comprenez qu'il n'est pas aisé à la fois de préparer les élèves aux épreuves d'examen et de faire un vrai travail d'historien !
Écrit par : alice, | 17/11/2009
SAIT-ELLE ?
> A propos: sait-elle qui était Marc Bloch ?
J'ajouterai que nous avons échappé de peu à la fameuse phrase de Pétain: "Le terre elle, ne ment pas", qui lui avait été soufflée, si je ne me trompe, par Emanuel Berl, un juif qui a travaillé un moment pour lui. Comme tout ça est compliqué!
françois
[ De PP à F. - Eh non, on n'y a pas échappé ! Sarkozy a été traîné (si j'ose dire) dans la boue pour avoir dit "attachement à la terre", quinze jours avant. On lui a prêté la fameuse phrase, qu'évidemment il n'avait pas prononcée (Guaino connaissant ses classiques). ]
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Écrit par : françois, | 17/11/2009
chère Alice,
> ce que vous dites des programmes et des manuels est vrai. Mais le problème est que, en majorité, les professeurs d'histoire (dont je fais partie) ont avalé ces couleuvres sans trop rien dire. Nous sommes quelques uns à essayer de rétablir les choses en complétant ou occultant certaines parties des programmes ou des manuels. Mais, quand j'observe les collègues des établissements dans lesquels j'ai exercé, nous sommes bien peu. Regardez l'attitude de l'APHG (association des professeurs d'histoire et géographie) face aux différentes réformes depuis des lustres. Elle est loin d'avoir la combativité d'autres associations comme celle des lettres classiques par exemple. Je sais que la mode est à la chasse aux profs. Il n'empêche qu'il faut aussi reconnaître notre part de responsabilité dans ce naufrage. Alors, bien sur,il y en a qui résistent, dont vous, moi, et d'autres que je connais. Mais c'est peu. Si une majorité des professeurs s'était élevée contre ces absurdités, voire ces mensonges, nous n'en serions pas là.
Je vous assure que je vous comprends. Actuellement en collège, j'ai aussi exercé en lycée et j'ai préparé des terminales au bac que j'ai aussi fait passer (avec les consignes démagogiques et malhonnêtes que l'on connait).
Écrit par : vf, | 17/11/2009
DEFAUT DE COMPASSION ?
> Deux remarques à M. de Plunkett:
a) étant un ignorant en histoire (ce qui va choquer certains lecteurs) je trouve que votre article n'est pas très clair (Sacre de Reims, fête de la Fédération).
b) ne pouvant me concentrer sur le fond sans faire de recherche sur Google, je ne retiens que la forme qui est plutôt péremptoire. Une journaliste a fait une bévue, alors elle doit changer de place selon vous. Comme si elle n'était pas capable de se corriger, d'apprendre, d'évoluer. Alors hop, une pichenette au moustique déchu, qu'elle aille jouer dans le bac à sable !
Donc, concernant la vérité, votre article contient beaucoup de raccourcis et n'est pas forcément éclairant pour l'intelligence.
Du côté de la charité, cela se réduit drastiquement avec le ton de donneur de leçon utilisé, et le tutoiement qui n'est pas dans votre habitude. Car peut-être qu'elle l'a écrit à toute vitesse, pressée par son divorce, la pression des patrons, etc ? Qu'en savez-vous ?
Ainsi votre article ne fait ni forcément aimer l'histoire, ni ne fait grandir la journaliste, qui peut-être a été simplement renvoyée pour cette "bourde inexcusable" !
En tout cas vous avez marqué un point: je n'ai pas retrouvé son article chez reuters.
Mais vous avez pris deux autogoals de mon point de vue, dans l'ordre de la clarté de votre article (vérité), et dans l'ordre de la charité (compassion).
Théophile
[ De PP à T. :
- Si vous jugez excusable, de la part d'une "professionnelle de l'information", le fait de confondre un héros (fusillé) de la Résistance avec un inspirateur de Vichy, vous avez une vision spéciale de l'information. J'ai dirigé une rédaction pendant dix ans : je peux vous dire qu'en stricte déontologie, une erreur de ce calibre ne "passait" pas. Il est vrai que c'était à une lointaine époque, celle des années 1990... Personne n'est obligé d'être journaliste, mais si on l'est, on doit l'être correctement ; le mauvais travail dont on est seul responsable n'appelle aucune "compassion" (quelle étrange confusion que d'appliquer le compassionnel où il n'a que faire). Et puisque vous êtes suisse, permettez-moi de vous faire observer que la presse helvétique a acquis son renom international par le sérieux de ses articles où tout était vérifié trois fois.
- D'autant que la dépêche Reuters en question était d'une assurance péremptoire et d'une agressivité idéologique ahurissante : le contraire de ce que doit être une information d'agence... (Sans compter l'énorme bourde sur Marc Bloch). Si vous l'aviez lue, vous en auriez été stupéfait : mais vous ne l'avez pas lue.
- Pardon d'avoir oublié (en écrivant la note en question) qu'une partie des lecteurs francophones de ce blog ne sont pas des Français. Mais taper "sacre de Reims" et "fête de la Fédération" sur google vous aurait pris un dixième de seconde. Vous auriez eu toutes les réponses, et vous auriez constaté : a) que ce sont deux données essentielles de l'histoire de France, b) qu'elles sont très faciles à connaître. Il n'y a plus d'ignorance à l'époque d'Internet.
- Marc Bloch pensait qu'un Français devait connaître ces deux données, et même "y vibrer". La journaliste (française) pense le contraire. J'ai le droit de dire qu'elle a gravement tort ;
et je ne suis Français que de deuxième génération.
- J'estime, en tant que journaliste, qu'un journaliste qui prétend évoquer dans un papier l'histoire de Vichy doit la connaître un minimum, et ne pas prendre la Résistance pour la Collaboration. C'était le sujet de cette controverse.
- Ce blog est en effet un lieu de controverse, quand c'est utile. Vous avez tout à fait le droit d'être hostile à ce genre d'activités. Cependant, je ne crois pas que vous puissiez faire de votre goût personnel une vertu chrétienne, et condamner les controverses pour défaut de compassion... Ce qui vous déplaît n'est pas forcément peccamineux, je suis confus de devoir vous le dire.
ps/ Les journalistes entre eux ont le tutoiement facile. D'où ce "tu" qui vous choque, mais qui n'est pas totalement choquant dans ce contexte. ]
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Écrit par : Théophile, | 17/11/2009
PLUS CLAIR
> Merci pour votre réponse éclairante ! Mais je ne condamne pas les controverses de ce blog. Elles sont nécessaires et c'est votre devoir de nous éclairer puisque vous avez suffisamment de lumière dans ce domaine. C'était plutôt le ton des derniers paragraphes qui m'ont ahuri car j'y voyais plutôt du dédain de la personne elle-même. Avec vos remarques lues à tête reposée c'est plus clair dans ma tête.
Écrit par : Théophile, | 17/11/2009
AUTOGOAL
> Pour ceux qui n'ont pas la passion du football (ma femme m'a dit que ça existait), il faut préciser, pour mieux comprendre le match PP-Théophile, que le terme "autogoal" (en vigueur en Suisse et Belgique) utilisé par Théophile en première mi-temps signifie "but contre son camp".
En tout cas, j'admire tout autant le puissant "retourné acrobatique" de PP (digne de JPP) que la magnifique "claquette au-dessus de la barre" de Théophile. Il faudrait revoir tout ça au ralenti...
Bravo à Théophile qui obtient in extremis le match nul à l'extérieur. Je peux vous garantir que sur le terrain de PP, c'est déjà bien.
Écrit par : Guillaume de Prémare, | 17/11/2009
cher vf,
> merci de votre réponse, c'est vrai que la digne association des agrégés de nos deux matières (je suis historienne de formation) a beaucoup de renoncements sous ses semelles, se contentant trop souvent de courber l'échine au prix de la conservation d'heures d'histoire dans toutes les sections ! un jour j'ai glissé à mon inspecteur que je ne comprenais pas pourquoi que dans les options de seconde il n'y avait pas une option histoire, tout aussi utile que les autres : il n'y avait jamais pensé ! enfin comme je dis toujours à mes élèves, si dans votre vie future vous avez envie de lire des livres d'histoire je n'aurai pas perdu mon temps ! ce sera ma récompense pleine et entière, et les ventes de livres d'histoire ne faiblissent pas ! donc ne perdons pas espoir ! cela n'excuse en aucun cas cette jeune journaliste dont la déontologie devrait être de vérifier toutes ses assertions
Écrit par : alice, | 17/11/2009
Chère Alice,
> c'est à peu près ce que je tente de faire aussi. en dehors de leur donner quelques bases vitales, j'essaie de leur donner l'envie d'aller plus loin en Histoire, de lire ou, pour commencer, de voir quelques documentaires de qualité. Les livres d'Histoire sont toujours en tête des ventes, cela montre bien qu'il y a un besoin et une envie. et heureusement que certains répondent à cela en écrivant les livres qu'il faut pour ce public (pensons à max Gallo).
P.S: je suis aussi historien de formation avec une maîtrise en Histoire grecque
Écrit par : vf, | 18/11/2009
Cher PP,
> quand vous affirmez qu'"Il n'y a plus d'ignorance à l'époque d'Internet", vous allez un peu vite en besogne.
Je crois plutôt qu'il n'y a plus QUE de l'ignorance à l'époque d'internet où le moteur de recherche a remplacé la mémoire.
On croit qu'on sait parce que Google sait. En réalité, plus il sait, moins nous prenons la peine d'apprendre.
JG
[ De PP à JG- Encore le problème du verre à moitié vide ou plein. Je veux dire : à l'époque desmoteurs de recherche et pour peu que l'on sache un peu faire le tri entre la daube et les savoirs, il n'y a plus d'excuse à l'ignorance. On ne peut plus accuser quelqu'un de snobisme parce qu'il a employé un terme que le lecteur ,ne connaissait éventuellement pas...
- Internet est une énorme nouveauté qui a d'énormes défauts... et d'énormes qualités. Entre autres, celle de nous libérer du monopole corporatif des journalistes papier, devenus ce que l'on sait depuis une vingtaine d'années ! Mieux vaut surfer à ses risques et périls, que de lire un journal de psychorigides analphabètes qui vous impose la version mutilée des événements ; ce qui est de plus en plus fréquent. ]
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Écrit par : JG, | 18/11/2009
COMME LA TGB
> Auprès de mes élèves très branchés (au sens de connectés), je compare souvent internet à la grande bibliothèque Mitterrand (ex-bibliothèque nationale de France) dans laquelle on lâcherait un gamin de 6e. Il peut tomber sur le marquis de Sade ou "mein kampf" comme sur la bibliothèque rose ou les Barbapapa. Comment faire? La seule chose à faire est de l'instruire. de lui transmettre suffisamment de culture pour que ce qui pourrait être un dédale de pièges devienne un paradis de la connaissance. Internet est un outil au service des hommes. A nous d'avoir la culture et l'intelligence nécessaire pour l'utiliser correctement. A ce propos, je rejoint entièrement Finkielkraut quand il déclare qu'il est urgent de bannir internet du seul endroit où on l'impose alors qu'il n'a rien à y faire: l'école. Car l'utilisation abusive voir exclusive d'internet dans l'apprentissage de la culture détruit cette dernière. il faut savoir que le gouvernement a, en projet, la suppression des manuels scolaires au profit de l'utilisation de sites internet dédiés. Si certains manuels sont plus que critiquables, la disparition du livre serait une catastrophe pour la formation de l'esprit. D'autant que je me pose la question de la pérennité d'internet, grand dévoreur d'énergie, dans un monde ou cette même énergie deviendra de plus en plus chère.
Écrit par : vf, | 18/11/2009
LA REFORME DU LYCEE
> je ne sais pas où mettre ce message que vous classerez : avez vous lu la réforme du lycée ? Plus d'histoire en terminale S si ce n'est en option !!!!!!! vous imaginez les godelureaux de TS choisir l'histoire ? quand on considère le niveau ! et ce n'est pas les 3h de secondes et les 4h de première qui vont permettre de caser le peu que l'on fait actuellement C'était juste pour vous informer !
Attendons de voir les programmes qu'il vont nous concocter !!!!!
Écrit par : alice, | 20/11/2009
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