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17/10/2009

Un chrétien ne peut haïr celui qui le persécute

Marc 10, 35-45 : leçon en 2009...


 

Jacques et Jean demandent à Jésus de les rassurer sur ce qui va suivre. Il ne les rassure pas : « Pouvez-vous boire à la coupe que je vais boire ? » (sa Passion). L'exégète commente : « On a ici un écho de sa propre prière à Gethsémani ». La réponse de Jésus veut dire : « Je ne peux faire l'impasse sur le chemin de souffrance et de mort que les hommes dressent devant moi ; et vous, êtes-vous prêts à suivre le même chemin ? »

En 2009 des chrétiens sont persécutés dans le monde. Il existe deux sortes de persécutions : certaines, brutales, sont lointaines et viennent d'autres religions (chose dont les bien-pensants parlent volontiers) ; certaines, morales, sont ici même et viennent de notre propre matérialisme mercantile (chose que les bien-pensants passent sous silence).

Mais le problème n'est pas l'origine des persécutions : c'est notre attitude devant elles. Tout en aidant les persécutés, veillons à ne pas déguiser, en dénonciation des persécutions, une haine (« occidentale ») envers le persécuteur. Ce serait le contraire des paroles du Calvaire. Malheur à qui utiliserait le feu de la religion pour cuire sa petite soupe, dans son petit coin, sur son petit feu.

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Commentaires

NE PAS TOUT MELANGER

> J'ai envie de dire à certains qui clament à la persécution : "ne mélangeons pas tout, et d'abord regardez-vous."
Une chose est de récuser l'islam (je ne vois pas comment un chrétien croyant - je dis : croyant - pourrait ne pas récuser religieusement ce qui n'est pas la Révélation).
Une autre chose serait d'offenser le musulman croyant, qui est dans 99 % des cas dans
la situation connue par les canonistes catholiques sous le nom d'"erreur invincible". S'il persécute son voisin chrétien en étant de bonne foi, il est dans la situation de Saül au lynchage d'Etienne. On connaît la suite.
Mais dans de nombreux cas, la "persécution antichrétienne", faite au nom de l'islamisme ou de l'hindou-fascisme identitaire, est une instrumentalisation du religieux par le politique : une désignation de bouc émissaire. Auquel cas nos propres islamophobes xénophobes se voient dans une glace : ils sont le reflet des islamistes ou des hindou-fascistes, rien de moins. Qu'ils soient anathèmes.

Écrit par : Meryem, | 18/10/2009

DIEU EMBRASSE TOUTE VERITE

> Sur le problème du rapport entre universalité de la révélation et bienveillance envers les croyants d'autres religions, la position de Hauerwas :
" La vérité de la morale chrétienne ne présuppose pas une théorie qui prouve que les autres récits sont faux. Elle suppose plutôt des personnes qui reconnaissent la diversité du monde et sachent accueillir l'étranger. Les chrétiens n'ont pas à démontrer les erreurs des autres traditions, mais à prouver par leurs actions qu'ils croient en un Dieu qui embrasse toute vérité. "
(in "Résister au libéralisme", de François Huguenin, éd. CNRS 2009, p. 119).

Écrit par : PP, | 18/10/2009

LA JOIE DE LE CONNAITRE

> Pour un chrétien frappé par la persécution "dure" (dans certains pays musulmans (Moyen-Orient, Afrique,...), dans les pays athées (Chine, Vietnam, Corée du Nord), en Inde) ou "molle" (en Occident), le pardon et l'amour ne sont sans doute pas des réactions naturelles, et un chrétien doit se faire violence pour parvenir, avec l'aide du Christ, à faire preuve de miséricorde et de charité envers son persécuteur.
Il y a, par contre, un sentiment qu'un chrétien éprouve, je pense naturellement, envers son persécuteur : la pitié. Comment un chrétien n'éprouverait pas de la pitié envers tous ces jeunes qui combinent un manque total de repères moraux avec un vide spirituel abyssal ? Etant donné toutes les difficultés qu'un chrétien éprouve à mener sa vie alors qu'il dispose d'un modèle parfait en Jésus-Christ, comment peut-il imaginer qu'on puisse continuer à vivre sans le moindre modèle ?
Et comment un chrétien n'éprouverait pas de la pitié envers un musulman ? Pour un chrétien, en effet, l'islam est, au bout du compte, à peine distinguable de l'athéisme ! Le Dieu des chrétiens est un Dieu personnel, qui a un visage visible, un visage humain, beau et bon. Un Dieu qui s'abaisse jusqu'à venir directement auprès des hommes, en adoptant la nature humaine. Un Dieu qui s'offre Lui-même en sacrifice. Un sacrifice qui se reproduit sans cesse jusqu'à la fin des temps, si bien qu'un chrétien peut voir et recevoir son Dieu tous les jours dans l'Eucharistie. Un Dieu Esprit qui est présent dans le monde partout, à tout instant, dont il est emplit au baptême et à la confirmation. Un Dieu à qui il peut demander tous les jours le pardon de ses péchés, de sorte qu'aucune faute n'est ineffaçable. Quel contraste avec le dieu des musulmans ! Pour un musulman, son dieu est un dieu immense, incompréhensible, qui ne peut avoir le moindre contact direct avec le monde et avec les hommes. Un dieu qu'il ne voit jamais, dont il ne peut entendre la parole que dans un livre intraduisible écrit il y a 14 siècles et qui est essentiellement un recueil de préceptes juridiques. En fin de compte, pour un chrétien, le dieu des musulmans est à peine distinguable du Grand Horloger de Voltaire, le "dieu des philosophes" dont parle Pascal qui n'est là que pour donner une petite pichenette au début et qui laisse ensuite l'univers et les hommes se débrouiller.
Comment ne pas avoir pitié de tels persécuteurs ? Et comment ne pas voir que toutes les persécutions ne sont rien à côté de la joie de connaître le Vrai Dieu et Celui qu'Il a envoyé ?

Écrit par : Jean, | 18/10/2009

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