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06/10/2009

Le synode de l'Afrique dénonce l'assaut contre la famille, les trafics (armes-drogues) et le danger climatique

par la voix du rapporteur, le cardinal Turkson (Ghana):


 

Vatican / Synode des évêques d'Afrique

<< ...Du point de vue social, le cardinal Turkson a renvoyé aux « lieux critiques de la vie des sociétés africaines », mentionnés dans l'Instrument de travail des pères du synode. Il a signalé les « nouveaux défis pour l'Église », et notamment pour la famille en Afrique : « Si l'importance croissante donnée à la place et au rôle des femmes dans la société constitue une heureuse évolution, l'avènement au niveau mondial de styles de vie, de valeurs, d'attitudes et d'associations, etc. qui déstabilisent la société, est inquiétant. Ceci attaque les piliers fondamentaux de la société (le mariage et la famille), diminue son capital humain (migrations, diffusion des drogues et commerce des armes) et met en danger la vie sur la planète ». 

Et d'expliquer : « Le mariage et la famille ont été soumis à des pressions étranges et terribles afin de redéfinir leur natures et leurs fonctions au sein de la société moderne. Les mariages traditionnels, qui fondent des familles, sont mis en danger par une proposition croissante d'unions et de relations alternatives, dépourvues du concept d'engagement définitif, à caractère non hétérosexuel et n'ayant pas vocation à la procréation ».  Il a fait observer que ces positions « disposent d'ores et déjà de partisans à l'intérieur de l'Église dans certaines parties du continent ».  « Cet assaut mené contre le mariage et la famille est promu et soutenu par des groupes qui produisent rapidement un lexique destiné à remplacer les concepts traditionnels et les termes relatifs au mariage et à la famille par des concepts nouveaux », a expliqué l'archevêque de Cape Coast :  « l'objectif est d'établir une nouvelle éthique globale à propos du mariage, de la famille, de la sexualité humaine et des thèmes liés à l'avortement, à la contraception, aux aspects de l'ingénierie génétique, etc ». 

Mais l'archevêque a aussi mentionné le trafic de drogues et le trafic d'armes en faisant observer que « le trafic d'armes à petite et grande échelle est étroitement lié au trafic de drogues et à l'aventurisme politique ».  

Il a également abordé la question de l'environnement et des changements climatiques : « Les nappes de pollution qui recouvrent de temps en temps la plus grande partie de l'Afrique de l'est, et la diminution des précipitations, la sécheresse et la famine sont généralement considérées comme un effet d'El Niño, mais elles montrent combien les conditions climatiques du continent sont généralement dures et combien les équilibres écologiques précaires dans certaines régions d'Afrique peuvent être affectés par les changements climatiques observés sur la planète ».  

Pourtant l'exposé du cardinal Turkson s'est voulu positif en soulignant que « le continent et l'Église sur le continent africain ne sont pas encore sortis de leurs peines », mais qu'ils « peuvent déjà se réjouir pudiquement de leurs réalisations et des performances positives, et commencer à démentir les généralisations stéréotypées concernant les conflits, la famine, la corruption et le mauvais gouvernement ».  « L'Afrique a été chargée pendant trop longtemps par les médias de tout ce qui était répugnant pour le genre humain et il est temps de ‘passer à la vitesse supérieure' et de dire la vérité sur l'Afrique avec amour, en favorisant le développement du continent, ce qui portera au bien-être du monde entier » a déclaré le cardinal Turkson : « Les pays du G8 et les pays du monde entier doivent aimer l'Afrique en vérité! ». 



Source : Zenit (Anita S. Bourdin).

 

 

Commentaires

LE PRODUIT DU SYSTÈME ECONOMIQUE

> Les pressions contre la famille sont terribles mais non étranges : elles viennent du monde néolibéral qui produit les "nouvelles moeurs". On ne peut rien comprendre à ce qui se passe tant qu'on ne saisit pas que la pulvérisation de la société est délibérément voulue par le système économique, qui ne veut plus voir que des individus, sans lien social, ni solidarités d'aucune sorte ; individus manipulables, terrorisables et jetables. Suicidables aussi, par le fait.

Écrit par : Rembar | 06/10/2009

> Eh oui, eh oui. Et maintenant, dites-moi qui a écrit ceci :

" La bourgeoisie a joué dans l'histoire un rôle éminemment révolutionnaire. Partout où elle a conquis le pouvoir, elle a foulé aux pieds les relations féodales, patriarcales et idylliques. Tous les liens complexes et variés qui unissent l'homme féodal à ses supérieurs naturels, elle les a brisés sans pitié pour ne laisser subsister d'autre lien, entre l'homme et l'homme, que le froid intérêt, les dures exigences du «paiement au comptant». Elle a noyé les frissons sacrés de l'extase religieuse, de l'enthousiasme chevaleresque, de la sentimentalité petite-bourgeoise dans les eaux glacées du calcul égoïste. Elle a fait de la dignité personnelle une simple valeur d'échange ; elle a substitué aux nombreuses libertés si chèrement conquises, l'unique et impitoyable liberté du commerce. En un mot, à la place de l'exploitation que masquaient les illusions religieuses et politiques, elle a mis une exploitation ouverte, éhontée, directe, brutale.

La bourgeoisie a dépouillé de leur auréole toutes les activités qui passaient jusque-là pour vénérables et qu'on considérait avec un saint respect. Le médecin, le juriste, le prêtre, le poète, le savant, elle en a fait des salariés à ses gages.

La bourgeoisie a déchiré le voile de sentimentalité qui recouvrait les relations de famille et les a réduites à n'être que de simples rapports d'argent.

La bourgeoisie a révélé comment la brutale manifestation de la force au moyen âge, si admirée de la réaction, trouva son complément naturel dans la paresse la plus crasse. C'est elle qui, la première, a fait voir ce dont est capable l'activité humaine. Elle a créé de tout autres merveilles que les pyramides d'Egypte, les aqueducs romains, les cathédrales gothiques ; elle a mené à bien de tout autres expéditions que les invasions et les croisades.

La bourgeoisie ne peut exister sans révolutionner constamment les instruments de production, ce qui veut dire les rapports de production, c'est-à-dire l'ensemble des rapports sociaux. Le maintien sans changement de l'ancien mode de production était, au contraire, pour toutes les classes industrielles antérieures, la condition première de leur existence. Ce bouleversement continuel de la production, ce constant ébranlement de tout le système social, cette agitation et cette insécurité perpétuelles distinguent l'époque bourgeoise de toutes les précédentes. Tous les rapports sociaux, figés et couverts de rouille, avec leur cortège de conceptions et d'idées antiques et vénérables, se dissolvent ; ceux qui les remplacent vieillissent avant d'avoir pu s'ossifier. Tout ce qui avait solidité et permanence s'en va en fumée, tout ce qui était sacré est profané, et les hommes sont forcés enfin d'envisager leurs conditions d'existence et leurs rapports réciproques avec des yeux désabusés.
Poussée par le besoin de débouchés toujours nouveaux, la bourgeoisie envahit le globe entier. Il lui faut s'implanter partout, exploiter partout, établir partout des relations.

Par l'exploitation du marché mondial, la bourgeoisie donne un caractère cosmopolite à la production et à la consommation de tous les pays. Au grand désespoir des réactionnaires, elle a enlevé à l'industrie sa base nationale. Les vieilles industries nationales ont été détruites et le sont encore chaque jour. Elles sont supplantées par de nouvelles industries, dont l'adoption devient une question de vie ou de mort pour toutes les nations civilisées, industries qui n'emploient plus des matières premières indigènes, mais des matières premières venues des régions les plus lointaines, et dont les produits se consomment non seulement dans le pays même, mais dans toutes les parties du globe. A la place des anciens besoins, satisfaits par les produits nationaux, naissent des besoins nouveaux, réclamant pour leur satisfaction les produits des contrées et des climats les plus lointains. A la place de l'ancien isolement des provinces et des nations se suffisant à elles- mêmes, se développent des relations universelles, une interdépendance universelle des nations. Et ce qui est vrai de la production matérielle ne l'est pas moins des productions de l'esprit. Les oeuvres intellectuelles d'une nation deviennent la propriété commune de toutes. L'étroitesse et l'exclusivisme nationaux deviennent de jour en jour plus impossibles ; et de la multiplicité des littératures nationales et locales naît une littérature universelle.

Par le rapide perfectionnement des instruments de production et l'amélioration infinie des moyens de communication, la bourgeoisie entraîne dans le courant de la civilisation jusqu'aux nations les plus barbares. Le bon marché de ses produits est la grosse artillerie qui bat en brèche toutes les murailles de Chine et contraint à la capitulation les barbares les plus opiniâtrement hostiles aux étrangers. Sous peine de mort, elle force toutes les nations à adopter le mode bourgeois de production ; elle les force à introduire chez elles la prétendue civilisation, c'est-à-dire à devenir bourgeoises. En un mot, elle se façonne un monde à son image.

...La bourgeoisie a soumis la campagne à la ville. Elle a créé d'énormes cités ; elle a prodigieusement augmenté la population des villes par rapport à celles des campagnes, et, par là, elle a arraché une grande partie de la population à l'abrutissement de la vie des champs. De même qu'elle a soumis la campagne à la ville, les pays barbares ou demi- barbares aux pays civilisés, elle a subordonné les peuples de paysans aux peuples de bourgeois, l'Orient à l'Occident..."

Qui a écrit cela ? Karl Marx, Manifeste communiste de 1848.

Écrit par : Luça | 06/10/2009

> Luça cite avec à propos. C'est ça que je voulais dire et que les conservateurs ne veulent pas comprendre : le capitalisme pur est une puissance artificieuse, déshumanisante, qui sacrifie l'homme au profit, à "l'argent pour l'argent". Dans sa première phase, 1800-1900, il a ravagé les peuples en les prolétarisant : un esclavage. Dans sa deuxième phase, 1900-1990, il a dû composer avec les forces sociales puis politiques qui l'ont forcé à se soumettre à des lois de justice humaine. Mais dans sa troisième phase (depuis 1990), il est redevenu ce qu'il est à l'état pur : inhumain. Sa logique étant de faire argent de tout y compris le pire ou le plus fou, il crée le marché des "nouvelles moeurs" dont l'effet est de détruire la famille. Vis-à-vis de l'Afrique, ce mouvement s'aggrave d'un pillage cynique du continent.

Écrit par : Rembar | 06/10/2009

> Rembar, ton diagnostic est bon mais les chrétiens sociaux (les vrais) sont à peu près seuls à le faire. Les gens de droite refusent d'admettre que les nouvelles moeurs et la destruction de la famille viennent du système économique, parce qu'ils aiment ce système. Et les gens de gauche refusent aussi d'admettre cela, parce qu'ils n'aiment pas ce système et qu'ils aiment les nouvelles moeurs ! C'est débile comme situation. Mais il faut en parler aux uns et aux autres sans se décourager. Le bon sens et la logique finiront par s'imposer si nous les servons correctement.

Écrit par : Michel-André, | 06/10/2009

A Michel-André:

> si les gens de droite et ceux de gauche aiment ce système, c'est simplement parce qu'ils sont issus de la bourgeoisie. C'est aussi pour cela que les vrais marxistes s'en sont toujours pris autant aux capitalistes qu'aux sociaux-démocrates qu'ils accusaient aussi d'être bourgeois. Bon, j'arrête, on va croire que je veux ressusciter Lénine:)

Écrit par : vf | 06/10/2009

IL NY A PAS QU'AU CAMEROUN

> Lors de son intervention au synode, le 6 octobre, Mgr Simon-Victor Tonyé Bakot (président de la conférence des évêques du Cameroun, qui a accueilli le pape dans son pays en mars dernier) a souligné que l'eucharistie, « source et sommet de la vie chrétienne », « promeut la paix et la réconciliation». L'archevêque estime qu'une «catéchèse appropriée est à entreprendre pour faire saisir à tous qu'étant devenus frères et soeurs de sang, puisque le même sang du Christ pris en communion coule dans nos veines, nous devrions comprendre que ce sang nous purifie de toutes nos souillures et devrait parler plus fort que la tradition clanique ».
Il n'y a pas qu'au Cameroun !

Écrit par : kleinpfad, | 07/10/2009

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