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08/09/2009

Belgique : ''une des dernières traces de l'immixtion de l'Eglise dans la vie quotidienne...''

Lu ceci, sur le site de la RTBF (radio-télévision belge francophone), daté du 7 février :


 

<< Etienne Michel, directeur général du SeGEC (Secrétariat Général de l'Enseignement Catholique) et de Guy Vlaeminck, président de la Ligue de l'Enseignement et de l'Éducation Permanente, étaient les invités de Matin Première ce lundi. Tous les deux sont longuement revenus sur l'histoire du Pacte scolaire signé en 1958. Guy Vlaeminck a parlé de "tabou" à ce sujet et a insisté sur le contexte de l'époque qui est "totalement différent aujourd'hui". Il s'est dit favorable à un système "plus performant et plus équitable". Pour lui, "parler d'un enseignement catholique à notre époque est une des dernières traces de l'immixtion de l'Eglise dans la vie quotidienne". "Certains documents" qui circulent dans le réseau catholique, "parlent encore d'évangélisation", ajoute-t-il. "La question aujourd'hui est de savoir si l'on vient dans ces écoles (catholiques) pour avoir un message particulier ou un enseignement de qualité". Si Etienne Michel est d'accord avec le fait que le système scolaire est amené à évoluer, il rejette l'idée d'un enseignement catholique qui renoncerait à son caractère catholique. "Faire de cette condition un préalable pour les évolutions, c'est organiser le blocage pour l'avenir", prévient-il. Pour lui, il faudrait se poser la question de savoir si oui ou non l'enseignement catholique apporte une valeur ajoutée. "La lutte contre l'échec scolaire est un objectif important", dit-il, et le réseau catholique s'en sort mieux, affirme-t-il, chiffres à l'appui. >>

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Deux observations :

- "Parler d'un enseignement catholique à notre époque est une des dernières traces de l'immixtion de l'église dans la vie quotidienne", dit Vlaeminck, s'étonnant que certains documents catholiques osent encore parler "d'évangélisation" : ce qui lui paraît être ''une des dernières traces de l'immixtion de l'Eglise dans la vie quotidienne''. Expulser le catholicisme de la ''vie quotidienne'' serait étrange, à une époque qui fait tout pour que la ''vie quotidienne'' – belge ou française – réussisse à s'incorporer l'islam ! (Je le dis en toute pureté d'intention, notre blog n'ayant rien d'islamophobe et n'ayant de phobies en aucun domaine). Parlant de ''dernières traces'' et d' ''immixtion'', Vlaeminck et ses amis ont-ils conscience de leur fanatisme qui tomberait, en France, sous le coup des lois anti-discrimination ?

- La réponse d'Etienne Michel, pour autant que la RTBF en rende compte intégralement, est à la fois nette et floue. Nette dans la mesure où elle affirme le droit, pour les catholiques, à professer le catholicisme dans leurs propres écoles. Floue, dans la mesure où elle transpose ensuite le débat dans le domaine de la qualité d'enseignement ; ce qui est une autre question et ne répond pas à l'attaque de Vlaeminck. Face à la volonté d'éradiquer le catholicisme, la réponse n'est pas dans la comparaison des performances scolaires mais dans l'affirmation tranquille que « Dieu est un droit de l'homme », comme disait Jean-Marie Lustiger.

 

Commentaires

LOGIQUE IDENTIQUE

> Et en France, les « défenseurs » de la laïcité n'hésitent pas à déclarer qu'ils se battent contre l'immixtion (c'est leur mot!) de l'Eglise dans le débat public et citoyen. Alors même que la loi de 1905 interdit ce genre de discrimination.
La logique est identique : il s'agit de chasser l'Eglise de toutes les sphères de la vie des hommes. De maintenir le Christ à distance. Peut-être lui laissera-t-on un morceau de ciel?

Écrit par : Blaise | 08/09/2009

"(Je le dis en toute pureté d'intention, notre blog n'ayant rien d'islamophobe et n'ayant de phobies en aucun domaine)"
C'est rigolo qu'aujourd'hui il nous faille employer tant de justifications pour dire une chose finalement assez évidente et simple. Sans doute veulent-ils effacer les "dernières traces" catholiques dans la société en nous culpabilisant d'exister et de penser :)
bENOÏT

[ De PP à B. - Je vous comprends. Mais ce qui va sans dire, va encore mieux en le disant. ]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Benoît | 08/09/2009

LE TEXTE

> Le texte de l'entretien est ici, il est du 4/9/09
http://www.rtbf.be/info/matin-premiere/guy-vlaeminck-et-etienne-michel-sont-les-invites-de-matin-premiere-138348

Écrit par : Annie | 08/09/2009

LA SITUATION BELGE

> Pour qui suit (un peu) les nouvelles d'outre Quievrain, il faut reconnaître qu'en la matière, nous ne sommes plus à une histoire belge près. Plus qu'en France, tous les cercles où les catholiques pourraient encore faire entendre leur spécificité semblent affectés : moeurs et lois sociales, école, mouvements catholiques. Un ami séminariste français, actuellement en théologie à Bruxelles, nous confiait récemment que, vu de sa fenêtre, l'Eglise de Belgique était dans la situation de l'Eglise de France des années 1970. Les communautés "nouvelles" comme l'Emmanuel ou Saint-Jean s'y installent peu à peu, mais l'offre reste rare.
Belges 'exilés' en France depuis 30 ans, nous gardons au coeur l'image magnifique de Baudouin, dont la sagesse et les vertus héroïques ne peuvent pas ne pas être bénéfiques, un jour, pour ce peuple un peu... déboussolé.

Écrit par : Xavier H | 08/09/2009

DEVISE

> "Net et flou": devise de nombreux établissements "catholiques".

Écrit par : rackam | 08/09/2009

LIBERTE SURVEILLEE

> L'enseignement libre catholique en Belgique est subventionné par la Communauté française (au sud) et par la Communauté flamande (au nord). La majorité politique étant laïque et le poids des socialistes prédominant au sud, l'enseignement catholique est en liberté surveillée. Lors d'un Congrès de cet enseignement, il y a quelques années, le ministre Di Rupo, président du parti socialiste, a exclu toute possibilité d'une mission d'évangélisation au sein d'un enseignement bénéficiant des deniers publics. Quant aux responsables de cet enseignement "catholique", ils se retranchent derrière un "christianisme de proposition" qui n'impose plus rien sur le plan religieux au sein de leurs écoles. C'est dire que, la plupart du temps, l'engagement religieux de ces écoles est extrêmement effacé; il est rare qu'on y prie et les chapelles ont reçu, la plupart du temps, de nouvelles affectations. Ces écoles sont pourtant largement plébiscitées, non pour leur engagement religieux, mais parce que l'enseignement y serait de bonne qualité et le climat moins dégradé que dans le public...

Écrit par : Hildebrand | 09/09/2009

@ Hildebrand

> Vous relatez une phrase incroyable, pour laquelle une référence précise serait nécessaire. "Lors d'un Congrès de cet enseignement, il y a quelques années, le ministre Di Rupo, président du parti socialiste, a exclu toute possibilité d'une mission d'évangélisation au sein d'un enseignement bénéficiant des deniers publics". Voilà qui menacerait, dans leur enseignement engagé, tous les professeurs du Libre, qui, à l'occasion, témoignent de leur foi. Si c'est interdit, à quelles fins l'enseignement libre ?

Écrit par : Ephrem | 09/09/2009

NET-FLOU

> La réponse "nette et floue" du directeur général du secrétariat de l'enseignement catholique belge est conforme à la situation qui est généralement vécue chez nous, nette si l'on lit ce qui est écrit sur la plaque à l'entrée du collège et floue pour ne pas dire opaque dès que vous franchissez la porte !

Écrit par : Marco | 09/09/2009

CA FAIT DU BIEN

> Je viens d'inscrire mon fils (handicapé) dans un collège catholique qui vient d'ouvrir une unité d'intégration pour enfants atteints de troubles graves du langage. Extraits du discours de rentrée du principal : "nous avons ouvert cette UPI car l'enseignement catholique doit être exemplaire de l'ouverture à l'autre, en particulier au handicap. Et l'accueil des handicapés ne se limitera pas aux dysphasiques". Plus loin : "Nous sommes dans un lycée catholique, nous avons le devoir d'annoncer Jésus-Christ, et pas seulement pendant l'heure de culture religieuse, mais du matin au soir. Libre aux enfants et aux parents de ne pas croire, mais nous ne pouvons nous taire". Ouah ! Après des années à fréquenter, comme parent d'élève, des écoles catholique tiédasses, ça fait du bien !

Écrit par : Olivier C. | 09/09/2009

HYMNE GRANDIOSE

> Il y a un an, j'assistais à la remise des diplômes à la faculté de philosophie et lettres de l'Université Libre de Bruxelles. Les discours traditionnels ne volaient pas bien haut et furent assez décevants (surtout celui de l'étudiant en philosophie) Mais quelle surprise d'écouter en conclusion l'hymne de l'ULB "Le Semeur" (sic) dont voici la dernière strophe :
" Une aurore nouvelle
Grandit à l'horizon;
La Science immortelle
Eclaire la Raison
Rome tremble et chancelle
Devant la Vérité;
Serrons-nous autour d'elle
Contre la papauté ! "
...
NB - la RTBF est un repaire d'anciens de l'ULB ...
- Le PSC (Parti Social Chrétien) s'est mué en CDH (Centre Démocrate Humaniste)
- Je me demande quel hymne est chanté à la remise des diplômes de l'UCL (Université Catholique de Louvain, dont il a été question de supprimer le C).

Écrit par : abyssus | 09/09/2009

@ Ephrem

> Les 11 et 12 octobre 2002, le Congrès de l'Enseignement catholique (francophone de Belgique) s'est déroulé à Louvain-la-Neuve. J'y étais. L'évêque de Liège, Mgr Jousten (fraîchement nommé et en charge de l'enseignement) a timidement affirmé que l'enseignement catholique était un champ ouvert à l'évangélisation. Monsieur Di Rupo s'est inscrit en faux contre cette affirmation en affirmant qu'un enseignement subsidié par les fonds publics ne pouvait poursuivre des objectifs confessionnels. Je ne peux vous citer cette intervention dans les termes mêmes où elle a été prononcée mais je me souviens de cette prise de position claire et nette. Peut-être y a-t-il moyen de se procurer les textes auprès du SEGEC (Secrétariat général de l'enseignement catholique). C'est comme dans la fable du loup et du chien : l'enseignement catholique tenu en laisse par les subsides publics n'est pas libre de ses mouvements.

Écrit par : Hildebrand | 09/09/2009

D'UN PROFESSEUR BELGE

> Pour être professeur de religion dans le réseau libre, je peux vous confirmez plusieurs choses. Tout d'abord que la pire chose qui soit pour notre réseau est d'être subsidié par l'Etat. Oui, vous lisez bien, amis français, je suis payé par l'Etat belge pour enseigner la religion catholique à de jeunes élèves du secondaire (entre 12 et 18 ans). Le hic, c'est que nous devons rendre des comptes à la Communauté française, notamment en terme de compétences à acquérir par l'élève. Un vrai charabia pseudo-pédagogique qui a cherché à mettre en mauvaise posture le cours de religion. Mais, même si il existe des contraintes d'ordre administratives, le pire est ailleurs.
En fait, il est dans l'Eglise de Belgique elle-même ! Pour la partie francophone, nous utilisons un programme qui est un vrai scandale en terme de présentation de la foi chrétienne. Je parle bien de présentation, sans plus. On parle de la vie (vous avez déjà remarqué qu'on ne dit plus Dieu, mais la vie!), de respect de l'autre, de racisme, de violence, etc. Pas besoin de vous faire un dessin, c'est un cours de morale laïque soupoudrée de phrases bibliques (dans le meilleur des cas !)
Alors le côté net et flou, c'est évident que l'enseignement catholique, outil pourtant formidable dans l'optique de transmission de la foi chrétienne, est tributaire de l'esprit du siècle, qui veut que le catholicisme disparaisse de l'espace publique tant il est une attaque, une agression honteuse envers les multiples sensibilités de notre société. Tiens, un exemple: les scouts de Belgique. Ils ont supprimés le "C" de "Fédération des Scouts Catholiques" pour la simple et bonne raison que tous les scouts ne sont pas catholiques... L'Université Catholique de Louvain entame la même réflexion: faut-il garder le "C"? Personnellement, pour y avoir étudier, je pense y avoir fréquenter plus de marxistes que je n'en fréquenterai dans toute ma vie! Qu'ils le suppriment, ce "C" qui fait honte au Christ. Car la seule question que l'on doit se poser, in fine, c'est: pour nous, qui est le Christ ? Le servons-nous honnêtement?
Quant à Mgr Jousten, évêque responsable de l'enseignement pour la partie francophone du pays, il n'est plus très loin d'effacer ce mot d'évangélisation de l'introduction du programme du cours de religion, tant ce mot devient étranger à leurs oreilles..."Evangéliser, pour quoi faire? Ils sont déjà tous sauvés !"

Écrit par : Jean, | 25/09/2009

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