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02/09/2009

Biaiser l'échec du libéralisme - Le Medef parle "éthique"

« Laurence Parisot a travaillé ses fondamentaux : l'image et la communication » :


 

Onzième université d'été du Medef : trois jours de débats sur le thème "A la recherche des temps nouveaux" ! Allusion chic, nous dit-on, à la Recherche du temps perdu. Voilà un intitulé propre à faire oublier les plans sociaux, les bonus et les monstrueuses indemnités de départ de grands patrons contre-performants...  "Comme d'habitude ", constate la presse, Laurence Parisot "a travaillé ses fondamentaux : l'image et la communication".

Parmi les sujets de débat : "Le capitalisme sera éthique ou ne sera pas". En effet : rendre "éthique" le capitalisme exigerait de recentrer l'économie, non sur la cupidité, mais sur une exigence spirituelle. Le Medef l'aurait-il compris ? On pourrait le croire, au vu de cet autre sujet de ses débats : "La vie spirituelle au XXIe siècle"... Hélas, ce débat verra plancher l'inévitable "moine bouddhiste Matthieu Ricard" dont les idées sont celles du dalaï-lama, partisan de la tolérance, du sourire et du bien (plutôt que de l'intolérance, de la tristesse et du mal) ; estimables valeurs – mais peu aptes à faire la révolution.

Car c'est d'une révolution qu'il s'agirait : rendre le capitalisme "éthique", ce serait mettre au coeur de l'économique un souci autre que celui du profit pour le profit. Cette révolution est dans Caritas in veritate, mais on serait surpris de la trouver dans les débats du Medef ; le haut patronat français n'a pas été éduqué dans ces idées-là. Il ne connaît que : a) le très vieux paritarisme (aujourd'hui anesthésie des salariés) ; b) le déjà vieux néolibéralisme, pure violence antisociale qui en toute circonstance ne sait dire qu'une chose : "achevons de déréguler". Comme si la dérégulation n'était pas l'une des causes de la crise.

Le scepticisme s'aggrave quand on sait que la présidente du comité d'éthique du Medef était, jusqu'à ces derniers temps, la redoutable Sophie de Menthon, chroniqueuse aux Grandes Gueules. Ce personnage de comédie de boulevard nous expose sa philosophie (Le Monde du 3 septembre) : selon elle, la crise mondiale n'est pas liée au système, ce n'est que "le reflet d'un tournant mal pris et d'une accélération de la consommation, des biens, de l'envahissement des technologies, des progrès scientifiques mal intégrés", un point c'est tout. Si l'opinion réagit mal, c'est qu'on n'a pas su lui faire accepter "les règles de la concurrence, la nécessaire liberté d'entreprendre, la mondialisation, la délocalisation, la nécessité de licencier, etc." L'opinion aurait avalé tout ça, assisté avec joie aux délocalisations, applaudi aux parachutes dorés, acclamé le casino financier – si seulement le Medef avait eu moins de "frilosité vis-à-vis de la communication". [1]

Dans Caritas in veritate, Benoît XVI appelle les Etats à ré-assumer leurs responsabilités au service de la justice sociale et du bien commun : encore une idée qui fait horreur à Mme de Menthon (comme à tout le courant "anglo-saxon" du Medef) : "le courage politique serait de ne pas trop intervenir", tranche-t-elle dans son article. Mme de Menthon étant néo-libérale, elle est logiquement cathophobe [2] ; on ne s'étonnera pas qu'elle pense le contraire du pape.




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[1] Autre brève de boudoir de Mme de Menthon : "Prenons l'exemple de la remise en cause de la publicité, de son incidence parfois négative sur les enfants. C'est tout à l'honneur des responsables économiques d'y réfléchir. Mais le faut-il au moment où les budgets de publicités chutent partout, où le secteur est en difficulté et alors que la presse dans le monde entier y voit une menace pour sa survie ?". Si son club ne s'intitulait pas Ethic, on pourrait soupçonner cette personne de cynisme.

[2] J'en suis personnellement témoin. Navré pour les tradis-marché, qui devaient trouver bien sympathiques les théories de cette dame.

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19:45 Publié dans Idées | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : la crise

Commentaires

TOUT ET RIEN

> Mathieu Ricard est un excellent homme, mais sa version light du bouddhisme se ramène à un catalogue de bons sentiments compatibles avec le néolibéralisme. C'est bien beau de parler "du spirituel", mais qu'est-ce que ça veut dire, c'est si vague... Ca n'engage à rien.
La rencontre personnelle avec Jésus-Christ vivant, ça engage à tout.

Écrit par : Jean-François, | 02/09/2009

BOUDDHISME ET SOCIAL

> Ce n'est pas la faute de Matthieu Ricard si le bouddhisme peut-être facilement récupéré par les ultra-libéraux. Pas complètement, d'ailleurs. En matière de moeurs, il n'est certainement pas représentatif de ces bouddhistes « light » qui pullulent en Europe. Ainsi, dans un de ses livres, répondant à une question, il expliquait que le Dalaï-lama (comme lui-même) était opposé à l'avortement. Il aurait pu se taire, ou « moderniser » sa croyance. C'est donc quelqu'un de sérieusement engagé, reconnaissons-lui au moins cela.
L'embêtant, effectivement, c'est qu'en matière d'injustice sociale, économique, le bouddhisme est (semble-t-il) peu apte à répondre aux attentes. Les communautés aujourd'hui représentatives de la doctrine du Bouddha, seront-elles capables de passer de l'éthique individuelle aux défis collectifs et structurels?
Le Bouddha s'est d'abord retiré de la société des hommes. Et quand il a commencé à prêcher, c'est en direction d'ascètes comme lui, des marginaux. C'était mal parti pour réfléchir aux problèmes de justice sociale.

Écrit par : Blaise, | 02/09/2009

ETHIQUE ?

> Le concept d'éthique m'a toujours un peu gêné. L'éthique - surtout à la mode libérale- n'est-ce pas la morale, mais contenue dans les limites nécessaires à une bonne conduite des affaires ?
Après tout, on aurait tout à fait pu concevoir une éthique de la Solution finale, avec des principes à la fois très simples et très beaux (lol) :
- ne pas faire souffrir les "Stücke" au-delà de ce qui est absolument nécessaire à (selon le cas) une élimination physique rationnelle et respectueuse de l'environnement, une exploitation optimale des forces de travail ou des recherches scientifiques utiles au Peuple allemand ;
- ne pas employer abusivement, en vue de l'éradication du peuple juif, des moyens humains et matériels absolument nécessaires à la conduite de la Guerre (notamment sur le front de l'Est) ;
- favoriser une bonne entente au sein des équipes chargées de la mise en oeuvre de la Solution finale.
etc...etc...

Écrit par : Feld, | 02/09/2009

@ Feld

> N'opposons pas "éthique" et "morale" : les deux termes sont synonymes, le premier d'étymologie grecque (ethos) et le second d'étymologie latine (mores).
La vraie question est que, selon les interlocuteurs, le mot a un sens de valeur normative ou seulement une connotation d'adaptation aux moeurs...

Écrit par : Michel de Guibert, | 03/09/2009

LES BOUDDHISTES

> Les nazis opposaient volontiers leurs « valeurs » aux valeurs chrétiennes, responsables (pensaient-ils) de la décadence de la race. D’une façon similaire aux communistes : « Leur morale et la nôtre… » Eh bien oui, « on aurait très bien pu concevoir une éthique de la Solution Finale ». Le nihilisme des nazis les y conduisait assez naturellement. Nihilisme que le pape a judicieusement rappelé, – mais qui n’est pas un scoop.
Mais le terme « éthique » peut convenir, si c’est pour désigner, par exemple, le bouddhisme. Il permet de garder une certaine distance vis-à-vis de la vie vertueuse telle que la conçoivent le bouddha et ses plus récents disciples. Mieux vaut les laisser se prononcer sur eux-mêmes par eux-mêmes. Ne pas interférer. Même si a priori nous devrions avoir de nombreux points de rencontre. La loi naturelle n’est-elle pas inscrite dans le cœur de chaque homme ?

Écrit par : Blaise, | 03/09/2009

L'IDEOLOGIE LIBERALE

Puisqu'il est question ici d'éthique et de morale mes professeurs d'économie m'ont enseigné que le libéralisme est vision de l'homme et une morale appliquées à l'économie. En fait de morale et de vision de l'homme il semble fort qu'il s'agisse de l'utilitarisme. On trouve à la lecture d'"Amour et Responsabilité", ouvrage du cardinal Wojtyla sur l'amour et la sexualité, une critique de l'utilitarisme. Cela donne ce qui suit : «  On voit bien comment en partant des principes utilitaristes, l'attitude subjective dans l'entendement du bien (bien = plaisir) mène tout droit-peut-être même inconsciemment- à l'égoïsme. La seule issue de cet égoïsme inévitable est de reconnaître, en dehors du bien purement subjectif, c'est-à-dire en dehors du plaisir, le bien objectif, qui lui aussi peut unir les personnes en prenant alors le caractère de bien commun. C'est lui qui est le véritable fondement de l'amour, et les personnes qui le choisissent ensemble s'y soumettent en même temps. Grâce à cela, elles se lient d'un vrai, d'un objectif lien d'amour qui leur permet de se libérer du subjectivisme et de l'inévitable égoïsme qui en découle. L'amour est communion des personnes. A une telle formule, un utilitariste conséquent peut opposer (et il est obligé de le faire) seulement une harmonie d'égoïsmes, harmonie douteuse, car-comme nous l'avons vu- de par son essence même, l'égoïsme est sans issue.» (V -Critique de l'utilitarisme, "Amour et Responsabilité", Éditions du dialogue Stock 1978) Plus loin on trouve ceci: « Le commandement formulé dans l'Evangile enjoint à l'homme d'aimer son prochain, ses semblables: il enjoint l'amour de la personne.(...) En exigeant l'amour de la personne ce commandement s'oppose indirectement au principe de l'utilitarisme; celui-ci, comme nous l'avons démontré dans l'analyse qui précède ne pouvant assurer que l'amour soit présent dans les rapports entre les hommes, entre les personnes. (...) En analysant l'utilitarisme, nous avons constaté qu'en partant de la norme admise par lui, nous n'arriverons jamais à l'amour. Le principe de la jouissance se mettrait toujours en travers de notre chemin vers l'amour, et ceci du fait que nous traiterions la personne comme moyen servant à atteindre le but, en l'occurrence, le plaisir, le maximum de plaisir. Le principe de l'utilitarisme et le commandement de l'amour sont opposés parce qu'à la lumière de ce principe le commandement de l'amour perd tout simplement son sens. » (VI -le commandement de l'amour et la norme personnaliste, Amour et Responsabilité, Éditions du dialogue Stock 1978)
Je ne sais si le raisonnement est valide et si tout ceci est publiable, mais si l'utilitarisme critiqué ici est bien la philosophie de Bentham et de Mill appliquée à l'économie par le libéralisme, c'est par ricochet le libéralisme qui est condamné, et à la racine. On peut d'ailleurs s'amuser à faire l'exercice suivant: là où le texte parle dans les extraits qui précèdent de « plaisir », il convient de remplacer ce mot par le mot « profit » et le mot « utilitarisme » par le mot « libéralisme » . On trouve alors, logiquement il est vrai, une critique du libéralisme. Et sont du même coup reliés la question des moeurs et de l'économie, et l'incompatibilité radicale du bien commun et du libéralisme. Et également affirmées des intuitions comme l'économie de Communion (cf http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89conomie_de_communion et http://www.edc-online.org/ ).

Écrit par : Nicolas Dangoisse, | 03/09/2009

UN MESSAGE DE Mme de MENTHON

> Le personnage de comédie de boulevard que je suis ! constate, une fois de plus, que vous préférez vous s’attaquer directement aux personnes en les caricaturant de façon à pouvoir mieux déformer leurs propos, une technique comme une autre.
Quand on se prétend journaliste, on commence par vérifier ses informations : Je n’ai jamais été Présidente du Comité Ethique du MEDEF. J’en étais simplement Membre.
J’ai eu l’outrecuidance de faire miens les propos de Michel Serre sur l’incapacité qu’a eu notre société d’anticiper l’accélération de tout ce qui constitue notre vie ; qu’il s’agisse de la vie économique, de la vie quotidienne ou des progrès scientifiques et technologiques.
Dommage que vous ne soyez pas capable de comprendre que cette accélération contribue à accentuer le fossé supplémentaire qui existe entre l’opinion publique et ceux qui les gouvernent ou qui les emploient.
Dommage que vous fassiez preuve d’obscurantisme en considérant que la mondialisation est diabolique, un point c’est tout !
Navrant que vous soyez réduit à la démagogie la plus élémentaire en brandissant les parachutes dorés, certain de rallier facilement une évidente majorité…
J’ai trouvé qu’il ne manquait pas de sel que vous vous référiez au Pape pour critiquer ma « brève de boudoir » ! Je plains Benoit XVI d’avoir en vous un défenseur, il est bien mal défendu.
Votre haine de l’autre, votre intolérance me font quant à moi penser aux pires périodes de l’inquisition d’il y a quelques siècles, vous m’auriez fait un procès en sorcellerie et brulée en place de Grève ! Votre myopie vous interdit de penser que l’on puisse avoir sincèrement le désir de faire changer les choses en bien. Vous pourriez faire une petite psychanalyse ?
Quelle terrible frustration que la vôtre ! Et qui vous a permis de dire que j’étais « logiquement cathophobe » ?!
Recevez toute ma chrétienne compassion.
Sophie de Menthon


[ De PP à Mme de Menthon :
- Ainsi, madame, vous n'étiez pas présidente ? Cette erreur m'emplit de confusion.
- Quand au diagnostic de cathophobie, il s'est imposé à l'esprit de vos auditeurs lors d'un dîner de gala parisien où j'étais votre voisin de table. ]

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Écrit par : de Menthon | 08/09/2009

Cher PdP,

> Intéressante réaction de Mme de Menthon. Elle a été touchée par vos propos qui, il est vrai, l'ont vivement "cernée". D'où son agressivité. Quant à moi, j'accepte la compassion de Mme de Menthon, si elle me l'accorde aussi, et je prie pour qu'elle soit enfin éclairée sur les ressorts profonds de ce libéralisme qu'elle défend avec tant de passion. J'espère d'autant plus sa compassion que je travaille dans une entreprise sujette à la spéculation financière et qui vient d'annoncer un plan social touchant plus de 10% de son personnel – dans l'objectif évident quoiqu'inavoué de régaler un peu plus le fonds de pension propriétaire. Cette entreprise est naturellement très largement bénéficiaire.

Écrit par : Denis | 08/09/2009

AUX COMMANDES

> Eh ben, pas très calme et posée Mme de Menthon. Beaucoup de virulence et de mépris mais peu d'arguments et de raisonnement. Et c'est elle qui crie à l'attaque et à la déformation ? Si c'est ce genre de personnage qui tient les commandes, je ne m'étonne plus de la catastrophe qu'ils nous lèguent.

Écrit par : vf | 08/09/2009

"INTOLERANCE" ?

> Cette citoyenne de grand standing emploie des formules toutes faites significatives : "haine de l'autre", "intolérance", "Inquisition" ! De grands mots pour cacher la réalité : une dame des beaux quartiers ne supportant pas qu'on la critique en tant que néolibérale, pendant que le monde souffre d'une crise déclenchée par le néolibéralisme ! On ne voit pas en quoi dire son fait serait de "l'intolérance". Ou alors on n'a plus le droit de rien dire ?

Écrit par : Amicie T. | 08/09/2009

à Mme de Menthon

> Puisque vous intervenez en tant qu'internaute, d'autres internautes peuvent vous répondre (pardon si on n'est pas chics). Dire que l'allusion aux parachutes dorés est "de la démagogie la plus élémentaire", ça vous classe, madame. Il n'y a que dans votre milieu qu'on considère ce genre de privilèges comme au dessus de toute critique. Chez les gens, ils provoquent simplement l'indignation.

Écrit par : Nati | 08/09/2009

LUTTE DES CLASSES

> Quand je lis un truc comme celui de Mme de Menthon, je dis : vive le retour de la lutte des classes.

Écrit par : Ned | 08/09/2009

"UNE ANECDOTE"

Une anecdote qui montre la déconnexion de la madame libérale par rapport aux réalités des gens :
Le Post, 04/04/08 :
" Sophie de Menthon - chroniqueuse aux Grandes Gueules sur RMC info - est la patronne d'Ethic (Ethic pour Entreprises de Taille Humaine Indépendantes et de Croissance).Sophie de Menthon a inventé, dans ce cadre, la fameuse journée annuelle "J'aime ma boîte". On apprend sur le site d'Ethic que cette sémillante "fête des entreprises" a notamment "pour objectif de saluer le rôle structurant de celles-ci dans la vie quotidienne des salariés". Dans la vie quotidienne de tous les salariés ? Regardez madame de Menthon répondre, en conclusion de "Ripostes", à une question de Serge Moati sur la discrimination à l'embauche des séropositifs... La question vient parce que dimanche, c'était le sidaction, comme le signale le petit ruban rouge en haut à gauche de l'écran... À force de ne pas vouloir être "politiquement correcte", madame Ethic n'a-t-elle pas perdu là une assez bonne occasion de se taire ? Son introduction - "Je pense que c'est lamentable. Que c'est dramatique. Que c'est nul..." suffit-elle vraiment à contrebalancer la chute de son propos : "...ce serait faux et ce serait mentir de dire qu'on ne préfère pas celui qui, effectivement, a plus de chance de ne pas être absent." ? Surtout, en évoquant, maladroitement, "un type qui arrive et qui risque d'être malade et de manquer tout le temps", Sophie de Menthon montre son apparente méconnaissance de la séropositivité et de sa prise en charge. Elle conclut donc l'émission en renvoyant aux téléspectateurs le discours patronal le plus archaïque, le plus daté et, surtout, le moins compétent, sur la séropositivité et sur le sida. Celui qui permet, au fond, d'excuser, de banaliser, de légitimer même, la discrimination du séropositif à l'embauche...
Sur Le Post, Sophie de Menthon s'est justifiée: "Sur le coup, j'ai compris que Serge Moati parlait de personnes atteintes par le SIDA et non pas de séropositives", dit-elle, tout en continuant de faire une distinction en grandes et petites entreprises.
Bernard Thibault, le secrétaire général de la CGT, nous dit: "Je n'ai pas réagi car je l'avais fait quelques instants plus tôt en expliquant qu'il fallait combattre toutes les discriminations." Mais aussi: "Bien entendu, j'ai été choqué par les propos tenus par Mme de Menthon."

Écrit par : Luça | 08/09/2009

SOCIETE DE CLASSES

> Avant même de voir la réponse de Ned, je me disais que la réponse (la diatribe, devrais-je dire, de Mme de Menthon) montre à elle seule que la société française est encore une société de classes et que certains ont une fâcheuse tendance à confondre défense du bien commun et défense de leurs propres intérêts.
Mahaut


[ De PP à M. - Et encore : la notion de bien commun n'existe pas dans la philosophie libérale, qui ne veut voir que les intérêts privés. ]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Mahaut | 08/09/2009

> Moi aussi j'ai lu ça : sur Rfi.fr, L'Atelier des médias, blog de Laurent Dupin :

" Je développe un billet déjà écrit ailleurs sur Mme Sophie de Menthon. Vous repérez de qui il s'agit? Cette associative du mouvement Ethic, qui s'est donnée la haute mission de réhabiliter l'entreprise en France. Elle produit même chaque année une "fête de l'entreprise". Pour la résumer d'un trait, disons qu'elle mixe en un physique avenant et une coiffure blonde tout terrain une sorte de croisement entre la BCBG pur jus de l'ouest parisien, la quarantenaire travaillant dans la com' et la working girl bronzée toute l'année. Comme la fille imaginaire de la baronne de Rotschild (en moins coincée) et d'un responsable de comité local des commerçants de Saint-Tropez, Nice ou Deauville. Dans les années 80, elle aurait porté une chemise Vichy, une jupe Lacoste et roulé en 206 Roland Garros, grosses bagues et lunettes de soleil Vuarnet en option. Mais j'avoue, c'est purement ma vision sous exta de la chose.
Car il se trouve que je l'ai rencontrée, la Menthon. C'était il y a 3 ou 4 ans, quand je pigeais pour Arts et Métiers Magazine, dirigé par ami Olivier Vercherand. Il m'avait envoyé à une conf' à thématique management, où elle s'exprimait. C'était notre première (et unique) rencontre. Elle m'avait fait déjà cette impression : mélange d'emballage propret et de ton offensif, entre la RP de grands comptes et la directrice de comité du tourisme, pas vraiment madone mais pas loin de la pasionaria. Voilà pour le style, qui m'inspire comme vous le voyez : un vrai personnage de roman ou de nouvelles SdeM!
En parole, c'est un peu plus croquignolet, au croisement du libéralisme assumé et de l'anti-gauchisme primaire, du "bon maintenant on va parler franco" et du "j'vous reviens pas, et alors". Extrait, entendu sur le plateau de Paul Amar sur France 5 il y a quelques semaines. On y parlait du scandale des fonds secrets de l'UIMM et sa guerre face au Medef. A la question de savoir qu'en faire (de ces fonds, pas des organismes, encore que...), Sophie de M. n'hésite pas le quart d'une seconde de mail de licenciement ou le dixième d'un ordre d'achat de trader. Elle lâche crânement : "Ces fonds ne doivent pas aller à une cause sociale ou humanitaire, mais rester pour les entreprises". Comme ça, recta, sans pommade. A ce niveau, c'est stratosphérique... On se dit même "qu'elle en a la blonde". Et encore plus en sachant qu'elle n'a pas été reprise ni contredite sur le plateau, par qui que ce soit. Ce même si Amar semble toujours très pressé par l'horaire sur cette émission ;-)

Écrit par : Metoo | 08/09/2009

PSY

> Elle est parfaite, SdM, total look ! y a même l'allusion "psy" comme au rayon des livres à l'hyper. Pourquoi pas aussi une offre de coaching ?

Écrit par : Medbh | 08/09/2009

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