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15/08/2009

Mais qui est la Vierge Marie pour les catholiques ?

obermarchtal02[1].jpgTout autre que ce que l'on imagine :


 

<< La dévotion mariale ne peut reposer sur une mariologie qui serait une espèce de deuxième édition réduite de la christologie ; on n'a ni droit ni motif d'établir cette sorte de duplicata. Si l'on voulait indiquer un traité de théologie, auquel appartiendrait la mariologie et dont elle représenterait la forme concrétisée, ce serait plutôt le traité de la grâce, qui forme d'ailleurs un tout avec l'ecclésiologie et l'anthropologie. Comme vraie « fille de Sion », Marie est figure de l'Eglise, figure de l'homme croyant qui ne peut arriver au salut et à la réalisation plénière de lui-même que par le don de l'amour – par grâce. Le mot par lequel Bernanos termine le Journal d'un curé de campagne – « Tout est grâce » –, et dans lequel une vie apparemment faible et inutile peut se reconnaître riche et comblée, ce mot est devenu vraiment réalité en Marie, la « pleine de grâce » (Luc 1, 28). Marie ne conteste ni ne met en péril l'« exclusivité » du salut par le Christ, elle y renvoie au contraire. Elle est la figure de l'humanité qui est tout entière attente, et qui a d'autant plus besoin de cette figure, qu'elle court davantage le danger de renoncer à l'attente, pour se livrer à l'action ; celle-ci – aussi indispensable qu'elle soit – ne pourra jamais combler le vide qui menace l'homme s'il ne trouve pas cet amour absolu qui lui donne un sens, qui lui apporte le salut, qui lui fournit ce qui est vraiment le nécessaire vital. >>

 

[ Josef Ratzinger, La foi chrétienne hier et aujourd'hui (Cerf 2005), 2e partie, ch. 2 sur le Symbole des Apôtres : Le déploiement de la profession de foi au Christ dans les articles christologiques, section 1 : « Conçu du Saint-Esprit, né de la Vierge Marie » ].

 

 

<< Question : Que devrait nous dire le dogme de « l'Assomption corporelle de Marie au ciel » ? Il n'a été défini que très tardivement, en 1950. Il est vrai, fait singulier, qu'il n'y a, dès les origines, ni tombe ni relique de Marie...

 

Josef Ratzinger – Ce dogme présente pour nous tous, naturellement, une difficulté particulière car nous n'avons aucune représentation du ciel. Et encore moins qu'un corps puisse y trouver place. Ce dogme nous demande donc un grand effort pour comprendre ce qu'est le ciel, ce qu'est le corps. Pour comprendre l'être humain et son avenir, tout simplement... La théologie du baptême développée par saint Paul y aide beaucoup. Il dit : « Dieu nous a ressuscités avec Jésus et nous fait asseoir aux cieux dans le Christ Jésus » (Ephésiens 2, 6). Cela signifie que, baptisés, notre avenir est anticipé.

Ce dogme signifie donc uniquement que ce que le baptême produit en nous, « s'asseoir aux cieux » près de Dieu (Dieu est le ciel), est déjà accompli en Marie. Le baptême (être avec le Christ) a produit son plein effet. Chez nous, cet « être avec le Christ », cet « être ressuscité » est encore partiel et très faible. Pas chez elle. Il n'y a plus aucun manque. Elle est entrée en pleine communion avec le Christ. Et cette communion comporte une nouvelle corporéité que nous ne pouvons pas nous représenter. En un mot, l'essentiel de ce dogme, c'est que Marie est totalement auprès de Dieu et du Christ, elle est parfaitement chrétienne...

Le Christ ne nous est pas extérieur et forme une nouvelle et profonde communauté avec nous. Tout ce qui est à lui sera nôtre et tout ce qui est nôtre, il l'a fait sien. Ce grand échange est le contenu spécifique de la rédemption, notre libération et notre accès à la communion avec Dieu. Parce que Marie anticipe l'Eglise comme telle, qu'elle est l'Eglise en personne, cet « être avec » est réalisé en elle de façon exemplaire. Mais cet « avec » ne doit pas faire oublier le « d'abord » du Christ. Tout vient de lui, comme le soulignent les épîtres aux Ephésiens et aux Colossiens. Marie aussi est tout ce qu'elle est par lui. >>

 

[ Josef Ratzinger, Voici quel est notre Dieu (Plon 2000), 2e partie, ch. 6 : La Mère de Dieu.]

 

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Commentaires

DIALOGUE À MONTPARNASSE

> C'était le 27 juin derrière la gare Montparnasse, je regardais passer la "marche pour Jésus" des pentecôtistes. Une jeune femme qui distribuait des bibles aux passants m'aborde. Elle me dit : "Connaissez-vous la Bible ?" - "Je la lis tous les jours." - "De quelle église êtes-vous ?" - "Catholique." - "Mais vous savez que la Bible condamne l'idolâtrie ?" - "Forcément, puisque je suis catholique." - Elle, décontenancée : " Lisez plus la Bible, alors vous comprendrez." - "Quoi ?" - "L'idolâtrie : les saints, la Vierge Marie..." - "Si on vous a dit que prier la Vierge était de l'idolâtrie, on ne vous a pas dit la vérité..." Nous nous sommes quittées avec le sourire.
Je ne sais pas ce qu'elle en a pensé.

Écrit par : Virginie | 14/08/2009

PAS "COREDEMPTRICE"

> Bonne citation de "Voici quel est notre Dieu". Le même chapitre contient une critique sévère par le cardinal Ratzinger de l'appellation "Marie corédemptrice" (dont il est fait usage dans certains milieux catholiques et qui fit même l'objet d'une pétition, rejetée - avec le motif - par la Congrégation pour la Doctrine de la foi). Ratzinger écrit page 216 :
" Le concept de 'corédemptrice' s'écarte aussi bien des Ecritures que des écrits patristiques... Le terme de 'corédemptrice' s'éloignerait de la donnée originelle... Dans le domaine de la foi, la continuité avec la langue de l'Ecriture et des Pères est essentielle. La langue n'est pas manipulable à volonté."

Écrit par : Chloé | 14/08/2009

à VIRGINIE

> J'ai moi aussi entendu des accusations de ce genre (contre Marie, les saints etc) et j'en ai tiré une impression pénible : mes interlocuteurs avaient l'air de bonne foi mais sans pouvoir argumenter. On leur avait mis cela dans la tête. Or ce sont de très vieilles accusations datant des Réformateurs au XVIe siècle. Elles avaient peut-être une raison d'être à l'époque après les déviances du bas Moyen-Age, mais aujourd'hui elles n'ont aucun fondement, spécialement depuis le grand travail d'avant et après le Concile, qui a recadré et recentré (re-"christocentré") les développements théologiques des deux derniers siècles.
Le drame est que la plupart des catholiques français ne connaissent pas ce travail, que beaucoup n'ont pas lu le Catéchisme issu de Vatican II, et qu'un bon nombre croient que le Concile a voulu supprimer la dévotion mariale et le culte des saints, alors qu'il les a "re-situés" en les approfondissant.
Ce qui fait que ces catholiques ne savent pas quoi dire à un évangélique quand ils en rencontrent. Ce serait pourtant intéressant de l'informer de ce que l'Eglise "romaine" pense vraiment, au lieu de le laisser dans de fausses idées sur la question.

Écrit par : Mikael | 14/08/2009

VATICAN II ET TRENTE

> Ce travail de recentrage sur le Christ de date pas seulement de Vatican II. Nous pouvons remonter jusqu'au Concile de Trente : Pierre de Bérulle, saint Louis-Marie Grignion de Montfort sont exemplaires...
Autrement dit, Vatican II approfondit Trente.

Écrit par : Blaise | 14/08/2009

REPONSES

> Un beau texte qui reprend et répond (sans violence) aux arguments des protestants sur Marie.
http://www.1000questions.net/fr/chroniq/les-protestants.html

Écrit par : Gilles Texier, | 14/08/2009

PACELLI

> "Vous, notre Corédemptrice; Vous, prémices de la grâce et de la Rédemption, ayez pitié de nous, vos pauvres fils. Donnez-nous le courage de votre foi, l'inébranlable fermeté de votre espérance, l'ardeur de votre amour pour Jésus, Fils du Père et votre Fils, notre Rédempteur et notre frère, intercédez pour nous auprès de lui, apaisez sa justice; obtenez-nous la lumière de la vérité et que celle-ci parvienne aussi aux esprits aveuglés de ceux dont l'orgueil se dresse contre l'Éternel; que les dévoyés et les fourvoyés retrouvent le droit chemin, et que par Vous, Reine de la paix, victorieuse de toute erreur, l'Église poursuive librement sa tâche et répande par le monde les fruits divins de la rédemption. Protégez le troupeaux béni de votre Fils et le Pasteur auguste qui le conduit dans les pâturages du salut. Protégez la France si chère à votre Cœur et tout le peuple chrétien accouru ici à vos pieds de toutes les parties du monde, ou qui, du moins, est tourné vers ce lieu par le désir et nous est uni dans la prière. Que par Vous, ô Vierge immaculée, ô Mère du Rédempteur, notre espérance et notre salut, l'olivier de la concorde et de la paix refleurisse sur terre, dans les cœurs la pureté, l'ardeur et la constance de la vertu et du sacrifice pour le bien; et que par ses mérites infinis le Sang du Rédempteur nous ouvre les portes du Ciel et nous plonge dans la joie de Vous contempler, Vous, ô Marie, et la Trinité bienheureuse,parmi les splendeurs des saints. Ainsi soit-il."

Extrait du discours du Cardinal Pacelli (futur Pie XII) lors du Triduum jubilaire de Lourdes - Avril 1935

Hildebrand


[ De PP à H. - L'épithète aventurée par Pacelli cardinal (non Pie XII pape) a été rejetée quarante ans après par la Congrégation de la doctrine de la foi... Voilà la grandeur de l'Eglise enseignante, Mater et Magistra : le dogme est un développement organique, comme l'a montré Newman, et non une opinion de sensibilité. Je vous suggère de lire le livre de Ratzinger au chapitre concerné. ]

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Écrit par : hildebrand, | 14/08/2009

DU CIEL

> Une histoire d'emprunt russe et de petite fille non pas montée au ciel, mais descendue du ciel... sur Famillle Chrétienne.
http://www.famillechretienne.fr/agir/temoignages/tombee-du-5e-etage-une-petite-fille-sen-est-sortie-indemne_t11_s72_d53420.html
Sainte Fête de l'Assomption, M. de Plunkett!

Écrit par : Dom Dom, | 14/08/2009

PAUL VI

> Sauf erreur de ma part, Yves Chiron dans sa passionnante biographie de Paul VI évoque les débats péri-conciliaires sur la notion de Marie Corédemprice. Intéressant dans une vision à la fois historique (histoire de l'Eglise) et théologique. Paul VI a examiné avec attention la question. Cela me donnera l'occasion de relire ce très bon ouvrage.
Edouard


[ De PP à E. - Si la question a été examinée avec attention, on sait dans quel sens Rome l'a résolue... ]

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Écrit par : Edouard, | 14/08/2009

"PRIER" Marie : de la mariolâtrie ?

> Il vaudrait mieux ne pas employer l'expression "prier" Marie (ou les saints) On ne prie que Dieu, voyez : "Je vous salue Marie (...) priez pour nous pauvres pécheurs (...)", c'est ce que je dis à nos frères réformés. De même : on invoque les saints, on vénère les reliques (on ne les adore pas, bien entendu) etc. De quoi aplanir les préjugés ?
Je lis ce 15 août dans le livret Magnificat, ces quelques lignes tirées du "Marie" de Mgr Dubost :
"Comme celui de l'Immaculée Conception, le dogme de l'Assomption affirme la toute-puissance de Dieu qui fait entorse à la temporalité pour anticiper en Marie la promesse de salut qu'il fait à tout homme. Comme l'Immaculée Conception, l'Assomption propose aux chrétiens de voir en Marie une image de leur destinée future, mais également un gage de la réalisation de cette promesse".
abyssus

[ De PP à A. - Marie offre un contact privilégié avec Dieu. La prière du rosaire est "l'expérience directe d'une religion de la confiance" : "éprouver à travers Marie que Dieu est tellement proche que la religion n'est plus un poids, mais donne confiance et aide pour maîtriser la vie" (Ratzinger, 'Voici qui est notre Dieu'). Il est toujours bon d'indiquer à nos frères protestants que le rosaire est une prière christocentrée : Marie est en quelque sorte l'avant-garde de l'humanité contemplant le Christ. En ce sens effectivement, "prier Marie" n'est pas une expression assez exacte. ]

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Écrit par : abyssus, | 15/08/2009

DEVIANCES

> N'oublions quand même pas certains cantiques ahurissants du XIXe siècle, où il n'était pas question ou presque de Jésus-Christ, et où Marie était célébrée en des termes plus appropriés à une déesse qu'à une créature de Dieu. Je pourrais citer des exemples. C'est en partie contre ces déviances qu'a été entreprise l'oeuvre de Vatican II, pour donner aux fidèles une conscience équilibrée du rôle de Marie. Une oeuvre conciliaire à étudier.

Écrit par : Beuzec, | 15/08/2009

L'EXPRESSION "PRIER MARIE"

> "prier Marie" n'est pas une expression assez exacte, écrivez-vous (Patrice de Plunkett).
Nous lisons pourtant dans le Catéchisme de l'Église Catholique ceci : "2679 Marie est l’Orante parfaite, figure de l’Église. Quand nous la prions, nous adhérons avec elle au Dessein du Père, qui envoie son Fils pour sauver tous les hommes. Comme le disciple bien-aimé, nous accueillons chez nous (cf. Jn 19, 27) la Mère de Jésus, devenue la mère de tous les vivants. Nous pouvons prier avec elle et la prier. La prière de l’Église est comme portée par la prière de Marie. Elle lui est unie dans l’espérance (cf. LG 68-69)".
Nous pouvons donc bien la prier. Lorsque l'on prie Marie (ou les Saints), la prière s'adresse à Dieu, par un canal particulier. Marie n'est pas un obstacle entre Dieu et nous ! "Faites tout ce qu'il vous dira" a-t-elle répondu aux serviteurs de la noce de Cana lorsqu'ils l'ont priée d'intervenir (prière de demande). Puis elle a présenté la prière des serviteurs à son Fils : c'est l'intercession. Et "ça marche", si l'on peut dire : l'Évangile nous le montre clairement.
Les prières d'intercession et de demande ne sont pas "réservées" à Dieu, même si Dieu est toujours le "destinataire" final. Il ne faut pas confondre prière et adoration. L'adoration s'adresse à Dieu seul. La prière a un sens beaucoup plus large : je peux demander à quelqu'un (le "prier") de prier pour moi ou à telle intention. Un enfant passe son temps à prier sa mère : à lui demander diverses choses selon ses besoins.
iktus310

[ De PP à I. :
- Vous avez raison. C'est mon "exact" qui n'était pas un mot... exact.
- Ce que je voulais dire : "prier Marie" est une expression elliptique, donc de nature à être mal comprise (à faire prendre Marie pour un écran interposé entre Dieu et nous),
- or le souci d'être compris n'est pas étranger à l'évangélisation. Tous ceux qui pratiquent le dialogue avec des protestants ont l'expérience de cette difficulté.
- Le "Je vous salue Marie" (qui est une salutation) dit simplement à Marie : "priez pour nous". ]

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Écrit par : iktus310, | 15/08/2009

REPRESENTATIONS

> Comme toujours les textes de Benoît XVI sont lumineux. Permettez une remarque très personnelle et bien secondaire. J'aimerais parfois que les représentations de la sainte Vierge Marie soient moins occidentales. Je sais que Marie est la femme par excellence. Mais une touche d'authenticité dans les représentations serait appréciée.

Écrit par : A. Champagne, | 15/08/2009

à BEUZEC

> "N'oublions quand même pas certains cantiques ahurissants du XIXe siècle".
Oui, p. ex. celui-ci (Sainte-Anne-d'Auray) :
"Heureux les catholiques / Portant avec ferveur / Les divines reliques / De la Mère du Sauveur..."
Les RELIQUES de Marie ???
Et ce cantique fut imprimé et diffusé à des milliers d'exemplaires en image d'Epinal vers 1850 !

Écrit par : Jeannemarie, | 15/08/2009

> Les reliques de Marie : presque aussi fort que le crâne de saint Jean Baptiste enfant...

Écrit par : Feld, | 15/08/2009

BACH

> Vraiment très intéressant ce post et les commentaires qui suivent (notamment le lien sur le texte d'Hervé Marie Catta). Mais il faut tout pardonner aux protestants : ils nous ont donné Bach et son Magnificat...

Écrit par : Marius, | 15/08/2009

LA PIZZA DE SARKO ET LA PROCESSION DU 15 AOUT

> Une curiosité de point de vue, à lire sur Le Post : http://fr.news.yahoo.com/63/20090815/ted-la-pizza-de-sarkozy-contre-la-vierge-07dc05d.html

Écrit par : curiosa, | 15/08/2009

VIERGES NOIRES

> à A. Champagne - Il existe à Buglose dans les Landes une dévotion à la Vierge représentée par une statue. Elle y est noire. L'histoire veut qu'immédiatement après la révolution un laboureur n'arrivait pas à faire avancer son attelage de bœufs malgré le fouet etc... En regardant de plus près, il s'aperçut qu'une statue était enterrée. On suppose qu'elle fut cachée là pour échapper à la destruction.

Écrit par : drazig, | 15/08/2009

> à Drazig - La question est très débattue : pourquoi sont-elles noires ? Sans doute pas pour avoir l'air africain. Ni pour être des déesses païennes, contrairement à ce que prétendent les foutraques ésotériques.
En tout cas elles sont très nombreuses :
la Vierge noire de la cathédrale de Chartres.
la Vierge noire de Notre-Dame du Puy-en-Velay, brûlée à la Révolution.
la Vierge noire de la Basilique-cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Privat de Mende
la Vierge noire de Vézelay
la Vierge noire de Toulouse, dont il ne subsiste qu'une copie
la Vierge noire de Rocamadour, but de pèlerinage dès 1166 (bois noirci par le temps)
la Vierge noire de Lenne
l'ancienne Vierge noire de Dijon
la Vierge noire de Notre-Dame de Liesse (Picardie)
la Vierge noire de la basilique Notre-Dame de la Délivrande à Douvres-la-Délivrande (Calvados)
la Vierge noire de la cathédrale de Laon (Aisne)
la Vierge noire de Myans (Savoie)
la Vierge noire de Montserrat (Espagne)
la Vierge noire de la basilique de Hal (Belgique)
la Vierge noire de Tindari (Italie), découverte en 1990
la Vierge noire d’Oropa, Piémont
Notre-Dame des Ermites, à Einsiedeln, en Suisse
la Vierge noire de Saint-Jean-Cap-Ferrat
la Vierge noire de Częstochowa, Pologne
la Vierge noire d'Esch, Luxembourg
la Vierge noire de l'église St. Jean de Luxembourg-Grund, Luxembourg
la Vierge noire d'Outremeuse, Liège, Belgique
la Vierge noire Onze-Lieve-Vrouw van Regula, Bruges
la Vierge noire de Donji Kraljevec, comté de Medjimurje, Croatie
la Vierge noire de Saint-Sauveur d'Aix, Aix-en-Provence
la Vierge noire Notre-Dame d'Huveaune, XVI° s., église de Saint-Giniez à Marseille,
la Vierge noire Notre-Dame-de-Confession, abbaye de Saint-Victor à Marseille,
la Vierge noire d’Avioth, Meuse
la Vierge noire de Seyssel, Haute-Savoie
la Vierge noire d’Altötting, Bavière
Notre-Dame de Dublin, Irlande
la Vierge noire Theotokos de Saint-Théodore, Russie
la Vierge noire d’Atocha, Madrid
la Vierge noire de Hamrun, Malte, sans doute copie (antérieure à 1630) de la Vierge d’Atocha la Vierge noire à Lluch, Majorque
la Vierge noire de Popenguine (Sénégal)
la Vierge noire de Guingamp, Côtes-d'Armor,
la Vierge noire d'Éphèse, Turquie
la Vierge noire de l'église Sainte-Catherine, Bruxelles, Belgique
la Vierge noire de l’église Saint-Blaise, à Vichy, en Auvergne.
la Vierge noire de l’église de Guéodet ("Notre-Dame-de-la-Cité"), à Quimper...

Écrit par : Tryphon T., | 15/08/2009

UNE VIERGE DES TRAVAILLEURS DE LA TERRE

> Pour faire suite aux deux précédents commentaires à propos de la Vierge Noire, j'ai reçu une explication fort intéressante il y a 2 ans à Rocamadour. La Vierge serait représentée par un visage noire pour signifier son amour envers des hommes et des femmes qui vivent sous le poids d'un dur labeur sous la chaleur violente du soleil (le soleil fonçant leurs visages).
Bien entendu, cette explication n'est pas celle retenue comme officielle mais elle nous offre la grâce de méditer sur l'amour marial.
Pour ma part, j'habite dans une ville qui a pour sainte Patronne une Vierge noire (ND du Bon Secours) à Guingamp.
Le Grand Pardon se déroule le premier week-end de juillet. Et bien sûr chacun est invité.
Bon dimanche!

Écrit par : Arnaud L B, | 15/08/2009

CHIR HA CHIRÎM

> Concernant la Vierge noire, je propose ma théorie qui vaut ce qu'elle vaut. Pourquoi ne pas y voir une allusion à l'Epouse du Cantique des Cantiques?
Ct I, 5-6 :
« Je suis noire et pourtant belle, filles de Jérusalem, / comme les tentes de Qédar, / comme les pavillons de Salma. / Ne prenez pas garde à mon teint basané : c’est le soleil qui m’a brûlée. »
C'est vers la fin du XIe siècle que les commentateurs commencent à identifier l'Epouse du Cantique des Cantiques à Marie. Et sur wikipedia je lis que « La plupart d'entre elles sont des sculptures produites entre le XIe et le XVe siècle, mais parfois aussi des icônes de style byzantin des XIIIe et XIVe siècles. »
D'après la chronologie, ça pourrait concorder. D'autant plus qu'à l'époque les clercs jouaient un rôle essentiel pour ce qui est de l'iconographie.
Un médiéviste pourrait peut-être nous donner son avis?

Écrit par : Blaise, | 16/08/2009

LA MATRICE

> "Où est né le christianisme ?"
très concrètement dans l'utérus de la 'kekaritomèné'
C'est ce que peut proposer avec fougue un pasteur évangélique "non-enfoui"-Béni soit l'Eternel !
C'est aussi le propos F.H. dans "La foi des démons".
Il s'agit bien de la matrice du Logos fait Chair avec une force et une pureté de foi (cf. Augustin d'Hippone) qui dépase ou englobe ou assume celle de tous les 'anawims' de la première alliance !
Honneur à la Mère parfaite par le fruit de son sein et(simul) de sa foi, pour la gloire de l'Eternel-béni soit-il dans et par son peuple ! dans et par l'Eglise universelle(catholique)! dans et par toutes ses créatures qui le cherchent même à tàtons, même dans le noir..."IL tient en main les profondeurs de la terre et les sommets des montagnes sont à LUI"... Psm (94) 95

Écrit par : Gérald | 17/08/2009

> Pardonnez-moi Gérald mais votre commentaire est parfaitement ésotérique !

Écrit par : Édouard | 17/08/2009

RATZINGER ET LE MOT "COREDEMPTRICE"

@ PdP
> "L'épithète aventurée par Pacelli cardinal (non Pie XII pape) a été rejetée quarante ans après par la Congrégation de la doctrine de la foi..."
Pouvez-vous me dire dans quel document le titre de Marie Corédemptrice à été rejeté? Est-ce la Congrégation de la doctrine de la Foi, le Pape ou le Cardinal qui a tranché ?
chribu

[ De PP à C. :
1. Cf. Josef Ratzinger, "Voici quel est notre Dieu", chapitre "La mère de Dieu", pages 215-216 :
-------------
Question :
"Il reste que plus d'un million de croyants demandent que l'Eglise catholique déclare Marie 'corédemptrice'. Cèdera-t-on à ce souhait, ou s'agit-il d'une hérésie ?"
Réponse de J. R. :
" La réponse de la Congrégation pour la doctrine de la foi consiste à dire que ce qui est visé ici est déjà mieux exprimé par d'autres titres de Marie, et que le concept de 'corédemptrice' s'écarte aussi bien de l'Ecriture que des écrits patristiques, ce qui suscite des malentendus... ... Tout vient [du Christ], comme le soulignent les épîtres aux Ephésiens et aux Colossiens. Marie aussi est tout ce qu'elle est par lui. Le terme de 'corédemptrice' obscurcirait cette donnée originelle. Une bonne intention s'exprime dans un mauvais vocable. Dans le domaine de la foi, la continuité avec la langue de l'Ecriture et des Pères est essentielle. La langue n'est pas manipulable à volonté."
--------------

2. Sauf le cas (improbable) où nous bénéficierions de lumières théologiques supérieures à celles de Josef Ratzinger et de la congrégation ad hoc, nous serions raisonnables de nous en tenir à leur avis. Surenchérir en ces matières serait étrange. Comme dit saint Paul, 2 Co 11,3 : que notre intelligence des choses "ne se corrompe pas en perdant la simplicité qu'on doit avoir envers le Christ." ]

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Écrit par : chribu, | 18/08/2009

GRATIA PLENA

> gratia plena = 'kekaritomèné' en grec
F.J. = Fabrice Hadjadj
le livre a un sous-titre : ou l'athéisme dépassé et il est édité chez Salvator
Voilà Edouard

Au plus près de la source...
Ce ne sont pas les titres qui honorent Marie ni nos discours mais nos actes "...Qui est ma mère, qui sont mes frères ?" Puis regardant autour de lui...et c'est Le Fils qui nous apostrophe ainsi !

Écrit par : Gérald, | 18/08/2009

LES COULEURS AU MOYEN ÂGE

> A Tryphon T : je m'éloigne un peu du sujet initial, mais je tiens à reprendre votre énumération quant à ND de Rocamadour.
1. La trace des premiers pèlerins apparaît en 1115 à la suite d'événements particuliers... qui laissent entendre une présence antérieure.
2. 1166 est la date de découverte surprise d'un corps non corrompu enterré près de l'entrée. Il sera attribué à un ermite fondateur, nommé par la suite Amadour. Notez par exemple qu'Henri II Plantagenêt avait fait le déplacement en 1159.
3. Si la statue actuelle a sans doute été noircie par diverses causes naturelles, il semblerait que la première représentation ait été peinte... comme le fut par exemple la Vierge de Montserrat en Catalogne.
4. Je persiste à penser que le terme de "Vierge noire" est davantage le fait de ces notables passionnés d'ésotérisme à la fin du XIXe siècle, et aux premiers touristes satisfaits par les premières brochures éditées à leur intention. Les cantiques, les prières, qu'elles soient du XIIIe siècle ou des campagnes environnantes du début XXe, sont adressées à Santa Maria, la bienheureuse Marie, la bonne mère de Rocamadour, et non à une quelconque description matérialiste. D'ailleurs la première mention de cette teinte, apparue sur une description ultérieure aux pillages des guerres de religion, n'est pas le fait d'une prière à la Vierge noire, mais d'une description de l'objet, tout simplement. Pour prendre un autre exemple, les italiens qui prient saint François d'Assise ne disent pas, à la connaissance, le bronzé d'Assise.
5. Cela n'exclut évidemment pas le choix de cette teinte. Sophie Cassagnes-Brouquet a écrit un bel ouvrage qui rappelle les différentes occurrences de ces vierges dites noires, ainsi que les sens qu'on accorde à cette caractéristique. Ecoutez, j'étais tantôt au musée de l'Hôtel de Cluny et une conférencière rappelait l'omniprésence des vierges blondes dans l'iconographie médiévale. Avouez que le contraste est saisissant avec ces vierges noires. Or, la société médiévale dirait Michel Pastoureau est attentive aux contrastes. Et si les clercs ont naturellement trouvé la référence proposée ici par Blaise (Cantique des Cantiques), le contraste suggérait également une différence de valeur. La blondeur et le teint clair rappelait la jeunesse et la virginité de Marie. Au contraire, le choix du noir rendait plus sensible sa dimension maternelle pour le Christ et pour les hommes. C'est d'autant plus significatif à Rocamadour, car le sanctuaire possède une peinture murale de la fin du XIIe siècle où la Vierge n'est pas noire.
6. Je pense enfin que l'innovation technique contemporaine a modifié notre perception de ces statues. Et les ajouts du XIXe siècle, d'une certaine façon, étaient bien plus proches des choix médiévaux que les nôtres. Pour revenir à la prière mariale, et justement afin d'éviter toute mariolâtrie, nos prédécesseurs usaient d'artifices pour civiliser la représentation du saint ou de la sainte. Ces statues étaient couvertes de plaques métalliques, étaient peintes de couleurs vives (comme le rouge et l'or). Puis, à l'approche de la Renaissance, elles endossèrent progressivement des manteaux qui les rendaient plus grandes pour être mieux aperçues par les fidèles du fond, et dont les couleurs différentes rythmaient le temps liturgique. Mais depuis la généralisation de l'éclairage électrique, le besoin en contraste a disparu. On peut voir un objet noir dans une chapelle obscure éclairée. Cela contente les amateurs d'art premier (cf une exposition à Perpignan mettant en relation l'art roman avec ces arts issus d'autres continents), ou d'art brut. Les pèlerins ont pris l'habitude de s'adresser à la Vierge noire, le clergé se satisfait de cette appellation plus ouverte d'où peut surgir un culte plus ancien à une déesse de fécondité (et la modernité apprécie cette tolérance), et les communautés antillaises par exemple y voit un signe qui leur est adressé. En d'autre terme, le sens a glissé. Je ne cache pas mon penchant pour le symbole médiéval tel qu'il est connu aujourd'hui dans la littérature, sans être fermé au sens actuel.

> A A. Champagne,
j'avoue avoir été surpris par votre double remarque. Vous aimeriez que les représentations de la Vierge Marie soient moins occidentales, et qu'elles soient plus "authentiques". Pour l'authenticité, si nous devions faire un portrait-robot de Marie, certains proposent une ressemblance avec certaines femmes du Liban aux cheveux très noirs et au visage très pâle. Mais est-ce authentique? Après, chaque région du monde a su adapter la figure mariale, comme celle du Christ, à l'image des populations, et c'est bien naturel, par exemple avec ND de Guadalupe. Mais qu'entendez-vous par moins occidental?

Écrit par : Julien, | 19/08/2009

> Le 15 août : pas de jour férié en Irlande! et pourtant le catholicisme est religion d'Etat.

Écrit par : Célestin, | 25/08/2009

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