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05/08/2009

Xavier Darcos : son étonnant article sur l'encyclique

908580_Xavier-Darcos-veut-que-les-jeunes-Francais-soient-bilingues[1].jpg ...dans L’Osservatore Romano du 4 août :


 

 

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Malaise dans la civilisation



S’adressant à un monde déboussolé, inégalitaire et traumatisé par les spasmes d’une crise globale, l’encyclique Caritas in veritate vient à point nommé, telle une clarté traversant les sombres nuées. Elle permet à S.S. le pape Benoît XVI de repréciser la doctrine de l’Église face aux réalités sociales de ce temps, livré aux lois cyniques du profit et à une interdépendance économique dérégulée. Elle vient annoncer que d’autres pistes sont possibles et nécessaires. Elle va puiser, dans la source du message chrétien, l’espérance d’orientations et de solutions novatrices.

Benoît XVI célèbre la charité, vertu cardinale de la foi, élan de l’âme vers autrui, « voie maîtresse de la doctrine sociale de l’Église ». Il se situe donc dans le sillage lumineux du Rerum novarum de Léon XIII et du Populorum progressio de Paul VI. Le pape, d’emblée, ressaisit le fondement du christianisme (l’amour, le partage et la justice) pour y trouver remède aux tactiques égoïstes du chacun-pour-soi. Il rappelle que l’Évangile ouvre un chemin pour une société de liberté et d’équité. Car « un christianisme de charité sans vérité peut facilement être confondu avec un réservoir de bons sentiments, utiles pour la coexistence sociale, mais n’ayant qu’une incidence marginale ».

 

Les dérives du capitalisme généralisé

 

Jean-Paul II avait frappé l’opinion par le combat de l’Esprit qu’il incarna contre le marxisme soviétique et stalinien. Mais il critiqua aussi les dérives du capitalisme généralisé et anomique. Avec le même souffle, le pape Benoît XVI dresse un constat sévère des dérives criminelles de la mondialisation, dues à une finance fondée sur le gain immédiat de quelques-uns. Ses analyses sont précises, illustrées et vastes. Elles démontrent l’aliénation d’une humanité, ravagée par une inégalité insupportable entre les êtres, les sociétés et les nations.

Ce constat, assombri par la crise actuelle, exige une redéfinition du développement – qu’on ne saurait réduire à une simple croissance économique continue. Le pape en stigmatise, dans leurs diverses formes visibles, les évidents ratages : exclusion, marginalisation, misère et mépris des droits humains fondamentaux. Le processus de développement a besoin d’un guide : la vérité. « L’amour dans la vérité », c’est « la force dynamique essentielle du vrai développement de chaque personne et de l’humanité tout entière ». Sinon, « l’agir social devient la proie d’intérêts privés et de logiques du pouvoir, qui ont pour effets d’entraîner la désagrégation de la société ».

 

Le progrès vorace a échoué

 

Ouvrons les yeux : le progrès vorace, fondé sur des ressorts matériels et spéculatifs, a échoué. Le monde se dévore lui-même, tel Kronos mastiquant ses propres enfants. L’Église propose un autre choix : un « développement intégral », qui assure une émancipation humaniste partagée. Car la croissance est un bienfait, la mondialisation n’engendre pas forcément une catastrophe, la technique n’est pas en soi perverse, mais ces forces brutes doivent être subordonnées à une éthique. Dans ce monde en désarroi, les expériences les plus prometteuses ont commencé par établir de nouvelles relations entre les hommes. Benoît XVI appelle à généraliser ces essais, à explorer les voies du don, de la gratuité, de la répartition. Il condamne la vacuité d’un relativisme aveugle qui prive les hommes d’un sens à leur vie collective. Il blâme ainsi les deux dangers qui menacent la culture : un éclectisme où tout se vaut, sans repères ni hiérarchies, et une uniformisation des styles de vie.

Face au fiasco de l’avoir et au chaos de l’être, Benoît XVI réclame une nouvelle alliance entre foi et raison, entre la lumière divine et l’intelligence humaine. Même si elle « n’a pas de solutions techniques à offrir », l’Église détient « une mission de vérité à remplir » en vue d’une « société à la mesure de l’homme, de sa dignité et de sa vocation ».

 

Une condition de survie

 

Car, si l’on approfondit les apparences, les causes du sous-développement ne sont pas d’abord d’ordre physique. Elles résident davantage dans le manque de fraternité entre les hommes et les peuples : « La société toujours plus globalisée nous rapproche, mais elle ne nous rend pas frères. » Le pape lance un appel pour que cette crise nous oblige à reconsidérer notre itinéraire, car, tandis que la richesse mondiale croît, les disparités augmentent. Ce magma, érodant les valeurs, conduit à mépriser la vie dans ses spécificités, à décourager la natalité, à opprimer la liberté religieuse, à terroriser la spiritualité, à décourager la confiance et l’expansion. Il s’agit simplement que les hommes prennent conscience de ne former qu’une seule famille, ce qui exige le retour à des valeurs inusitées : don, refus du marché comme lien de domination, abandon du consumérisme hédoniste, redistribution, coopération, etc.

La pensée du pape entrevoit le cauchemar d’une humanité enivrée par la prétention prométhéenne de « se recréer en s’appuyant sur les prodiges de la technologie », tels le clonage, la manipulation génétique, l’eugénisme. Mais la source de ces déviances reste unique : la déshumanisation. Car, où que nous vivions et à quelque degré de responsabilité que nous nous situions, chacun de nous peut renouer avec l’amour et le pardon, le renoncement au superflu, l’accueil du prochain, la justice et la paix. Cette conduite relevait de l’exigence morale. Elle est devenue une condition de survie.

La lecture de cette encyclique, portée une ferveur spirituelle magnifique, ne donne pas l’impression d’une méditation abstraite ou d’une oraison. Rarement un pape aura touché d’aussi près le réel pour en disséquer les maux et pour proposer, avec pragmatisme et lucidité, les plus utiles contrepoisons. Puisse son message être entendu ! "


Xavier DARCOS,

Membre de l’Institut,

ministre du Travail, des Relations sociales, de la Famille, de la Solidarité et de la Ville 

 

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[Les intertitres sont de nous] 

 

Commentaires

TRÈS SURPRIS

> Quand on sait quels principes ont inspiré l'action de Xavier Darcos dans l'Éducation Nationale, il y a de quoi être très surpris par ce soutien à Benoît XVI (je n'ose suspecter qu'il fasse une interprétation très personnelle de l'encyclique).

Écrit par : Mahaut | 05/08/2009

> Ma surprise rejoint celle de Mahaut. Le Darcos qui attaque "capitalisme généralisé", "progrès vorace", "relativisme" et "anomie", est-ce le même que le Darcos de l'UMP, parti de commerciaux technoïdes écolophobes drogués à la croissance à tout va ? Je ne demande pas mieux que de croire que cet article exprime le fond de sa pensée, et je le trouve infiniment préférable au discours de Latran de son patron Sarkozy, où perçait une espèce d'utilitarisme postmaurrassien de mauvais aloi.
Mais alors que fait Darcos dans un tel parti et un tel gouvernement ? Laissons aux zozos l'illusion qu'il n'y a "jamais eu autant de cathos dans un gouvernement", comme Edouard le dit ironiquement dans un autre commentaire, car un gouvernement se juge à ses actes et non au nombre de cousins que nous y comptons.
Le gouvernement qui détruit le dimanche et qui impatronise Mme Morano n'a rien à voir avec la pensée sociale catholique.

Écrit par : Amicie T. | 05/08/2009

LATRAN II

> Mdr. C'est un discours du Latran II. Ils pensent vraiment que les cathos sont aussi C...S que ça, à l'Elysée ?

Écrit par : vf | 05/08/2009

DU SARKOZY

> Darcos fait du Sarkozy. Il aurait mis un terme aux dérives de la gestion par le stress à France Télécom s'il était sincère et cohérent avec son baratin.
http://www.observatoiredustressft.org/spip/
Il suffit de regarder leurs actes pour mesurer la superficialité de leurs propos.

Écrit par : Annie | 05/08/2009

PAR0LES

> "... d'autres pistes sont possibles ..." écrit Xavier Darcos. Certes, mais lesquelles ? Concrètement ça signifie quoi, en France, maintenant ? Quelles actions de fond va-t-il proposer au gouvernement auquel il appartient ? Sinon, "Paroles, paroles, paroles ..." comme chantait Dalida ...

Écrit par : BCM | 05/08/2009

JE PREFERE

> A tous les pisse-froid prompts à faire des procès d'intention : bien sûr, il faudra attendre Xavier Darcos à ses actes, mais je salue néanmoins ses propos qui tranchent heureusement avec le silence médiatique qui a accueilli la publication de cette encyclique.
Et, à tout prendre, je préfère lire cela que de lire ou d'entendre que "ce pape commence à poser un vrai problème", car vivant "dans une situation d'autisme total" (Juppé) ou que "il y en a assez maintenant de ce pape" (Cohn-Bendit), etc.

Écrit par : Michel de Guibert | 05/08/2009

@ Michel de Guibert

> Se faire traiter de "pisse froid" pour évoquer les agents de France télécom dont Darcos se désintéresse - comme de la majeure partie des salariés (à quand un commentaire sur la doctrine sociale ?) parce qu'il a publié un article dans l'Osservatore romano - dont rien ne prouve qu'il l'ait écrit lui-même et encore moins qu'il ait lu l'encyclique - témoigne d'un comportement bien peu charitable et d'une réaction partisane.
Ne soyez pas naïf non plus. Il savait bien que cet article ne passerait pas inaperçu de la communauté catholique qui le ferait circuler, et qu'il échapperait aux critiques de gauche, comme c'est l'été et que tout le monde est parti en vacances. Il a fait sa com' à peu de frais.
Reste à voir s'il met ses actes en conformité avec ses déclarations. Cet article est donc à garder précieusement au chaud pour le lui rappeler dès la rentrée.
Ce qu'il propose pour l'instant ne semble pas permettre de vivre décemment (à moins d'aimer le provisoire et le camping) :
http://www.mediapart.fr/club/blog/marie-helene-leon/040809/auto-entrepreneur-un-statut-en-question
J'ai aussi trouvé cela qui devrait tempérer votre enthousiasme :
http://veille-education.org/post/2008/09/10/X-Darcos-et-le-catholicisme
http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2009/03/xavier-darcos-doit-pr%C3%A9senter-des-excuses.html
http://www.chretiente.info/200907101721/travail-dominical-darcos-en-plein-delire/
Je vous pardonne.

Écrit par : Annie | 05/08/2009

LE NEGATIF ET LE POSITIF

> Bonjour,
Pointons le négatif en premier ! C'est la meilleure façon d'éviter les accords sur lesquels on peut s'appuyer pour construire ensemble.
C'est la perception que j'ai de certaines réactions, ici et souvent ailleurs, peut-être à tort pour les commentaires qui précèdent. Il faut admettre, que c'est un comportement typiquement français, qui commence bien souvent à l'école. Précision : je ne cherche pas à soutenir le gouvernement. L'UMP elle même est bien en peine avec les questions dite de sociétés
Méfions nous des attitudes similaires à celles qui dénigrent systématiquement le Pape, en les appliquant à d'autres personnalités.
Je vous propose de voir une réflexion que vous pouvez approuver, et sur laquelle des discussions de cohérence peuvent s'appuyer. On peut aussi y voir un effet positif d'orientation des esprits, apportée par la publication de l'encyclique, sur laquelle il faut s'appuyer plutôt que de la dénigrer.

Écrit par : Do92 | 05/08/2009

GLUPS !

@ Michel de Guibert,

Wouaouh ! si le terme de "pisse-froid" est réservé aux commentateurs de cet article, je vous trouve bien sévère avec eux.
Personnellement, je ne me sens pas trop prompt dans mon jugement concernant X.D. puisqu'il fut mon ministre pendant deux ans.
J'ai eu le temps de me faire mon idée sur ses intentions et son absence totale de respect pour ma profession.
J'assume mes propos, cet homme ne nous supporte pas, tous en bloc.
J'aime cet article pour lequel je souscris des deux mains et des deux pieds mais la sincérité du propos reste à prouver et je m'aligne sur les positions des plus dubitatifs parmi les commentateurs qui se sont déjà prononcés.
Henri Guaino aurait pu écrire ce discours comme tous ceux qui ponctuent occasionnellement la vie politique de droite depuis le fameux discours sur la "fracture sociale".
Discours de circonstances, sans lendemains et qui épuisent le sens des mots.

Écrit par : omicron | 05/08/2009

LES PAROLES ET LES ACTES

> J'aurais volontiers salué des propos positifs sur cette encyclique s'ils ne venaient pas d'un ministre qui a toujours traité de haut les enseignants, qui a volontairement menti à la population sur la réalité des réformes qu'il engageait (la suppression des postes d'enseignants, ça n'était pas que des départs à la retraite non remplacés: dans mon ancien établissement, c'était quatre collègues qui, en pleine carrière, devaient se chercher un autre poste, pendant que les collègues qui, chanceux, restaient dans l'établissement, devaient se partager les heures et alourdir encore plus leur charge de travail, et sacrifier encore un peu plus leur vie de famille; mais ça, quand j'en parle autour de moi, les gens ne me croient pas, surtout s'ils sont de droite), qui a détruit l'enseignement public et privé à tel point avec des méthodes en totale contradiction avec les idées de l'encyclique...
En tant qu'enseignante, je ne peux que constater que les conséquences des réformes Darcos sont très loin de l'esprit de l'encyclique, et je ne pense pas seulement à mon petit confort personnel. Donc, non, vu ce que Darcos, pourtant agrégé de lettres classiques, a légué à la France après son passage à l'Éducation Nationale, cet article ne passe pas du tout.

Écrit par : Mahaut | 05/08/2009

ESPERANCES INUTILES

> Cher Michel de Guibert, je ne pense pas être un "pisse-froid" mais il faut ouvrir les yeux quant à la communication des membres de ce gouvernement. Ils font régulièrement de beaux discours en phase avec la doctrine chrétienne mais leurs actes sont totalement contraire à la même doctrine. Alors, on peut se rassurer et se dire, encore une fois, qu'ils ont dit de belles choses et qu'ils réaliseront bientôt; actes que l'on attend avec une folle espérance. Quant à moi, je préférerais qu'ils disent leur hostilité au pape, même en termes vulgaires. Comme cela, les chrétiens seraient bien obligés de réaliser l'inanité de leur espérance dans ces politiques et de se mettre vraiment à l'ouvrage au lieu d'attendre je ne sais quels actes venant du gouvernement.

Écrit par : vf | 05/08/2009

1875

> Oui vf, les catholiques français fuient instinctivement l'engagement religieux et s'en remettent au rêve absurde de voir les gouvernants faire le travail à leur place. Quel travail ? Pas évangéliser en tout cas. Mais les catholiques français se moquent bien d'évangéliser. Tout ce qu'ils voudraient c'est un gouvernement : bien conservateur, ordre moral plus compte en banque. Comme ce genre de gouvernement n'est plus imaginable depuis 1875, vous voyez le résultat.

Écrit par : Janmi | 05/08/2009

A Janmi,

> "Les catholiques français"...Je dirais plutôt une partie des 1% de la population française que constituent les cathos pratiquants, et qui sont l'équivalent "papiste" de la droite religieuse américaine. Quelques exemples ont été donnés, au cours de ce fil de discussion. Le souci, c'est que la majeure partie de nos concitoyens ne fera pas de détail : je crois que la fausse équation "Eglise du Christ = sarkozysme = monde du fric" est appelée à un certain avenir, hélas...

Écrit par : Feld | 05/08/2009

MAIS SANS ILLUSION AUCUNE

> L'expression "pisse-froid" en a choqué plus d'un(e), ce n'était pas une insulte, tout juste un trait un peu polémique, et cela aura eu le mérite de faire réagir !
Je voulais juste dire que cet article de Xavier Darcos était excellent, et, pourquoi pas, y applaudir ; mais, sans illusion aucune, et j'avais bien précisé que j'attendais que les actes suivent les paroles, mais que je me refusais aux procès d'intention.
Un point c'est tout !

Annie, vous m'objectez les agents de France Telecom et la gestion calamiteuse du personnel de cet entreprise, digne de celle du technocentre de Renault.
Je ne sais pas ce que Xavier Darcos peut faire, à peine arrivé au ministère du Travail, dans un conflit qui concerne une entreprise, hélas, privatisée par un gouvernement précédent (demain, ce sera le tour de la poste) pour satisfaire aux critères de rentabilité...
Quant à vos autres références, je vous les laisse, préférant éviter les eaux troubles...

Comme vous, omicron, j'ai apprécié cet article, comme souvent aussi du reste ceux de Henri Guaino, et je ne sais rien ni ne peux rien dire de la sincérité de son auteur, n'ayant pas vocation à sonder les reins et les coeurs, ni compétence particulière pour cela.

Vous avez sans doute de bonnes raisons plus ou moins corporatistes de vous méfier du personnage, je ne crois pas qu'il y ait jamais eu un seul ministre de l'Education nationale qui ait pu bénéficier de la bienveillance des syndicats enseignants ni réussir à mener à bien une réforme, et je ne sais pas si celui-ci était pire qu'un autre... mais, encore une fois, je ne parlais pas du personnage, mais de son article, hors de tout procès d'intention a priori.

Je vous rassure, cher vf, je ne mets aucune folle espérance dans ce gouvernement (et pas davantage du reste dans l'opposition...).
Mais j'aime mieux que l'on reconnaisse la qualité de la dernière encyclique et la justesse de l'enseignement social de l'Eglise, que de dénigrer en termes vulgaires la parole de Benoît XVI comme l'ont fait avec suffisance Juppé, Cohn-Bendit et autres Kouchner...

A tous, je le redis, je ne me fais aucune illusion, j'ai apprécié cet article, et j'attends les actes... et si ceux-là ne suivent pas, je dirais avec La Rochefoucauld : "L'hypocrisie est un hommage que le vice rend à la vertu."

Écrit par : Michel de Guibert | 06/08/2009

ESPERER QUE

> Michel de Guibert évoque à sa manière le procès d'intention :)
C'est vrai que le texte de Xavier Darcos est bien fichu. Il dit même des choses importantes : "le pape nous oblige à reconsidérer notre itinéraire." C'est fort.
Cette encyclique fera histoire. Elle évoque une humanité réelle et réfléchit le monde actuel; elle met le doigt sur l'essentiel oublié : la gratuité.
Toute intervention qui affirme cette importance doit être saluée et gardée précieusement.
Reste que Dieu nous attend dans les actes. Et Xavier Darcos a un entourage compliqué avec la mère Nadine.
Ce texte est-il sincère ou Sarkozy a-t-il lancé un remplaçant de Christine Boutin pour re-séduire son électorat catholique? Nous ne sommes dans l'âme de personne.
En attendant les prochaines mesures de Xavier Darcos, nous pouvons espérer que son gouvernement "reconsidère son itinéraire". La loi sur la bioéthique est en gestation...

Écrit par : beniouioui | 06/08/2009

LA SUITE

> J'ai moi aussi apprécié cet article et je remercie Michel de Guibert pour ses propos équilibrés.
Une encyclique s'adresse à tous les hommes de bonne volonté, de l'UMP ou du NPA !
Evitons donc les procès d'intention et attendons la suite, sans naïveté.

Écrit par : Marco | 06/08/2009

CARITAS

> Les commentaires à l'article de monsieur X. Darcos sont déjà nombreux. Tout a été dit, du bien comme du mal sur l'homme surtout, surtout du mal sur l'homme. Caritas in veritate on en est loin de l'esprit des commentaires.
Merci cependant @ Michel de Guibert pour les siens qui sont, à mon sens, modérés, justes et je dirais même charitables : Caritas in veritate !
Bonne journée à tous

Écrit par : Antoine | 06/08/2009

POUR UNE FOIS

> entièrement d'accord avec Michel de Guibert sur cet article de Xavier Darcos. Pourquoi toujours faire un procès d'intention à un homme parce qu'il a été ministre d'un certain ministère qu'à 75 ans je n'ai jamais connu réformable... et je ne suis pas le seul vieux lambda à penser comme ça. Alors respectez ce qu'il peut dire pour une fois que la morale catho est respectée et encouragée

Écrit par : papy | 06/08/2009

CAVANAUCH ET LA CRISE

> William Cavanaugh s'exprime sur la crise économique :
http://englewoodreview.org/?p=402
Il y a en tout trois podcasts.
Si quelqu'un pouvait en proposer un résumé. Pour ma part, je ne comprends pas l'anglais parlé.

Écrit par : Blaise | 06/08/2009

PAS TOUS BONS

> Critiquer le soutien à une cause qu'on défend n'est pas forcément du procès d'intention. Je fais partie de ceux qui considèrent que tous les soutiens ne sont pas forcément bons à prendre, même si la cause est excellente et qu'elle est peu connue. C'est en ce sens que le soutien de Xavier Darcos à l'encyclique ne me semble pas fondamental.

Écrit par : Mahaut | 06/08/2009

PROGRAMME

> M. Darcos est-il prêt à défendre ce programme: "Le chrétien désire ardemment que toute la famille humaine puisse appeler Dieu "Notre Père!". Avec le Fils unique, puissent tous les hommes apprendre à prier le Père et à Lui demander, avec les mots que Jésus lui-même nous a enseignés, de savoir Le sanctifier en vivant Sa volonté, et ensuite d'avoir le pain quotidien nécessaire, d'être compréhensifs et généreux à l'égard de leurs débiteurs, de ne pas être mis à l'épreuve à l'excés et d'être délivré du mal!" (paragraphe 79 de l'encyclique).

Écrit par : drazig | 07/08/2009

à PAPY

> je ne fais pas de procès d'intention et je n'en lis pas dans le commentaires hostiles à Mr Darcos. Je ne vois pas où il est attaqué en tant qu'homme. mais, au vu de ses actes quand il fut en fonction et au vu des précédents discours favorables au pape prononcés par un quelconque membre de ce gouvernement, oui, je pense que Mr Darcos ne crois pas un seul mot de ce qu'il dit. Quand, par exemple, il défend "l'agir social proie des intérêts privé" et qu'il vient de supprimer des postes d'enseignants et des heures de cours pour offrir cela à des intervenants privés agissants dans l'établissement et payés par nos impôts, défend-il l'agir social ou amorce-t-il une privatisation, ou plutôt une marchandisation, rampante de l'Education Nationale? Quant à cette dernière que vous trouvez irréformable, je tiens juste à dire une chose, pour ne pas rentrer dans un débat qui serait trop long et qui risque de dériver vers des positions idéologiques trop marquées. Je tiens donc à dire que l'EN n'est pas irréformable mais souffre de trop de réformes mais qui ne sont jamais la bonne. Depuis 1968, on a une réforme par ministre. Comptez les ministres et vous avez le nombre de réformes. Et non, il n'y en pas eu autant parce que nous les refusons. La plupart d'entre elles passent en silence. Il y a durcissement depuis quelques années parce que trop c'est trop. La plupart des enseignants attendent une réforme qui remettrait cette institution malade sur ses pieds. Mais Darcos et Cie ne rêvent que de marchandisation et de concessions éducatives envers de grosses sociétés à l'image des autoroutes pour le transport. Alors, oui, finalement, je suis peut-être un pisse-froid et je considère que certaines interventions font plus de mal que de soutien à l'encyclique et à la doctrine sociale de l'Eglise car leurs actes dénaturent l'enseignement de l'Eglise. Le "faites ce que je dis et pas ce que je fais" est très mauvais pour la foi chrétienne. N'est-il pas dit "que votre oui soit oui et votre non soit non"?

Écrit par : vf | 07/08/2009

L'EFFET DESASTREUX

> Je confirme ce que dit vf. Un chrétien peut facilement faire la part des choses, mais n'oublions pas l'effet désastreux que nous pouvons produire sur les non-croyants en professant les idées sublimes du Christ, et en ne les mettant pas en pratique, au moins en partie. Le soutien de Darcos sera pire que son opposition s'il n'agit pas en cohérence, car il confirmera l'idée que le catholicisme est réservé aux pharisiens.

Écrit par : Gilles Texier | 07/08/2009

ON PEUT PREFERER CA

> Je rejoins Michel de Guibert.
Je comprends qu'un catholique bien informé s'interroge sur les éventuelles arrières-pensées (récupération des cathos, etc) d'un ministre français qui publie dans l'Osservatore Romano (c'est quand même assez rare) pour exprimer son opinion positive à propos d'une encyclique, quand dans d'autres domaines ses actions / prises de parole reflètent un état d'esprit différent.
Tout de même, il me semble qu'on peut, tout bien pesé, préférer ça à un article calomnieux dans Libé sur les tartes à la crème du christianisme ou du pape...
Cela veut-il dire qu'une personnalité politique ne devrait pas donner son opinion, quand elle est positive (!), d'un acte du pape (!!), tant que le reste de ses paroles / actes ne sera pas intégralement conforme au CEC ?
Je peux me tromper, mais je ne pense pas qu'un non-catho fasse des analyses poussées entre cet écrit et le reste du personnage. Il est possible qu'il s'en moque pas mal (enfin, c'est le cas de ceux qui m'entourent).

Écrit par : Laura | 07/08/2009

@ Laura

> Imaginez que des enseignants non-catholiques apprennent le soutien de Xavier Darcos à l'encyclique. Leur première réaction sera de dire "si Darcos soutient, c'est que cette encyclique n'est pas intéressante". Et après, ça sera à nous, enseignants catholiques anti-libéraux, d'essayer d'expliquer pourquoi quelqu'un qui a traité l'Éducation Nationale comme une entreprise, selon les plus pures règles du capitalisme, apporte son soutien à une encyclique qui démonte pourtant dans les grandes largeurs les principes auxquels il croit. Ce genre de soutien est peut-être très satisfaisant au sein de la communauté catholique car il donne du baume au coeur à certains, mais il va considérablement compliquer la tâche des catholiques anti-libéraux qui aimeraient faire connaître la doctrine sociale de l'Église dans des milieux professionnels au mieux athées, au pire anti-catholiques. Et ça risque de conforter ceux qui n'y connaissent pas grand chose dans leur idée que l'Église catholique est un soutien naturel des riches, des puissants, du libéralisme économique, du capitalisme sauvage, etc...
Si cette encyclique a une destination universelle, alors il faut veiller à ce que son message ne soit pas assombri par des soutiens qui brouilleraient le message auprès des non-chrétiens, même s'ils satisfont les chrétiens.

Écrit par : Mahaut | 08/08/2009

AU MOINDRE SIGNE

> Justement, le discours de Darcos relève, pour moi, du cathowashing et a pour conséquence d'enterrer un peu plus l'encyclique dans les médias. Si Darcos avait été cohérent avec le libéral qu'il est et honnête avec les citoyens, il aurait renvoyé l'encyclique et le pape d'un "mêlez-vous de ce qui vous regarde" méprisant. Si vous voulez, on peut comparer ce discours au film "Home" et on peut comparer ce débat à celui qui concerna le film quant à savoir si le film apporta plus qu'il ne fit de mal à l'écologie véritable. Il n'est pas question d'interdire à une personnalité politique de parler à propos du pape, de l'Eglise, ou autre sujet religieux. Tout le monde est libre de s'exprimer. Il est question, ici, de l'honnêteté de ce qu'un homme politique dit. Dans son discours, il approuve l'encyclique et pourtant, il fait le contraire. Alors, pas de problème ? Pour moi, oui. Y'en a marre de cette attitude chez certains cathos en France à dédouaner les hommes politiques au moindre signe un semblant religieux. Je me souviens de l'époque, dans une grande association catholique, où le débat concernait Chirac et la politique familiale. Quand je disais à mes contradicteurS d'ouvrir les yeux sur le délitement de cette politique familiale par son gouvernement, on me répondait:" oui, peut-être, mais il va à la messe avec Bernadette ! C'est pas vraiment lui qui décide. Cela ira mieux dès qu'untel ne sera plus au gouvernement car, lui, il est franc-maçon, etc.". Les politiciens ne sont plus chrétiens et rien ne viendra de la politique et de ses partis. C'est LE politique qu'il faut restaurer, pas la politique.

Écrit par : vf | 08/08/2009

ENTOURAGES

> D'accord Mahaut.
Je suis complètement étrangère à l'éducation nationale, et je comprends ce que vous voulez dire. Le message peut effectivement être brouillé pour ceux qui sont dans ce milieu et savent à quoi s'en tenir, concrètement, au sujet de Darcos, et l'écart entre ce qu'il vient d'écrire et ce qu'il a fait.
Dans mon entourage (non catho), l'Eglise n'a pas cette image de protectrice des riches et des puissants, et Darcos n'est pas spécialement connu, enfin moins que d'autres ministres qui nous "concernent" plus. En apprenant ce qu'a écrit Darcos, mon entourage lit et dit simplement "tiens, un ministre parle positivement de la dernière encyclique ?!". Au mieux, il trouvera cela bien. Au pire, sa réaction sera : "et la laïcité, alors ?". Mais souvent, cela provoquera une réflexion sur le contenu (de l'encyclique), ce qui est toujours bon.

Écrit par : Laura | 08/08/2009

L'EGLISE PLUS PROCHE DE LA GAUCHE

> Je suis tout à fait d'accord avec l'analyse de Gilles Texier. L'histoire est remplie des conséquences de la faiblesse de la communauté chrétienne à se laisser capter par des politiques qui ont agi en se réclamant d'elle. Il faut être critique. L'orientation économique du monde et les options sociales promues actuellement font que l'Eglise est plus proche du discours de la gauche que de la droite dont se réclame Xavier Darcos.
C'est pourquoi ce commentaire - même s'il est très bien, mais l'a-t-il écrit lui-même ou simplement lu l'encyclique ? - me paraît plus répondre à une manoeuvre politique pour tenter de conserver la sympathie des catholiques que l'expression d'une volonté sincère à faire évoluer les choses dans le respect de la personne humaine.

Écrit par : Annie, | 09/08/2009

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