03/08/2009
L'économie solidaire : un combat pour l'avenir
L'un d'entre vous donne ce témoignage, en écho à l'encyclique sociale Caritas in veritate :
De Damien :
< Juste un témoignage. L'encyclique de Benoît XVI a ça de génial qu'elle fait écho à des initiatives existantes qui fonctionnent très correctement. Ces initiatives sont connues en France sous le nom d'économie sociale et solidaire. Je travaille personnellement pour l'Etat au sein du service de l'insertion par l'activité économique d'une Direction du Travail. Je vois énormément d'entreprises solidaires se créer. Ces entreprises, outre un fonctionnement "classique" ont une démarche sociale : insertion de gens "loin de l'emploi" et, pour certaines, démarche de commerce équitable. La plus connue est la Table de Cana qui gère la restauration du Collège des Bernardins.
Monter une activité économique en ayant soin des plus démunis est possible et cela se fait depuis plus de trente ans.
C'est quelque chose à encourager ! Notamment à faisant appel à ce type d'entreprise pour diverses prestations. >
De partout viennent des témoignages comme celui de Damien, en écho à l'encyclique. Donnons-leur la plus large circulation possible ! C'est la meilleure réplique à l'indifférence (relative) des médias, et à la mauvaise volonté (massive) des libéraux. Tel celui qui, le 27 juillet, déclarait l'encyclique "socialiste" et le pape "nul en économie"...
12:19 | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : économie
Commentaires
ECONOMIE SOLIDAIRE
> Bravo à Damien. La Table de Cana, je l'ai découverte dans le livre de Cherisey "Recherche volontaires pour changer le monde", ainsi que de nombreuses autres entreprises de réinsertion et d'économie solidaire, comme le réseau maraîcher des Jardins de Cocagne.
Mikael
[ De PP à tous - Pluseurs associations d'économie solidaire (notamment Cocagne) sont en lien sur la colonne de gauche de ce blog, catégorie "social". ]
Écrit par : Mikael | 03/08/2009
LE RETOUR D'UNE IDEE MARXIENNE
> Le retour des bonus scandaleux aux opérateurs de spéculation amène a contrario un autre retour : celui de la vieille idée marxienne d'incompatibilité d'intérêt entre les propriétaires des moyens de production et les travailleurs qui n'en sont pas propriétaires. Cette idée était censée réfutée depuis cent ans, au profit d'une autre, plus "raisonnable" : l'irremplaçabilité du système capitaliste libéral, ne connaissant d'incompatibilité qu'entre "productifs" et "improductifs". Voilà qu'en 2009 cette idée numéro 2 perd sa substance et que l'idée numéro 1 revient. En effet la finance, "propriétaire des moyens d e production", joue contre ceux-ci et devient casino avec une arrogance e tune obstination ahurissantes. L'argent contre le travail humaon : un conflit métaphysique. Le pape est bien dans le sujet. Il est même peut-être le seul à y être autant.
Écrit par : Terri | 03/08/2009
SOCIALEMENT RESPONSABLE
> Il faut effectivement parler plus des trains qui arrivent à l'heure et des initiatives positives.
Voici un site intéressant sur le thème de l'économie solidaire et plus précisément l'insertion au travail: http://www.socialement-responsable.org/index.php
Parmi les très nombreuses réalisations, un exemple que j'aime bien: http://www.socialement-responsable.org/actu/18/Les-Paniers-de-la-Mer
Soulignons pour être juste que ces initiatives sont régulièrements soutenues et subventionnées par des banques.
Écrit par : Marco | 03/08/2009
BENOIT XVI ET L'ECONOMIE SOLIDAIRE
> Merci de nous rappeler cet enjeu de l’économie solidaire, largement mis en valeur dans « Caritas in veritate ». Dans cet enjeu, s’inscrit cette idée chrétienne, soulignée par l’encyclique, de la fécondité du don et du partage, notamment au bénéfice de « la socialité ». Comme l’écrit le pape : « Le binôme exclusif marché-État corrode la socialité, alors que les formes économiques solidaires, qui trouvent leur terrain le meilleur dans la société civile sans se limiter à elle, créent de la socialité » (parag. 39). A ces « formes d’activité économique caractérisées par une part de gratuité et de communion » qui créent donc, indique le Saint-Père, de la socialité, ne peut-on, par exemple, rattacher aujourd’hui les entreprises adhérant à l’« économie de communion » des Focolari mais aussi le fonctionnement des Foyers de charité créés par Marthe Robin et le père Finet ? Chacune selon son charisme propre, ces fondations chrétiennes répondent à cette orientation principale de « concevoir le profit comme un moyen pour parvenir à des objectifs d’humanisation du marché et de la société » (parag. 46). L’une et l’autre ont pour principe une mise en commun – totale ou partielle – des biens ou des profits, et l’une et l’autre débouchent sur des oeuvres d’une profonde utilité sociale. Quand un économiste libéral traite l’encyclique papale de « socialiste », il paraît donc possible de corriger son propos en lui parlant, avec Benoît XVI, de « socialité ». La révolution à laquelle le Saint-Père nous appelle, en insistant sur les « relations de gratuité, de miséricorde et de communion » (parag. 6) dont a besoin « la cité de l’homme », n’est-elle pas, au fond, de faire de l’amélioration substantielle de la « socialité » le point de convergence des politiques économiques ? Mais quand nous avons vu cela, quand nous l’avons noté, quand nous l’avons dit, il nous reste à le vivre. Suis-je prêt à rejoindre un « Foyer de charité » pour y vivre la communauté des biens ? Ai-je le désir de rejoindre l’une des 750 entreprises de ce mouvement de l’économie de communion lancé par les Focolari ? Ou tout autre acteur de l’économie solidaire ? Vivre dans l’esprit de « Caritas in veritate » me paraît être une révolution plus décisive et forte que celle qui appelle à l’adoption au quotidien de comportements écologiques et éthiques « durables ». D’où, nécessairement, le silence gêné qui règne dans la plupart des médias et chez les responsables économiques et politiques depuis la publication de l’encyclique.
Écrit par : Denis | 04/08/2009
ACHAT ETHIQUE ET CHARITE
> Pour régir au post de Denis, oui faire le choix radical de vivre dans un foyer de charité ou rejoindre une entreprise d'économie de communion n'est pas aisé... Mais je reste convaincu qu'à notre niveau nous pouvons déja faire quelque chose en tant que consommateur "éthique". En effet notre "pouvoir d'achat" peut devenir un "pouvoir de charité" simplement en achetant des produits équitables, en faisant appel à une entreprise d'insertion plutôt qu'a une société lambda; et cela est valable aussi pour les questions écologiques en achetant des légumes de saisons ou des produits de régions proches. En un mot être un consommateur actif et responsable des conséquences de ses achats.
Écrit par : Damien | 05/08/2009
@ Damien
> J’aime bien votre expression, le « pouvoir de charité ». De fait, moi qui suis un quinqua, élevé donc dans la société de consommation triomphante, j’admire la détermination avec laquelle de jeunes chrétiens que je connais usent de ce pouvoir, en privilégiant produits équitables et légumes de saisons de préférence bios et venant le plus possible de régions proches. Si mon épouse n’avait pas, elle aussi, cette fibre écologique, je pense que je végéterais dans mon jus de suppôt (flemmard) du capitalisme, rivé à mon caddy de supermarché. Par quelque bout que l’on prenne la question de l’économie solidaire, et de son « pouvoir de charité », on en revient toujours à la question de la proximité. Producteur/consommateur, élu/citoyen, chrétien/sujet à évangéliser… il s’agit, aujourd’hui comme hier, de faire tomber barrières et préjugés de proche en proche et de nouer des liens qui amélioreront, selon le mot utilisé par le pape, la « socialité » (un mot que je me risque à redéfinir comme la résultante d’actions politiques, économiques et sociales inspirées par la solidarité et la générosité et au service d’un développement humain intégral). Ainsi, celui qui fait le choix, par exemple, de commander régulièrement à un agriculteur proche de chez lui le fameux « panier bio » concourt certainement au progrès de cette « socialité ».
Écrit par : Denis | 05/08/2009
L'ECONOMIE SOLIDAIRE
> Attention à une "économie solidaire" trop labellisée, et qui évacuerait comme une sorte d'équation finale du marxisme, Dieu de son champ.
Oui a des intiatives d'économie solidaire, mais finalement par cette expression, on voit qu'il y a comme l'idée ou le risque d'un matérialisme solidaire, que c'est le jeu des transactions économiques en elles-mêmes réglées comme une sorte de système éthique solidaire refermé sur lui-même et oubliant la place de la personne comme sujet et acteur de cette économie.
En fait tout dépend de ce que l'on entend par économie.
Il y a de nouveaux espoirs de solidarité possible et de grands risques en même temps de renfermer le monde sur lui-même, en niant la possibilité de l'irruption de la trenscendance, en laissant l'homme se transformer en maillon en quelque sorte d'un mondialisme solidaire, au règles éthiques transformant les principes en critère de calcul.
J'espère que je me suis bien fait comprendre !
Ciao
Christian
[ De PP à C. :
- Mais tous les systèmes sociaux courent le même risque d'enfermement métaphysique.
- Et certains plus que d'autres : le marxisme et le libéralisme infiniment plus que l'économie solidaire, qui a le mérite, précisément, d'ouvrir sur... la solidarité !
- Votre soupçon m'étonne dans la mesure où il semble jeter le doute sur l'économie solidaire que propose le pape dans "Caritas in Veritate". Benoît XVI, "équation finale du marxisme" ? Bigre. ]
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Écrit par : Christian, | 23/09/2009
JUSTE RELATION
> Ce que fait la table de cana est génial !
Je crois beaucoup, personnellement en ce mouvement d'économie solidaire.
Mes propos concernent plus ce mouvement dans la perspective des échanges internationaux.
J'y vois seulement pour certains mouvements et certaines personnes (les âmes sont importantes) un risque d'avoir trouvé la vraie solution d'une solidarité humaine qui n'engage qu'une certaine conception de l'homme.
Et je crois que pour être plus complet on pourrait développer des expressions s'approchant plus de la notion de relations solidaires, tout en gardant celui d'économie solidaire.
Dans les termes suivant je précise que je ne parle pas de tout ce qui se fait aujourd'hui dans l'éco solidaire :
Le terme équation finale du marxisme est un peu exagéré mais, cela évoque bien cette idée d'une justice idéale réalisé seulement dans le fait social, ou le terme d'éthique est souvent utilisé peut-être de manière abusive. D'ailleurs, je rencontre certaines personnes animées tout à fait d'un souffle sincère dans ce grand mouvement de l'économie solidaire (auquel j'aimerais participer, et déjà je participe d'une certaine manière) mais qui portent encore un peu cette foi plus ou moins athée (sans en être vraiment conscient, la plus part du temps).
Nous savons bien, que les chrétiens ont parfois oublié que la transformation sociale est importante.
Je propose simplement que les chrétiens s'investissent bcp plus dans ce mouvement, mais aussi participent à l'ajustement, en élargissant la dimension intégrale de tout l'homme et de tout homme, de cette encyclique magistrale et merveilleuse de notre cher pape, que j'ai lu et relue.
Je crois qu'il est d'autant plus urgent d'évangéliser cette sphère, que ce mouvement est d'une force prodigieuse (il puise dans un désir de justice très profond dans l'homme, désir qui est très bon). C'est en ce sens que je parlais "d'équation finale", c'est vraiment cet élan d'une fraternité universelle que l'on peut pressentir comme "à notre portée" dû à notre époque de mondialisation, les frontières semblant comme possiblement et apparemment abolies, pour rejoindre l'autre, mais est-ce que je suis dans une "juste relation" qui elle doit prendre le temps de l'apprivoisement, de l'attention au monde à travers mon prochain de proximité ?
Confions cela à la providence,
Écrit par : Christian, | 02/10/2009
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