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30/07/2009

Face au délire de la machinerie financière : l'encyclique a raison

arton8[1].gif...à condition de la lire sérieusement (et honnêtement) :


 


Les quotidiens du week-end dernier :

« De New York à Paris, les Bourses terminent la semaine en hausse et sont à leur plus haut niveau de l'année. Les experts restent prudents et pointent une conjoncture déprimée, marquée par un chômage croissant. La sphère financière et l'économie réelle sont-elles à nouveau en train de se déconnecter ? Alors que les plans sociaux se multiplient et que le chômage poursuit son ascension partout dans le monde, les Bourses remontent à toute allure. A New York, l'indice Dow Jones de la Bourse de New York a gagné 4 % au cours de la semaine, pour terminer, vendredi 24 juillet, à 9 094,23 points, son plus haut niveau depuis début novembre 2008... »

« L'optimisme retrouvé des opérateurs boursiers, après des mois de déprime totale, n'est pas seulement alimenté par la perspective de recevoir en fin d'année de jolis bonus, comme les banques qui les emploient viennent de le leur promettre. Il se nourrit surtout des résultats meilleurs que prévu enregistrés au deuxième trimestre par les entreprises de la première économie mondiale... »

Ces résultats US « meilleurs que prévus » sont ceux des établissements financiers, cause de la catastrophe de 2008, sauvés du gouffre par le contribuable américain, et s'empressant de retourner à leurs délires (voir plus bas) : ils « renouent avec des profits impressionnants grâce à leurs activités sur les marchés de capitaux ».

Mais ces résultats sont aussi ceux des « grands groupes industriels, tels le fabricant d'engins de chantier Caterpillar ou la société informatique Texas Instruments ». D'où leur viennent ces profits ? De leur « grande réactivité » : ces firmes « se sont ajustées très rapidement au ralentissement de l'activité en réduisant leurs coûts, principalement par le biais des contractions d'effectifs ».

Autrement dit : l' « embellie », applaudie par les « ardeurs haussières » des marchés, est le recto. Les licenciements massifs sont le verso – dont on ne nous parle que par allusion.

Les marchés applaudissent les licenciements.

C'est ce que Le Monde, plus lucide, appelle une « nouvelle déconnexion » de la sphère financière et de l'économie réelle.

Les mêmes marchés applaudissent Wall Street de redistribuer à ses salariés des primes et rémunérations obscènes, nous disait la presse de la semaine dernière : « Les compteurs s'affolent, comme au temps de la bulle financière d'avant la crise. Exemple : cette enveloppe record de 20 milliards de dollars provisionnée chez Goldman Sachs pour payer les bonus à venir. C'est l'équivalent de la somme allouée par le G8 à la lutte contre la faim dans le monde... Le retour de ces primes directement liées aux profits à court terme susceptibles d'inciter à des prises de risques, suscite les plus vives inquiétudes de la classe politique. »

Cette obscénité financière est un bras d'honneur aux peuples du monde.

Les dirigeants politiques ont donc le choix : ou bien ils se solidarisent avec les peuples, ou bien ils se solidarisent avec la sphère financière.

Dans le second cas, ils prendront la responsabilité de l'explosion de colère internationale qui ne manquera pas de se produire, tôt ou tard, avec les conséquences les plus imprévisibles.

Claude Bébéar, l'ex-patron d'Axa, le dit nettement : « La cupidité généralisée, en gande partie responsable des dérives qui ont conduit à la crise financière, a été stigmatisée par M. Obama qui a promis des mesures énergiques... Où en est-on aujourd'hui ? Godman Sachs affiche des bénéfices records après avoir mis 11 milliards de dollars de côté pour payer des bonus. 20 milliards sont prévus en 2009... Les programmes gouvernementaux permettent à ces banques de reconstituer leurs réserves. En revanche, CIT Group, dont le métier est le crédit aux PME, est abandonné à son triste sort... Les marchés considèrent cette décision comme courageuse... Je ne sais pourquoi cela me rappelle les animaux malades de la peste. »


C'est ici qu'on mesure la pertinence de l'encyclique Caritas in veritate. Malgré les contorsions de ses interprètes libéraux, l'analyse de Benoît XVI appelle les choses par leur nom : le problème est la cupidité généralisée. Il est facile d'en tirer les conclusions : quel est le système qui a généralisé la cupidité ? L'ultralibéralisme, la dérégulation financière globale imposée à l'économie de la planète à la fin du XXe siècle.

Comme le disait le pape il y a trois ans : il faut changer le modèle global.

Il faut donc cesser d'esquiver l'évidence en affirmant qu'il y aurait « d'autres problèmes de société plus urgents ». L'essentiel est ici en cause : ce qui donne forme à la société, à sa culture et à ses moeurs, c'est l'économique. Depuis trente ans il était seul maître à bord. On a vu le résultat.

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Commentaires

COMPLETEMENT TORT

> J’aime énormément votre blog. Je suis désolé de ne réagir que rarement, et généralement sur un coup de sang, d’où un ton assez violent. J’aimerais pourtant arriver à vous convaincre que vous avez, d’un point de vue chrétien, complètement tort. Le problème, dites-vous, c’est la cupidité ? Oui, bien sûr – ou plus, exactement, c’est le cœur de l’homme, d’où sortent « les mauvaises pensées, les adultères, les impudicités, les meurtres, les vols, les cupidités, les méchancetés, la fraude, le dérèglement, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie » (Marc 7, 21-22 – Segond sonne un peu vieillot ; mais je n’en ai pas d’autre en français). Le problème de l’homme, c’est qu’il est déchu. Belle découverte ! – nous le savons depuis Genèse, ch. 3. Mais la solution à la Chute, c’est la Croix. Le seul moyen de remédier à la cupidité de l’homme, comme à tous ses autres problèmes, c’est d’en faire une nouvelle création en Christ. Vous le savez ; et pourtant, comme toute la pensée catholique, vous n’en tirez jamais les conclusions. Vous nous parlez, certes, et même souvent, de « nouvelle (pourquoi nouvelle ?) évangélisation », qui semble être un terme à la mode dans certains cercles catholiques romains – je serais prêt à croire que c’est plus qu’un slogan si je la voyais en action ; mais il se trouve que je n’ai jamais observé quoique ce soit qui ressemble à l’annonce du kérygme aux non-chrétiens de la part des catholiques – mais il est clair que votre solution est politique : changer de système. Mais, cher Monsieur, vous pouvez changer le système autant que vous voulez, si vous ne changez pas le cœur de l’homme, rien n’y fera. Qu’est-ce que vous voulez ? Le communisme ? Sans Dieu, c’est le goulag. La troisième-voie-redistributioniste-avec-planification-centrale-et-participation-des-salariés ? Sans Dieu, ça donne la France des années 1960-2000 : économie poussive (et son corollaire, le drame humain du chômage), retard intellectuel grandissant, bureaucratie inhumaine, sans oublier le plus grand désert spirituel du monde occidental. La théocratie ? Détournée par des hommes pécheurs se croyant investis de l’autorité de Dieu, c’est sans doute le système le plus terrifiant de tous.
Si on accepte ce constat, la question devient : que faisons-nous ? La première réponse, bien sûr, c’est d’annoncer Christ. Les évangéliques ont raison d’en faire une priorité absolue, parce que c’est réellement l’unique solution à la fois dans ce monde et pour l’éternité – pas une semaine sans que quelque chose ne soit organisé dans ce but par mon église ; pas une journée sans que je ne sois à l’affût de toute occasion que le Seigneur me donnera (Ephésiens 5, 15-16 – même si la chair est souvent faible !).
Reste la question de savoir comment on gère, en attendant que Jésus revienne, une société qui pour l’essentiel le rejette ? Loin de moi l’idée de dire que ça n’a pas d’importance : ça a une importance énorme. Mais toute discussion à cet égard ne vaut que si l’on accepte le caractère déchu de l’homme comme point de départ ! C’est pourquoi j’ai trouvé l’encyclique de Benoît XVI profondément inintéressante. Ce qui m’intéresse, ce n’est pas qu’on me dise que l’homme est égoïste, je le sais parfaitement ; c’est qu’on me dise comment on organise au moins mal une société de gens dont les cœurs renferment ce que Marc nous décrit (quels que soient les sourires qu’ils mettent dessus). Je suis un libéral partisan du libre-marché, de la concurrence, et tout et tout (même du droit à travailler le dimanche et à se faire euthanasier si c’est sa volonté libre !), non pas, ne vous en déplaise, parce que j’adorerais le veau d’or en cachette – du moins je ne le crois pas, et mon compte en banque en témoigne – mais parce que c’est le moins mauvais système qu’on ait jamais trouvé pour faire coopérer des hommes *déchus* dans une relative harmonie et prospérité. Je n’ai aucune illusion à son égard ; le matérialisme mercantile me dégoûte autant que vous ; mais il ne m’enverra pas au goulag ou aux galères si je refuse de me soumettre à lui ; et il me laisse la liberté de prêcher l’évangile pendant que les autres consomment. Le génie absolu du libéralisme (un génie pervers, je vous l’accorde), c’est d’exploiter la tendance la plus profonde de l’homme coupé de Dieu, à savoir l’égoïsme, et d’additionner ces égoïsmes pour parvenir à produire un niveau élevé de richesses et d’ordre social. Bien sûr, il enverra les pauvres dormir dans la rue ; mais cela donnera aux gens qui professent le nom du Christ le privilège de pouvoir leur venir en aide…
Alors, permettez-moi de vous poser la question : comment comptez-vous résoudre la cupidité de l’homme en changeant de « modèle global » ? Il me semble que c’est se faire autant d’illusion que de croire qu’en interdisant la pornographie, vous allez purifier le cœur de l’homme de ses fantasmes et de ses perversions sexuelles. Il vous suffit pourtant de regarder votre cœur, et moi le mien, pour comprendre qu’ils seront toujours là, quelle que soit la législation et quel que soit « le système global ». Vous faites fausse route, cher Monsieur – mais je vous lis quand même tous les jours (time allowing) et avec grand intérêt.
L'Anglais


[ De PP à l'A. :
- Puis-je vous suggérer la traduction moderne de Marc 7, 21-22 : "En effet c'est de l'intérieur, c'est du coeur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur." (La Bible - Segond 21, Société biblique de Genève, diffusion La Maison de la Bible, CP 151, Praz-Roussy 4bis, CH-1032 Romanel-sur-Lausanne).
- S'agissant des évangéliques auxquels vous paraissez adhérer, puis-je aussi me permettre de vous suggérer le lien suivant :
http://www.dieu-et-moi.com/thematiques/interviews/160-patrice-de-plunkett-qje-comprends-les-convertisq.html?020eabacc0f5974a7d851af0c917e57b=150dd27e38629a72773aab9d65103d60
Vous y verrez un protestant évangélique militant (Henrik Lindell, de 'Témoignage chrétien') plaidant pour une théologie de la libération économique et sociale...
- Si des chrétiens, puisant aux mêmes sources de foi que vous, en tirent des conclusions économiques et sociales inverses des vôtres, c'est que votre rejet de ces conclusions vient d'ailleurs...
- Alors d'où vient-il ? Vous le dites vous-même : de vos convictions libérales.
- Ici l'on entre dans un autre domaine, celui du débat sur les faits d'actualité. Selon mon impression (et c'est plus qu'une impression), ces faits condamnent l'ultralibéralisme régnant sur la planète.
- Face à la folie de ce système, et à ses conséquences économiques, donc humaines, le devoir du chrétien est de mettre en cause le désordre établi. D'abord en identifiant ses racines ; puis en cherchant les voies d'un changement. C'est la piste ouverte par l'encyclique. Vous la trouvez inintéressante, mais c'est logique dans la mesure où vous trouvez la crise insignifiante !
- Qu'on ne dise pas: "il y aura toujours des pauvres parmi vous", etc : ce genre de biais est (pardon de le dire) intolérable. C'est la religion de Scrooge. Espérons un miracle de Noël. ]

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Écrit par : l'Anglais | 30/07/2009

FRUIT AMER

> Bonjour à vous tous. L'économique dévoyé et la consommation effrénée ne sont-ils pas la conséquence d'une modernité desséchante et désenchantée, elle-même le fruit amer du refus de toute transcendance ? Qui laisse l'homme plus seul que jamais devant la mort, devant un intenable conflit existentiel, quand le Progrès Indéfini lui donne un sentiment de toute-puissance et qu'il voit que la mort est toujours là. La vie devenant alors réduite au temporel et au seul profit immédiat que l'on tente d'en retirer, condamnant de facto et sans même éprouver la morsure du scrupule disparu, les plus faibles d'entre nous, autant d'entraves à la quête de jouissance violente quasi désespérée qui s'empare des esprits ? C'est personnellement ainsi que je vis dans ma chair et dans mon âme la douleur des temps présents. Amitié à chacun.

Écrit par : Jean-Marie Achéritéguy | 31/07/2009

APOCALYPSE ?

> Depuis la chute du mur de Berlin, depuis 20 ans, la Civilisation de l’amour de l’Argent règne sans partage et sans partager.
Depuis le 15 septembre 2008, jour ou la banque Lehman Brothers a été déclarée en faillite, le capitalisme mondial a décidé de se « moraliser » en partageant les pertes.
Toute civilisation est fortement influencée par une religion. Le capitalisme est la religion de l’amour de l’argent. Le mot « religion » vient du latin « religere » qui signifie relier. Dans cette religion, est « vivant » celui qui est relié à l’argent. C’est le béni. Celui qui est maudit est le pauvre ou le misérable qui ne comprend pas que tout est « marché » : la guerre, la famine, la souffrance, le désespoir, les catastrophes, le chômage, le bonheur, l’émotion, la mort, la jeunesse, la vieillesse, etc.
C’est ainsi que s’est constitué l’esprit qui généra la morale de cette religion : gagner ou faire de l’argent, c’est le bien. Ne pas en gagner ou ne pas en faire, c’est le mal. Point.
La Civilisation de cet amour a été jugée le 11 septembre 2001, au lieu dit Manhattan. En moins de deux heures, le Centre du Commerce Mondial (World Trade Center) a été carbonisé.
Ce point final a été évoqué dans les chapitres 18 et 19 de l’Apocalypse (qui signifie Révélation ou Dévoilement) du Voyant de Patmos : « Ils pleureront, ils se lamenteront sur elle, les rois de la terre, les compagnons de sa vie lascive et fastueuse, quand ils verront la fumée de ses flammes, retenus à distance par peur de son supplice : « Hélas, hélas ! Immense cité, ô Babylone, cité puissante, car une heure a suffi pour que tu sois jugée ! » Ils pleurent et se désolent sur elle, les trafiquants de la terre ; les cargaisons de leurs navires, nul désormais ne les achète! Cargaisons d'or et d'argent, de pierres précieuses et de perles, de lin et de pourpre, de soie et d'écarlate ; et les bois de thuya, et les objets d'ivoire, et les objets de bois précieux, de bronze, de fer ou de marbre ; le cinnamome, l'amome et les parfums, la myrrhe et l'encens, le vin et l'huile, la farine et le blé, les bestiaux et les moutons, les chevaux et les chars, les esclaves et la marchandise humaine.... Et les fruits mûrs, que convoitait ton âme, s'en sont allés, loin de toi ; et tout le luxe et la splendeur, c'est à jamais fini pour toi, sans retour ! Les trafiquants qu'elle enrichit de ce commerce se tiendront à distance, par peur de son supplice, pleurant et gémissant : « Hélas, hélas ! Immense cité, vêtue de lin, de pourpre et d'écarlate, parée d'or, de pierres précieuses et de perles, car une heure a suffi pour ruiner tout ce luxe ! » Capitaines et gens qui font le cabotage, matelots et tous ceux qui vivent de la mer, se tinrent à distance et criaient, regardant la fumée de ses flammes : « Qui donc était semblable à l'immense cité ? » . Et jetant la poussière sur leur tête, ils s'écriaient, pleurant et gémissant : « Hélas, hélas ! Immense cité, dont la vie luxueuse enrichissait tous les patrons des navires de mer, car une heure a suffi pour consommer sa ruine ! ». O ciel, sois dans l'allégresse sur elle, et vous, saints, apôtres et prophètes, car Dieu, en la condamnant, a jugé votre cause. Un Ange puissant prit alors une pierre, comme une grosse meule, et la jeta dans la mer en disant : « Ainsi, d'un coup, on jettera Babylone, la grande cité, on ne la verra jamais plus... ». Le chant des harpistes et des trouvères et des joueurs de flûte ou de trompette chez toi ne s'entendra jamais plus ; les artisans de tout métier chez toi ne se verront jamais plus ; et la voix de la meule chez toi ne s'entendra jamais plus ; la lumière de la lampe chez toi ne brillera jamais plus ; la voix du jeune époux et de l'épousée chez toi ne s'entendra jamais plus. Car tes marchands étaient les princes de la terre, et tes sortilèges ont fourvoyé tous les peuples ; et c'est en elle que l'on a vu le sang des prophètes et des saints, et de tous ceux qui furent égorgés sur la terre.
Après quoi j'entendis comme un grand bruit de foule immense au ciel, qui clamait : « Alléluia ! Salut et gloire et puissance à notre Dieu, car ses jugements sont vrais et justes : il a jugé la Prostituée fameuse qui corrompait la terre par sa prostitution, et vengé sur elle le sang de ses serviteurs. » Puis ils reprirent : « Alléluia ! Oui, sa fumée s'élève pour les siècles des siècles ! » Alors, les vingt-quatre Vieillards et les quatre Vivants se prosternèrent pour adorer Dieu, qui siège sur le trône, en disant : « Amen, alléluia ! ». Puis une voix partit du trône : « Louez notre Dieu, vous tous qui le servez, et vous qui le craignez, les petits et les grands. » Alors j'entendis comme le bruit d'une foule immense, comme le mugissement des grandes eaux, comme le grondement de violents tonnerres ; on clamait : « Alléluia ! Car il a pris possession de son règne, le Seigneur, le Dieu Maître-de-tout. Soyons dans l'allégresse et dans la joie, rendons gloire à Dieu, car voici les noces de l'Agneau, et son épouse s'est faite belle : on lui a donné de se vêtir de lin d'une blancheur éclatante » - le lin, c'est en effet les bonnes actions des saints. Puis il me dit : « Écris : Heureux les gens invités au festin de noce de l'Agneau. Ces paroles de Dieu, ajouta-t-il, sont vraies. » Alors je me prosternai à ses pieds pour l'adorer, mais lui me dit : « Non, attention, je suis un serviteur comme toi et comme tes frères qui possèdent le témoignage de Jésus. C'est Dieu que tu dois adorer. » Le témoignage de Jésus, c'est l'esprit de prophétie. »
En une heure cette Babylone de toute la terre fut jugée le 11 septembre 2001. New-York étant devenu, au cours du 20ème siècle, le modèle de toutes les grandes cités de la Babylone mondiale.
Depuis ce 11 septembre la fumée ne cesse de s’élever « pour les siècles des siècles ! ». Le 15 septembre 2008 la banque Lehman Brothers, dont le siège avait été détruit ce 11 septembre – soit sept ans et quatre jours auparavant – est déclarée en faillite. Cette faillite initia toutes les faillites qui suivront jusqu’à ce jour.
« Et les fruits mûrs, que convoitait ton âme, s'en sont allés, loin de toi ; et tout le luxe et la splendeur, c'est à jamais fini pour toi, sans retour ! »
Le gouvernement capitaliste mondial a voulu faire de Jésus-Christ un menteur, Lui qui affirme : « Nul ne peut servir deux maîtres ; car, ou il haïra l'un, et aimera l'autre; ou il s'attachera à l'un et méprisera l'autre. Vous ne pouvez servir Dieu et l’Argent. » Le capitalisme a toujours affirmé que l’on pouvait servir Dieu ET l’Argent. Nous sommes bien placé pour savoir qu’il n’en est rien, que les Serviteurs de l’Argent n’ont que de la haine et du mépris pour Dieu ; qu’ils n’ont que de la haine et du mépris pour l’Image et la Ressemblance de Dieu, à savoir l’homme et la femme et pour couronner le tout, de la haine et du mépris pour leur mère la Terre.
Depuis ce 11 septembre 2001, « Il a pris possession de son règne, le Seigneur, le Dieu Maître-de-tout. », ce Règne que les chrétiens demandent depuis 2000 ans dans le Notre Père.
Ce troisième millénaire n’appartient qu’à Dieu et sera la Civilisation de l’Amour, c'est-à-dire une Civilisation proprement divine. Le Voyant de Patmos n’est-il pas le seul être humain a avoir affirmé que « Dieu est Amour » ?
Pour faire court.
Arold


[ De PP à A. - A ceci près que des innocents ont été tués le 11 septembre, par la main de gens qui ne l'étaient pas ! ]

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Écrit par : Arold | 02/08/2009

MAURICE ZUNDEL ET NOTRE STYLE DE VIE

> En guise de préambule à la réflexion que je propose, voici un texte de Maurice ZUNDEL (auteur admirable au passage pour sa vision enfin mystique et spirituelle de la religion donc incarnée...) écrit en 1959...

"Nous (les catholiques) avons donc un sérieux examen de conscience à faire... Comme nous sommes responsables de toute l'Eglise, nous avons devant le communisme et beaucoup plus encore devant le coeur du Seigneur, qui est un artisan, un ouvrier, un pauvre qui n'a pas une pierre pour reposer sa tête, nous avons à nous demander:
'Est-ce que c'est bien en montrant ce visage que la Chrétienté pourra faire barrage au communisme? Si nous ne revendiquons pas, nous, les premiers, la dignité de tout être humain...'
Je sais qu'il y a LES ENCYCLIQUES. MAIS! ça va sur le papier, d'accord! SUR LE PAPIER, oui, nous avons tout fait, tout réformé. Naturellement, nous sommes les premiers à vouloir le bien de tous et de chacun. C'est très bien, mais ça dort dans les cartons, ça donne lieu à des commentaires, à des semaines sociales. MAIS QU'EST-CE QUE L'ON FAIT? Qu'est-ce qu'on a changé? Qu'est-ce qu'on a changé?..."

In "Je parlerai à ton coeur", pages 271.272.

Après une énième encyclique sociale, après le compendium de la doctrine sociale de l'Eglise... que peuvent faire les catholiques personnellement et ensemble pour résister à ce capitalisme destructeur de l'humain? Quels choix concrets pouvons-nous faire? En sachant que dans ce domaine il n'y a pas de pas inutile et que même si nous avons l'impression d'être hyper minoritaires dans certains choix éthiques, ce n'est pas une raison pour y renoncer, en disant: de toute façon cela ne servira à rien... ALORS QUE FAIRE CONCRETEMENT, même de tout petit, pour remettre l'argent à sa juste place, au service de l'homme et de son développement?

Des suggestions...

- Délaisser GOOGLE comme moteur de recherche et choisir un moteur de recherche solidaire comme VEO SEARCH:
http://www.veosearch.com/fr

- Quitter sa grosse banque classique pour mettre son argent dans une banque solidaire et éthique:
Le Crédit Coopératif par exemple... qui vous permet d'aider des associations laïques ou confessionnelles!
http://www.credit-cooperatif.coop/
Comment se fait-il que certains diocèses français ait perdu beaucoup d'argent lors de la dernière "crise"? A QUELLES BANQUES les diocèses , le Vatican confient-ils leur argent? Donnent-ils l'exemple? Idem pour les communautés religieuses... Un diocèse est-il prêt à gagner moins d'argent pour que ses placements via sa banque soient moraux et conformes à la doctrine sociale de l'Eglise?...

- Choisir un style de vie plus sobre, avec une place réelle faite au partage (les excellentes oeuvres de solidarité ne manquent pas dans l'Eglise catholique...), renoncer au 4X4 de service (pour épater la galerie) pour rouler en ville et aller chercher les bambins à l'école ETC ETC.

Écrit par : Père Robert Culat | 02/08/2009

IMMORALISME ABSOLU DU GRAND CAPITALISME

> Après le scandale de l'Erika, voici les "restructurations" chez TOTAL qui traduisent bien l'immoralisme absolu du grand capitalisme...
http://www.lepost.fr/article/2009/03/11/1452807_suppressions-de-postes-chez-total-si-on-ne-se-bat-pas-on-est-foutu.html
http://www.lexpress.fr/actualite/societe/justice/azf-l-erika-la-birmanie-les-proces-de-total_744048.html

Écrit par : Père Robert Culat | 03/08/2009

NE PAS SE DECOURAGER

> Je suis assez soufflé...quasiment personne n'a parlé de l'encyclique, hors du microcosme catho. Dans les grands média, rien ...ou si peu. Et même parmi les catholiques, certains ont fait de ce texte une lecture libérale. Quand on a un marteau dans la tête...bref.
Ceci étant dit, reste à ne pas se décourager, et à se retrousser les manches. Personnellement, je n'ai encore rien fait concrètement. Si, peut-être (mais un peu forcé) : je vais rouler en quadricycle léger motorisé (autrement dit en voiturette sans permis). Si, si...
ps : on ne m'a pas retiré mon permis. Je n'ai tout simplement pas encore réussi à l'avoir, ce f...papier rose.

Écrit par : Feld | 03/08/2009

VOITURETTE

> Cher Feld, pensez aux économies de carburant, de temps pour chercher une place, d'argent et de points de permis en pv pour excès de vitesse, de montant d'assurance. Sans parler du confort car moi, je me suis mis à la moto 125 pour des raisons d'économie et aussi, un peu quand même, d'environnement. Et bien, cet hiver, j'avoue que la voiturette m'aurait sans doute convaincu facilement car par -15, j'ai vu mon enthousiasme sérieusement atteint par la réalité de dame nature. :)

Écrit par : vf | 04/08/2009

Cher vf,

> Merci pour vos encouragements... Le VSP (véhicule sans permis) est assez "stigmatisant" dans notre culture. Véhicule de vieillard, d'alcoolique invétéré ou de minus habens...Même si le "commercial fonceur qui s'est fait retirer son permis pour cause d'excès de vitesse dans l'exercice de ses fonctions et qui est prêt à tous les sacrifices pour garder son job" redore un peu le blason.
Je me souviens d'un article (Libé ? Je ne sais plus trop) où le journaliste, relatant une affaire de pédophilie dans le Nord-Pas-de-Calais profond (me semble-t-il) évoquait le "défilé de voiturettes sans permis" devant l'immeuble où le couple indigne prostituait ses enfants... Gaspation (comme aurait dit Charlie Schlingo)...

Écrit par : Feld | 04/08/2009

CATHOLIQUES ET POLITIQUE

> Trouvé sur le site Evangelium Vitae, cette stupéfiante confession de Xavier Darcos, ministre du gouvernement Fillon, à propos de Caritas in veritate.

http://www.evangelium-vitae.org/actualite/148/xavier-darcos--caritas-in-veritate--une-clarte-traversant-les-sombres-nuees-.htm

Je reste perplexe. D'un côté, je ne peux que me réjouir de telles déclarations, qui honorent leur auteur. D'un autre côté, je m'interroge : s'il est sincère, que fait Monsieur Darcos à l'UMP et au gouvernement ?
En fait, je crois que beaucoup de catholiques actifs et convaincus (je pense par exemple à certains membres de la confédération nationale des AFC avec qui j'en ai parlé) estiment que le gouvernement est plutôt bien en dépit de quelques "erreurs" regrettables (Morano, travail du dimanche, etc.) et qu'il est possible d'avancer avec lui sur les questions de société dans le sens souhaité par les catholiques. J'ai même entendu, toujours aux AFC, "il n'y a jamais eu autant de cathos dans les ministères"...
Je ne partage nullement cet optimisme. Je suis même totalement désabusé. Mais il faut bien comprendre que la majorité des catholiques pratiquants continue de penser "conservateur", de gauche ou de droite indifférement, et persiste à raisonner sur des schémas d'un autre âge. Autour de moi, un nombre incroyable de gens n'imagineraient pas un seul instant voter autrement, et sont persuadés de ce que le système politique, bien qu'imparfait, est globalement bon, institutions européennes comprises. Et ces gens aiment et révèrent Benoît XVI, bien entendu. Lors d'un déjeuner paroissial il y a quelques jours j'ai lancé, pour voir, une question en l'air :"peut on être catholique et UMP ?" Silence gêné de quelques secondes... je n'ai pas insisté !
Je crois que les catholiques ne pourront prendre conscience de la nécessité de réformer un système délétère qu'à une condition : que leurs clercs les y incitent ! En portant une parole claire (pas le blabla langue de buis sans consistance ni intérêt auquel certains évêques sont si attachés...), en enseignant, en s'opposant publiquement(oui ! en s'opposant, avant de proposer, c'est le seul moyen de se faire entendre), en sortant de la prudente réserve pas très courageuse ou des compromissions au nom du respect de la laïcité. Nos évêques, nos prêtres, à la suite du Pape !
Et puis, il faut proposer des orientations concrètes. c'est très bien de dénoncer, c'est indispensable encore une fois pour se faire entendre. Mais ensuite, il faut faire preuve d'imagination, d'audace, mais aussi de réalisme, à peine de tomber dans l'idéologie. Du libéralisme au socialisme, du communisme à l'écologisme, tous ces suffixes en -isme nous ont menés dans le mur, sans comprendre que les réalités ne se modifient pas à coup de constructions intellectuelles, mais par l'action concrète. Attention de ne pas tomber nous même dans une forme d'idéologie, je crains que ce blog parfois, par ses contributeurs, y glisse un peu. Moi j'attends des propositions concrètes. Je prends un exemple : j'ai une maison, qui abrite mes 3 enfants (bientôt 5 !) que j'ai payée cher, mais elle est en ville et nous ne prenons pas notre voiture pour aller à l'école... j'exerce une profession libérale, et donc je suis comme un cycliste : si j'arrête de pédaler, je tombe. Je dois impérativment, chaque mois, rentrer de l'argent pour nourrir ma couvée, vivre avec un minimum de confort (sans luxe tapageur), mettre de l'essence dans une voiture indispensable à mon travail, etc. Et surtout payer la banque pendant des lustres. Il n'y a rien à faire. Quand j'entends parler de décroissance, je m'interroge : comment fais-je si je ne peux plus financer chaque mois des traites qui représentent une part très importante de mes revenus ? Je revends ma maison ? A qui ? Et pour quel prix ? En quelque sorte je suis condamné à bosser, et surtout à augmenter chaque année mon chiffre d'affaires, non pour m'offrir un écran plat ou un voyage aux Maldives, mais pour payer mon toit, les études de mon aîné, et les charges de la vie courante. dans quelques années je penserai à mettre un peu de côté pour ma retraite... Je précise par honnêteté que je gagne bien ma vie, et que je la gagnerais deux fois mieux si je faisais taire quelques scrupules... Et que je contribue largement, notamment par mes cotisations sociales, au financement de la solidarité nationale. Pour moi, un ralentissement économique, c'est la saisie immobilière dans 5 ans et les poursuites ensuite pendant 20 ans. Or, je partage l'opinion selon laquelle l'économie mondiale est devenue délirante, tout en restant un adepte de l'économie de marché (telle que l'a définie JP II dans Centesimus annus). Je sais que bien des gens ont subi ce genre d'accidents de la vie, ce n'est pas une raison pour le souhaiter à mon tour. Ce n'est souhaitable pour personne. Donc, comment fait-on pour revenir à une économie plus saine, tout en palliant le risque d'un appauvrissement qui ne toucherait pas le superflu (je peux me passer de choses inutiles évidemment), mais l'essentiel ? C'est cela qui me préoccupe...

Écrit par : Edouard | 04/08/2009

LES BANQUES FRANCAISES AUSSI

> Lu dans Libération ce matin 5 août :

"BNP Paribas glisse 1 milliard de cadeau bonus dans ses comptes

"Les marchés financiers repartent à la hausse, les banques distribuent des bonus et les politiques s'indignent. Jusque là, on ne voyait de tels scandales qu'aux Etats-Unis. Mais cela arrive en France. BNP-Paribas, la première banque du pays, a réalisé des performances record pour ses activités de marchés. Et, selon des estimations réalisées par Libération et non démenties par la banque, elle compte distribuer à ses traders au début de l'année prochaine une somme de l'ordre d'un milliard d'euros... L'information se trouve en fait cachée dans les comptes de l'établissement, en creusant la ligne "frais de gestion" de l'entité Corporate and Investment Banking (CIB)... L'enveloppe totale à distribuer aux salariés de CIB devrait dépasser sans problème le milliard. Soit 59 000 euros en moyenne par personne... Pour BNP-Paribas, [le rapport entre les revenus et les coûts] est de 44%, à un niveau "historiquement très bas" et "très en dessous des concurrents". Conclusion logique : un milliard d'euros, c'est finalement très raisonnable... Les citoyens français qui ont apporté 5 milliards d'euros à BNP-Paribas, fin 2008, pour lui éviter de couler, partageront-ils cette opinion ? "

Écrit par : Job | 05/08/2009

POUR LA DECROISSANCE

A Edouard : la décroissance ne vous oblige pas à cesser votre travail ou à ne plus payer votre maison. elle recommande de changer de mode de vie afin de consommer moins. Vous le faites déjà puisque vous n'avez pas de voiture par exemple. Voici quelques conseils que j'avais trouvé sur le net, cela donne déjà des idées:
10 conseils pour entrer en résistance par la décroissance
Par 'Casseurs de Pub'
1 - Se libérer de la télévision
Pour rentrer dans la décroissance, la première étape est de prendre conscience de son conditionnement. Le vecteur majeur de ce conditionnement est la télévision. Notre premier choix sera de s’en libérer. Comme la société de consommation réduit l’humain à sa dimension économique — consommateur —, la télévision réduit l’information à sa surface, l’image. Média de la passivité, donc de la soumission, elle ne cesse de régresser l’individu. Par nature, la télévision exige la rapidité, elle ne supporte pas les discours de fond. La télévision est polluante dans sa production, dans son usage puis comme déchet. Nous lui préférerons notre vie intérieure, la création, apprendre à jouer de la musique, faire et regarder des spectacles vivants...
Pour nous informer nous avons le choix : la radio (sans pub), la lecture (sans pub), le théâtre, le cinéma (sans pub), les rencontres, etc.
2 - Se libérer de l’automobile
Plus qu’un objet, l’automobile est le symbole de la société de consommation. Réservée aux 20 % les plus riches des habitants de la Terre, elle conduit inexorablement au suicide écologique par épuisement des ressources naturelles (nécessaires à sa production) ou par ses pollutions multiples qui, entre autres, engendre la montée de l’effet de serre. L’automobile provoque des guerres pour le pétrole dont la dernière en date est le conflit irakien. L’automobile a aussi pour conséquence une guerre sociale qui conduit à un mort toutes les heures rien qu’en France. L’automobile est un des fléaux écologique et social de notre temps.
Nous lui préférerons : le refus de l’hypermobilité, la volonté d’habiter près de son lieu de travail, la marche à pied, la bicyclette, le train, les transports en commun.
3 - Refuser de prendre l’avion
Refuser de prendre l’avion, c’est d’abord rompre avec l’idéologie dominante qui considère comme un droit inaliénable l’utilisation de ce mode de transport.
Pourtant, moins de 10 % des humains ont déjà pris l’avion. Moins de 1% l’emprunte tous les ans. Ces 1 %, la classe dominante, sont les riches des pays riches. Ce sont eux qui détiennent les médias et fixent les normes sociales. L’avion est le mode de transport le plus polluant par personne transportée. Du fait de sa grande vitesse, il artificialise notre rapport à la distance.
Nous préférerons aller moins loin, mais mieux, à pied, en roulotte à cheval, à bicyclette ou en train, en bateau à voile, avec tous les véhicules sans moteur.
4 - Se libérer du téléphone portable
Le système engendre des besoins qui deviennent des dépendances. Ce qui est artificiel devient naturel. Comme nombre d’objets de la société de consommation, le téléphone est un faux besoin créé artificiellement par la pub. “ Avec le mobile, vous êtes mobilisable à tout instant ”. Avec le portable nous jetterons donc les fours micro-onde, les tondeuses à gazon et tous les objets inutiles de la société de consommation.
Nous préférerons au portable le téléphone, le courrier, la parole, mais surtout, nous tacherons d’exister par nous-même au lieu de chercher à combler un vide
existentiel avec des objets.
5 - Boycotter la grande distribution
La grande distribution est indissociable de l’automobile. Elle déshumanise le travail, elle pollue et défigure les pourtours des villes, elle tue les centres-ville, elle favorise l’agriculture intensive, elle centralise le capital, etc. La liste des fléaux qu’elle représente est trop longue pour être énumérée ici.
Nous lui préférerons : avant tout moins consommer, l’autoproduction alimentaire
(potager) puis les commerces de proximité, les marchés, les coopératives, l’artisanat. Cela nous conduira aussi à consommer moins ou à refuser les produits
manufacturés.
6 - Manger peu de viande
Ou mieux, manger végétarien. La condition réservée aux animaux d’élevage révèle la barbarie technoscientifique de notre civilisation. L’alimentation carnée est aussi une grave problématique écologique. Mieux vaut manger directement des céréales plutôt que d’utiliser des terres agricoles pour nourrir des animaux destinés à l’abattoir. Manger végétarien ou manger moins de viande doit aussi déboucher sur une meilleure hygiène alimentaire, moins riche en calories.
7 - Consommer local
Quand on achète une banane antillaise, on consomme aussi le pétrole nécessaire à son acheminement vers nos pays riches. Produire et consommer local est une des conditions majeures pour rentrer dans la décroissance, non dans un sens égoïste, bien sûr, mais au contraire pour que chaque peuple retrouve sa capacité à s’autosuffire. Par exemple, quand un paysan africain cultive des fèves de cacao pour enrichir quelques dirigeants corrompus, il ne cultive pas de quoi se nourrir et nourrir sa communauté.
8 - Se politiser
La société de consommation nous laisse le choix : entre Pepsi-Cola et Coca-Cola ou entre le café Carte noire et le café “ équitable ” Max Havelaar. Elle nous laisse le choix de consommateurs. Le marché n’est ni de droite, ni du centre, ni de gauche : il impose sa dictature financière en ayant pour objectif de refuser tout débat contradictoire et tout conflit d’idée. La réalité serait l’économie : aux humains de s’y soumettre. Ce totalitarisme est paradoxalement imposé au nom de la liberté de consommer. Le statut de consommateur est considéré comme supérieur à celui d’humain.
Nous préférerons nous politiser, comme personne, dans les associations, les partis, pour combattre la dictature des firmes. La démocratie exige une conquête permanente. Elle se meurt quand est elle abandonnée par ses citoyens. Il est
aujourd’hui temps de lui insuffler les idées de la décroissance.
9 - Développement personnel
La société de consommation a besoin de consommateurs serviles et soumis qui ne désirent plus être des humains à part entière. Ceux-ci ne peuvent alors tenir que grâce à l’abrutissement, par exemple, devant la télévision, les “ loisirs ” ou la consommation de neuroleptiques (Prozac...).
Au contraire, la décroissance économique a pour condition un épanouissement social et humain. S’enrichir en développant sa vie intérieure. Privilégier la qualité de la relation à soi et aux autres au détriment de la volonté de posséder des objets qui vous posséderont à leur tour. Chercher à vivre en paix, en harmonie avec la nature, à ne pas céder à sa propre violence, voilà la vraie force.
10 - Cohérence
Les idées sont faites pour être vécues. Si nous ne sommes pas capables de les mettre en pratique, elles n’auront pour seules fonctions que de faire vibrer notre ego. Nous sommes tous dans le compromis, mais nous cherchons à tendre à plus de cohérence. C’est le gage de la crédibilité de nos discours. Changeons et le monde changera.
Cette liste n’est bien sûr pas exhaustive. A vous de la compléter. Mais si nous ne cherchons pas à tendre vers cette recherche de cohérence, nous serons réduit à nous apitoyer très hypocritement sur les conséquences de nos propres mode de vie.
Évidemment, il n’est pas de mode de vie “ pur ” sur la Terre. Nous sommes tous dans le compromis et c’est bien ainsi.

Voilà, il ne s'agit pas de tout quitter et d'avoir la complexe Jérémiah Johnson, mais de faire le tri dans son mode de vie. Défendre la libre entreprise ne veut pas dire défendre la suprématie du marché. Avoir une activité raisonnable ne veut pas dire travailler moins mais maintenir son activité à un niveau acceptable pour tous sans chercher à tout prix à faire plus pour aller aux Maldives. Il s'agit de modération, pas de déclin.

Écrit par : vf | 05/08/2009

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