Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

23/02/2009

Après les Journées paysannes : préparons un changement total de société, inéluctable au XXIe siècle

herbe_durer1[1].jpgL’écologie radicale,

une voie vers 

ce total changement :


  

Il se passe quelque chose chez les catholiques français. A « droite », ils commencent à voir que le libéralisme était une entreprise de démolition de l’humain. A « gauche », ils commencent à sentir que le Credo est une force de renouveau, non une ornière conservatrice. Quant aux simples croyants (ni de droite, ni de gauche), ils commencent à vouloir expérimenter leur foi sur le terrain. La foi n’est pas une coutume à « défendre » : c’est une expérience à renouveler. L’écologie est un domaine où cette expérience va se déployer.

Au colloque de Sainte-Foy-lès-Lyon, par exemple [1], on avait vu converger des chrétiens venus de la « gauche » et de la « droite ». Aux Journées paysannes de Souvigny (Allier), hier et avant-hier, on a parlé expérience de terrain et expérience de la foi. Au programme du samedi : les méthodes culturales, par l’agronome et nutritionniste Jean-Yves Talhouarn ; l’évolution du mode d’élevage et de notre mode de vie, par le docteur vétérinaire Christine Filliat ; et le remarquable film Cultivons la terre, d’Honorine Perino [2]. (Pour plus d’informations sur les techniques présentées dans le film, voir www.resogm.org). Au programme  du dimanche, outre ma  propre intervention, une conférence du Père Emmanuel : La culture de vie et le lien à la terre - L'art de la vie paysanne entre autonomie et spécialisation. Et la communication de Jean-Louis Laureau sur les projets des Journées paysannes, qui vont franchir un nouveau palier de progression.

Voyez-ci-dessous le manifeste de ces Journées paysannes : c’est un mouvement – radical et incarné – de spiritualité sociale et écologique, en phase avec le changement de société qui s’annonce au tournant du XXIe siècle. Un printemps est en vue. Laissons les « colères de vieillards aigris » (comme dit l’économiste Maurice Flamant [3]) aux libéraux, empêtrés aujourd’hui dans la honte ! L’heure est à la lucidité joyeuse. Surtout après de telles journées.

 

 

 

Les Journées paysannes

 

Siège social : Maison St Odilon, 03210 Souvigny.

Secrétariat : La Bénétrie, Butte de Frémur, 49000 Angers.

 

<< Les Journées paysannes ont pour mission d’être des lieux de ressourcement pour tous ceux qui veulent travailler la terre comme une vocation. Aujourd’hui, le paysan s’interroge sur son identité puisqu’il semble remplacé par l’entrepreneur agricole qui vit, travaille et produit comme un industriel. Or, être paysan va bien au-delà du métier d’agriculteur. Le paysan vit une alliance avec la terre, avec les hommes qu’il nourrit et ultimement avec le Créateur. Au fond, être paysan, c’est un peu une forme de spiritualité. Mais il est bien difficile de vivre cette spiritualité lorsqu’on est surchargé de travail, plongé dans des situations difficiles, soumis à des rythmes qui ne tolèrent pas de délais.

Les Journées paysannes proposent un retour aux sources pour éclairer cette vie quotidienne et la rendre féconde. Il s’agit de :

- réserver du temps à la prière,

- se retrouver pour ne plus se sentir seul et découvrir que beaucoup se posent les mêmes questions fondamentales sur l’identité paysanne,

- s’informer sur ce qui existe et qui peut susciter l’espérance à travers des témoignages, des exposés,

- se former, nourrir sa réflexion par des interventions philosophiques et théologiques, et se nourrir de l’Evangile et de l’enseignement social de l’Eglise pour élaborer des principes d’action applicables aujourd’hui,

- susciter des initiatives, des micro-réalisations.

 

Les trois piliers :

- Reconnaître et connaître la terre, créée par Dieu, donnée aux hommes, matrice de vie,

- fonder des réseaux d’amitiés paysannes,

- adorer Dieu, Créateur et sauveur : instituer dans les paroisses des groupes de paysans-adorateurs.

Sur ces trois piliers, poser l’édifice de l’identité paysanne pour le XXIe siècle.

 

Paysans aujourd’hui

Cette identité paysanne pour le XXIe  siècle, elle se construit en redécouvrant nos finalités :

- faire vivre nos familles et nourrir tous les hommes,

- tendre à une autosuffisance alimentaire de chaque pays,

- rendre la terre habitable en coopérant à la beauté de la Création et à l’harmonie des paysages.

Pour cela la science et l’expérience paysanne se rejoignent. Nous avons à redécouvrir pour la santé des hommes, les pratiques de l’assolement, de l’association des plantes et ainsi favoriser la vie sur la terre, la croissance du système radiculaire des plantes et la qualité des fourrages pour les animaux.

L’identité paysanne se profile comme étant celle des hommes ayant autant le goût de la culture de la terre que de celle de l’esprit. >>

 

 

 

 

 



[1]  « Quelles ressources spirituelles face à l’épuisement des ressources naturelles ? » : colloque des 24-25 janvier, organisé par l’association Chrétiens et pic de pétrole. Voir ici la note du 26 janvier (catégorie Ecologie).

[2]   Pour une agriculture durable, innovante et sans  OGM – film produit par Rés.OGM Info : film de 1 h 30 en 11 séquences + des bonus ; format 16/9. Avec le soutien de la région Rhône-Alpes et de la fondation Nature et Découverte.

[3]  Histoire du libéralisme, PUF 1988.

 

 

 

09:35 Publié dans Ecologie | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : écologie

Commentaires

APRES LES JMJ

> Le cardinal Lustiger disait des J.M.J., notamment celles de Paris, qu'elles étaient prophétiques. Mais les médias disaient que les J.M.J. n'étaient que des feux de paille incapables d'enrayer le déclin inexorable de l'Eglise. Avec la crise qui se développe et l'aspiration à une autre mondialisation, à une économie de communion et à un système financier de confiance et réel, on commence à entrevoir la vérité de la prophétie que constituent les J.M.J., simplement il aura fallu un tout petit peu plus de patience que prévu ! L'enfantement de cette civilisation de l'amour risque cependant de venir trop tard pour empêcher de graves convulsions économiques et écologiques.

Écrit par : B.H. | 23/02/2009

PAYSAN

> Moi qui, tout au long de mes études ne répondant d'aucune manière à mes aspirations profondes, répétait sous forme de boutade "m'en fous, de toute façon je finirai paysan"...
A force de lire des articles de cette teneur, la boutade devient question existentielle !

Écrit par : PMalo | 23/02/2009

AMAP

> Souvigny est pas très loin de chez moi. J'aurais pu y faire un saut pour m'instruire un peu plus sur le sujet, si j'avais su (manque d'information dans ma paroisse). J'aurais pu vous écouter et vous serrer la main, cher Patrice. Dommage. en tout cas, c'est vrai que les choses bougent et que les lignes de fractures changent. Par chez moi, plusieurs amap se montent. Le problème, c'est que c'est encore très confidentiel et réservé à une certaine classe sociale vu les tarifs. Mais j'espère que cela se développera et que cela devienne accessible à tous, ou au moins au plus grand nombre.

Écrit par : vf | 23/02/2009

EXPLOSIF

> Qui peut encore dire que le catholicisme est une idée conservatrice ? L'idée de conserver n'est pas chrétienne. La foi chrétienne vient transfigurer, dynamiser chaque nouvel instant présent, si elle est vécue comme elle demande à l'être. C'est un explosif surnaturel.

Écrit par : Bogdan | 24/02/2009

JOURNEES PAYSANNES

> Cher Patrice, je vais demain à Angers, accompagné d'une cousine qui était à ces Journées Paysannes et qui les connaît personnellement, rencontrer M. et Mme Laureau ; elle aussi, après avoir fait l'Esa (Angers) et après quelques années de travail, prend conscience de ses aspirations profondes et du fondamental besoin de recentrage sur l'Essentiel.
Ca bouge !
Merci à vous.

Écrit par : PMalo | 26/03/2009

Les commentaires sont fermés.