28/01/2009
Les catholiques et le peuple juif, " à propos d’une décision romaine "
Sur le site Un écho d’Israël (26 janvier), cette analyse du P. Michel Remaud :
http://www.un-echo-israel.net/A-propos-d-une-decision-romaine
À propos d'une décision romaine
<< L’émotion soulevée par la récente levée d’excommunication de quatre évêques schismatiques invite à proposer sur ce sujet quelques brèves réflexions, qui ne prétendent évidemment pas épuiser le sujet.
Première remarque : une fois de plus, l’opinion a réagi au quart de tour à des dépêches d’agences. Dans notre société où le virtuel tend à remplacer le réel, l’événement n’est pas ce qui se passe, mais ce qu’on en dit. Il suffit d’aller se promener sur les forums des différents journaux pour constater que beaucoup ont compris ainsi la décision romaine : le pape ouvre les bras aux négationnistes. Il faut donc rappeler que la décision de levée d’excommunication ne se réduit pas au cas Williamson, et que la décision romaine n’est pas une absolution donnée à l’un des quatre évêques schismatiques pour son antisémitisme. Il n’est pas non plus question de « réhabilitation », comme on a pu le lire ici ou là. Réhabiliter signifie : « Rendre (à un condamné) ses droits perdus et l’estime publique, en reconnaissant son innocence. » (Petit Robert). Pour que l’usage du mot de réhabilitation soit ici approprié, il faudrait admettre que l’excom-munication aurait été en quelque sorte une erreur judiciaire et que le pape actuel désavouerait son prédécesseur, ce qui est d’autant moins le cas que le cardinal Ratzinger avait été étroitement associé à la décision de Jean-Paul II. Par ailleurs, l’évêque en question n’était pas évêque avant d’être excommunié. Il n’est donc pas question de lui rendre des droits qu’il n’a jamais eus. Cette levée d’excommunication n’est qu’une première étape d’un processus dont l’issue n’est pas certaine. Sur chacun de ces points, les précisions données par le journal La Croix peuvent apporter d’utiles compléments aux dépêches de l’AFP, ainsi que sur la question de savoir pourquoi il était important, pour Rome, de ne pas dissocier les quatre évêques (Michel Kubler : C’est un pas spectaculaire, mais le dialogue doit maintenant s’ouvrir et Comment le pape ouvre la porte aux intégristes).
À mon avis, la question de fond soulevée par toute cette polémique est : la relation à Israël fait-elle partie des éléments non négociables de la vie de l’Église ? Il est évident qu’on n’aurait pas levé l’excom-munication si les intégristes avaient nié un dogme, comme par exemple celui de la nature divine du Christ. Si la relation à Israël est une question secondaire, cela signifie-t-il que, quarante ans après le dernier concile, on ferait peu de cas de Nostra Ætate ? Mais si elle ne l’est pas, faut-il excommunier tous les bons catholiques qui n’ont pas lu cette déclaration conciliaire, et tous ceux qui n’aiment pas les Juifs ? Comme le faisait remarquer un lecteur ici même, la greffe Nostra Ætate n’a pas pris. […] Combien de chrétiens seraient capables de donner un contenu concret au formules énoncées par le concile et répétées inlassablement par Jean-Paul II, selon lesquelles le chrétien est lié au peuple juif par un lien qu’il n’a avec aucune autre religion ? On ne voit pas pourquoi il faudrait aimer les juifs pour être bon chrétien, sinon en les aimant de cette charité universelle qui embrasse généreusement toute l’humanité.
Que les disciples de Mgr Lefebvre soient antisémites n’a rien de surprenant, même si le cas de l’évêque Williamson est un extrême. Ils sont les héritiers d’un enseignement multiséculaire qui a contaminé peu ou prou l’ensemble du peuple chrétien, et les conséquences de cet enseignement sont encore sensibles bien au-delà du petit monde des intégristes. Le dernier concile, relayé infatigablement par Jean-Paul II, a voulu donner une impulsion officielle au mouvement inverse ; et ici, il convient de rendre justice à Benoît XVI, qui est certainement l’un de ceux qui, dans l’Église, sont le plus conscients de l’importance de cette question. Mais il reste à faire un immense travail d’éducation qui ne fait que commencer — une décision romaine ne suffit pas à changer les mentalités — et qui, même sans faire la part des inévitables oppositions, prendra des décennies plutôt que des années. >>
Levée d’excommunications : Déclaration des membres catholiques de l’Amitié Judéo-Chrétienne de France, avec l’approbation de l’ensemble du Comité Directeur
Paris, le 27 janvier 2009
<< Le pape Benoît XVI vient de lever l’excommunication (décision juridique) des quatre évêques qui avaient été excommuniés par Jean-Paul II en 1988. Il le fait sur la demande de Mgr Fellay qui déclare reconnaître « l’autorité du pape, l’enseignement de l’Église dans un esprit filial, tous les conciles jusqu’à Vatican II » mais, dans ce dernier cas, avec des réserves. « Nous acceptons et faisons nôtres tous les conciles jusqu’à Vatican II au sujet duquel nous émettons des réserves » affirme Mgr Fellay. Nous n’avons pas de peine à deviner lesquelles : la réforme liturgique, la liberté religieuse, le dialogue œcuménique, l’ouverture aux autres religions. La déclaration Nostra Ætate est donc visée, et en particulier son chapître 4, sur les relations avec le peuple juif ce qui risque de porter atteinte au dialogue. Certes, la levée de l’excommunication ne supprime pas le schisme ; ces quatre évêques, et leurs prêtres, devront reconnaître Vatican II pour entrer en pleine communion dans sa totalité.
Après la prière pour les Juifs du Vendredi Saint qui leur a été concédée, un nouvel événement nous choque : l’un des quatre évêques, Mgr Williamson, se révèle être négationniste. D’un point de vue seulement canonique, nous voulons bien croire que cela n’a rien à voir avec la levée de l’excommunication, mais il faudrait être absolument aveugle et sourd pour affirmer qu’il n’y a « rien à voir » ni à entendre entre la levée de l’excommunication et l’affirmation du négationnisme. L’indignation générale soulevée par les propos de Mgr Williamson prouve le contraire. Avec le négationnisme, nous plongeons dans l’abîme de l’idéologie des Nazis qui, voulant anéantir jusqu’à la racine le peuple porteur de la révélation du Dieu Un, ont tout tenté pour montrer non seulement que leur crime n’en était pas un, mais aussi qu’il n’avait pas existé et cela porte nécessairement atteinte au dialogue entre Juifs et Chrétiens.
Nous, membres catholiques de l’Amitié Judéo-Chrétienne de France, attendons de l’Église une attitude moins ambiguë en ce qui concerne les relations avec le peuple juif. Cette volonté de favoriser la pleine unité à l’intérieur de l’Église catholique, légitime en soi, risque de causer des déchirures beaucoup plus grandes que celles qu’elle veut réparer. Et nous sommes certains qu’elle fait du mal à tous ceux d’entre nous qui s’efforcent de maintenir et de faire progresser un véritable dialogue, amical et respectueux, entre Juifs et Chrétiens. >>
19:32 Publié dans Religions | Lien permanent | Commentaires (29) | Tags : christianisme
Commentaires
URGENT
> Il est juste de dire que l'interview de Mgr Williamson datait de plusieurs mois, mais qu'elle n'a été rendue publique qu'après l'annonce prématurée par la presse italienne de la levée des excommunications précédant de deux jours l'annonce officielle.
On aurait voulu discréditer l'action de Benoît XVI que l'on n'aurait pas procédé autrement.
Benoît XVI devait-il renoncer à une décision mûrie depuis des mois et déjà rendue publique par des indiscrétions de la presse... C'eût été peu conforme aux véritables intentions de Benoît XVI, dont les décisions ne sont pas liées à l'actualité immédiate.
Cela dit, cette affaire fait un grand mal à l'Eglise autant qu'aux Juifs, et il est urgent de développer toujours plus en profondeur l'amitié judéo-chrétienne.
Écrit par : Michel de Guibert | 28/01/2009
LES CONFERENCES DU P. VIOT
> Pour mieux connaître la pensée de Benoît XVI, notamment dans Spe Salvi,je recommanderais vivement les conférences du Père M. Viot à l'Espace Bernanos, 4 rue du Havre à Paris. La prochaine a lieu le 17 février, de 18h30 à 19h30. Je les trouve remarquables.
M. Williamson serait-il évêque de l'Église catholique? Non. Il n'a pas encore rejoint l'Église catholique, si jamais il la rejoint; il n'est donc pas membre de cette Église. Dès lors Benoît XVI ne peut pas l'envoyer ruminer en silence dans un monastère ou lui fabriquer un autre "Parthenia".
Écrit par : marianne | 29/01/2009
CHRETIENS ET JUIFS
> Je vous invite à lire et relire le livre du rabin David Dalin qui s'intitule "Pie XII et les juifs, le mythe du Pape d'Hitler". Dans cet ouvrage, la foison d'information parfaitement argumentées, étayées sur l'histoire (où chaque document n'est pas que cité, mais bien repris dans son contenu), sur la relation entre les juifs et les chrétiens, contredit pour une grande part l'assertion que vous reprenez : "Que les disciples de Mgr Lefebvre soient antisémites n’a rien de surprenant, même si le cas de l’évêque Williamson est un extrême. Ils sont les héritiers d’un enseignement multiséculaire qui a contaminé peu ou prou l’ensemble du peuple chrétien, et les conséquences de cet enseignement sont encore sensibles bien au-delà du petit monde des intégristes"
Vous sous entendez le fait que les chrétiens ont de tout temps combattu, martyrisé les juifs!!!???
ce n'est pas un enseignement de l'Eglise, dans le sens magistériel (j'entends, et c'est peut-être cette indication qui manque à votre phrase), qui est à l'origine de la shoah. Ce n'est pas non plus, un matraquage où un esclavagisme des chrétiens vis à vis des juifs, qui a aboutit à la shoah ; ce n'est pas encore une detestation de ceux-ci chez les chrétiens depuis tout temps, comme votre phrase peut le laisser entendre;
non la vérité historique, me semble-t-il, reprise par ce rabin David Dalin, c'est que dans la très longue histoire qui sépare la shoa de la fondation de l'Eglise, l'intitution papale, est de celle qui a le plus protégé les juifs! voilà une vérité;
que des saints participèrent à la protection de ceux-ci est aussi une vérité;
qu'enfin, des chrétiens très mal formés à la charité, à la compassion, à l'amour de Dieu pour son peuple de la première alliance, est aussi une vérité, mais ce sentiment ne doit pas remporter votre adhésion définitive à la seule assertion contre-historique, que c'est un enseignement multiséculaire qui aboutit aujourd'jui à la négation de la schoah.
JC
[ De PP à JC - Vous avez mal lu : ce texte n'est pas de moi mais du P. Reumaud, sur le site "Un écho d'Israël". je le publie comme une pièce à verser au dossier. D'autre part, le problème évoqué est très loin de se limiter à la période 1940-1945... Et il faut savoir envisager sereinement les idées des autres : surtout quand il s'agit d'un sujet religieux, concernant les juifs, et que ces idées sont exprimées par un prêtre catholique vivant en Israël ! (L'article du P. Reumaud a été largement repris par l'agence romaine Zenit).]
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Écrit par : jean christian | 29/01/2009
MAIS SI, HELAS
> Je ne sais pas qui est le P. Reumaud mais j'adhère en gros à son analyse équilibrée, sauf sur un seul mot qui a d'ailleurs choqué Jean-Christian : "enseignement". Il n'ya jamais eu d'enseignement dogmatique dans l'Eglise qui pousse au mépris ou à l'hostilité à l'encontre du peuple juif. Ce qu'il y a eu au cours des siècles de chrétienté (en revanche et hélas), c'est :
- une prévention à l'encontre des juifs,
- des pratiques discriminatoires (un "système d'avilissement", a dit Jules Isaac),
- le tout indexé sur une interprétation fausse - voire contraire aux textes fondateurs du christianisme - de la responsabilité dans la condamnation de Jésus. C'est cette interprétation répandue très tôt parmi les chrétiens, qui a été prise pour "l'enseignement de la foi "- ce qui était faux - et qui a engendré la mise en apartheid des juifs dans l'Europe chrétienne. (Apartheid en partie voulu par les autorités judaïques ashkenazes, mais ceci est une autre histoire qui a donné de la tablature à l'abbé Grégoire avec les rabbins de Strasbourg).
On ne peut pas nier la faute gravissime que fut l'attitude de la chrétienté européenne envers les juifs. Ce sont des faits. Si on les nie,
a) on nie l'histoire et la réalité, ce qui n'est pas chrétien comme démarche ;
b) on se sépare de Jean-Paul II qui a fait repentance pour ces faits et ces actes. Repentance à très juste titre, a écrit ce blog plusieurs fois - et je l'en approuve, car il y a aussi (hélas encore) encore de durs petits esprits se prétendant catholiques qui condamnent cette repentance.
Jean-Christian, il faut accepter les faits humblement et ne pas vouloir donner raison, à tout prix et dans tous les domaines, à tout ce qu'ont fait les chrétiens au cours de l'histoire. L'Eglise est composée de pécheurs. Quand Jules Isaac a analysé ce qu'il a appelé "l'enseignement du mépris", il a proposé qu'on y substitue un "enseignement de l'estime". C'est ce à quoi l'Eglise catholique s'emploie systématiquement depuis Vatican II. Et c'est ce dont ne veulent pas quelques nains mentaux dont M. Williamson est le porte-parole.
Ces gens ont-ils en eux la fibre chrétienne qui leur permettrait de changer (en accord avec l'Eglise) ? On le saura. S'ils ne changent pas ou ne se taisent pas, il faudra que l'Eglise les condamne ex cathedra, parce qu'ils font mentir le Christ et Pierre.
Écrit par : Sod | 29/01/2009
LA FSSPX ET LES JUIFS
> Le négationnisme est devenu depuis longtemps (comme le Pen à une certaine période) une sorte de fétiche qu'on agite et qui dispense de regarder ailleurs. De ce point de vue, la réaction médiatique est banale. On n'imagine pas des journalistes d'aujourd'hui non-spécialisés (et encore...) aller se plonger dans des questions techniques un peu plus compliquées (textes de Vatican II, Code de droit canonique, réseaux romains, histoire de l'Eglise...). Un petit micro-trottoir sur un parvis, une interview de Frédéric Lenoir et, hop, c'est réglé !
Cela étant dit, il y a aussi une grande hypocrisie à s'étonner des propos de Williamson. Il suffit de regarder un peu l'histoire de la Fraternité Saint-Pie X pour se rendre compte que le rapport au judaïsme a toujours été plus que problématique pour elle.
Sur ce point, on peut lire avec profit ce petit résumé (en anglais) de John L. Allen Jr, le vaticaniste du National Catholic Reporter : http://ncronline3.org/drupal/?q=node/3180
Écrit par : J.A. | 29/01/2009
LA FAUSSE SYMETRIE
> Il faut sortir de la pénible fausse symétrie. D'un côté les idéalistes qui nient l'évidence (l'antijudaïsme chrétien depuis le Moyen Age), de l'autre côté les cathophobes qui accusent la foi chrétienne en elle-même d'être la matrice de l'antisémitisme.
On n'en sortira qu'en rétablissant toutes les nuances. A savoir :
1 - hélas oui, l'antijudaïsme chrétien a mis beaucoup de chrétiens des années 1930-40 en état de "laisser faire" les antisémites athées totalitaires : on ne peut pas nier cela, même si c'est affreux ;
2 - mais aussi beaucoup de chrétiens de cette même période, mieux formés, meilleurs connaisseurs de leur foi et de la théologie, ont résisté à ce totalitarisme.
Il faut reconnaitre ces DEUX aspects. Ils sont vrais l'un et l'autre. Cela nous encourage à éliminer définitivement les dernières traces de l'attitude 1, et à plus forte raison le Williamson (psychopathe notoire).
Écrit par : B. Larchant | 29/01/2009
AUDIENCE
> Il convient juste de préciser que le Saint Père a ouvertement dénoncé, le négationnisme dans son audience générale d'hier.
cordialement
[ De PP à T. - C'était déjà précisé dans ce blog, sous la note du 25.01 : "Communications du pape", avec les citations. ]
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Écrit par : Thierry | 29/01/2009
PAS DE TROP
> Encore au XXe siècle, des "chrétiens" publiaient (avec l'approbation ecclésiastique) des récits en images de miracles de l'hostie profanée par des juifs. Je pense à la Belgique wallonne.
Et si je me souviens bien, le dernier procès pour meurtre rituel date date de la fin du XIXe ou du début du XXe siècle.
Tout cela n'est pas loin, et il est difficile de faire l'impasse sur de pareilles choses. Donc une repentance n'est pas de trop.
Écrit par : Blaise | 29/01/2009
LEON BLOY L'A DIT
> « L'antisémitisme, chose toute moderne, est le soufflet le plus horrible que Notre Seigneur ait reçu dans sa Passion qui dure toujours ; c'est le plus sanglant et le plus impardonnable, parce qu'il le reçoit sur la Face de sa Mère et de la main des chrétiens »
Léon Bloy
Écrit par : Michel de Guibert | 29/01/2009
@ B. Larchant
A vrai dire, l'antijudaïsme chrétien ne date pas du Moyen Age mais se trouve déjà chez nombre de Pères de l'Eglise.
Sans doute cet antijudaïsme chrétien ("l'enseignement du mépris" dont a parlé plus tard Jules Isaac) a-t-il hélas favorisé, comme vous le dites justement, un certain état de "laisser faire" dans les années 30/40, et cela est grave ; pour autant il serait injuste de l'assimiler de près ou de loin à l'antisémitisme racial des nazis.
Rendons hommage à la lucidité du Père Fessard, du Père de Lubac, du Père Chaillet et des autres Pères Jésuites de Lyon autour des "Cahiers du Témoignage Chrétien" pendant l'occupation.
L'attitude de Mgr Williamson n'en est que plus lamentable soixante ans après la Shoah.
Rien compris, rien appris...
Écrit par : Michel de Guibert | 29/01/2009
NANISME
> Est-ce que parler de Mgr Williamson comme le porte parole des nains mentaux est un cas concret d'application de "l'enseignement de l'estime" ?
Les juifs ont servi de bouc émissaire pendant longtemps et apparemment ce n'est pas fini, mais pour certain on a quand même l'impression que les "intégristes" sont devenus une victime de substitution.
Je ne crois pas que c'est de cette manière que nous pourrons donner envie de vivre une véritable réconciliation.
Jacques
[ De PP à J. - Je confirme : le négationnisme relève du nanisme cérébral. ]
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Écrit par : Jacques | 29/01/2009
COMPLOTISME PARANOIAQUE
> Il y a sans doute eu, jusque chez nos parents ou grand-parents, un antijudaïsme traditionnel. Ma grand mère, 85 ans, excellente personne au demeurant, qui évoque avec horreur les arrestations de juifs durant l'Occupation, a toujours ce réflexe : "Afflelou, ah, lui c'est un juif ! - Oui, et alors ? - Oui, tu as raison. Enfin, ils ont quand même le sens des affaires... Ton arrière grand mère disait..." Je crois que c'est une question d'éducation, cette vieille idée que les Juifs attirent l'argent. En revanche, en ce qui concerne les "lefebvristes", la question est tout autre. La soeur de ma grand-mère, lefebvriste pure et dure, vitupérait au début des années 80 à l'encontre de "ce juif de Lustiger, qui est venu en juif avec sa calotte de juif rue des Rosiers" (après l'attentat). Là, je pense qu'on est dans le complotisme paranoïaque, le juif est notre ennemi parce qu'il fait partie du peuple déicide. Je suis persuadé que bon nombre de lefebvristes ont un vrai problème avec cela. Et cette donnée "culturelle" risque de compliquer les choses, parce que cela ne relève pas de la discussion théologique sur tel ou tel point discuté du Concile, mais du réflexe fantasmatique irraisonné. A peu près aussi irraisonné que le réflexe de rejet de "bons-cathos-libéraux" à l'égard de la décision du Pape d'ailleurs !
Écrit par : Edouard | 29/01/2009
CHRISTIANISME ET JUDAISME
> d'abord cher PP, j'avoue que votre présentation de cet article, m'a fais pensé que c'était votre pensée qui s'exprimais dans les guillemets.
milles excuses, et merci pour cette relecture, qui, après zoom (éclairage de votre part), me rend plus compréhensible l'ensemble de votre article et l'ensemble ressort évidemment plus homogène. je n'ai qu'à apprendre à lire correctement; pardon.
quand à vous sod, je vous remercie pour votre commentaire, mais là aussi, il y a une incompréhension (en partie) de ma pensée.
je confirme ma position sur le non-enseignement magistériel de l'Eglise Catholique contre les juifs, et je sais aussi oh combien, de nombreuses décisions locales, de représentants politiques catholiques, et d'ecclésiastiques, ont trompé leur monde sur le sens de la charité chrétienne, en torturant nos frères ainés juifs !;
le livre que je citais dans mon post, celui du rabbin David Dalin, est très argumenté sur ce sujet;
et j'ai envie de dire, l'avis d'un rabbin, vaut bien plus que l'avis d'un catholique formé sur cette histoire.
enfin, pour qu'il n'y ait aucune ambiguité sur mon coeur et mes pensées, sachez que j'ai rèpété maintes et maintes fois autour de moi et dans ce blog, qu'à mon goût personnel, je considère la religion juive comme la plus belle de toute les religions, pour des tonnes de raisons; et ceci n'est pas une position pour plaire de ma part, mais vraiment, parce que, plus j'en apprends sur elle, plus je me sens chrétien; enfin, si je dis cela à un ami juif, je ne veux pas qu'il le prenne comme une position superieure de ma part, mais vraiment comme une source d'accroissement de ma foi en Dieu le Père révélé par le Christ. c'est comme cela un point c'est tout.
cette religion est magnifique, et extrêmement riche, je ne peux qu'aimer connaitre de personnes de confessions juives.
Écrit par : jean christian | 29/01/2009
@ Blaise
> Au sujet des accusations de meurtre rituel, et de la réaction officielle de l’Église à ceux-ci, je vous invite, si vous lisez l’anglais, à consulter cet article :
‘Unholy Blood: The Roman Catholic Church, Blood Libel, and the Globalization of Anti-Semitism,’
que vous pouvez trouver ici:
http://www.cesnur.org/2007/bord_introvigne.htm
Écrit par : Caecilia | 29/01/2009
SE REJOUIR
> Je suis passablement dégoûté par le tour que prend cette affaire. Ne faudrait-il pas se réjouir de la levée de l'excommunication qui est une magnifique occasion de conversion mutuelle et d'ouverture d'un dialogue impossible depuis 40 ans ? L'Église n'a pas vocation à exclure, mais au contraire doit s'efforcer de faire feu de tous bois. Les dignitaires de la FSSPX reconnaissant l'autorité papale, l'excommunication n'avait plus lieu d'être.
Une poignée de chrétiens ont eu le mauvais goût de faire une pétition intitulée "Pas de négationnistes dans l'Eglise", publiée sur le site de La Vie. Ma peine est grande quand j'y vois des noms tels que celui de René Girard ou Rémi Brague, que je pensais plus éclairés. D'autres m'étonnent moins...
Enfin, il faut aussi réfléchir au sens de l'excommunication, qui n'est en rien une sanction, mais une décision logique suite à l'auto-exclusion d'une personne par son refus d'entrer en communion avec l'Église. Cela concerne les schismatiques (qui fondent leur propre religion) et les hérétiques (qui amputent la foi d'un ou plusieurs de ses fondements dogmatiques).
Le pape n'agit pas par calcul mais par souci de vérité. Ceux à qui cette décision "fait honte" (comme on peut le lire dans les commentaires de la dite pétition) devraient s'interroger sur leur conception de l'Église. Au contraire, je pense que c'est la gloire de l'Église d'être capable d'une telle humilité, puisque c'est bien de cela qu'il s'agit.
Écrit par : Quentin | 30/01/2009
SCANDALISER ?
> Non et non et mille fois non ! s'en tenir au raisonnement théologique et au regard catho-catho tourné vers l'intérieur (sans voir l'effet épouvantable produit sur les gens par cette histoire d'intégristes extrémistes négationnistes ramenés sur le devant de la scène), ce n'est pas une attitude chrétienne ! Dire "je me fiche des conséquences et des dégâts dans l'esprit des gens", cela montre qu'on n'est pas un évangéliste mais simplement un idéologue catho ne se souciant que de son petit milieu ! On n'a pas le droit de mépriser les dégâts collatéraux ! C'est tellement vrai que les évêques français, effarés de ce qui vient de se passer, vont au Vatican la semaine prochaine pour faire le constat de la catastrophe psychologique et voir si l'on peut y remédier.
Certes on trouvera toujours des talons rouges pour dire "fi de ce que pensent les impies du moment que j'ouïs ma messe en latin" : mais ça, encore une fois, ce n'est pas du christianisme. Autant je suis révulsée par le titre du factum de M. Grimpret ("honte d'être catholique"), autant je suis, moi, dégoûtée par la désinvolture des cathos traditionalisants devant l'étendue des dégâts. La seule explication est qu'ils n'ont rien à faire de l'opinion de leur prochain. Pourtant "malheur à celui qui scandalise un de ces petits, mieux vaudrait qu'on lui attache une pierre au cou pour le noyer dans la mer" ! Ce n'est pas moi qui ai dit ça la première. Et si quelqu'un trouve que le négationnisme n'est pas un scandale hurlant, une démence contre l'Histoire, une insulte aux victimes, qu'il aille plutôt chez Dieudonné. (Qui d'ailleurs a "Dieu" dans son nom, n'est-ce pas, palsambleu !).
Écrit par : Annemarie | 31/01/2009
SOUS LA LUNE
> Ceux qui traitent de "politiquement corrects" les gens indignés par le négationnisme, font penser aux bourgeois de droite honnis par Bernanos qui se choquaient des "Grands cimetières sous la lune" (parce que "le général Franco défendait la chrétienté contre le bolchevisme", bien entendu).
Écrit par : Torbenn | 31/01/2009
@ QUENTIN
> Sur radio Notre-Dame (émission Le Grand Débat), Fabrice Hadjadj, qui a signé la pétition de la Vie, a bien expliqué que le but poursuivi n'était pas de contester la levée des excommunications. Il a aussi ajouté que depuis que le Pape avait fermement condamné le négationnisme (et l'antisémitisme qui se cache derrière), la pétition n'avait plus de raison d'être.
L'ambition de cette pétition n'était donc pas de crier avec les loups. Les signataires demandaient simplement que l'Eglise s'exprime avec clarté afin de dissiper le brouillard médiatique qui s'est instauré.
Écrit par : Blaise | 31/01/2009
L'univers mental de Mgr Williamson...
Le monde selon Williamson
par Marco Schütz
Revenons un instant à l’épicentre du séisme médiatique qui fait trembler les murs du Vatican. Le fameux enregistrement vidéo où on peut voir l’évêque schismatique Richard Williamson exposer ses convictions négationnistes n’a pas surpris les connaisseurs des milieux intégristes. Car l’homme est un récidiviste. Au cours de l’interview diffusée par la télévision suédoise, Williamson lui-même renvoie d’ailleurs à ce qu’il avait « dit au Canada il y a des années ».
Après enquête, le magazine allemand Der Spiegel a retrouvé cette déclaration datant de 1989. En célébrant une messe dans une petite ville québécoise, l’évêque affirmait alors à propos de la shoah : « Tout cela, ce ne sont que des mensonges. Les juifs ont inventé l’holocauste pour nous mettre à genoux, pour faire accepter leur nouvel Etat, Israël. »
Ces propos avaient été rapportés par la presse locale à l’époque. Une plainte avait même été déposée contre l’évêque, mais celui-ci s’était dépêché de quitter le pays. Au sein même de l’Eglise, l’affaire fut vite étouffée.
Dans le même article, le magazine allemand démontre que l’antisémitisme et le racisme sont des « valeurs » partagées par d’autres responsables de la Fraternité Saint-Pie-X. Mais Williamson reste à cet égard leur représentant le plus emblématique. Parce qu’il est l’un des évêques dont l’excommunication vient d’être levée par le pape. Et surtout parce qu’il ne peut pas s’empêcher de dire ce qu’il pense.
« Depuis le jour où les juifs se sont rendus responsables de la crucifixion de notre Seigneur Jésus Christ, ils ont, en tant que race et en tant que religion, et toujours avec de nobles exceptions, continué de le rejeter jusqu’à aujourd’hui… C’est par exemple un fait historique que la conception et le lancement du communisme destiné à éloigner l’humanité de Dieu était largement de leur fait », a-t-il noté sur son blog le 1er mars 2008.
Au fil des notes, l’évêque dévoile son univers mental. Voici un petit florilège de citations révélatrices des thèmes qui l’obsèdent :
Le 11 septembre. « Ceux qui croient à la version médiatique des événements du 11 septembre 2001 n’ont pas prêté attention aux faits. » (27 septembre 2008)
La crise économique. « Quel est le plan du Seigneur ? Il utilise précisément ses ennemis, ces maîtres de l’Or avides de domination planétaire, comme un fléau s’abattant sur ses enfants apostats dans le monde entier. Ses enfants qui l’ont délaissé pour se tourner vers le matérialisme… vers l’or. » (6 décembre 2008)
Le concile Vatican II. « Y a-t-il une doctrine qui puisse mettre les hommes de manière aussi certaine sur le chemin de l’Enfer que ce soi-disant ‘tournant vers l’Homme’ ?» (30 août 2008) « D’un côté, il y a l’Homme tourné vers Dieu, comme le dit la véritable religion catholique. De l’autre, Dieu est focalisé sur l’Homme, comme le proclame la fausse religion de Vatican II. » (16 août 2008)
La culture. « L’Art, la Littérature, l’Histoire, la Culture, la Musique sont des religions de substitution. Leurs pratiquants font gonfler ces sous-produits de la vraie religion dont ils prennent la place. » (19 avril 2008)
Les femmes. « Cette ‘liberté’ qui peut couper les instincts naturels les plus profonds d’une jeune fille – à savoir faire son nid et se sacrifier pour son homme – ne va pas nécessairement la rendre heureuse. Les filles, si vous cherchez le bonheur dans cette vie - pour ne pas parler de la vie éternelle - faites confiance à la mère Eglise ! » (24 mai 2008)
On l’aura compris, Richard Williamson est un réactionnaire pur jus et un antisémite qui a tendance à voir des complots partout. Lui-même se voit plutôt comme une sorte de dinosaure portant la mitre. « Dinoscopus », le nom de son blog ainsi que l’emblème qu’il s’est choisi avec une certaine autodérision l’attestent.
http://www.lavie.fr/l-hebdo/une/article/0988-le-monde-selon-williamson/retour/11/hash/a7d7ad131c.html
Écrit par : Quelques williamsonneries, citées | 05/02/2009
LE SORT DES JUIFS
> Pour répondre à certains, sans parler de la shoah, les mots me manquant pour en dire toute l'horreur, il est vrai que bien avant, depuis des siècles, il y avait un antisémitisme chrétien. Pourquoi les Juifs faisaient-ils du prêt à intérêt ?...parce que c'était quasiment l'unique profession qui leur était laissée. Saint Louis parait-il les obligea à porter un signe distinctif... En France au Moyen Age, ils étaient cantonnés dans certaines rues dans chaque ville, (le ghetto...) et dès qu'il y avait une disette ou une épidémie dans la ville, on disait que c'était la faute des juifs et les chrétiens y déboulaient pour tout casser. Ils étaient régulièrement expulsés du pays. C'est l'assemblée constituante française qui a le 27 septembre 1791 en France fait cesser un certain nombre de discriminations envers les Juifs. Ils deviennent des citoyens. Napoléon par décrets organise leur existence, mais sa chute arrête le processus, les ghettos se recréent, y compris dans les états pontificaux !...Ils retrouvent leurs droits en 1860 en France, ce qui semble tout récent. Mais l'affaire Dreyfus éclate en 1894, et jusqu'en 1940 on voit des progroms en Europe, et même après 1948 dans certains pays arabes.
Je suis en train de lire une biographie de Bergson, qui raconte comment en Pologne au XIX ème siècle, les Juifs vivaient dans une insécurité permanente, dans le mépris et l'inégalité des droits.
Mais de nos jours encore, dans la Russie dont certains admiraient tant, il y a peu, le système politique, les Juifs ont encore aujourd'hui sur leurs papiers la mention "juif", sans aucune nationalité. Je le sais, parce que je l'ai vu de mes yeux.
Et j'ai une amie juive qui refuse encore de nos jours, en France, d'inscrire ses enfants sur une liste à la synagogue, de peur que tout ne recommence un jour...
Écrit par : Martine | 05/02/2009
@ Blaise :
> "Les signataires demandaient simplement que l'Eglise s'exprime avec clarté afin de dissiper le brouillard médiatique qui s'est instauré."
Larmes de crocodile, quand on sait que cette pétition à grandement contribuer à créer ce fameux "brouillard médiatique". Et je vous invite à lire les commentaires laissés par la majorité des signataires de la pétition. C'est consternant et désolant : cette pétition a servi de défouloir à des gens qui ne sont pas plus en communion avec l'Eglise que les évêques de la FSSPX (Mgr Tissier de Mallerais inclus, c'est dire). Que des intellectuels catholiques de renom (comme Rémi Brague par exemple) se soient fourvoyés en aussi mauvais compagnie, c'est une des mauvaises nouvelles de ce début d'année.
Et puis je n'aime pas la bouche à deux langues. Si "La Vie" veut défendre l'honneur de l'Eglise par une pétition, que ce journal pense aussi à défendre la loi naturelle et le magistère dans le numéro suivant (je pense à un article scandaleux sur la bio-éthique cette semaine, qui cherche à faire croire que l'on peut faire le tri "en conscience" dans l'enseignement de l'Eglise en la matière).
Écrit par : vhp | 06/02/2009
Martine,
> à propos de la révolution vous faites me semble-t-il erreur. Avez vous oublié les propos de Louis XVI en 1787 : "Monsieur de Malesherbes, vous vous êtes fait protestant. Moi, maintenant, je vous fais juif. Occupez-vous d'eux!".
Il est vrai que la légende dorée de la révolution libérale et émancipatrice reste fortement ancrée dans notre inconscient collectif...
La révolution va suspendre en 1789 le processus d'émancipation des juifs entamé par Louis XVI, avant de le reprendre. Quant à Napoléon, il met surtout les juifs sous tutelle !
En ce qui concerne les ghettos dans les états pontificaux, je ne connais pas le sujet. Mais êtes vous sûre ??
Écrit par : Edouard | 06/02/2009
A Martine :
> il y a de nombreuses légendes dans ce que vous dites. Les juifs n'étaient pas les seuls, ni même les premiers à prêter à interêt. Les plus grands banquiers du Moyen Age furent les Italiens, dès le XIIes. Les juifs ne faisaient pas que de la finance, il y a de nombreux témoignages de juifs artisans par exemple. Quant au "ghetto", c'était un quartier de Venise dans lequel se sont regroupés les Juif comme les membres des autres nationalités le faisaient quand ils s'installaient dans une cité étrangère. Il le firent d'autant mieux qu'a Venise, on favorisa leur installation, au début, dans un but économique. Cela se faisait aussi par profession (quartier des tanneurs etc.). Les pogroms anti-juifs au Moyen Age furent toujours lancés par des minorités souvent exaltées (lors des croisades ou par les flagellants par exemple). Ils furent condamnés par l'Eglise et souvent, les prélats organisaient une protection (que l'on pense aux "juifs du pape" en Avignon. Ce qui explique le ghetto). Quant aux droits des juifs en france, Louis XVI commença à leur en accorder, avant la Révolution. Mais il ne faut pas oublier que dans l'Ancien Régime, la notion de citoyen était inexistante. De plus, il ne faut pas confondre l'anti-judaïsme de l'Ancien Régime avec l'anti-sémitisme qui amena à l'extermination. De toutes façon, il y eut des fautes de la part de chrétiens qu'il n'y aurait jamais du avoir. c'est de cela que Jean Paul II a demandé pardon. Quant à l'affaire Dreyfus, il ne faut pas perdre de vue qu'elle déchira la France en traversant les classes sociales, les tendances et les partis. elle démarra dans des milieux très républicains et laïques et Clemenceau lui-même, au début, était anti-dreyfusard. Pour les pogroms d'Europe de l'Est, on sait qu'ils ont été organisés par les autorités russes dans des buts de politique intérieure (pensez au fameux Protocole des sages de Sion). Ce qui n'excuse en rien la responsabilité des chrétiens qui y ont participé. Mais peut-on dire qu'ils étaient vraiment chrétiens? L'histoire des juifs en Europe est complexe et occultée par de nombreux poncifs. Maintenant, a nous chrétiens du XXIe s de faire en sorte que cela n'arrive plus. Et les intégristes devront changer ou partir.
Écrit par : vf | 06/02/2009
@ Martine
> Il conviendrait pour être juste de parler plutôt d'antijudaïsme chrétien que d'antisémitisme chrétien.
Écrit par : Michel de Guibert | 06/02/2009
RACINES
> Eh bien, je suis ravie que mon commentaire déclenche des réactions, c'est très sain.
Sur la constituante en septembre 1791, j'en suis sûre. Certes la notion de citoyen était inexistante juste avant, car c'est la révolution qui a mis ce terme à l'honneur, probablement d'après les Romains. Les droits des juifs ont été faits d'avancements et de reculades, donc pour Louis XVI c'est à vérifier. Pour les ghettos, le mot n'est pas français, il est italien, et il y en avait partout : à commencer par les états pontificaux. A Toulouse c'était le quartier de la rue Saint Rome, tout près du Capitole, et même dans une petite ville de la région parisienne il y avait la rue de la juiverie, dont le nom est légèrement transformé aujourd'hui mais ça ne trompe personne...
On ne parle jamais de la situation des juifs dans l'Europe de l'Est et dans l'ancienne URSS jusqu'à ces dernières années, mais elle était vraiment exécrable.
Sur le plan religieux, je rejoins Jean-Christian sur l'intérêt que présente la religion juive pour nous chrétiens, car nous y avons des racines. Nous aurions intérêt à les étudier de près. J'ai assisté récemment à un office à la synagogue, il y avait un choeur magnifique et beaucoup de tenue...
Écrit par : Martine | 06/02/2009
1784
> ...J'ai vérifié : Louis XVI accorde aux juifs en 1784 le droit de résider en France, mais ils sont toujours considérés comme des étrangers.
La constituante en 1791 leur attribue les droits des citoyens français.
source : Histoire des institutions publiques et des faits sociaux, Timbal, Dalloz 1966.
Écrit par : Martine | 06/02/2009
@ Antoine de la Croix de Berny
> Vous vous référez à ce site intégriste, et même sédévacantiste, qui évoque "le funeste Concile Vatican II et les délirantes déclarations de Nostra Aetate - qui vont jusqu’à soutenir que les juifs qui ne croient pas en Jésus sont inclus également dans le plan du Salut"...
Plutôt que de s'arrêter à leurs thèses, il faudrait leur conseiller de relire Romains 9 à 11.
Écrit par : Michel de Guibert | 07/02/2009
A Martine:
> vous confirmez ce que je dis. Louis XVI commença à leur accorder certains droits avant la révolution et "Ghetto" est le nom du quartier de Venise où les juifs s'installèrent. C'est donc un mot italien. Quant à l'Urss, il est notoire qu'il y eut un certain anti-sémitisme. Quand Staline meurt, il allait lancer une nouvelle purge, nettement anti-sémite, sous le nom de "complot des blouses blanches". Après, il y eut l'affaire des refuzniks. Quant à la Constituante, je ne contredis en rien vos affirmations qui sont véridiques, je précise simplement qu'elle met en place une notion ("citoyens") inconnue en France auparavant.
vf
[ De PP à VF et Martine - On ne peut reprocher à l'ancienne France de n'avoir pas rendu les juifs "citoyens", puisque personne n'était "citoyen". La norme de citoyenneté est née quand la "nation" s'est substituée à la "couronne" en tant que lieu de la souveraineté. Avant la Révolution, il y avait, non des "citoyens" (membres du corps souverain de la "nation"), mais des "sujets" de la couronne ; et ces sujets pouvaient avoir des statuts très différents les uns des autres. Chaque corps constitué, sujet de la couronne, avait son propre statut particulier : notamment les juifs. Les ashkenazes (Alsace) ont mal vécu sous la Constituante la dissolution des corps constitués et le passage à une société d'individus, alors que les sépharades ("la nation juive de Bordeaux") s'en sont aussitôt accommodés. Cf. le livre de Patrick Girard, "La Révolution française et les juifs", Laffont 1989, notamment au chapitre 7.]
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Écrit par : vf | 07/02/2009
D'ACCORD
> Merci PP et vf, mais sur le statut de citoyen et sur le ghetto c'est exactement ce que je vous ai dit. Nous sommes donc d'accord.
Cela montre bien quelle cacophonie on instaure rapidement, redoublons donc d'efforts pour tous les dialogues en cours...
Écrit par : Martine | 07/02/2009
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