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13/01/2009

Université : sous la réforme, le prêt-à-penser

Mort annoncée de la culture générale ?

 


  

À lire sur le site du Nouvel Obs, l'analyse de Pierre Jourde (co-auteur du « Jourde & Nauleau » sur la littérature française d'aujourd'hui) sur la réforme en cours de l'Université, et l'alliance objective des héritiers de Bourdieu et du Ministère de l'Education. Ou « comment en finir avec la discrimination par la culture » :

http://bibliobs.nouvelobs.com/20090109/9827/manuel-de-des...

 

Extrait :

« La formation universitaire des professeurs obéira à la même logique que celle qui préside au recrutement des fonctionnaires, et à la politique de formation en général: fabriquer des visseurs de boulons, qui ne pensent pas plus loin que leurs boulons. Sur ce point, la politique gouvernementale rejoint les voeux de certains héritiers de Bourdieu qui se sont exprimés sur la réforme des concours de la fonction publique: pour eux, la culture générale est discriminatoire, car elle est l'apanage des enfants de la bourgeoisie. La Princesse de Clèves au programme d'un concours de la fonction publique? Le sémillant André Santini se révolte. Quel scandale ! Discrimination ! D'ailleurs, la Halde est de cet avis. En gros, André Santini et Pierre Bourdieu, même combat. Donc, pas de culture générale aux examens, pas de culture générale durant vos études. Inutile, bien entendu, d'imaginer que l'on puisse tenter d'enrichir la culture générale des individus issus des classes populaires. Vous ferez votre boulot, et pour le reste, il y a la télévision. C'est un idéal social. »

 

 

 

08:59 Publié dans Idées | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : enseignement

Commentaires

CA NE VOUS RAPPELLE RIEN ?

> Pour les prolétaires, les romans écrits à la machine, les chansons écrites à la machine, et les films porno. Pour les membres du parti, les divertissements collectifs organisés par le parti, et les informations permanentes (et fausses) diffusées par la radio d'Etat. L'histoire réécrite quotidiennement en fonction de la vérité du jour, la langue émondée, élaguée, rabattue, tronçonnée et débitée pour ne plus exprimer que des pensées frustres, sans nuances ni subtilités. La télévision qui abrutit chaque soir...
Cela ne vous rappelle rien ?
D'ailleurs, c'est qui le type en blanc qui figure sur l'angle gauche de ce blog ? Et pourquoi mettez-vous tant d'écritures ??

Écrit par : Edouard | 13/01/2009

SANS LIMITES

> Merci d'avoir relevé ce lien entre la logique égalitariste et anti discriminatoire et l'affaiblissement terrible de la culture, c'est effectivement le point d'aboutissement terible et absurde de ce rouleau compresseur.On peut lire, par exemple, parmi tant d'autres, le cri d'alarme du voltairien J.P. Brighelli dans "La Fabrique du Crétin" au sujet de l'école. Touit le pédagogisme de Meirieu, etc. repose sur ça, outre le mol hédonisme de l'absence d'effort.
La lutte contre les discriminations est une valeur purement formelle qui fait levier pour faire sauter les valeurs substantielles.
Plus on monte dans la société, plus son pouvoir d' intimidation est puissant...une société prise dans les glaces de ses erreurs, et surtout de ses lâchetés...qui se laisse glisser, comme le relève Edouard avec humour, dans les prévisions terribles de TOCQUEVILLE, ORWELL, A. HUXLEY, et bien d'autres, et qui ne peut plus l'ignorer, tant d' intellectuels le disent désormais.
Il faut explicitement exiger un examen rationnel de cette folie de la lutte sans limite contre les discriminations et demander qu'on nous dise quelles sont ses limites, sur quels principes, quelles valeurs, quelles sont les différences justes.
Prendre conscience qu'on ne peut rester dans des valeurs purement formelles...mais bon sang! quelle conception de l'homme, de la vie, de la dignité humaine est-on en droit d'avoir?? On a le devoir de rechercher la vérité en ces domaines, alors on peut au moins savoir ce qu'on est en droit de penser!

Écrit par : vicenzo | 13/01/2009

ELITISTE

> En 1993, quand j'étais à l'iufm (les tous début de cet organisme), on m'a affirmé qu'avec ma maîtrise d'Histoire, j'étais trop formé et qu'en plus, j'avais passé le capes, un concours élitiste. Il fallait que je change d'optique car avec une telle formation, je ne pouvais que transmettre un savoir bourgeois et donc renforcer les inégalités sociales. Il y a longtemps que je parle du totalitarisme des iufm et des psycho-pédagos. Le matérialisme-mercantile ne veut pas de gens cultivés qui réfléchissent et donc peuvent résister. Il se pare de grandes notions soi-disant généreuses mais qui cachent la mise en place de ce totalitarisme mou. Mais cela ne va que créer un peuple barbare, nourri de télé-réalité et de musique industrielle, ne pouvant exprimer que des besoins crées par la pub avec deux cents mots de vocabulaire (quatre cents pour ceux qui auront le bac). On est nombreux a annoncer cela depuis des années. Je signale que les écoles privées (je préfère ce terme, plus honnête à mon avis que celui de catholique) sont dans le même cas de figure.

Écrit par : vf | 13/01/2009

A vf :

> Ce dont le système matérialiste mercantile a besoin : des gens incultes, mais compétents...

Écrit par : Feld | 13/01/2009

LA FABRIQUE

> Au sein de la profession d'avocat, autrefois réputée pour sa "respectabilité" et son niveau intellectuel supérieur, je peux témoigner de l'inculture déjà généralisée depuis environ 10 ans, voire plus. Après 5 à 6 années d'études, puis un concours d'entrée pas vraiment facile, nous voyons arriver des jeunes confrères qui n'ont de la langue française, écrite et parlée, qu'une pauvreté d'expression effarante ! Leurs actes de procédures sont souvent truffés de fautes de syntaxe et de grammaire, sans plan ni organisation de l'argumentation, la parole est hésitante, au vocabulaire limité, parois à la limite de la vulgarité. Combien de fois ai-je entendu dire à un tribunal "faut comprendre, mon client a pété un plomb" ? Hallucinant ! Quant au niveau culturel et moral, il est du même acabit... Les magistrats, qui ont subi un concours autrement difficile pour entrer à l'ENM, avec une épreuve de culture générale corsée, ne valent pas toujours mieux. Et nous parlons ici du faible pourcentage de la population qui a atteint le niveau de la maîtrise, naguère prestigieux. Vincenzo nous en dira sans doute plus, et VF sait bien quel est le niveau de certains professeurs : si j'en crois ce que m'en disent mes enfants, je reste profondément perplexe. Oui, la fabrique des crétins tourne déjà à plein !

Écrit par : Edouard | 13/01/2009

BAUDELAIRE

> J'envoie dès aujourd'hui cette proposition aux directeurs de chaînes télévisées et radios publiques : le 23 janvier prochain, si vous avez le souci du bien public, mettez donc à l'écran pendant 15 secondes et lire sur les ondes ce passage de Baudelaire dans "Hygiène" : "J'ai cultivé mon hystérie avec jouissance et terreur. Maintenant, j'ai toujours le vertige, et aujourd'hui, 23 janvier 1862, j'ai subi un singulier avertissement, j'ai senti passer sur moi le vent de l'aile de l'imbécilité."

Écrit par : Frédéric Ripoll | 14/01/2009

> La plus grande inculture, et la plus dangereuse, est celle de l'intelligence du coeur.

Écrit par : Michel de Guibert | 14/01/2009

> Péguy déjà parlait de la "panmuflerie sans limites"...

Écrit par : Michel de Guibert | 14/01/2009

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