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06/12/2008

Bioéthique : dossier des évêques de France aux élus - Précisions du cardinal Vingt-Trois aux parlementaires

Des « éléments d’appréciation » substantiels :


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« Si la loi définit des frontières à ne pas franchir, elle ne peut pas, en même temps, fournir les moyens de les violer sans infraction », a dit le cardinal Vingt-Trois, le 2 décembre, lors de la messe annuelle des responsables politiques à la basilique Sainte-Clotilde près de l’Assemblée nationale. C’est un avertissement de l’épiscopat français aux élus qui s’apprêtent à réviser les lois de bioéthique. « Après plus de dix ans sous le régime des premières lois de bioéthique, l'expérience nous montre que les exceptions ne sont souvent qu'une manière déguisée de donner une autorisation en sauvegardant l'attachement aux grands principes », a précisé le cardinal, en s’interrogeant : « A moins que ce ne soit une tactique pour abaisser les résistances et accoutumer les consciences à la transgression… »

 

Rappelant le « principe de précaution » (que veulent abolir les ultralibéraux avec Jacques Attali), le cardinal a ajouté : « Un peu de recul permet de faire une véritable évaluation des enjeux et des risques et d'appliquer à l'égard de l'homme et de l'humanité le fameux principe de précaution, dont on se réclame si volontiers pour tant de sujets bien moins importants.»

 

Le cardinal Vingt-Trois constate depuis quelques années « une plus grande liberté dans l'expression de convictions différentes sur la dignité de l'homme et sur son avenir », autrement dit une prégnance moins absolue de l’idéologie technoïde. Il voit dans cette liberté «  une ressource précieuse en ces temps où nous allons être entraînés dans le grand débat des États Généraux sur les lois de bioéthique… Si nous souhaitons que ces débats soient vraiment généraux et ne se réduisent pas à des luttes d'influence entre les diverses idéologies ou entre les représentants des lobbies économiques, il nous revient de faire entendre des arguments de raison ».

 

Le cardinal a annoncé que les évêques allaient transmettre aux élus de leur diocèse un « dossier important » réunissant « les avis de différents spécialistes sur les questions retenues pour les États Généraux ». « Notre propos n'est pas d'imposer à la société des vues particulières, mais de fournir des éléments d'appréciation dans le dialogue auquel nous sommes invités », a-t-il insisté. En indiquant également ceci : «  Nous savons bien que le droit positif, dont vous avez la lourde charge d'établir l'expression législative, ne peut pas être une simple répétition des principes fondamentaux. Il doit être l'expression de leur mise en œuvre dans une législation pratique. Mais nous savons aussi que le droit positif ne peut pas se borner à rappeler les grands principes en formulant aussitôt la liste des dérogations qui permettront de les transgresser avec l'approbation du législateur. »

 

 

09:27 Publié dans Ecologie | Lien permanent | Commentaires (3)

Commentaires

DU CONCRET

> Les évêques s'expriment et agissent. C'est un fait. Tout le monde peut en prendre note. Voilà du concret, tangible et visible. Qu'on ne parle donc plus du "silence des évêques" comme si on était toujours dans les années 1970. D'autre part, Sarkozy ne pourra plus dire qu'ils sont "grisâtres et ennuyeux". Puisqu'il voulait (discours du Latran et de l'Elysée) que l'Eglise catholique prenne part au débat bioéthique, eh bien nous y sommes, il n'a plus qu'à en tenir compte, s'il ne veut pas que les catholiques se sentent "gandrangés".

Écrit par : Jacquart | 06/12/2008

A Jacquart :

> "gandrangés" : je ne connaissais pas l'expression. Quid ?

Écrit par : Feld | 06/12/2008

@ Feld

> Je suppose qu'il s'agit d'une allusion à la fermeture d'ArcelorMittal à Gandrange (Moselle) et aux assurances non honorées du Président Sarkozy...

Écrit par : Michel de Guibert | 09/12/2008

Les commentaires sont fermés.