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04/11/2008

USA-Europe : les vrais chemins de l’avenir

Hier soir,  sur de grands portails du web, on lisait cette « analyse »  (à laquelle manquait l’essentiel) :


 

 <<  Etats-Unis/Europe : l'histoire d'une relation faite d'interdépendance, de fascination mutuelle, d'incompréhensions aussi, plus que jamais sous l'ère Bush Alors que la course à la succession approche du dénouement, les Européens s'interrogent sur ce que le prochain président des Etats-Unis fera de l'héritage Bush. Parmi les dossiers qui ont le plus suscité l'ire du Vieux continent, la création du camp de Guantanamo, qui se joue des droits de l'Homme. Que le vainqueur soit Obama ou McCain, qu'adviendra-t-il de Guantanamo ? Le pronostic de ce spécialiste des relations transatlantiques :

 

"Tous deux vont clairement vouloir se débarrasser du cas Guantanamo. En termes de torture, c'est une évidence. John McCain lui-même a été victime de tortures. Il va donc certainement mettre un terme à toutes les pratiques qui y sont liées. En ce qui concerne Guantanamo, je pense qu'il suffira d'attendre le prochain président américain pour le voir fermer."

Autre débordement de la politique anti-terroriste américaine, mais cette fois sur le sol européen : l'affaire des vols secrets de la CIA. Entre 2001 et 2005, ils auraient fait escale plus de mille fois dans des aéroports européens, avec souvent à leur bord des prisonniers clandestins. Certains pays européens auraient aussi abrité des prisons secrètes.

"Je pense qu'intuitivement, tous deux seront hostiles à tout cela. Bien sûr, la grande question est de savoir si lorsque vous êtes président des Etats-Unis, et qu'un jour, soudain, une note de l'agence de sécurité nationale atterrit sur votre bureau en disant que quelque chose de grave peut survenir, et qu'il faut utiliser des méthodes musclées pour faire avouer un prisonnier, alors peut-être que vous serez tentés d'avoir recours à ce genre de pratiques très discutables."

Il y a aussi bien sûr les enjeux commerciaux. A eux seuls, les Etats-Unis et l'UE représentent 40% des échanges mondiaux. Le bras de fer entre les deux puissances sur les aides à l'agriculture a été l'une des raisons de l'échec de Doha. De la viande aux hormones aux OGM, les désaccords commerciaux sont nombreux. Mais il faut aussi compter avec les pays tiers :

"Il n'y aura pas d'impact immédiat sur les relations entre l'UE et les Etats-Unis, mais je perçois des tensions potentielles avec un certain nombre de pays en développement, notamment en ce qui concerne les conditions de travail ou les normes environnementales. Bien sûr, tout dépendra de la politique du vainqueur -supposons que ce soit Obama- vis-à-vis de ces pays et du soutien financier qu'il leur apportera pour obtenir de meilleurs résultats en termes de conditions de travail et d'environnement."

Les huit années sous le mandat de George Bush ont aussi été marquées par deux guerres : l'Afghanistan, puis l'Irak, qui a d'ailleurs divisé les Européens. Sur la question du retrait irakien, les deux candidats sont opposés. L'avis de notre expert :

"Dans la mesure où le retrait des troupes américaines peut conduire à davantage d'instabilité, à une résurgence ou une nouvelle escalade du conflit entre les différents groupes irakiens, il ne serait pas dans l'intérêt de l'Europe que les Etats-Unis se retirent rapidement.

Mais il y a une autre question liée à cela, et que le nouveau président soit Obama ou McCain, la demande américaine pour un soutien financier des Européens à la reconstruction irakienne sera forte.>>

 

Commentaire – A ces considérations bien dociles et conformistes, manque une idée essentielle qui devrait être présente sous la plume d’un Européen : le dogme "atlantique" est une momie. Entre Washington et l'Europe il n'y a plus de destin commun. «L’Occident » n’existe plus. Dans le monde multipolaire qui est en train de naître, chaque pôle géopolitique va prendre son autonomie. On en distingue déjà trois ou quatre. Mais l’Union européenne ne veut pas en faire partie : prisonnière des illusions des années 1990, elle seule continue à croire à un monde « global » régi par l’économie financière, où la norme obligatoire serait la dérégulation avec son corollaire, le « toujours plus » en faveur de super-élites.

Ce monde est pourtant en train de crouler sous nos yeux… Tant que la classe politico-médiatique européenne sera enfermée dans son mirage (qu’elle est seule à partager) l’Europe ne servira à rien : ni à elle-même, ni aux peuples de la planète qui attendent de nouveaux équilibres.  

Il est temps de se tourner vers la bonne aventure, éparse au vent crispé du matin.

 

00:54 Publié dans Idées | Lien permanent | Commentaires (1)

Commentaires

QUEL QU'IL SOIT

> Exact. Quel que soit l'élu des Américains, la politique qu'il fera sera celle de l'empire US déclinant. Laissons les zozos atlantistes français rêver à un retour du "leadership" yankee, et préparons l'avenir.
ps/ A titre personnel, je préférerais une victoire de McCain : cet antipathique donnerait de l'impérialisme une image plus véridique que la grâce sympathique d'Obama, voilant la même marchandise.

Écrit par : kaliman | 04/11/2008

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