Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

12/09/2008

Benoît XVI en France : les choses s’annoncent bien

Les bonnes questions commencent à se poser, et les questions bidon se démonétisent d’elles-mêmes :


 

 

Aux premières heures de la matinée, le climat des radios du service public s’annonce meilleur que prévu. Sans doute, vers 7 h, France Inter « pointait du doigt » deux « problèmes » : la « messe en latin » [1] et la « remise en question de la laïcité » [2]qui sont des problèmes bidon. Mais après 8 h, le débat organisé par Demorand avec Mgr Antoine Hérouard (CEF) et Henri Tincq (Le Monde) a éclairé les choses et situé les enjeux. Si bien que, vers 8 h 55,  lorsque Demorand passa la parole à la cathophobe professionnelle Caroline Fourest, celle-ci n’a pas réussi à faire la pub de son livre : un pamphlet criant à la conquête de l’Eglise par… l’extrême droite. Etant donné ce que Mgr Hérouard et Tincq venaient d’expliquer, les auditeurs ont trouvé incongru que Mlle Fourest leur parle du Front national.

 

Une observation toutefois dans le propos de Tincq : « Je pense, a-t-il dit, que quelque chose va se passer entre le monde de la culture française et le pape… Restera évidemment à convaincre  la  grande  majorité  des  Français  et  des  catholiques. » J'ignore si « la grande majorité des catholiques » n’est pas encore convaincue par Benoît XVI ; le sondage de La Vie montre plutôt le contraire dans une proportion massive. Mais si vraiment un certain nombre de catholiques boudent ce pape, pourquoi boudent-ils ? Les uns, parce qu’ils croient les médias depuis 2005 : le pape « manquerait de charisme » (?). D’autres, parce qu’ils rejettent l’art de vivre catho-lique… tout en se disant catholiques. (Ce n’est donc pas Benoît XVI qui est concerné). D’autres, parce qu’ils ont peur des musulmans et redoutent que toute main tendue au catholicisme entraîne des concessions à l’islam [3]. D’autres, enfin, parce qu’ils n’y ont même pas réfléchi : ils se laissent aller dans le courant général du relativisme, qui dissout toute foi religieuse.

Problèmes de société. Problèmes d’air du temps.

C’est justement cela que Benoît XVI est venu confronter avec le message chrétien.

 >

 

PS/ Je serai au collège des Bernardins, et j'en parlerai dans la note de ce soir.

 

 

 

 

 

[1]   Sur la « messe en latin ». Résumé sidérant par France Inter à 7 h : Benoît XVI aurait fait scandale en rétablissant le « rite tridentin » alors que celui-ci contient « une prière pour la conversion des juifs ». Scandale bidon, pour quatre raisons : 1.  la prière en question ne fait pas partie de la messe : elle n’est prononcée qu’une fois par an, parmi les oraisons du vendredi saint ; 2. l’ancienne prière contenait une formule polémique mais qui fut supprimée du missel tridentin, avant même le concile Vatican II ; 3. le missel d’après Vatican II (1970) place, parmi les oraisons du vendredi saint, une prière demandant à Dieu de « conduire à la plénitude de la rédemption le premier peuple de l’Alliance » : ce qui équivaut à demander sa conversion, mais selon l’éclairage des acquis théologiques de Vatican II ; 4.  il n’y a rien de désobligeant à ce que les fidèles du Christ souhaitent voir les juifs le devenir aussi, comme le faisait observer en 2007 le rabbin Neusner : et de toute façon ils s’en remettent à Dieu, ce qui les garde de tout prosélytisme.

 

 

[2]  Sur la « remise en cause de la laïcité ».  Ce grief concerne Nicolas Sarkozy, non Benoît XVI. Et il faut distinguer deux aspects dans le discours du Latran :

- Sarkozy a prôné une « laïcité positive », qui tienne compte du rôle de l’élément catholique dans la civilisation française : en effet ce rôle ne peut être nié que par des aveugles ou des sectaires. Il s’agit de sortir de la laïcité d’ignorance ou d’exclusion, pour passer (comme presque tous les autres pays d’Europe) à une coopération générale.

- Mais d’autre part, Sarkozy s’est lancé dans une comparaison boîteuse (entre le curé et l’instituteur) qui a légitimement choqué les enseignants. Il a choqué aussi des catholiques en semblant considérer la religion comme un des outils de gestion morale de la société. Ce qui n’est aucunement le point de vue de l’Eglise…

Le discours de Benoît XVI à l’Elysée, tout à l’heure, devrait dissiper l’ambiguité, et ôter cet « argument » à la cathophobie ordinaire.

 

 

[3]  Pour "défendre la laïcité" (qui n'est pas menacée), Mlle Fourest se retrouve donc aux côtés d'islamophobes électeurs du FN. C'est une situation piquante.

 

 

 

Commentaires

IDEOLOGIE

> La cathophobie ordinaire dissimule sous la "défense de la laïcité" une détestation radicale envers le christianisme, à cause de la vision de la vie qui est celle des chrétiens. Un (une) militant(e) queer, par exemple, ne peut que vomir l'anthropologie de l'Egllise catholique, et voir de l"'homophobie" dans l'art de vivre chrétien. Mais pourquoi l'idéologie queer serait-elle plus légitime que la vision chrétienne ? je voudrais bien qu'on me le démontre.

Écrit par : Rico | 12/09/2008

UNE ETAPE ?

> Le discours de Sarkozy à l'Elysée marque une étape dans la vie politique française.
Même si nous attendons encore les actions concrètes qui découlent de la dénonciation du relativisme et de la prise en compte du rôle positif des chrétiens dans la société, les laicards intégristes sont vraiment marginalisés.

Écrit par : Ludovic | 12/09/2008

Les commentaires sont fermés.