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03/06/2008

Crise alimentaire mondiale : réunion des dirigeants internationaux à Rome

Mais la responsabilité du « modèle global de développement » (Benoît XVI dixit) ne semble pas à l’ordre du jour des débats :


Médias – <<  Alors que la crise alimentaire touche de plein fouet les pays les plus pauvres de la planète (émeutes en Afrique, dans les Caraïbes et en Asie), les chefs d'Etat et de gouvernement du monde entier sont arrivés à Rome pour un sommet de la FAO sur la sécurité alimentaire, au cours duquel ils tentent de trouver des remèdes à la flambée des prix des denrées. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, doit dévoiler un "plan d'action" contre la crise. Elaboré par la cellule d’urgence rassemblant ONU, FMI et Banque mondiale, ce plan devrait être discuté par 193 pays, en vue d'une adoption par les Nations-Unies à New York en septembre.

Les présidents français Nicolas Sarkozy, argentin Cristina Kirchner, brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, égyptien Hosni Moubarak (et même l’Iranien Mahmoud Ahmadinejad*), ainsi que les Premiers ministres espagnol José Luis Rodriguez Zapatero et japonais Yasuo Fukuda, ont notamment annoncé leur venue à Rome.

Outre Ban Ki-moon, seront présents le président de la Banque Mondiale Robert Zoellick et le président du FMI Dominique Strauss-Kahn. "Le fait qu'autant de responsables politiques aient répondu à l'appel démontre l'importance que la communauté internationale attache désormais aux questions alimentaires et agricoles", a souligné le vice-directeur de l'organisation, José Maria Sumpsi.

Les agro-carburants (accusés d'avoir contribué à la hausse des prix) figurent parmi les sujets à aborder, ainsi que les subventions et les restrictions aux exportations, soupçonnées d'aggraver la crise.

Dans un rapport publié cette semaine, la FAO et l’OCDE estiment que les prix agricoles vont demeurer très élevés au cours de la prochaine décennie, même s'ils devraient progressivement redescendre des sommets de ces derniers mois. La FAO, qui réclame de 1,2 à 1,7 milliard de dollars pour des programmes urgents de distribution de semences et de fertilisants afin de sauver la production agricole de l'année 2008-2009, espère recueillir pendant le sommet des engagements financiers, même si le but de la conférence n'est pas de lever des fonds. >>

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(*)  La venue du président iranien  suscite un malaise dans les gouvernements occidentaux.

 

Commentaire – Le problème de la crise alimentaire se divise en trois :

1. Problème de la consommation nouvelle (celle des pays émergents accédant à des standards occidentaux), alourdissant la demande, donc faisant flamber les prix ;

2. Problème de la situation agricole interne des pays pauvres (victimes de la pression occidentale leur imposant les monocultures agro-industrielles, souvent pour les agro-carburants**, au détriment des cultures vivrières et de l’autosuffisance alimentaire) ;

3. Problème de la spéculation (fonds fuyant les places boursières  – depuis le scandale des subprimes – et misant des masses de capitaux sur l’alimentaire et le pétrole.

 

- Le facteur 3 est conjoncturel, quoique dramatique. Il se calmerait si l’Occident arrivait à se sortir de la crise post-subprimes : ce qui est douteux mais la FAO et l'OCDE veulent y croire, d'où leur espoir d'une « redescente » des prix alimentaires (« progressive » et relative). Cela dit, et même si la crise des subprimes n'était pas en train de redémarrer, le casino mondial va de crise en crise et reste sans frein ; la spéculation refluerait de nouveau vers l’alimentaire à la prochaine occasion.

 

- Les facteurs 1 et 2 sont structurels. Ils obligent à mettre en question les standards de consommation liés au système économique global : les pays riches abusant de la planète, plus ils sont nombreux et plus ils abusent, etc. Ce système est le Problème. Dans les domaines 1, 2 et 3, on note sa responsabilité sous les divers angles : et notamment celle de la division internationale du travail, aussi décisive en matière agricole que dans les autres secteurs économiques.

Observons que cette double mise en cause ne semble pas au programme du sommet de Rome, si l’on en croit nos médias.

En revanche, elle est proclamée depuis des années par l’Eglise catholique : à travers ses interventions à l’ONU et à l’Unesco, et ses textes magistériels, celle-ci appelle les pays riches à changer de mode de vie, et les dirigeants mondiaux à changer le modèle économique global. Je me permets d’indiquer que ces questions – entre autres – sont analysées dans le livre L’Ecologie, de la Bible à nos jours (éd. L’Oeuvre).

 

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(**) monocultures OGM : c’est essentiellement à cela que sert le transgénique.

 

09:54 Publié dans Ecologie | Lien permanent | Commentaires (3)

Commentaires

BERLUSCONI

> On attend avec impatience de voir l'Illustrissimo Cavaliere en train de plancher sur la faim dans le monde et la responsabilité de son monde à lui, celui du Très Petit Nombre : les "décideurs" politiques qui ne décident plus rien depuis 1990 !

Écrit par : Girolamo | 03/06/2008

AFRIQUE

> Sur le point 2, j'avais lu un intéressant article sur http://libertepolitique.com/ qui montrait si je me souviens bien (peut-être avez-vous gardé l'information ?) que la croissance de l'agriculture d'exportation dans les pays d'Afrique tirait la croissance de l'agriculture vivrière (pour schématiser).
Cela pour dire que je ne pense pas qu'il faille opposer de manière manichéenne agriculture vivrière et agriculture pour l'exportation (agro-carburants ou produits alimentaires).
Cependant, il y a un réel problème avec les monocultures d'OGM imposées par les industries agroalimentaires aux pays pauvres, au détriment des populations locales. Ce problème est d'ailleurs un énorme scandale dont on parle relativement peu.
Nous sommes appelés à une réelle conversion de nos modes de vie. Concrètement, on fait quoi ?

Pema S


[ De PP à P. - Sur ce qu'on va faire, le débat est ouvert. Beaucoup de réseaux (CVX par exemple) et de revues ("L'Ecologiste" par exemple) fourmillent de propositions concrètes. ]

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Écrit par : Pema S | 03/06/2008

L'AFFAIRE DU MENSONGE SUR LA VIRGINITE

> J'utilise cette rubrique pour vous demander pourquoi vous ne parlez pas du procès de Lille qui a condamné une jeune femme parce qu'elle avait menti sur la question de la virginité. On est très surpris de certains silences. Le monde catholique ne dit rien. On n'entend que le parti socialiste qui dit que la licence sexuelle vecue dans ses derniers retranchements est un signe de liberté.

Bernard Trapes


[ De PP à BT:
L'arrêt de Lille n'a pas condamné la jeune femme : il a déclaré le mariage nul pour tromperie sur une qualité de l'épousée. C'est un débat juridique, réservé aux spécialistes. Les non-spécialistes qui s'en mêlent disent des choses factices. Cris mimétiques de l'UMP, soucieuse de se montrer aussi libérale que le PS. Cris pseudo-légalistes de xénophobes, voilant leur rejet des musulmans derrière une inhabituelle sollicitude envers la "loi républicaine". Cris insolites du lobby gay, nullement concerné par cette affaire mais s'en mêlant à tout hasard. Cris féministes contre la virginité, absurdes puisque la jeune femme musulmane se déclare satsisfaite de l'annulation. Etc.
Je n'ai pas éprouvé le besoin d'ajouter à cette cacophonie. Le christianisme n'étant pas en cause dans cette affaire, et l'intérêt général non plus, je laisse aux juristes le soin de dire si le mensonge sur la virginité peut constituer une manoeuvre dolosive entraînant invalidité du mariage. Quant à moi, je n'ai aucune lumière sur cette question. )

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Écrit par : Trapes | 03/06/2008

Les commentaires sont fermés.