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06/04/2008

Foi et libération : ni passéisme, ni dérive

1580916011.jpgDans la 1ère lettre de saint Pierre (lecture liturgique d’aujourd’hui) :


« …Vous le savez : ce qui vous a libérés de la vie sans but que vous meniez à la suite de vos pères, [...] c’est le sang précieux du Christ. »

Pierre écrit ici à des chrétiens qui ne sont pas d’origine juive comme lui, mais d’origine païenne. C’est pourquoi il leur parle de la vie « sans but » qu’ils menaient avant leur conversion.

Il souligne que la foi chrétienne est une libération par rapport à cette vie-là.

Cette idée est vitale. Révolutionnaire au Ier siècle de notre ère, elle l’est toujours au XXIe… et envers tous les protagonistes :

- les passéistes, qui voient (à tort) le christianisme comme un conservatoire de « valeurs » auxquelles il faudrait « revenir » ;

- et les conformistes, qui ont troqué le magistère de l’Eglise contre la docilité à l’air du temps.

Ni le rêve d’un retour en arrière, ni l’abandon à une dérive, ne répondent à l’appel de Pierre. Sa lettre dit : le sang du Christ est une libération. Il libère d’une « vie sans but ».

La dérive n’est pas un but (sauf pour ceux dont le but serait de plaire aux puissants de la société).

Le retour en arrière n’est pas un but non plus : c’est une utopie, sans prise sur le réel.  D’ailleurs la foi chrétienne n’est pas un système de « valeurs ». Et cette idée de « valeurs » est une glu à piéger les naïfs(cf. le discours du Latran, miroir aux alouettes)…

Découvrir la foi au Christ comme une libération en TOUS domaines, c’est sortir à la fois du passéisme et du politiquement-correct. C’est la route de la nouvelle évangélisation.

 

Commentaires

ALLERGIE ?

> La foi comme libération, c'est la Bonne Nouvelle depuis deux mille ans, mais pourquoi l'a-t-on encroûtée au cours des derniers siècles dans une carapace d'us et coutumes sociologiques qui en ont déformé l'image ? Résultat, les gens d'aujourd'hui croient que le christianisme a été complètement expérimenté et que le bilan a été négatif. C'est pourquoi on parle d'une "allergie à l'Eglise catholique" en 2008 dans nos pays.

HH


[ De PP à HH - Et c'est pourquoi Jean-Paul II a lancé l'idée d'une "nouvelle évangélisation" par retour aux sources. ]

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Écrit par : Hannelore Huché | 06/04/2008

REVOLUTIONNAIRE

> En (très) gros, ce que pensent nos concitoyens du catholicisme peut se résumer à deux positions :

- c'est une foutaise (lu sur le forum d'un grand quotidien, en substance, à propos du baptême de M. Allam : quel est l'intérêt de passer d'une religion opprimante à une religion stupide ?) ;

- c'est quelque chose de très bien et très respectable, mais cela reste une morale (avec les deux options "combat pour les valeurs" et "progressisme à tout crin").

Un christianisme proprement révolutionnaire semble totalement impensable pour la plupart des gens...

Feld


[ De PP à F. - Je fais exactement la même analyse que vous. ]

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Écrit par : Feld | 06/04/2008

AU DELÀ DES DIVISIONS

> Cher Monsieur,
(mon post est une remarque qui dépasse le sujet de l'article ici)
Je suis avec beaucoup d'intérêt votre blog depuis quelque temps.
- Merci d'abord pour la variété des sujets traités, pour la prise de recul que vous offrez.
- Je remarque ensuite que dans certains sujets traités, on retrouve parfois un certain champ lexical : "rappel à l'ordre", "remettre les pendules à l'heure", "le vatican fait un diagnostic sévère et fixe un feuille de route", "Rome demande de changer d'attitude", etc.
- j'ai apprécié au contraire dans votre billet ci-dessus, le côté : "au délà des divisions de sensibilités".
Dans cet esprit, je voudrais vous dire que j'ai été touché par l'intervention toute récente de Mgr Vingt-trois au sujet des prêtres de l'Eglise de France. Je l'ai ressenti comme un appel brûlant et vif que je traduis ainsi : Aimons nos prêtres !
http://www.libertepolitique.com/public/decryptage/article-2165-Gratitude-et-confiance-a-l%92egard-des-pretres-.html
Peut être pourriez vous en faire l'écho sur votre site ?
bien cordialement,

Kiki


[ De PP à K. - Ne craignez pas que le "champ lexical" en question traduise de ma part une mentalité de pion ! Je vois simplement que l'hyper-individualisme de notre société de consommateurs influence souvent le comportement des catholiques français (comment y échapperaient-ils ?) ; j'essaie donc (maladroitement sans aucun doute) de les "secouer" en leur disant que l'univers catholique n'est pas un libre-service mais un Corps à ne pas démembrer...
Quelle légitimité ai-je pour me livrer à une telle activité ? Celle du journaliste, dont l'information est le métier ; celle du converti, qui vient de l'autre bord et sait donc ( d'expérience) l'effet que la tiédeur ou le désarroi des catholiques font aux non croyants ; et finalement la légitimité de n'importe quel croyant, puisque nous avons tous la mission - mise en lumière par la 1ère lettre de Pierre et par Vatican II - de témoigner des raisons de notre espérance.
Merci de votre indication concernant la déclaration du cardinal. Il est urgent de faire sentir à nos prêtres que nous sommes une communauté avec eux et autour d'eux. D'abord parce que c'est notre premier devoir. Ennsuite, parce que la rareté des vocations vient largement de la froideur des paroissiens, entre eux et envers leurs prêtres ! ]

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Écrit par : kiki | 07/04/2008

TEST

> je me permets de faire un test je n'arrive pas à passer sur les réactions à votre note (extra) sur mai 68...la machine me demande un "autre code"?

v.

[ De PP à V. - Diantre. ]

Écrit par : vicenzo | 07/04/2008

LE MYTHE DES VALEURS

> Je suis frappé par la récurrence de l'expression : "pour lui transmettre les valeurs chrétiennes" , "pour lui transmettre certaines valeurs morales" dans les déclarations d'intention des parents demandant le baptême pour leur enfant.
Cela me gêne à chaque fois et, sans juger quiconque, me paraît révéler une croyance plus "idéologique" qu'une foi en la personne du Christ Sauveur, une conception plus moralisante de notre religion plus qu'une foi vécue comme une libération.
C'était justement le thème de la deuxième lecture de dimanche : "Vous le savez : ce qui vous a libérés de la vie sans but que vous meniez à la suite de vos pères, [...] c'est le sang précieux du Christ, l'Agneau sans défaut et sans tâche." (1 Pierre 18-19).
Je suis tombé à ce propos sur ce magnifique texte du regretté Mgr Renaudin, qui fut curé de St Philippe du Roule à Paris, puis évêque de Pontoise, dans un livre-entretien avec J.F. Bouthors, paru il y a 6 ans chez Bayard :

- On parle pourtant volontiers des « valeurs chrétiennes ».

- Eh bien, pour parler net, cela m'inquiète un peu. Je ne voudrais pas que, quelle que soit la grandeur de ces valeurs, elles prennent la place de Dieu. Dieu seul est Dieu.
Même la liberté n'est pas Dieu, même la tolérance n'est pas Dieu, même la justice n'est pas Dieu, même la famille n'est pas Dieu.
Moi, comme évêque, je n'ai pas d'abord à défendre des valeurs, aussi grandioses soient-elles. Je souhaite bien sûr que nous partagions tous les valeurs qui découlent de notre foi en Dieu fait homme, mais comme je désire surtout que chacun rencontre personnellement Jésus !
Je dois annoncer Jésus. Parfois, je me demande si nous en sommes toujours persuadés. Si on prend les valeurs pour Dieu, le risque est grand de devenir idolâtre et intolérant. Le fanatisme n'est pas loin. De surcroît, les valeurs peuvent être celles d'une certaine époque, d'une certaine culture. Alors les autres, ceux qui ne s'y reconnaissent pas, qui sont-ils ? des barbares ?
J'insiste, nous annonçons tout autre chose. La Parole. Ni une doctrine, ni une morale, ni une philosophie.
Quelqu'un parle: l'Unique qui s'adresse à chacun de nous, qui nous appelle par notre nom, qui nous rejoint dans le secret de notre cœur et de notre vie.
Pour annoncer cette Parole qui a retenti un jour dans l'histoire, qui a pris un visage et une voix, qui est vivante, il faut d'abord l'écouter. Se soucier de son authenticité est nécessaire, mais cela ne suffit pas. Il faut encore la dire de façon telle que celui à qui elle s'adresse puisse l'entendre, afin d'être en mesure, s'il le veut, de lui répondre. Et cette Parole s'enrichira de sa réponse. Car la parole de l'homme qui écoute, entend et répond à la Parole de Dieu, fait partie de la Parole de Dieu.

Mgr Hervé Renaudin, évêque de Pontoise,
décédé le 18 janvier 2003

Écrit par : Michel de Guibert | 08/04/2008

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