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16/03/2008

Israël, le Vatican et la culture judéo-chrétienne : pour un dialogue inédit

231990113.jpg Une  rencontre s'est tenue au Vatican le 10 mars  à l’initiative du Conseil pontifical de la culture et de l'ambassade d'Israël près le Saint-Siège, sur le thème : "Israël et le Vatican - Réflexions sur la culture judéo-chrétienne"... 


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Mgr Gianfranco Ravasi (président du Conseil pontifical) a proposé cinq « itinéraires de dialogue » :

1. la conception théologique du monothéisme :  « le chapitre III de l'Exode où est écrit "je suis celui qui suis", est la page la plus emblématique d’une vision du transcendant » ;

2.  une vision anthropologique commune : l'homme selon la Bible est « une unité psychophysique » (« si nous regardons le texte hébreu du chapitre I de la Genèse, nous remarquons le parallèle : "homme et femme il les créa"… L'image de Dieu qui est en nous est cette relation d'amour entre l'homme et la femme, c'est ce qui nous donne une idée du divin. Si nous n'avions pas de corps nous ne pourrions pas nous en rendre compte, exprimer cette bipolarité sexuelle dans sa communion ») ;

3.  la valeur de la parole : la Révélation  se faisant à travers le souffle et la voix ;

4.  Dieu parle dans les faits, à travers les vicissitudes de l'histoire qui placent l'homme en leur centre ; 

5.  la filiation commune des juifs et des chrétiens par rapport aux textes sacrés.

 

L’ambassadeur Oded Ben-Hur a présenté le fait israélien comme « une nouvelle culture, une politique, une poésie, une littérature, une langue », un « mélange fascinant de communautés, de provenances mixtes, de connexions sociales jusqu'ici jamais expérimentées dans notre histoire ».  L’ambassadeur a ouvert cette perspective inédite : «La culture israélienne est moins éloignée de la culture chrétienne que de la culture juive. D'un côté, les juifs ont apporté en Israël beaucoup de valeurs et de coutumes absorbées dans l'Europe chrétienne. De l'autre, le juif israélien est généralement plus séculier, laïc, moins lié à la religion juive que ne le sont les juifs de la diaspora »...  « L'Etat moderne d'Israël et sa culture particulière, qui est encore aujourd'hui en évolution, sont en substance la renaissance d'une culture et d'une tradition qui existaient en Israël il y a deux mille ans et qui a donné naissance à la culture chrétienne »…  « Les différences entre nous, qui trouvent leurs racines dans notre histoire commune, ont créé haine et discrimination, mais notre plus grand ennemi est le gouffre de l'ignorance, ou pire encore, le manque de volonté de se connaître l'un l'autre ».

La culture israélienne est « un creuset de rencontre, intéressant et unique, entre les valeurs, les coutumes, les idéaux et les concepts mixtes qui puisent dans la culture juive et dans la culture chrétienne », a estimé l’ambassadeur, soulignant que ce terrain neuf est très propice au dialogue.

 

Source : L'Osservatore Romano.

Commentaires

GOUFFRE

> "Le gouffre de l'ignorance" ! Bien vu. Il n'est que temps de commencer à jeter des passerelles sur ce gouffre.

Écrit par : Pitom | 16/03/2008

CONNAÎTRE

> Le drame est double : pendant des siècles les chrétiens ont mal connu ou méconnu la Première Alliance. Depuis une trentaine d'années, ils la découvrent mais tombent dans l'excès contraire : demander au judaïsme moderne (né en même temps que le christianisme) la clé de la foi chrétienne, ce qui n'a pas de sens puisque le judaïsme récuse la divinité du Christ. Savoir pourquoi il la récuse, et respecter ces raisons tout en n'étant pas d'accord avec elles, c'est la difficile et nécessaire démarche du dialogue de la part des chrétiens. D'où l'intérêt du discours de l'ambassadeur, qui attire l'attention sur la culture israélienne contemporaine, lieu d'échanges, au lieu de focaliser sur le religieux, lieu de la source commune (certes) mais aussi de la divergence radicale (le Christ). Les chrétiens vont devoir apprendre à dialoguer sans se renier, et d'abord à connaître leur propre foi, ce qui n'est plus le cas très souvent. Les juifs pieux le leur disent d'ailleurs sans fard, et à juste titre.

Écrit par : Anne-Marie Bady | 17/03/2008

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