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02/03/2008

Linceul de Turin : la datation au carbone 14 mise en doute par son propre auteur

724401609.jpgLe directeur du laboratoire anglais :

« je me suis peut-être trompé »


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Du journal valaisan Le Nouvelliste –  1er mars :

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<<  REBONDISSEMENT -  Les aveux récents du directeur du laboratoire d’Oxford, qui avait conclu en 1988 à la non-authenticité du linceul, relancent le débat sur la datation du Saint Suaire.

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<<  Le mystère s’épaissit autour du saint suaire, qui aurait contenu la dépouille de Jésus-Christ après sa crucifixion. L’institut de l’accélérateur radiocarbone d’Oxford avait conclu, dans une étude publiée en 1988, que ce linceul vénéré par l’Eglise depuis de nombreux siècles n’était pas authentique. Or, Christopher Bronk Ramsey, son directeur, a déclaré il y a quelques jours à la BBC qu’il s’était peut-être trompé en le datant de 1260 à 1390 après Jésus-Christ. Son aveu relance le débat sur la relique, dont on n’a jamais pu conclure avec certitude s’il s’agissait en effet du linceul de Jésus. L’opinion est toujours divisée entre ceux qui estiment, analyses de carbone 14 à l’appui, que le précieux tissu date du Moyen Age et d’autres qui jugent cette méthode insuffisante pour aboutir à des conclusions solides.  

Echantillon pas représentatif pour le C14 

Ce rebondissement fait suite à une longue série de controverses. Quelques années après les conclusions des études d’Oxford, une recherche est menée en 2005 par un laboratoire. Elle prouve que l’échantillon prélevé précédemment pour  les analyses n’était pas représentatif. Des analyses statistiques effectuées par des chercheurs montrent que les parties de l’échantillon qui avaient été transmises aux trois laboratoires pour la datation n’étaient pas semblables en termes de concentration en carbone 14. Les différences constatées d’une partie de l’échantillon à l’autre ont finalement été expliquées. Les auteurs de l’étude ont soumis à trois experts en textiles anciens un cliché de l’échantillon prélevé avant sa subdivision. Tous trois ont repéré un raccommodage couvrant en partie les échantillons prélevés. L’échantillon analysé était donc issu d’un racommodage qui aurait été effectué après le XIIIe siècle. Par ailleurs, la procédure à effectuer lors de l’analyse au carbone 14 n’avait pas été respectée; un seul échantillon avait été prélevé au lieu des sept qui auraient dû être examinés et aucune analyse microscopique ou chimique n’avait été faite.  

Le tissu, les pollens et les empreintes 

Le revirement d’opinion de Christopher Bronk Ramsey réjouit le professeur Pierluigi Baima Bollone. Professeur de médecine légale à l’Université de Turin et auteur de nombreux livres sur le sujet, il est considéré comme un expert en la matière. Le scientifique estime que le saint suaire, loin d’être d’époque médiévale, pourrait être authentique. Depuis plusieurs années, Pierluigi Baima Bollone s’intéresse à la question. Il explique que les indices d’authenticité sont  multiples. «Un tissu parfaitement identique au saint suaire, provenant du fort de Massada (Israël) est conservé dans le Musée de Jérusalem. Sa datation a été prouvée et tous les détails de sa fabrication prouventqu’il vient du même atelier de tissage que celui du saint suaire. Ensuite, les fils de lin du linceul ne correspondent pas à la période égyptienne mais à la période syro-palestinienne, quiest celle de Jésus.» On peut aussi évoquer la question des pollens trouvés sur le linceul. Ceux-ci jouent un rôle très important. Max Frei Sulzer, directeur de la police scientifique de Zurich, a étudié l’usage des pollens dans les enquêtes. Chaque pollen ayant une origine spécifique, le chercheur a pu établir que ceux trouvés sur le linceul proviennent d’Anatolie et de Jérusalem, ainsi  que du Bosphore. Ses trouvailles accréditent la croyance selon laquelle le saint suaire, parti de Jérusalem, serait  passé par l’Anatolie, Odessa et Constantinople. Le professeur Baima Bollone souligne que les empreintes de monnaie inscrites dans le linceul au niveau des paupières forment également un indice important. Apposées pour fermer les yeux du mort, des pièces de monnaie parfaitement similaires sont exposées à Budapest, qui datent de l’an 30 après Jésus-Christ. Le Turinois est catégorique: «Toutes ces preuves contredisent de manière évidente la datation au carbone 14.»  

Tissu énigmatique 

Le professeur Baima Bollone relativise par ailleurs la fiabilité de la méthode au carbone 14 sur laquelle se basent toutes les études selon lesquelles le linceul n’est pas d’époque. Il en explique le fonctionnement. «Tout organisme vivant contient du carbone naturel ainsi qu’une quantité très peu élevée de carbone radioactif. Ce carbone radioactif est soumis à une loi d’extinction décroissante,qui permet de dater l’objet ou la personne sur lesquels on effectue une recherche. Quand on  travaille sur une momie, par exemple, on peut calculerl’âge qu’elle a en comparant la quantité de carbone radioactif qu’elle contient à son taux de carbone naturel.» La possibilité de dater des reliques très anciennes semble très séduisante, mais elle a ses limites, et pas des moindres: des incertitudes de plusieurs centaines d’années dans la datation sont constatées. Le Turinois conclut, philosophe: «Aucune méthode n’est totalement fiable. Il faut donc toujours rester prudents.» Sera-t-on un jour fixé sur l’authenticité de ce linceul qui ne cesse d’alimenter l’imaginaire des fidèles? Un documentaire produit par la chaîne de télévision BBC sera diffusé le samedi de Pâques. L’occasion d’en apprendre plus sur les secrets de ce tissu énigmatique qui a traversé les siècles. Et qui n’est pas près de dévoiler toute son histoire passionnante. >>    

Fin de l’article du Nouvelliste.

 

Commentaires

QUE CACHAIT LA MANIP ?

> Combien de temps M. Bronk Ramsey aura-t-il mis à avouer ce que lui reprochaient les scientifiques du STURP depuis les lendemains de la "datation" ? Que cachait la manip (viol des protocoles scientifiques habituels, etc) ? Et l'autre laboratoire, quand va-t-il faire lui aussi amende honorable ?

Sirmio

[ De PP à S. - Des scientifiques - ceux du STURP, mais aussi un Soviétique physicien nucléaire et prix Lénine !!- dénonçaient dès 1994 la datation au C14 comme une manipulation. J'avais fait écho à leurs travaux dans un article de quatre pages du Figaro Magazine - qui m'avait d'ailleurs valu une réflexion hostile de Robert Hersant, me demandant de quel droit je remettais en cause "la datation scientifique au carbone 14". La pression médiatique jouait en effet à 98 % en faveur de la datation médiévale. Certes la résistance scientifique du STURP pâtissait (mais très marginalement) de l'agitation d'une secte qui faisait du Linceul "sa bannière" ; mais après la dispersion de ladite secte, la pression médiatique ne s'est pas relâchée. On notera que l'info Bronk nous vient de Suisse. Il ne me semble pas en avoir eu d'écho dans la presse française jusqu'ici. ]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Sirmio | 02/03/2008

COQUILLE

> Etes-vous sûr que le Linceul ait franchi la Mer Noire pour aller à Odessa, au Sud de l'Ukraine ?
Ce qui est attesté est son passage de Jérusalem vers l'Anatolie et vers Constantinople...

MG


[ De PPà MG - Ce texte n'est pas de moi : c'est un article que je cite. "Odessa" est visiblement une coquille de réviseur (pour "Edesse" - "Edessa" en grec et en italien - , ville de l'actuelle Turquie où le passsage antique du Linceul est attesté). ]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Michel de Guibert | 02/03/2008

AUCUN

> Croyant, je n'ai jamais été surpris des conclusions de la première enquête faite par des scientifiques dont certains étaient de la NASA; mais il y avait trop de jubilation chez ceux qui la contredisaient qq temps aprés en s'appuyant sur le test au C14 . Cependant parmi tous ces contradicteurs qui ne laissaient aucune place au doute , il n'y en avait aucun capable d'expliquer comment cette"supercherie" avait pu être réalisée non seulement au Moyen Age mais aussi de nos jours.
Reconnaître l'aspect INEXPLICABLE, miraculeux, du Saint Suaire , c'est reconnaître la Divinité du Christ. Avec toutes les conséquences religieuses que cela implique.
Les passions déchainées par le film de Mel Gibbson , La Passion, confirmeront cette inquiétude.

Écrit par : Briche | 02/03/2008

DIFFICULTE

> Il y a néanmoins une difficulté théologique à vouloir que le Linceul soit la preuve de la résurrection du Christ : si preuve objective il y avait, l'acte de foi n'engagerait plus la liberté de la personne croyante ; il serait "imposé" de l'extérieur par un "fait scientifique". Ce qui reviendrait à supprimer l'acte de foi. Donc l'essence du christianisme !

Écrit par : Martin Guez | 02/03/2008

RASSUREZ-MOI

> Je rejoins Martin Guez et son analyse.
Que ferions-nous en l'occurrence d'une "trace" laissée par Dieu ?
Nous serions bien embêtés !
Plus que d'un simple signe miraculeux en effet, toujours interprétable, je parle ici de "trace" limpide, fourrée sous le nez de gens qui seraient défaits devant la preuve.
Si l'authenticité du Linceul était avérée, j'irais même jusqu'à parler de négligence de la part de Dieu (j'espère que je ne choque personne et que vous comprenez l'humour froid), lui qui, depuis la nuit des temps, s'échine à respecter la liberté de la personne humaine.
Voilà pourquoi je rejoins l'analyse de Martin Guez.
Le linceul nourrit l'Espérance chez les chrétiens, il est un véritable pied de nez fait à la raison raisonneuse car les expertises passent et sa dimension merveilleuse reste et provoque.
Cependant, il me convient ainsi.
Et si je ne peux interpréter les desseins de Notre Père, je ne peux éviter d'être envahi d'une crainte superstitieuse, alors qu'on ne peut pas faire plus cartésien et rationaliste que moi : Si un jour, la preuve existait de l'authenticité du Linceul et de la dimension définitivement inexplicable du procédé d'impression de ce qui est encore "un personnage", je me dis superstitieusement, que nous ne serions pas loin de la fin des temps.
Rassurez-moi ☺

Écrit par : Tito | 02/03/2008

@ PP

> Oui, on a des traces du passage du Linceul à Edesse, ville d'Anatolie orientale aux confins de la Syrie et de l'Irak, et l'un des tout-derniers endroits où l'on parlait encore araméen.
Les Chrétiens qui s'y trouvent encore (l'exode est grand) sont de rite syriaque ou de rite assyro-chaldéen.

Écrit par : Michel de Guibert | 02/03/2008

PIETISME

> Franchement, je ne vois pas comment une "preuve" de la Résurrection du Christ bafoue notre liberté. Ce type de piétisme est plutôt choquant.
La liberté de l'homme face à Dieu réside en ceci : l'acceptation ou le refus de son amour. Avoir la foi, c'est faire confiance.
Mais où donc est la liberté dans le fait de ne pas savoir que Christ est le Sauveur? Au contraire ce pourrait être l'inverse : c'est dans la communion avec Dieu que nous faisons l'expérience d'une liberté véritable.

Pour nourrir notre foi, nous avons besoin de "preuves", fussent-elles partielles, incomplètes, car nous ne sommes pas de purs esprits.

D'ailleurs, quand nous accordons notre confiance à quelqu'un, nous savons préalablement qu'il existe et qui il est.

Si nous n'avions réellement pas de preuves, les dés seraient pipés. Il n'y aurait pas de liberté.

Hélas, ce que dit Martin Guez, nous l'entendons à tout bout de champ. A ceux qui disent depuis les modernes "La foi est irrationnelle", on trouve des malins pour dire : "bien sûr, mais c'est normal; c'est que Dieu respecte notre liberté." C'est une manière de de sublimer ce qui est en fait une résignation.

De toute façon, même la preuve la plus évidente ne suffira pas pour un acte de foi. Nous avons toujours du mal à nous donner totalement à quelqu'un, ce quelqu'un fût-il Dieu.

Dans l'Evangile d'aujourd'hui, les pharisiens ont pu constater l'authenticité de la guérison de l'aveugle ; mais ils ne sont pas parvenus jusqu'à l'acte de foi. Ils se sont, c'est le mot, aveuglés.

Écrit par : Blaise | 02/03/2008

"PREUVES" ?

> Je suis bien d'accord avec la remarque judicieuse de Marin Guez, et, bien qu'intimement persuadé de l'authenticité du Linceul de Turin. je suis toujours très méfiant vis-à-vis de ceux qui voudraient y voir des "preuves".
Cela me rappelle le passage d'Evangile (Luc 16, 19-31) où le mauvais riche voudrait que Abraham envoie le pauvre Lazare avertir ses frères ; la réponse d'Abraham est lumineuse : "Ils ont Moïse et les prophètes : qu'ils les écoutent ! (...) S'ils n'écoutent pas Moïse ni les prophètes, quelqu'un pourrait bien ressusciter d'entre les morts : ils ne seront pas convaincus." (Luc 16, 29.31)


Cela dit, il n'est pas interdit, bien au contraire, d'y voir un signe, in témoin magnifique de la Passion et de la Résurrection du Christ, et d'en faire un objet de méditation et de contemplation.


Nous aurons, pour notre part, la grâce et la joie de chanter le Samedi Saint, devant l'image du Linceul grandeur nature exposée dans notre église, un Office de la descente aux enfers (incluant la lecture du grand sermon de Saint Epiphane, ce texte magnifique pour les Ténèbres du Samedi Saint, quand le Christ vient chercher Adam et relever les justes qui sont dans l'attente).


http://scholasaintmartin.free.fr/

Écrit par : Michel de Guibert | 02/03/2008

UN SIGNE

> Je crois que le Linceul est un "signe", plutôt qu'une preuve au sens rationaliste. Un signe pour les croyants de notre temps, en particulier pour ceux qui sont formés à la méthode scientifique, au "moule", et qui peuvent être perturbés par les découvertes de la science (toujours partielles et jamais définitives de toute façon). Un signe qui par sa beauté et son mystère, nous montre que la résurrection n'est pas une explication déraisonnable.
Les croyants formés au moule scientifique (je pense en faire partie) sont interloqués devant ce signe, qui contredit la raison raisonnante, mécanique, à court terme.
Et par là ce signe nous rend l'espérance ...
Les croyants des temps anciens, n'avaient pas la foi perturbée ou contredite par des arguments scientifiques (ou pseudo). Et n'avaient pas besoin de ce signe pour conforter leur foi. Or les mystères de ce signe, apparaîssent à l'humanité au moment du développement des sciences , précisément à partir de la photographie..., au moment où l'humanité en a besoin ...
J'y vois comme un clin d'oeil de Dieu, pour notre temps :"puisque vous argumentez à partir de la science, pour tenter de semer l'incrédulité, et bien expliquez donc, avec la science, l'existence de ce suaire ..."
Et qui a traversé les temps de manière ahurissante!

De toutes façon, comme le dit je ne sais plus quel passage de l'Ancien Testament, ceux qui ne veulent pas croire, refuseront toujours les faits les plus évidents.
La preuve de l'existence de Dieu, est tout simplement dans le fait que nous, nous existons, et pouvons contempler l'existence de monde, de la Création.
L'étude de la moindre parcelle de l'Univers crie l'existence d'un Dieu créateur.
Le Linceul de Turin n'est qu'un signe de plus, mais quel signe merveilleux, et quel problème à résoudre pour ceux qui utilisent la science contre Dieu!!

Écrit par : Rémy | 02/03/2008

IMPORTANT

> Expliquer scientifiquement et rationnellement la formation de l'image sur le suaire, on ne pourra sans doute jamais, ou du moins on ne pourra jamais "lier" cette description scientifique à l'événement, du domaine de la foi, de la résurrection de Jésus. Et c'est très bien ainsi.
Mais il est important, quand il y a une imposture sur le terrain scientifique (ou au moins un grand manque de rigueur), de le dénoncer... Rien que par honnêteté !

Écrit par : Pimousse | 02/03/2008

BBC

> J'imagine que ce documentaire de la BBC va nous "apprendre" que le suaire de Turin, "selon de nouvelles informations explosives", aurait servi à envelopper l'enfant premier-né de Jésus et de Marie-Madeleine, "enfant que les autorités catholiques auraient caché en imprimant sur le suaire l'image du Christ crucifié"...

Écrit par : Bernard Couture | 02/03/2008

PREUVES

> Je m'étonne de certaines réactions. J'avoue que, croyant (je crois), j'ai parfois quelques difficultés avec les apparitions mais, si vous êtes pleinement croyants, alors, des preuves de l'existence de Dieu ont été données, à Lourdes, ou encore à Fatima. Rassurez-vous : même si la datation était réfutée, s'il apparaissait que le Linceul datait bien de l'époque du Christ, cela n'emporterait pas nécessairement la conviction. On pourrait, aussi, avancer que le linceul date peut-être de cette époque... mais que l'homme, dessus, n'est pas le Christ.
Pour compléter l'information de chacun, je soumets ce lien, dont Patrice de Plunkett, abonné à Zenit, a certainement connaissance : http://www.zenit.org/article-17414?l=french

Écrit par : koz | 02/03/2008

PAS D'ACCORD

> Pas d'accord avec Tito. Certes je n'ai pas besoin du linceul pour croire. Mais le linceul n'est pas n'importe quelle trace. Il s'agit d'un négatif photographique. En 1989, le photographe Jean Dieuzaide, dans une audacieuse exposition de la galerie du Château d'Eau de Toulouse sur le Saint Suaire, ne cessait de le rappeler avec un enthousiasme (au sens étymologique de «possession divine») qui laissait sans voix la presse volontiers narquoise de l'époque. Et ce seul fait doit provoquer notre réflexion. Dieu embrasse tout d'un seul regard. Y compris nos technologies modernes et notre consommation d'images. Négligence ? je ne crois pas, plutôt un clin d'oeil, d'une extraordinaire actualité.

Écrit par : Frédéric RIPOLL | 03/03/2008

PAS LÀ

> Preuve ou pas preuve ? La science détruira-telle l'acte de foi ?

Le problème n'est pas là.

Ce linceul a recouvert un homme de la région de Jérusalem, qui a été crucifié, durant le 1er siècle. Cela fait beaucoup de coïncidences avec NSJC. Mais il y a de nombreuses autres preuves de l'existence de Jésus-Christ. Il y a même plus de preuves que de l'existence de Jules César !

Cela n'altère en rien l'acte de Foi ou ce que le linceul ne dira pas :
- Ce Jésus est le Fils de Dieu, né d'une Vierge
- ll est Ressuscité d'entre les morts

Mais il est amusant de voir des "scientifiques" essayer de nier les preuves de l'existence de Jésus-Christ. Il leur faudrait aussi nier l'authenticité des épines, des clous, des fragments du bois de la Croix, du suaire d'Oviedo, des 4 Evangiles, etc, etc.

Écrit par : jacques | 03/03/2008

@ tous ceux qui adhèrent au message de Martin Guez :

> que faites-vous de tous les miracles réalisés par l'intercession des Saints et Bienheureux ou même des miracles "tout cours" comme à Lourdes ?

Cela relève de la même "chose" que le Linceul.

De plus, que faites-vous des miracles que le Christ a réalisé lui-même et dont les témoignages sont arrivés jusqu'à nous ?

Que faites-vous de l'enseignement des Apôtres et qui a donné lieu à la création des Eglises Catholiques et Orthodoxes ?

C'est pas scientifique le mécanisme de transmission par Tradition ?

Écrit par : Boris | 03/03/2008

CALENDRIER

> Il y a peut-être une explication plus simple aux erreurs présumées de datation du linceul.
Est-on sûr du calendrier en cours ?
Bien entendu je ne suis pas assez érudit pour argumenter sur ce point technique, mais avouons que sur 2000 ans les erreurs scientifiques et les manipulations politiques sont envisageables.
Sans souscrire inconditionnellement à certaines théories, je vous invite à prendre connaissance de cet ouvrage en ligne.
Les théories défendues ne sont pas forcément à prendre telles quelles mais les questions posées sont passionnantes.
A vous de juger, avec le recul necessaire.

http://pagesperso-orange.fr/initial.bipedalism/25ma.htm

Écrit par : odm | 03/03/2008

LA PHOTOGRAPHIE DU CHRIST
(Lettre de Paul Claudel à M. Girard-Cordonnier), 1935

> « Et voici qu'après les siècles écoulés l'image oblitérée reparaît tout à coup sous le tissu avec une véracité épouvantable, avec l'authenticité non plus seulement d'un document irréfragable, mais d'un fait actuel. L'intervalle des dix-neuf siècles est anéanti d'un seul coup, le passé est transféré dans l'immédiat. "Ce que nos yeux ont vu, dit saint Jean, ce que nous avons à loisir considéré, ce que nos mains ont manié du Verbe de vie". Ce n'est pas seulement une pièce officielle, comme serait, par exemple, un procès-verbal, une grosse de jugement dûment signée et paraphée : c'est un décalque, c'est une image portant avec elle sa propre caution. Plus qu'une image, c'est une présence ! Plus qu'une présence, c'est une photographie, quelque chose d'imprimé et d'inaltérable. Et plus qu'une photographie, c'est un "négatif", c'est-à-dire une activité cachée (un peu comme la Sainte Ecriture elle-même, prendrai-je la liberté de suggérer) et capable sous l'objectif de réaliser en positif une évidence [...] »

« [...] J'exprimerai ma pensée en disant que ce que nous apporte cette apparition formidable, c'est encore moins une vision de majesté écrasante que le sentiment en nous, par-dessous le péché, de notre indignité complète et radicale, la conscience exterminatrice de notre néant. Il y a dans ces yeux fermés, dans cette figure définitive et comme empreinte d'éternité, quelque chose de destructeur. Comme un coup d'épée en plein coeur qui apporte la mort, elle apporte la conscience. Quelque chose de si horrible et de si beau qu'il n'y a moyen de lui échapper que par l'adoration. C'est le moment de se souvenir du magnifique verset d'Isaïe (VI, 10) : "Ingredere in Petram, et abscondere in fossâ humo a facie timoris Domini et a gloria Majestatis Ejus." »

« [...] La photographie nous a rendu ce corps que les plus grands mystiques ont à peine osé envisager, martyrisé littéralement depuis la plante des pieds jusqu'à la cime, tout enveloppé de coups de fouet, tout habillé de blessures, en sorte que pas un pouce de cette chair sacrée n'a échappé à l'atroce inquisition de la Justice, ces lanières armées de plombs et de crochets sur elle déchaînées ! ... Ce ne sont point des phrases que nous déchiffrons ligne à ligne : c'est toute la Passion d'un seul coup qu'on nous livre en pleine figure.»

Écrit par : Blaise | 03/03/2008

BOOMERANG

> Pourquoi notre époque si friande de polars mystico-médiévalo-ésotériques ne se passionne-t-elle pas pour l'affaire du Suaire ? Cette affaire honore tout ce qu'elle dit rechercher dans les romans foireux du style Da Vinci Code, sauf que dans le cas du Suaire l'affaire est vraiment sérieuse et non accusatrice à l'égard de l'Eglise catholique. Pour le coup, dans l'épisode du carbone 14 c'est la "science" qui aurait menti et conspiré pour cacher la vérité ! Bel effet boomerang !

Écrit par : B.H. | 03/03/2008

@ B.H.

> Il y a eu un roman publié sur la question de la datation du Linceul de Turin : "Le Manuscrit du Saint-Sépulcre", de Jacques Neirynck (Editions du Cerf, 1995)

Écrit par : Michel de Guibert | 04/03/2008

REPONSES A QUELQUES COMMENTAIRES

> Merci à Martin Guez, à Tito, à Rémy et à Pimousse d'avoir mis en garde contre l'emploi abusif du terme de "preuve" à propos du Linceul de Turin.

Les réactions épidermiques de bon nombre d'autres commentateurs qui revendiquent l'emploi du mot "preuve" illustrent bien que la question était à mon sens importante et mal comprise.

@ Blaise qui voit dans le refus de parler de "preuve" une forme de "piétisme" et qui donne comme exemple la confiance que l'on accorde à quelqu'un, je répondrai précisément que la confiance que l'on donne ne repose pas sur des preuves, mais précisément sur le fait qu'on fait confiance, qu'on "donne foi" à quelqu'un... et parfois cette confiance est trahie (ce qui n'est bien sûr pas le cas avec le Christ : "Je mets mon espoir dans le Seigneur, je suis sûr de sa parole", dit le psalmiste).

@ Koz qui affirme que des preuves de l'existence de Dieu ont été données à Lourdes et à Fatima...
et
@ Boris qui invoque les miracles opérés par les saints ou par Jésus lui-même...
je répondrai que les miracles sont des "signes", et pas des moindres, et non des "preuves" ; les signes peuvent venir au secours de notre faiblesse, ils ne constituent en aucun cas le coeur de la Foi qui ne repose pas d'abord sur des "preuves", mais sur des "témoignages".

@ Jacques, qui s'offusque à juste titre des tentatives vaines et farfelues de nier l'existence historiques de Jésus, je répondrai, en accord sans doute avec lui, que ce n'est pas de cela qu'il s'agit ici, mais de la Foi en la Résurrection de Jésus Fils de Dieu.

Je pense, pour ma part, que l'authenticité du Linceul de Turin est d'une très forte probabilité confinant à la certitude, que nous pouvons voir dans cette insigne relique un témoin privilégié de la Passion de Notre Seigneur parfaitement conforme aux Evangiles (on a pu parler à cet égard d'un cinquième Evangile), que nous pouvons même y voir un signe de la Résurrection du fait de la disparition mystérieuse (sans arrachement des caillots de sang) du corps qu'il a enveloppé...
Il s'agit donc sans doute d'une relique d'une importance capitale.
Mais je me refuse à parler de "preuve" qui emporterait "obligatoirement" l'adhésion sous peine de n'être plus croyant ; la Foi n'est certainement pas contraire à la raison, nous sommes d'accord, mais le miracle ne s'explique pas rationnellement, il se constate et il est de l'ordre du signe, pas de la preuve.

Odile Celier, dans un ouvrage par ailleurs contestable sur certains points, notamment son adhésion un peu hâtive et naïve à la datation médiévale par le C14 ("Le signe du Linceul", Ed. du Cerf, 1992), avait remarquablement cerné ce risque de dérive faisant du Linceul une "preuve" bientôt plus importante que les Evangiles et ne laissant plus libre le croyant de contempler l'image avec humilité dans la Foi de l'Eglise ("C'est ta Face, Seigneur, que je cherche, ne me cache pas ton Visage", dit encore le psalmiste).

Écrit par : Michel de Guibert | 04/03/2008

ME VOILA RASSURE

> Vos messages m'éclairent beaucoup et me rassurent de fait.
Merci.
Vous avez raison, Rémy, de parler de "clin d'œil" plutôt que de négligence, cela correspond tellement plus à l'économie d'un plan divin, à la volonté d'un Dieu qui "embrasse tout d'un seul regard" comme le dit F.Ripoll. Notre époque est rationnelle, c'est vrai, pas forcément raisonneuse, comme je le dis moi-même, et c'est à elle de composer avec cette "trace" déposée là pour l'intriguer, la provoquer au sens noble du terme.
J'insiste sur le mot "trace", conforté en cela par un illustre prédécesseur cité par Blaise : "Et voici qu'après les siècles écoulés l'image oblitérée reparaît tout à coup sous le tissu avec une véracité épouvantable, avec l'authenticité non plus seulement d'un document irréfragable, mais d'un fait actuel. L'intervalle des dix-neuf siècles est anéanti d'un seul coup, le passé est transféré dans l'immédiat."
"Le passé est transféré dans l'immédiat". Avec son verbe, Paul Claudel met les mots exacts sur mon obstination à considérer le Linceul comme une marque indélébile qui a traversé le temps, à la différence de miracles sujets à témoignages humains et dont il ne reste que des ex-voto... de marbre.
Mais bien que marque indélébile pour le croyant que je suis, j'accepte que ce passé transféré hors de son temps soit réfuté par le cartésien que je suis tout autant, tant que celui-ci n'aura pas été rassasié.

Je ne vois pas de croisade, je ne vois pas de complot dans les doutes et les réticences montrés par le monde scientifique à l'encontre du Saint Suaire, ne jouons pas au Da Vinci Code à l'envers.
Je suis trop proche de ce monde rationnel pour n'y voir que malice et perversion.
Imaginez l'effort nécessaire pour accepter, et je cite encore Paul Claudel : "… ce corps que même les plus grands mystiques ont à peine osé envisager" !

Mon commentaire précédent "Rassurez-moi" a été modéré par PP, à juste raison, car je comprends maintenant qu'il contenait un ou deux propos qui auraient pu vous blesser ou qui l'ont peut-être blessé. Je le remercie pour cette modération, le Suaire passionne, le Suaire provoque.

Peut-être que je crains, à l'instar de Martin Guez, qu'on l'utilise comme un étendard, une bannière derrière laquelle les justes devraient se rallier.

Voilà pourquoi il me convient tel qu'il se place à la frontière entre la Foi et la Raison.
Et peut-être bientôt prendra-t-il une autre place, mais alors ce sera une autre histoire.

Tito / sombre héros

Écrit par : Tito | 04/03/2008

TOUT CELA

> Le raisonnement des détracteurs du suaire y compris certains clercs trop désireux peut être de vouloir conserver l'illusion d'un pouvoir de gouvernance est simple: Dieu qui veut sa créature libre ne saurait le contraindre dans sa liberté, autrement dit Dieu ne saurait vouloir le tout et son contraire.
Ce raisonnement est faux non seulement parce qu'il fait fi de la liberté de Dieu mais aussi parce que le suaire n'est une preuve ni de l'existence du Christ ni moins encore de sa résurrection et que celui qui souhaite en contester le message pourra toujours le faire .
Il suffit de lire les commentaires pour se convaincre que tout peut être nié pour celui qui ne veut voir ni entendre:
le suaire a été refabriqué : c'est faux mais on l'a affirmé.
le suaire est une peinture médiévale: c'est faux mais on l'a affirmé...
Le suaire n'est pas une preuve parce que voir et entendre c'est d'abord accepter de voir et entendre: c'est parce que je cherche que je peux voir: la foi précède le fait de voir....la foi est la condition qui permet de voir....et c'est encore la foi qui permet de comprendre: comment Jean aurait il "cru" à la résurrection à la seule vue des linges si quelque part il n'avait été préalablement convaincu de la divinité du Christ.

Pour autant, pour celui que le Christ a déjà converti , le suaire est une formidable actualisation à l'adresse de notre temps du message christique , un message puissant qui nous replace très exactement dans la situation de Jean venant de pénétrer dans le sépulcre.

Oui je le crois vraiment, nous arrivons à la fin d'un temps....il aura fallu 2000 ans ou deux jours de la semaine de Daniel pour une nouvelle résurrection, ( cette fois le corps et non plus la tête...) ce fut d'abord une empreinte et comme une tâche, ce fut ensuite une ombre , ce fut encore la révélation d'une image positive, ce fut enfin un volume et un nom, ce sera demain le retour du Christ...CEST TOUT CELA LE SAINT SUAIRE et beaucoup plus encore, comme l'histoire d'une gestation du royaume qui adviendra.... mais à la lecture des écritures et avec le regard de la foi.

Écrit par : VAUTIER PATRICK | 04/03/2008

MERCI

> Merci Tito, "sombre héros" pour cette belle réplique. merci à vous, cher monsieur de Plunkett, pour nous inviter à votre table de l'esprit. Ces 20 commentaires de haut vol justifient pleinement l'existence de ce blog. Oui, Tito, comme c'est juste ... Oh combien ce Suaire passionne et provoque. car il est terriblement actuel par la fixité de ce regard sur nous, les hommes, par tout ce qu'il bouscule de certitudes ou d'incertitudes, selon l'endroit où on en est... Pour revenir à cette exposition de Jean Dieuzaide, j'ai le souvenir de la campagne d'affiches qui accompagnait l'expo : un cadrage serré sur le visage du Suaire, en format 80x120 dans les sucettes Decaux. La nuit, le passant, à pied ou en auto, restait scotché sur cette image rétro-éclairée. Et j'en connais plus d'un, athées sceptiques et libres penseurs qui, à l'époque m'avaient dit avoir été bousculé par l'image.
Ne craignons pas l'utilitarisme d'une telle démarche. Restons simples et humbles sous le regard bienveillant de Dieu.

Écrit par : Frédéric RIPOLL | 04/03/2008

Quelques considérations de bon sens :

1. S'il s'était agi de n'importe quel autre personnage historique, il y a longtemps que l'authenticité du Linceul aurait été reconnue.
2. Les évidences surabondent mais pour les "hommes de peu de foi" que nous sommes, il manquera toujours quelque chose à la démonstration.
3. Que peut bien vouloir dire :"Je crois à l'authenticité du Linceul mais je me refuse à y voir autre chose qu'un "signe"? Le constat est affligeant : il s'agit pour ceux qui s'obstinent à utiliser le mot "signe" de se montrer à la page et de ne pas passer pour crédules aux yeux du monde. Rémy se laisse surprendre les doigts dans la confiture : "c'est un signe plutôt qu'une preuve AU SENS RATIONALISTE DU TERME". Ben voyons !
4. On ne peut que souscrire au commentaire de BRICHE : Reconnaître l'aspect INEXPLICABLE, miraculeux du Saint-Suaire, c'est reconnaître la divinité du Christ, avec toutes les conséquences religieuses que cela implique.
5. Je donnerai le mot de la fin à Blaise : dire qu'une preuve de la résurrection du Christ bafoue notre liberté est un type de piétisme plutôt choquant car la liberté de l'homme face à Dieu réside non dans une preuve mais dans l'acceptation ou le refus de l'amour divin. C'est dans la communion avec Dieu que nous faisons l'expérience d'une liberté véritable. La preuve la plus évidente ne suffira jamais pour un acte de foi.

Écrit par : Dechamps | 08/03/2008

AFFLIGEANT ?

@ Deschamps

> Ce qui est affligeant, c'est de faire reposer la Foi sur des preuves plutôt que sur les témoignages des apôtres, et de faire d'une relique une idole.
Restons au seuil du mystère et contemplons le Visage du Christ mort et ressuscité ; le Linceul parle de lui-même, parfaitement conforme à ce que nous savons de la Passion du Christ e témoin discret de sa Résurrection.

Écrit par : Michel de Guibert | 10/03/2008

@ Michel de Guibert

> Je vous trouve un peu restrictif; pour ma part, je suis fasciné par cette enquête sur le Saint-Suaire même si ce n'est évidemment pas le fondement de la foi. Du niveau des meilleurs polars. Chacun a sa forme d'esprît, scientifique, littéraire et l'évangélisation doit s'adapter à son public. C'est ce que le Christ a fait avec saint Thomas. "Si je ne vois pas les plaies dans ces mains, si je ne mets pas ma main sur son côté..etc". C'est de la franchise et cela lui a valu, lorsque il a cru, d'être un évangélisateur remarquable. Il est saint et je ne pense pas que cela soit dû à un excés de zèle de la Curie. Tous les apôtres avaient leur faiblesse et leurs doutes. Tous les saints aussi d'ailleurs.

Écrit par : o.le-pivain@tele2.fr | 10/03/2008

SIGNES OU PREUVES ?

@ Olivier le Pivain

Je vous ai peut-être paru restrictif dans mon empressement à mettre en garde contre la recherche de "preuves" dans l'approche du Linceul de Turin, mais comme vous je suis passionné par ces recherches de tous ordres sur le Linceul et je suis parfaitement d'accord avec vous.
Notons que Thomas déclare : "Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt à l'endroit des clous, si je ne mets pas ma main dans son côté, non je n'y croirai pas." (Jean 20, 25)
Mais quand Jésus lui dit : "Avance ton doit ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d'être incrédule, sois croyant" (Jean 20, 27), il se prosterne et lui dit : "Mon Seigneur et mon Dieu" ! (Jean 20, 28).

Ayons la même attitude que Thomas devant le Linceul !
Thomas demande des preuves, mais sur les simples mots de Jésus, il tombe à genoux devant lui et fait profession de foi sans "vérifier", mais en croyant car Jésus a plus touché son coeur qu'apporté des preuves.

L'Evangile continue : "Il y eut encore beaucoup d'autres signes..." (Jean 20, 29)

Des signes, pas des preuves !

@ Dechamps

Je livre cela à votre méditation et à celle de ceux qui tiennent à tout prix à parler de "preuves"

Écrit par : Michel de Guibert | 10/03/2008

ICÔNE

> Je rajouterais juste une chose: Jean-Paul II disait du Saint suaire qu'il est la plus belle icône qui existe pour prier et méditer. Pour l'avoir vu lors de la dernière ostentation en 2000 (je crois), je peux vous dire que c'est tout à fait vrai. Je ne pose pas la question de la preuve ou non par le Suaire mais je contemple le Suaire. Par contre, comme historien de formation, je me passionne pour la question historique et scientifique du Suaire. Je pense qu'il est un signe et un défi, surtout à notre époque qui à fait de tels progrès scientifiques tout en devenant ultra-matérialiste. Il interroge l'observateur honnête intellectuellement mais il laissera toujours la liberté de la foi.

Écrit par : vf | 10/03/2008

@ vf

> Je suis en plein accord avec vos propos ; l'enquête historique et scientifique d'une part, et la contemplation de l'icône acheiropoiétique, de l'image "non faite de main d'homme" (comme disent les grecs pour désigner les icônes de la Sainte Face inspirées du Mandylion d'Edesse) d'autre part, sont de deux ordres différents qui ne s'excluent pas mais ne se confondent pas non plus.

P.S. : "ostension" (et non "ostentation" ; même si la racine du mot est la même, il y a une coquille !)

Écrit par : Michel de Guibert | 11/03/2008

> A Michel de Guibert: mille pardon. Effectivement, c'est ostension qu'il fallait lire.

Écrit par : vf | 11/03/2008

LA RETRACTATION

> J'observe avec intérêt que, sur plus de vingt commentaires, un seul réagit directement à l'information sur la rétractation du directeur d'Oxford. Ainsi, l'argument le plus utilisé par les détracteurs du Linceul est-il réfuté par son auteur.
Que leur reste-t-il ; le mémoire de Pierre d'Arcy ? L'examen du dossier publié en 1900 par Ulysse Chevalier, examen auquel s'est livré récemment M Emmanuel Poulle de l'Institut de France (voir le N°29 de la Revue Internationale du Linceul de Turin, publié par le CIELT) a mis en lumière la malhonnêteté intellectuelle du chanoine. Sait-on assez que ce personnage fut décoré de la légion d'honneur par le gouvernement qui décréta l'interdiction des ordres religieux ?
La présence sur le Linceul de traces de colorants ? Maigre indice, décelé par un seul chercheur, le Dr McCrone, désavoué par ses pairs et dont l'argumentaire a été réfuté par tous les autres chimistes.
Ce n'est donc plus l'authenticité du Linceul qui fait problème mais la signification qu'il convient de lui donner. Etrange débat car l'authenticité étant la qualité de ce qui mérite d'être cru, une fois établie, elle constitue nécessairement une preuve dans tous les sens du terme ! En ce qui me concerne, c'est aussi parce que je crois en Jésus vivant que je suis convaincu que le Linceul est authentiquement témoin de la résurrection. De fait, ce que Jésus nous a laissé n'est pas l'image d'un mort mais l'image de lumière du Fils ressuscité, la promesse d'un bonheur ineffable et d'un éternel échange amoureux avec la Source de toute Vie et de toute Vérité. Ainsi, c'est la foi qui m'a conduit au Linceul et non l'inverse.
Tout le reste, y compris les allusions blessantes a ma supposée idolâtrie, me semble une vaine querelle sur le sexe des anges.

Écrit par : Dechamps | 11/03/2008

@ Dechamps

> Ce doit être une querelle de mots car je ne suis pas loin de souscrire à l'essentiel de ce que vous dites... au mot "preuve" près !

Pardonnez-moi si je vous ai blessé en parlant du risque de faire d'une relique une idole.
J'avais trouvé autrement plus blessant votre propos :
« Que peut bien vouloir dire :"Je crois à l'authenticité du Linceul mais je me refuse à y voir autre chose qu'un "signe" ? Le constat est affligeant : il s'agit pour ceux qui s'obstinent à utiliser le mot "signe" de se montrer à la page et de ne pas passer pour crédules aux yeux du monde. »

Accordez-moi le bénéfice d'avoir d'autres intentions que de me "montrer à la page" ou de "ne pas passer pour crédule aux yeux du monde" quand j'insiste là-dessus.
Pour moi, le mot "signe" est au moins aussi fort que le mot "preuve", mais il n'est pas du même ordre.
Je me suis déjà longuement expliqué en plusieurs interventions précédentes que vous pourrez trouver au-dessus.
L'Evangile ne parle jamais de "preuves" mais de "témoignages" et de "signes" :
- "Il y eut encore beaucoup d'autres signes que Jésus a fait en présence des disciples et qui ne sont pas mis dans ce livre. Mais ceux-là y ont été mis afin que vous croyiez que Jésus est le Messie, le Fils de Dieu, et afin que, par votre foi, vous ayez la vie en son nom." (Jean 20, 30-31)
- "C'est lui le disciple qui rend témoignage de tout cela, et qui l'a rapporté par écrit, et nous savons que son témoignage est vrai." (Jean 21, 24)

Écrit par : Michel de Guibert | 12/03/2008

EXACT

> Je rends les armes! Les passages de st Jean sur la valeur du signe et du témoignage sont l'exacte interprétation théologique des miracles accomplis par Jésus. Je les avais perdus de vue. Merci de me les avoir rappelés et merci à P.P. d'avoir permis ce fructueux échange.

Écrit par : Dechamps | 13/03/2008

DERNIER MOT

> Un dernier mot si vous le permettez : dans l'avant-propos de son "Jésus de Nazareth", le pape Benoit XVI explique que le fossé s'est élargi depuis les années 50, entre le "Jésus historique" et le "Christ de la foi". Et bien, le Linceul témoigne de ce que Jésus n'est pas un mythe ; il restitue le Jésus historique, celui-là même dont la recherche historico-critique avait peu à peu masqué le visage. Jésus y apparaît pleinement dans les deux mystères qui respectivement, inaugure et clôture sa vie terrestre, son incarnation et sa résurrection. Le Linceul permet de reconstruire la foi et de rétablir l'amitié intime avec Jésus vivant et ressuscité, ce qui correspond aux vœux pressants du pape. Nous pouvons maintenant Lui parler littéralement face à face. Je pense que la balle est maintenant dans le camp du pape!

Écrit par : Dechamps | 13/03/2008

@ DECHAMPS

Merci.

Écrit par : Michel de Guibert | 13/03/2008

DES VOIES

> De toute façon, à l'heure qu'il est, nous ne savons pas encore si le suaire de Turin est authentique ou pas. Des fausses reliques, il y en a eu à foison. Peut-être une simple image est-elle plus souhaitable, car je crains que la dévotion aux reliques ne dérive facilement vers des comportements idolâtriques (sans que cela soit répréhensible en soi, bien sûr). Rappelons-nous le mot du Christ à la Samaritaine, dans l'Evangile de Jean: "Ne me touche pas". Le péché contre lequel le Christ met en garde Marie, je pense, c'est de vouloir se l'approprier, de tenir du divin, comme les païens et les anciens hébreux tenaient leur dieu à demeure dans le temple.

Dès les premières interventions, le débat s'est engagé sur de mauvaises bases, c'est-à-dire sur l'opposition simpliste entre "preuve" et "signe". A vrai dire, plutôt que de preuves il faudrait parler d'indices qui se cumulent et qui finissent par emporter la certitude. Et remarquons que saint Thomas d'Aquin n'a jamais proposé de preuves de l'existence de Dieu, mais des "voies". D'ailleurs, je ne les opposerai pas au témoignage. Les témoignages ne s'adressent pas seulement à la foi mais bien à l'intelligence. On ne se convertit pas seulement parce qu'un témoignage nous émeut, mais parce qu'il nous paraît probant.

Écrit par : Blaise | 14/03/2008

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