Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

12/02/2008

La femme dans la religion catholique

...n'est pas ce que croit la télévision :


m

Le 10 février, recevant le congrès international 'Femme et homme, l'humanum dans son intégralité', Benoît XVI a mis les choses au point quant au pseudo-problème de la femme dans la théologie catholique. Soulignant la nouveauté – dans l’Antiquité – du christianisme « qui reconnaît et proclame l'égale dignité et responsabilité de la femme par rapport à l'homme », il a signalé la persistance des préjugés culturels misogynes : « Il y a des lieux et des cultures où la femme est discriminée et sous-évaluée pour le seul fait d'être femme, où l'on a même recours à des arguments religieux et à des pressions familiales, sociales et culturelles pour soutenir la disparité des sexes, où sont perpétrés des actes de violence à l'égard de la femme, faisant d'elle un objet de mauvais traitements et d'exploitation dans la publicité et dans l'industrie de la consommation et du divertissement. »

Le monde actuel a besoin, a ajouté Benoît XVI, « d'une recherche anthropologique renouvelée qui, sur la base de la grande tradition chrétienne, intègre les nouveaux progrès de la science et les données concernant les sensibilités culturelles d'aujourd'hui, contribuant ainsi à approfondir non seulement l'identité féminine mais aussi masculine qui est également souvent l'objet de réflexions partiales et idéologiques ».

Par ailleurs, a-t-il indiqué, « l’unité-dualité de l'homme et de la femme se base sur le fondement de la dignité de toute personne, créée à l'image et à la ressemblance de Dieu qui ‘les créa homme et femme' », comme le souligne le livre de la Genèse (1, 27)… Face à des courants culturels et politiques qui cherchent à éliminer ou au moins à voiler et confondre les différences sexuelles inscrites dans la nature humaine, les considérant une construction culturelle ».

Benoît XVI a insisté sur la nécessité qu’on laisse la femme « collaborer à la construction de la société, en valorisant son ‘génie féminin' caractéristique ».

 

 

Commentaire -  Peu de chances pour que ce développement ratzingérien (pas plus que la théologie sexuelle de Jean-Paul II) soit signalé au public français : il est entendu une fois pour toutes que « les religions » méprisent la femme, et que l’Eglise catholique n’a admis que tardivement que celle-ci pouvait avoir « une âme ». Cette bêtise est répétée souvent par nos grandes gentilles vedettes ; elle est crue par les neuf dixièmes de  la  classe  médiatique et les quatre cinquièmes de la classe politique, qui ne savent rien de Marie (malgré le 150ème anniversaire des apparitions de Lourdes dont parlent tous les médias ces jours-ci). Ni, a fortiori, de sainte Hildegarde de Bingen (1098-1179) qui mériterait d'être la patronne secondaire de l’écologie et du féminisme.  Je leur offre donc cette citation :

 

« Hildegarde a laissé une œuvre multiforme qui a retenu depuis longtemps l’attention des spécialistes des études féminines, voire féministes. C’est à bon droit en tout cas que sa médecine, et la part à la fois importante et originale qu’elle y fait au corps féminin, ont suscité maint commentaire. La femme et son corps, en tant qu’origine de la vie, sont en effet très présents en divers endroits de son œuvre, et si des femmes écrivent à Hildegarde pour qu’elle les libère d’un flux de sang, par exemple, c’est qu’elle était créditée de son vivant d’une compréhension particulière de leurs maux, y compris physiques. Le traité médical qui lui est attribué, Cause et cure, se distingue de fait par l’attention accordée à la description du corps de la femme, à sa spécificité, à ses maladies, comme à l’accouchement et à ses douleurs. Le présent article entend donc d'abord rappeler en quoi les vues de la nonne à propos du corps féminin et de la conception tout à la fois s’inscrivent dans une tradition, mais aussi s’en démarquent : dans le cas de Hildegarde, la question des sources reçoit en effet rarement des réponses entièrement convaincantes et ce qui distingue sa pensée en la matière est une originalité irréductible. Or par ce qui est dit en particulier de l’enfantement à un âge avancé, le Cause et cure offre aussi de quoi nourrir la réflexion actuelle, en des temps où les limites de la procréation ont certes pu être repoussées par la médecine, mais où le désir d’enfant de la femme mûre est toujours exposé à des critiques au nom des lois de la nature, alors qu’il n’en est rien pour l’engendrement tardif au masculin… » 

(http://recherche.univ-paris8.fr/prod_fich.php?ProdNum=2382).

 

 

 

___

(*) pour le vingtième anniversaire de la lettre apostolique de Jean-Paul II Mulieris dignitatem.

 

 

 

Commentaires

HOMO

> La légende selon laquelle l'Eglise n’aurait admis que tardivement que la femme pouvait avoir « une âme », ou du moins en aurait discuté, viendrait de l'interprétation erronée d'une question soulevée lors d'un concile local, le concile de Mâcon, en 565.
Un évêque, qui maîtrisait mal la langue latine, aurait demandé comment il fallait traduire dans la Bible "homo" ("homme" = masculin ou "homme" = être humain)...
La question avait été vite réglée en lui expliquant que le mot latin "homo" (comme le mot grec "anthropos") désignait l'être humain, homme et femme, et en lui disant que le mot correspondant au masculin, était en latin "vir" (correspondant au mot grec "andros").

Écrit par : Michel de Guibert | 12/02/2008

LA FILLE DE SION

> J'ai lu, en 2005, "La fille de Sion" de J. Ratzinger que bien des journaleux devraient lire avant de débiter leurs habituelles âneries et je l'ai trouvé fin et intellectuellement lumineux. Certes, en tant que protestant, je n'adhère pas spirituellement à tout ce qui est dit concernant Marie, mais rien dans cet ouvrage n'autorise à dire que les catholiques sont misogynes, voire machistes à cause de leur foi. S'il s'en trouve qui méprisent les femmes, c'est lié à leur culture ou à la dureté de leurs coeurs (Matthieu 19 : 8), voire à une mauvaise compréhension de la Parole. Au contraire, c'est le christianisme qui a parlé de la libération de la femme (et même dans l'Ancien Testament mal compris par les religieux juifs contemporains du Christ, la femme n'a pas un rôle négligeable [il suffit de lire, pour s'en rendre compte, la généalogie du Christ]) !
Si la Bible donne des directives sur le rôle de la femme dans l'assemblée, ce n'est pas pour la mépriser ! Comme dans le monde naturel, il y une place pour l'homme et une pour la femme, dans le monde spirituel, la femme et l'homme sont distincts. L'apôtre Paul a, ne l'oublions pas, cité des femmes dans ses diverses salutations et pas plus les catholiques que les protestants ne l'ont nié.

Enfin, je parie que beaucoup de journalistes croient encore à ce mythe "romantique" selon laquelle, pour les catholiques, la femme n'aurait pas d'âme... Ils devraient réfléchir et se demander pourquoi les catholiques respectent particulièrement Marie.

Écrit par : Jean | 12/02/2008

LE PSEUDO CONCILE

> Qu'en est-il de cette histoire selon laquelle un concile se serait penché sur la question de l'existence de l'âme chez la femme? Je soupçonne que c'est soit un mythe, soit un fait historique mal compris par les médias. Quelqu'un ici sait-il de quoi il en retourne réellement? Il me semble impossible que des chrétiens auraient pu douter que la femme ait une âme, puisque ce serait contredire tout le contenu de la Bible.

BC


[ De PP à BC - C'est un mythe intégral reposant sur l'ignorance de ce qu'est la foi catholique. Mais il a été repris à la tribune de l'Assemblée nationale française par Michel Rocard, et il est ancré dans l'esprit des gens d'aujourd'hui. ]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Bernard Couture | 12/02/2008

MYTHES

> Un fait historique à rappeler :
La Femme a perdu tous ses droits à la révolution française ( code Napoléon de 1805 qui se référait aux textes juridiques romains antiques).
Il est vraiment temps de se réapproprier notre histoire :
un livre vient de paraître :
" Le livre noir de la Révolution française", aux éditions du Cerf.
cet ouvrage est écrit par une trentaine d' historiens dont un grand nombre collabore avec l'Académie Française ( Canal Académie: Jean Tulard, Jean Sévillia, Stéphane Courtois etc...)
les mythes tombent.....

Écrit par : froissart | 15/02/2008

@ Froissart

> Le terrain avait été déblayé déjà par François Furet : "Pour en finir avec la Révolution française".

Écrit par : Michel de Guibert | 15/02/2008

Sur la question de l'âme des femmes.

> Lors d'un synode à Moulin, un des 2vêques présent s'est offusqué que l'on employât le même terme "homo" pour désigner aussi bien l'homme que la femme ,et que, du fait de la différence évidente physiquement mais aussi dans la vocation, afin de conférer plus de dignité à la femme, il fallait trouver un autre terme.
Cette question fut rapportée par un bruit de couloir et par des intermédiaires. Il n'existe aucune trace écrite dans le synode lui-même.
De là est parti des siècles plus tard l'idée que la discussion tournait à savoir si la femme avait ou non une âme.
Mais c'est justement parce qu'elle a une âme qu'il y avait eu la vraie question de départ.
On ne fera pas boire un âne qui n'a pas soif.
Quand on voit que nos contemporains refusent de voir les miracles, il ne faut s'étonner de rien.

Écrit par : Boris | 15/02/2008

LA FEMME

> Pour ceux qui ont visité Notre Dame du Port, un des plus beaux (théologiquement parlant) chapiteau représente la Dormition et l'Assomption de la Vierge, car c'est une Femme que l'on a représenté pour annoncer la Bonne Nouvelle annoncée aux Hommes, et on est au 12è siècle. On voit sur ce chapiteau Dieu lui-même qui vient la chercher.
Il s'agit de bon sens et de communication, et je ne vois pas en quoi cela aurait changé dans le temps, à part pour des raisons qui ne seraient que trop temporelles...

Écrit par : emmanuel | 29/02/2008

HOMME / FEMME : RECHERCHE MODE D'EMPLOI

On vit une époque formidable !
Vraiment.
Enfin, le sexe féminin émerge de sa position d'éternel mineur, de quantité spoliée, méprisée, maltraîtée, et les femmes de nos générations vivantes font l'expérience, en masses, d'une liberté sans précédents.
Grâce à la religion chrétienne essentiellement et son message universel d'amour et de respect qui en a jeté les fondements….
et à ses descendants humanistes qui ont pris en charge sa mise en forme.
C'est vrai que peu de nos contemporains ont conscience du travail primordial du message chrétien véhiculé par une institution qui n'en a pas toujours compris la portée, et ils confondent contenant et contenu. Cf. le livre de Frédéric Lenoir : Le Christ philosophe.

Aujourd'hui, c'est avec l'insouciance d'une génération née avec cette liberté que les femmes ont l'intention de vivre, sans pouvoir se référer à des modèles antérieurs qui leur diraient comment user sans abuser de cette liberté, et pour cause !
Voilà une donnée qui pour moi a beaucoup d'importance : Les femmes d'aujourd'hui ne savent pas, en masses je dis bien, comment mettre en forme cette liberté qui leur tombe du ciel grâce aux combats de générations passées qui n'ont pu, elles, en profiter. Elles ne savent pas encore comment faire sans faire comme les hommes... et parfois encore pour leur service exclusif.
Pour l'instant, je dirai qu'elle dessinent une ébauche (ne le leur dites pas !) qui doit beaucoup à la tradition masculine mais elles ne savent pas poser leur empreinte singulière sur ce nouvel espace dégagé autour d'elles.
C'est une affaire de temps.
Quoiqu'il en soit, nous les hommes, nous devons nous replacer en réaction à l'émergence de ce deuxième sexe.

Et puis, pourquoi je dis "Elles" ?
"Nous" devons, hommes et femmes, trouver ensemble ces nouveaux contours qui maintiendront l'Unité (au sens de "ils formeront une seule chair") avec cette nouvelle dualité composée de deux électrons singuliers, ni opposés, ni complémentaires.
Et là, la tradition chrétienne reste novatrice, elle est à interroger dans toute sa profondeur dans le cadre de l'anthropologie sociale dont vous parlez.


Pour finir de parler de notre époque formidable, j'ajoute que les hommes et les femmes ne sont plus obligé-e-s de vivre ensemble pour survivre mais qu'ils aspirent encore à une rencontre durable pourvu que celle-ci soit fondée sur des échanges de qualités.
Vaste programme qui appelle immédiatement à se demander où trouver la source de ces échanges.
Comme chrétien, je crois en la présence à nos côtés d'un Esprit Saint qui nous accompagnera dans la découverte de cette source.

Rilke disait : L'Amour procède de la rencontre de deux solitudes qui se bornent, se protègent et se rendent hommage.
C'est ma devise.

Écrit par : Tito | 01/03/2008

Les commentaires sont fermés.