27/01/2008
Une interview suisse sur la crise des vocations
00:05 Publié dans Eglises | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : christianisme, Eglise catholique, vocations, prêtres
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Commentaires
NOS LACUNES
> Effectivement, on n'arrête pas de nous parler de la "crise des vocations", qui est un phénomène européen comme le rappelle cet article. Lorsque j'étais en France, j'ai pu constater que les églises ne sont pas remplies de familles, la moyenne d'âge des paroissiens doit être assez proche de celle des prêtres diocésains (vous me direz, pas dans toutes les paroisses, ce qui est vrai mais je veux parler d'une moyenne). Dès lors, si les jeunes ne fréquentent plus l'eucharistie, il est difficile pour eux ensuite de choisir de s'engager dans le sacerdoce. Autrement dit, la crise des vocations actuelle n'est elle pas due à la "non-évangélisation" qui a manqué il y a quelques années? (et on parle aujourd'hui de crise des vocations par peur de regarder nos lacunes).
Heureusement, il n'est jamais trop tard, il nous faut réévangéliser, lorsque les consciences seront éclairées, les personnes répondront à leur vocation. L'important est que "la génération à venir Le connaisse"
Écrit par : Alexandre Calendreau | 27/01/2008
LES ENFANTS ET LA VOCATION
> Je suis abonné au Nouvelliste et ait lu cet article qui est très bien. Je disais dans un commentaire précédent que j'habitais un canton de montagnards catholiques (un des seuls cantons suisse dont le peuple a refusé par votation l'avortement légal et le PACS).
Il manque juste un point d'explication à cette hémorragie de vocation dénoncé dans cet article, c'est "l'ambiance"... Même si on est catholique, il y a quand même une défiance (ou une dépréciation) assez générale des vocations religieuses. Nous on est une famille catho genre papiste et on se rend régulièrement à Rome (quasi chaque année). Mon premier fils rêve depuis l'âge de 8 ans de devenir garde du pape, il fait du karaté depuis cet âge-là, et à 13 ans, son rêve est toujours le même : Devenir garde du pape. Ce genre d'envie, même exprimée à haute voix en classe, passe encore parce que garde Suisse, ça reste la classe... Mon second fils en revanche, qui a bientôt 7 ans, veut devenir prêtre depuis l'âge de ses 5 ans. Il veut se confesser, il veut communier, il suit la messe avec attention, il invente des prières familiales le soir tout seul, il prie parfois le chapelet en secret, bref, il est plus spirituel que nous. Mais en début d'année, en classe, lorsque la maîtresse leur à demandé ce qu'ils voulaient faire comme métier et qu'il a répondu, tous les élèves se sont moqué de lui (d'après ses mots). Il nous a confessé qu'il ne dirait plus jamais ce qu'il voudra faire plus tard, qu'il gardera ça secret (il est très sensible).
Quelques temps plus tard, on a eu une réunion de parents avec la maîtresse, et on lui a raconté le cas, qu'il avait été blessé par la réaction des autres, et la maîtresse nous a répondu qu'elle ne s'en était pas rendue compte, et que ça lui avait échappé qu'il avait répondu "prêtre". Par rapport à la réaction du petit, elle nous a dit qu'il ne fallait surtout pas qu'il cache son désir d'être prêtre, qu'il témoignait par-là de quelque chose de différent que la classe, et qu'elle allait briefer les autres dès le lendemain matin sur ce superbe engagement qu'était la vie consacrée à Dieu.
Le lendemain à midi, le petit était de nouveau tout content de revendiquer son désir, il avait été la star de la classe pendant la matinée, avait répondu à plein de question, et la maîtresse a admirablement bien su retourner les moqueries en interrogation et curiosité de la part des autres.
Je pense donc qu'il y a encore cette explication à donner sur le manque de vocations. Dieu appelle toujours autant, mais pour répondre "OUI" à son appel, encore faut-il être courageux aujourd'hui ou bien entouré ! Nous, parents, nous sommes très fiers d'avoir un fils qui se sent appelé sur cette voie sans l'avoir poussé à quoi que ce soit, mais on ne le décourage jamais. Par contre, je sais que pour nombre de parents, même catholiques, avoir un fils prêtre est une tare, surtout s'ils n'ont que peu d'enfants. Les parents veulent être grands-parents, et ils peuvent, même en étant catho, décourager leur propre fils.
Alors si je compare à mon gamin (qui est soutenu par ses parents et sa maîtresse), à un autre qui serait moqué par ses camarades de classe, dédaigné par la maîtresse, et qui verrait ses parents le dissuader de sa vocation, eh bien je comprends que c'est dur de dire "oui" à l'appel.
Ce qui est intéressant là-dedans, ce n'est pas de voir des anticléricaux adultes qui se moqueraient d'un gamin, mais c'est de voir que cet anticléricalisme a réussi à contaminer les enfants aussi, ... même dans un canton de montagnards catholiques ! Heureusement que les enfants restent curieux, qu'il ne se sentent pas détenir la vérité comme les adultes, et qu'ils sont encore en mesure de "comprendre" des choses différentes.
Voilà d'après moi une explication de plus au manque de vocations : le dénigrement général de ce genre de vocation.
Écrit par : Dve | 27/01/2008
VIDE
> Pour aller dans le sens d'Alexandre Calendreau, voici mon témoignage :
- Dimanche dernier, nous ne pouvions aller à la messe, nous sommes donc aller à une messe le Samedi soir.
- d'habitude nous allons à une paroisse tenue par la communauté Saint Martin où nos enfants de 2 ans et 6 mois ne sont ni les plus vieux ni les plus jeunes et surtout pas les seuls enfants. D'ailleurs tous les âges sont présents
- nous sommes donc allés dans l'église de la paroisse territoriale dont nous dépendons à coté de chez nous.
- 20 ou 30 marches à gravir avec une poussette
- moyenne d'âge aux alentours de 60 ans
- prêtre de 50/60 ans : pas de chasuble, une étole multicolore mais sans vert (alors que c'est le temps ordinaire), n'a jamais ouvert le missel romain posé sur l'autel, oraison - préface - prière eucharistique sorties du chapeau
- servant d'autel ne sachant pas se tenir (ils courent dans l'église avant la messe), ne sachant pas tenir un cierge : ils encadraient le saint sacrement mais sans aucun cierge !
- nous avons été accueillis en nous disant que nous avions du courage
- nous étions en avance, il fut impossible de nous recueillir tellement le peu de gens faisaient tant de bruit !
- nous avons été regardés de travers lorsque nous nous sommes agenouillés conformément au missel romain.
...
Comment voulez-vous que des jeunes s'engagent dans la foi ou même sur une paroisse avec de telles clowneries et "vidage" de sens ?
Écrit par : Boris | 28/01/2008
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