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10/01/2008

Banlieues : pourquoi brûle-t-on des bibliothèques ?

Une étude discutable mais intéressante : http://www.laviedesidees.fr/Pourquoi-brule-t-on-des.html

Commentaires

DISCUTABLE EN EFFET

> Texte très, très marqué idéologiquement ! Quant à l'affirmation : "Ce que les jeunes demandent, c’est du travail", elle demande à être décortiquée. J'ai travaillé de longues années dans le domaine de l'"insertion" et de la "réinsertion" et croyez-moi, c'est loin d'être aussi simple. J'ai vu des "jeunes" s'étonner - sincèrement - de ne pas pouvoir s'acheter une voiture avec 2 à 3 mois de salaire (alors qu'ils venaient d'être embauchés dans la fonction publique). D'autres nous ont avoué qu'ils gagnaient bien plus avec "ce qui tombe des camions" ou avec le "business" en tout genre. Je ne vous dis pas le nombre de fois où mes collègues et moi-même avons entendu des phrases de ce genre (après avoir appris le montant de notre salaire) : "à quoi ça sert de faire de longues études pour gagner si peu" ! ...
Sinon, pour faire très court, brûler une bibliothèque, une école, parce que l'on se "sent" exclu, parce que ce "monde" semble étranger, voire hostile (?), c'est tout simplement un retour à la barbarie. Je détruis ce que je ne comprends pas. C'est gravissime !

Écrit par : Flore | 10/01/2008

VIOLENCE SYMBOLIQUE

> C'est ce que Bourdieu appelait "violence symbolique", c'est-à-dire "tout pouvoir qui parvient à imposer des signification et à les imposer comme légitimes en dissimulant les rapports de force qui sont au fondement de sa force".
La politique de civilisation ne se fait pas sans violence. En visant les bibliothèques, les barbares des banlieues savent très bien ce qu'ils font. Ils ne veulent pas qu'on les intègre.

Écrit par : Sébastien | 10/01/2008

PAS D'ACCORD

> "Ce que les jeunes demandent, c’est du travail".
Sauf que les délinquants ont souvent du travail, et même "honnête".
Il y a donc une mé-compréhension du problème des jeunes et des banlieues.
Dire aussi que les livres sont vecteurs politiques, je ne suis pas d'accord, je pense qu'ils sont vecteurs de culture, de pensée.
Et là je crois que l'on touche au coeur du problème :
- liberté de la pensée
- intégration dans la culture du pays.
Sinon, il faut m'expliquer comment la littérature enfantine est vecteur politique, ou bien les BD (Calvin & Hobbes, Lucky Luke, ...) ou encore les romans.
Tout cela relève pour moi de la culture et des idées, des pensées.
Mais certaines idées sont contraires à certaines religions et cultures (souvent liées aux mêmes religions).
La question ne serait-elle pas plutôt de l'éducation des jeunes dans la culture et leur développement personnel dans la capacité à avoir une pensée libre ?

Écrit par : Boris | 10/01/2008

DESASTRE DE L'ECOLE

> Tout à fait d'accord avec Flore. Ces jeunes (enfin, certains ont bien la trentaine ...) ne vivent que pour consommer et avoir une certaine notoriété. Alors, tout ce qui ne leur permet pas cela est inutile. On peut aussi rajouter le désastre (et je trouve le mot faible) de l'école (primaire pour l'apprentissage et secondaire pour la découverte et la réflexion). Car enfin, il y a cinquante ans, cette même école à bien réussi à transmettre une culture et le goût de lire à des milliers d'immigrés,non? Il y aussi une question culturelle qui serait à creuser. Je remarque souvent que les familles d'origine asiatique sont beaucoup plus présentes au collège et derrière leurs enfants. Comme par hasard, ceux-ci réussissent mieux leur scolarité et fréquentent beaucoup plus le CDI (centre de documentation et d'information anciennement bibliothèque). La connaissance et le savoir sont importants pour elles.
Enfin, comme Philarète, j'observe la progression des termes économiques dans la pensée. Les auteurs écrivent à un moment qu'une des difficultés est l'impossibilité des possibles lecteurs de ces quartiers de "réinvestir" ce qu'ils ont lu sur le marché. Or un échange de connaissance ou d'expérience venant d'une lecture est par essence non-marchand! Il est dans l'ordre du partage, voire, à la rigueur du don et du contre-don que l'on pratiquait dans l'antiquité grecque. Mais ce n'est pas un acte capitaliste!

Écrit par : vf | 10/01/2008

SIDERANT

> Cet article fait du bruit et il y a un passage sidérant que je cite:
"Les municipalités ont renoncé à faire des bibliothèques les vecteurs d’une action partisane. La politique d’une bibliothèque de quartier ne peut évidemment plus être partisane, elle se doit d’être laïque." puis plus loin "Mais on peut penser que les morceaux de la culture populaire ne pourront être reliés que par une couture de nature politique, et avec un fil qui ne peut être que partisan."

C'est édifiant. Les auteurs ont très bien compris le seul chemin de salut relativement pacifique: socialiser ces jeunes et leurs communautés par l'islam. Ils ont compris une chose essentielle, le re-ligio est indissoluble du social. Malheureusement le re-ligio du futur à peu près partout en France sera islamique.

Écrit par : Olivier | 11/01/2008

ESPRIT

> L'ennui avec ces messieurs dames les sociologues est qu'ils refusent de considérer qu'il a fallu que La Rome civilisée colonise la Gaule tribale, puis qu'elle devienne chrétienne, pour que, siècle après siècle, les hommes et les femmes de ce coin de terre délaissent l'esprit tribal pour un autre "esprit". Enfin, les Asiatiques, les Chinois en tête, ont de tout temps considéré l'étude comme sacrée, ce qui explique la grandeur de leur civilisation ; cela est loin d'être le cas de bien d'autres communautés installées sur le sol de notre pays.

Écrit par : Philippe | 14/01/2008

Un bémol.

> Il y a des pommes pourries dans chaque panier. C'est la loi des grands nombre. Il ne faut pas globaliser ou systématiser un comportement. Que représente en proportion des "jeunes" ceux qui mettent le feu ? Il y a une négligence de l'Etat à identifier et à sanctionner ces quelques individus, étant plus facile pour lui de stigmatiser toute une population et la rendre responsable de tous les mots.
La France de 2008 fixe des quotas d'étrangers à expulser (en continuant à montrer du doigt l'Allemagne : on n'a jamais été comme ça, nous !). On devrait s'en offusquer. C'est mépriser l'humain. C'est favoriser l'arbitraire.
Je vous recommande la lecture de Sciences Humaines. C'est un mensuel très intéressant qui ne parle pas forcément en bien des "jeunes" et pas forcément en mal de la religion. On y découvre ce qu'est la sociologie et les sociologues.
Il était une fois un vacancier revenant fatigué, en chiffon, bien bronzé et mal rasé du ski. Il égare ses bagages dans le métro (et ses papiers) entre la gare de Lyon et celle du Nord. Il croise une patrouille très portée sur la "culture du résultat". Un beau scénario... Outreau et son administration infaillible.

Écrit par : Qwyzyx | 14/01/2008

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